Gabriel de MontreuilL’aube peignait le ciel de rouge et d’or lorsque nous prîmes position.Dans le silence du matin, seuls les bruissements du bayou nous accompagnaient. Un vent tiède soulevait la brume au-dessus des eaux stagnantes, et les oiseaux, comme s’ils pressentaient l’orage, s’étaient tus.Je me tenais sur le rempart à demi effondré du vieux fort, mon fusil à la main, scrutant l’horizon.Ils arrivaient.À travers la brume, une colonne de cavaliers se dessinait lentement, avançant avec la certitude des chasseurs ayant déjà acculé leur proie.Carter menait la charge, le visage dur, les yeux plissés par la détermination. À sa droite, un homme portait le drapeau du régiment de la milice locale. Et derrière eux, une vingtaine de soldats, montés, armés, prêts à écraser la rébellion que nous étions devenus.— « Ils sont plus nombreux qu’on ne pensait… » murmura Samuel à mes côtés.— « Ils le sont toujours, » répondit Aïda.J’expirai lentement, resserrant ma prise sur mon fusil.Il
Last Updated : 2025-02-26 Read more