New York. Cassandre Read est journaliste et mène une vie ordinaire. Mais tout bascule lorsqu’elle reçoit une lettre l’encourageant à régler la succession de son tuteur, Henry Black en se rendant à l'autre bout du pays. Propulsée dans une petite ville de Californie du nord, elle découvre un monde dont elle ignorait jusqu’à l’existence : des loups-garous vivant dans l’ombre des hommes, une prophétie oubliée et un Alpha puissant, Logan Black, qui prétend être lié à elle par un destin qu’elle refuse de croire. Mais Cassy n’est pas qu’une étrangère débarquée par hasard dans cet univers surnaturel. Elle est la clé d’une ancienne légende qui pourrait sceller le retour d’un dieu déchu ou l’anéantir à jamais. Entre les griffes d’une meute qui l’attire autant qu’elle l’effraie et les murmures d’un inconnu qui l’obsède, elle comprend vite que sa simple existence est une menace. Convoitée par des forces dont elle ignore tout, poursuivie par des ennemis tapis dans l’ombre, elle devra faire un choix : fuir, ou embrasser l’héritage qui coule dans ses veines. Mais le danger ne vient pas toujours de là où on l’attend, et dans cette guerre où le désir se mêle au sang, il se pourrait bien que son cœur soit son plus grand ennemi…
View More(Cassy)Je suis assise au bord du lit, enroulée dans un peignoir. Loghan termine de faire couler un bain. Je l’observe sans rien dire. Il est torse nu, les muscles tendus, concentré. Il dégage une énergie brute, contenue, comme si chaque mouvement était prêt à exploser.— Tu fais ça souvent ?Il relève à peine les yeux, esquisse un sourire en coin.— Prendre un bain ? Non. Mais j’avais envie que tu respires. Juste un peu.Je hoche la tête, le cœur encore lourd. Il vient s’asseoir à côté de moi, et son bras effleure le mien.— Ce nouveau voyage…Ezra… Tu penses vraiment qu’on peut lui faire confiance ?Il soupire.— Franchement ? Non. Mais je crois qu’on ne peut plus se permettre de choisir. Si on ne bouge pas, Kael nous détruira les uns après les autres.Je baisse la tête. Il la relève doucement vers lui.— Tu ne dors presque plus. Tu manges à peine. Tu ne parles plus à personne sauf à Muriel. Tu as peur de quoi exactement, Cassy ?Je le fixe, hésite, puis souffle :— De moi. J’ai peu
(Cassy)Le ciel est gris, comme si même la lumière refusait de poser les yeux sur ce jour. Une pluie fine tombe depuis l’aube, sans éclat ni fracas. Juste une tristesse liquide qui trempe la terre et les cœurs. Nous sommes tous réunis dans une clairière. Les séquoias forment un cercle naturel, imposant et silencieux. Un bûcher de branches tressées a été dressé, recouvert de fleurs sauvages. Des lanternes de cuivre oscillent doucement sous la pluie, déposant des reflets tremblants sur le visage de Tasha. Elle repose sur un lit de mousse, les bras croisés sur sa poitrine, le visage apaisé. Quelqu’un lui a tressé les cheveux. Elle est belle. Intouchable. Un violon joue, seul. Puis les voix s’élèvent. Des chants en vieux langage, psalmodiés par les anciens. Une prière mêlée au vent, qui fait frissonner les feuilles et le cœur. Eddy est à genoux. Il ne bouge pas. Depuis qu’on a ramené le corps de Tasha, il ne l’a pas quittée. Il a veillé son amour toute la nuit, assis dans un silence que
(Cassy)Dehors, la guerre fait rage. Les échos, étouffés par les murs de pierre, remontent à travers le sol, vibrent dans mes os, lacèrent mes nerfs. Chaque rugissement, chaque cri, est une déchirure. Je suis assise par terre, recroquevillée dans le froid de ma cellule. Tasha est là. Elle veille. Elle tente de faire écran à la peur.— On va s’en sortir, j’en suis sûre, murmure-t-elle, ses mains posées sur son ventre arrondi.Je ferme les yeux. Inspire.— Je l’espere, mais je ne sais pas comment ni si les choses pourront redevenir comme avant.Elle sourit, en coin.— Tu sais, parfois je nous imagine vivre dans une maison au bord du lac. Toi, Loghan… notre meute. Mon enfant. Sans prophétie. Sans dieux. Sans mort.— Une vie calme et ordinaire ?— Avec du vin rouge. Beaucoup de vin!Je ris. Vraiment. Juste un instant. Un battement d’aile suspendu dans la noirceur.Puis la porte s’ouvre. Et le froid s’engouffre. Silah. Elle est là, juste devant nous. Tasha se poste en défense.— Tu n’as r
( Loghan)La forêt est trop silencieuse. Le moindre bruissement semble faux, comme si la nature elle-même retenait son souffle. Les séquoias immobiles forment une cathédrale d’ombres, et la brume s'accroche au sol comme un présage. La lune, haute et pâle, éclaire les visages tendus de mes guerriers. Moi, je reste debout, droit, à l’orée du champ de bataille. Je sens la tension vibrer dans l’air, dans la terre, dans mes os. Neos grogne, impatient, affamé. Ils approchent. Ils sont nombreux. Ils veulent du sang. Je ferme les yeux. Inspire. L’odeur de la résine, du cuir, de la peur. Un hurlement fend la nuit, sauvage et rauque. Puis un autre. Et un autre. La lisière se déchire. Et les ténèbres dévalent sur nous. Ils sont là. Dwane en tête. Les crocs découverts, les yeux injectés de rage. Une horde derrière lui. Des meutes qu’il a retournées, corrompues. Le sol tremble sous leur course. Je hurle à mon tour. Et tout bascule. Ma colonne se tord. Mes os craquent. Ma peau se déchire pour lais
(Cassy)Ils m’ont ramenée comme une criminelle. Le silence qui s’est abattu dans la maison de la meute n’avait rien de neutre. Il était épais, saturé de jugements tus. Je sentais les regards peser sur ma nuque, l’odeur persistante du sang sur mes mains, comme une preuve brûlante qu’on ne pourrait pas effacer. La salle commune est pleine. Les visages familiers sont devenus des masques fermés. On me dévisage comme si on me voyait pour la première fois. Certains ne cherchent même pas à cacher leur hostilité. Même Eddy m'évite du regard. Tous, sauf Loghan, et Muriel.— Elle était là, au-dessus du corps, dit Julien d’une voix dure. Et la blessure... son cœur a été arraché…Un murmure d’approbation glisse comme une lame dans la pièce.Je me redresse, la voix rauque :— Je ne l’ai pas tuée. Je n’avais encore jamais vu cette fille. Pourquoi aurais-je fais ça!— Son nom était Sofia. C’était la Bêta de la meute de Dwane. Et excuse moi mais tu nous a prouvé à plusieurs reprise que tu avais du ma
(Silah)Dwane s’agite dans son sommeil. Un froncement de sourcils, une tension sous la peau, comme si ses rêves cherchaient à remonter à la surface. Je le regarde depuis mon côté du lit, allongée parfaitement immobile. Il ouvre les yeux. Me fixe. Sa voix est rauque de désir.— Tu ne dors pas ?Je souris doucement, joueuse.— Trop de choses dans ma tête…Il se redresse à moitié, pose une main sur ma hanche.— Qu’est-ce qu’il y a ?Je laisse un silence s’installer, puis je murmure :— Cassy.Il grogne, immédiatement sur la défensive.— Encore elle ?— Je ne la sens pas, Dwane. Elle est instable. Trop puissante. Et Loghan… il est aveuglé. La façon dont elle a tué Viviane… Et maintenant…Si…Je laisse ma phrase en suspens, volontairement. Il mord à l’hameçon.— Tu crois qu’elle va encore frapper ?Je hoche lentement la tête.— Et si elle le fait, ce sera ici. Contre nous. Contre toi.Je vois l’ombre passer dans son regard. Le doute, déjà. Je le saisis, je l’alimente, je l’enflamme.— Et si
(Silah)— Tu sais que ce que tu me demandes est interdit, m’interroge Gabrielle. La sorcière ne lève même pas les yeux. Elle continue d’écraser ses ingrédients dans le mortier : racines mortes, écailles, fragments de dents. L’air sent la moisissure, le sang sec et la vengeance.— Je veux juste un petit sortilége de rien du tout… Une illusion si parfaite qu’il la croira vraie jusqu’à son dernier souffle, pas plus.Je pourrais faire semblant d’avoir peur, d’hésiter, mais ce serait une perte de temps. Gabrielle sait que je suis venue chercher le genre de magie qu’on ne demande qu’une fois dans une vie. Elle me tend un bout de papier et une fiole sombre. Elle pulse entre mes doigts, vivante, presque sensuelle. J’adore cette sensation.— Une goutte. Et ces mots. S’il boit, il t’aimera. Corps et âme. Il te croira sa compagne destiné. Il brûlera pour toi.— Parfait, murmuré-je.Je quitte sa cabane avec la promesse d’un monde nouveau entre les mains. Et une seule idée en tête : Forks Wood à f
(Cassy)Je ne dors plus beaucoup depuis que Loghan m’a trouvée dans cette salle de bain. Depuis la rencontre avec Dwane, un gouffre s’est creusé entre nous. Il ne dit rien. Il observe. Et ce silence me fait plus peur que ses colères. Les jours passent. Les nuits, Kael revient. Il caresse mon esprit jusqu’à ce que le rêve bascule. Jusqu’à ce que je me réveille et que ma magie déborde un peu plus. La meute a peur de moi. Je le sens dans la façon dont les regards glissent sur moi quand je passe, dans le silence pesant qui s’installe après mes pas. Même Aria, d’ordinaire si douce, m’observe comme une bombe à retardement. Et peut-être qu’elle n’a pas tort. Ce matin, tout a commencé par une tasse de thé explosée entre mes mains. Puis un livre s’est enflammé alors que je tournais les pages. Rien d’intentionnel, juste... trop de Kael dans mes nerfs. Trop de Loghan dans mon cœur. Trop de Charlotte dans ma mémoire. Mon esprit est un champ de mines, et chaque battement de cœur pourrait être le d
(Loghan)Depuis quelques jours, les limites du territoire frémissent. Des empreintes trop fraîches. Des odeurs qui n’appartiennent à aucun des nôtres. Et la forêt… elle a changé de ton. Elle respire autrement. Moins familière, plus nerveuse. Comme une bête qui sait que le sang va couler. Je marche dans ses entrailles comme dans un rêve qui tourne au cauchemar. Chaque inspiration me râpe les poumons. On dirait que je respire du verre pilé.Julien revient de patrouille, le souffle court, la mâchoire serrée. Il ne prend même pas le temps de poser son sac.— C’est les Redclaws, Loghan. Ils sont à la frontière. Dwane veut s’entretenir avec toi.Les Redclaws. La meute du nord. Sauvages. Impulsifs. Ils vivent comme on part en guerre : toujours prêts à mordre, à arracher, à dominer. Leur Alpha, Dwane, est un loup d’un autre temps, bien que nous soyons nés la même année. Lui, il a choisi la peur comme arme. Moi, j’ai choisi l’ordre. Ça le rend dingue.Et depuis que je lui ai interdit de poser
CassyJe me réveille en sursaut, le cœur tambourinant, la respiration saccadée. Encore ce même rêve étrange. Cela fait des semaines que cela dure. Je vois toujours le même visage, le même homme. Il est grand, des épaules larges et il a des yeux bleu d’une intensité presque surnaturelle. Son regard semble me transpercer, comme s’il réclamait quelque chose en moi. C’est terrifiant et fascinant à la fois. Je fixe le plafond de ma chambre, essayant de calmer mes nerfs. À travers la fenêtre, les lumières de New York clignotent encore, timides dans l’aube naissante. Je jette un œil à mon téléphone : il est 5 h 47. Encore une nuit à dormir à peine quatre heures. Mon emploi du temps au Newyorktimes est déjà chargé, et ces rêves à répétition n’arrangent rien. Je soupire. Je me lève et file sous la douche. L’eau chaude sur ma peau atténue un peu la tension, mais pas assez pour effacer le visage de cet homme. J’attrape mon déshabillé et traîne les pieds jusqu’à la cuisine pour me faire un café s...
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