Elle s’appelle Isolde Valentyne. Une femme qu’on ne peut posséder. Une femme qu’ils veulent tous posséder. Son regard brûle comme une promesse, sa peau est un secret que seuls les plus téméraires osent effleurer. Raphaël De Veyrac, héritier d’un empire financier, l’a aimée dès qu’il l’a vue. Pour lui, elle est une évidence, un joyau qu’il veut enfermer dans un écrin d’or. Mais Dante Orsini, prince déchu d’une lignée autrefois puissante, n’a que sa rage et son ambition pour la conquérir. Deux hommes, deux mondes, une seule femme qui, malgré elle, déclenche une guerre où l’amour devient poison et obsession. La nuit est un tissage de murmures et de regards volés. Raphaël l’invite à danser. Son étreinte est sûre, possessive. — Tu sais que tu es à moi, Isolde. Elle frissonne. C’est un ordre, un serment. Mais alors qu’elle s’éloigne, une main plus brute, plus affamée, la saisit. Dante. — Viens avec moi. Ce n’est pas une invitation, c’est une bataille. Un Amour en Cendres Ils l’aiment, mais Isolde refuse d’être un trophée. Raphaël lui offre la sécurité, un empire d’or et d’opulence. Dante lui promet le feu, l’interdit, une vie hors des chaînes du pouvoir. Elle les aime tous les deux. Différemment. Tragiquement. Mais le choix ne lui appartient plus. Elle tremble, sent la chaleur de ses lèvres contre les siennes, mais elle sait qu’il ne peut y avoir de fin heureuse. L’amour ou le néant Quand elle ouvre les yeux, du sang s’étale sur le marbre blanc. Un homme est tombé. L’autre se tient debout. Essoufflé. Vivant. Victorieux ? Mais peut-on gagner un cœur qui se meurt ?
View MoreIsoldeLe silence dans la pièce est lourd de promesses et d’émotions retenues. Chaque souffle, chaque mouvement semble résonner avec une force qui dépasse l’ordinaire. Je me tiens toujours près de la fenêtre, regardant la lumière déclinante du crépuscule, ses teintes or et rose se fondant sur l'horizon. Une lumière douce, presque irréelle, envahit la pièce et enveloppe tout autour de moi dans un halo chaleureux. Mais, au-delà de cette scène tranquille, c’est la présence de Dante qui me marque, me hante, me nourrit.Je n’ai pas à me tourner pour savoir qu’il est là, derrière moi. Il est la constante qui me définit, la force invisible qui me retient à cet endroit, à ce moment précis. Je le sens, presque avant de le voir. Il n’a pas besoin de parler pour que je le ressente. Sa présence est une pression douce, familière, réconfortante. Il est tout ce que je cherchais, tout ce dont j’avais besoin et bien plus.Je ferme les yeux un instant, m’immergeant dans l’instant, dans cette sensation
IsoldeLa nuit qui tombe sur la demeure de Dante est une couverture silencieuse, un voile opaque qui m’isole de tout ce que j’ai pu connaître. La pièce autour de nous semble se rétrécir, comme si le monde entier s’effondrait pour ne laisser que lui et moi, pris dans l’étreinte glaciale de son pouvoir. Son regard est fixé sur moi, une lueur triomphante qui éclaire ses traits avec une certitude glacée.Je le sens, cette emprise de plus en plus forte, cette force qui me presse de tous côtés. Il n’y a plus de répit, plus de fuite possible. Je suis là, dans cet espace où ses mots sont des chaînes et ses gestes des ordres que je me sens incapable de contester.— Tu as peur de ce qui se passe, n'est-ce pas ? me dit-il, sa voix basse et douce, mais l'ombre d’un sourire pervers se dessine sur ses lèvres.Je le fixe en silence, mes lèvres serrées, une partie de moi hurle de s’échapper, mais une autre, plus profonde, plus enfouie, accepte cette réalité avec une amertume douce. Je sais que je sui
IsoldeIl me libère enfin de son emprise, mais le monde autour de moi semble vaciller. Ses mains, maintenant froides, s’éloignent de ma peau, me laissant un vide que je peine à combler. Il recule d’un pas, me dévisageant avec une intensité qui me transperce. Ses yeux, d’un bleu glacé, sont comme deux océans dans lesquels je pourrais me noyer, noyée dans ses mensonges et ses vérités cruelles.— Tu as peur, n’est-ce pas ? me demande-t-il, la voix basse, presque murmurée, comme une caresse meurtrière.J’aspire à la fuite. J’ai envie de courir, de m’échapper de cette pièce étouffante, mais mes jambes sont figées, mes pensées emprisonnées par un enchevêtrement de désir et de terreur. Je sais que je ne peux pas fuir. Pas cette fois.— Peur ? Non, je ne ressens rien, Dante. Rien du tout, lâche-je d’une voix brisée, mais le déni ne me protège plus.Il sourit alors, un sourire à la fois cruel et satisfait, comme s’il venait de découvrir un secret que même moi, je ne connaissais pas.— Mentir n
IsoldeL’aube, timide, peine à se lever. Les premiers rayons hésitent à effleurer les toits de la ville, tandis que Dante, silencieux et sombre, s’avance dans la pénombre, me tirant presque à sa suite. Sa main se ferme autour de mon poignet avec une douceur glacée, une douceur qui trahit pourtant l’intensité de ses pensées. Je n’ose m’opposer à lui. Mes jambes, lourdes de fatigue, m’emprisonnent dans une inertie silencieuse.Nous avançons ainsi, sans un mot. Ses pas sont assurés, rapides, comme si un urgent besoin le poussait à fuir tout ce qui pourrait le retenir. Je le suis, sans réfléchir. Peut-être par crainte. Peut-être parce que, malgré ma volonté de m’échapper, il est celui qui m’enserre encore.Après un long chemin à travers des rues désertées, nous atteignons une demeure imposante, dissimulée dans l’ombre d’arbres centenaires. La silhouette de la bâtisse se découpe dans la brume matinale. Elle est majestueuse, mais froide, presque intimidante dans sa grandeur.— C’est ici, di
IsoldeLe soleil grimpe lentement dans un ciel d’une pureté indécente. Tout autour de moi, la ville s’éveille sans savoir qu’elle marche sur les cendres d’un amour en ruines. Je marche longtemps, sans but, le cœur étranglé par cette scène qui se répète en boucle dans mon esprit. Le regard de Dante. Les larmes de Raphaël. Et moi… incapable de choisir. Incapable de sauver qui que ce soit.Le poids de la solitude me brise les épaules. Mes pas me ramènent là où tout a commencé : ce vieux parc oublié au bord du fleuve, où Dante m’a prise dans ses bras pour la première fois, où Raphaël m’a fait rire quand plus rien n’existait. Le vent soulève mes cheveux, caresse ma peau gelée. Et tout me semble dérisoire.Le bruit de pas derrière moi me fait sursauter. Raphaël. Évidemment. Son visage est ravagé, ses yeux rougis par la colère et la douleur.— Tu fuis encore, Isolde ?Je ne réponds pas. Je n’ai plus la force. Je m’assieds sur ce vieux banc qui menace de s’effondrer et je fixe l’eau trouble d
IsoldeQuand j’arrive enfin, Dante est là. Assis sur le capot de sa voiture, une clope au bec. L’air plus mort que vivant.Il ne dit rien. Il attend.Je m’arrête face à lui. Silence.— Tu savais que je viendrais.Un sourire amer déforme sa bouche.— Ouais. Mais je préfère te l’entendre dire.Je déglutis.— Je suis là.Il écrase sa clope, se lève. Me jauge comme si j’étais déjà à genoux devant lui.— Pourquoi ?— Parce qu’il y a plus rien d’autre. Parce que même si je pars, je crève pareil.Dante hoche la tête. Son regard me brûle.— Je voulais pas que ça finisse comme ça.— Moi non plus.Il s’approche. Son souffle caresse mon visage.— Dis-moi, Isolde. Si je le bute… tu m’en voudras ?Mes lèvres tremblent.— Oui. Mais tu le feras quand même.Un silence terrible. Puis sa main se lève et effleure ma joue.— Il t’a prise, hein ?Je ferme les yeux. La honte me dévore.— Je t’aime encore. Malgré ça.Je suffoque. Je voudrais hurler. Lui dire d’arrêter. Mais je reste là. Parce que je suis dé
IsoldeLa nuit est longue. Sale. Et je ne dors pas. Pas vraiment.Raphaël conduit sans un mot jusqu’à son repaire, une villa planquée au sommet de la ville, là où personne n’ose grimper sans invitation. Les souvenirs me frappent à chaque virage, à chaque pierre. Je connais cet endroit. Je l’ai aimé. J’y ai souffert. Et maintenant, je reviens. Comme une traîtresse. Comme une amante en fuite.Il me pousse à l’intérieur sans douceur, claque la porte derrière lui et me plaque contre le mur. Son souffle est court. Ses yeux noirs de désir et de rage.— Dis-moi que tu es là parce que tu veux de moi. Pas pour lui briser le cœur. Dis-le, Isolde.Je ne dis rien. Parce que je ne sais plus. Parce que je me déteste autant que je le désire.Ses lèvres s’abattent sur les miennes. C’est brutal, violent. C’est Raphaël. Pas d’amour, pas de promesses. Juste le feu. Le besoin de posséder, d’effacer Dante de ma peau, de mes veines.— Tu es à moi ce soir, murmure-t-il contre ma gorge. Et je te jure que dem
IsoldeUn bruit de porte claque derrière moi. Je me fige. Dante. Il est là. Dans l’ombre. Le regard noir. Figé comme une statue.Raphaël se redresse, sûr de lui, arrogant.— Tiens, voilà le roi déchu.Dante ne parle pas. Mais sa main glisse lentement sous sa veste. Il est prêt à tuer. Je le sens. Et Raphaël aussi.— Arrête, Dante. Pas ici. Pas maintenant.Raphaël rit doucement.— Tu croyais quoi, Dante ? Qu’elle t’appartenait ? T’es qu’un passage, un foutu refuge. Mais moi, je suis son chaos. Je suis son mal.Je serre les poings.— Ferme-la, Raphaël.Il se tourne vers moi.— Non. Tu m’écoutes. Tu as deux options, Isolde. Tu restes là à crever à petit feu, ou tu me suis. On se barre. On crame ce monde et on recommence ailleurs. Juste toi et moi.Dante gronde, prêt à exploser. Mais je lève la main.— Pas un mot.Le silence tombe. Le vent hurle. Le choix me déchire.— Et si je refuse ?Raphaël sourit. Lentement.— Tu refuseras pas. Parce que tu n'as jamais su me dire non.Il m’embrasse.
IsoldeIl n’y a plus de roi.Plus d’ennemi à abattre. Plus de guerre à mener.Le silence est une malédiction.On s’est terrés dans la maison au bord de la mer. Celle que Dante ne regardait jamais vraiment, planquée entre les falaises. Il disait que c’était leur tombe, qu’ils y finiraient quand tout serait fini. J’ai ri la première fois. Maintenant, j’y suis. Et je ne ris plus.Dante ne parle pas.Il se lève tôt. Disparaît des heures. Revient les mains sales, le regard vide. Parfois, il me regarde dormir comme s’il n’était plus sûr de qui je suis, de ce que nous sommes sans la guerre, sans la rage.Moi, je compte les heures.Je regarde la mer et j’attends.— On est morts, hein ?Ma voix brise le silence. Il lève à peine les yeux.— Non.Mais il ment. Je le vois. Je le sens. On est morts ce soir-là, dans l’entrepôt. Ce qui reste, c’est juste deux corps qui respirent par habitude.Je me lève. J’enfile un vieux sweat à lui, trop grand, troué. Et je sors. Pieds nus dans le sable froid. La
Isolde ValentyneLes lumières des lustres scintillent, se reflètent dans les immenses miroirs qui bordent la salle. Partout, des conversations feutrées, des éclats de rire retenus, des murmures qui s’entrelacent avec la musique envoûtante d’un orchestre caché. L’air sent le lys blanc et le champagne, un mélange sucré et entêtant. Je suis au centre de tout cela.Les regards m’effleurent, me scrutent, m’évaluent. Je suis Isolde Valentyne, et ce soir, je suis la femme que tout le monde observe. Ma robe, un voile d’ombre, épouse ma silhouette avec une perfection étudiée. Chaque mouvement laisse derrière moi un frisson de soie. Mon collier de diamants capte la lumière, mais je sais que ce n’est pas lui qu’ils regardent. C’est moi. Toujours moi.Et lui aussi me regarde. Raphaël De Veyrac.Adossé à une colonne de marbre, il ne bouge pas. Son regard m’ancre sur place, brûlant d’une certitude glaciale. Il n’a pas besoin de parler pour imposer sa volonté. Il sait que ce qu’il veut, il l’obtient...
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