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Penulis: RS WILD
last update Terakhir Diperbarui: 2025-02-17 15:18:57

Laurei

L'hôtesse m'a lâché son « dernier étage » comme un ordre, et je pivote vers le couloir, le cœur qui cogne toujours aussi fort sous ma veste. Pas le temps de traîner. Je traverse le hall, mes escarpins claquants sur le marbre, chaque pas un défi lancé à ce monde qui me hurle que je ne suis pas à ma place. Mais je suis là, et je vais pas me dégonfler. Pas maintenant. Pas face à lui – Alexander Knight, le nom qui fait trembler les murs de cette tournée, celui qui va décider si je grimpe ou si je m'écraser.

Je jette un coup d'œil autour de moi, juste assez pour ajuster mon armure. Mon tailleur noir, mon miracle à dix euros, tient le coup, mais je sens la sueur perler dans mon dos. Mes cheveux châtains sont tirés en un chignon si serré qu'il tire sur mon cuir chevelu – strict, pro, peut-être un peu trop sévère pour mes 26 ans. Mes yeux bleus, soulignés d'un trait discret de mascara, brillent d'une lueur que j'espère assurée. Je passe une main sur mes lèvres, vérifiez la teinte rouge, légère mais présente, comme un bouclier. Puis je dors mes lunettes de ma poche, les glissent sur mon nez. Elles me donnent un air sérieux, presque intello, mais surtout, elles me permettront de lire chaque ligne du contrat si je décroche le jackpot. Parce que c'est ça, l'objectif : une signature. Ma vie en dépend.

Ma respiration s'emballe, saccadée, et je lutte pour la calmer. Respire, Laurie. Pense positivement. Le trac me grignote les tripes, menace de me faire vaciller, mais je le repousse. Pourquoi je veux bosser ici ? La question tourne en boucle dans ma tête, et la réponse claque comme une évidence. J'ai toujours rêvé d'un endroit comme Knight Enterprises. Une boîte de cette taille, c'est pas juste un job – c'est une consécration. Mes études en marketing, mes nuits blanches sur des projets, mes étapes à m'arracher les cheveux, tout m'a déterminé ici. Les grandes entreprises, c'est le graal : des défis qui te pousser à te dépasser, des chances de laisser une marque, d'avoir un vrai impact. Ici, entre finance, technologie et sécurité, je vois un terrain de jeu où je peux enfin briller. Si cet entretien marche, je suis prête. Plus que prête.

Je ne suis pas une diplômée lambda. J'ai bossé comme une dingue pour en arriver là – étapes mal payées, petits boulots minables, heures à peaufiner des campagnes numériques jusqu'à ce que mes yeux brûlent. Ce poste, ce contrat, c'est tout ce pour quoi j'ai saigné. Mon ticket pour un monde qui me terrifie autant qu'il me fait rêver. Un univers où les compétences, c'est pas assez – il faut savoir se vendre, se faire remarquer. Et ce matin, je vais leur prouver que j'ai ma place dans cette machine.

Je m'avance encore, le souffle court, quand un bruit me stoppe net. Des pas lourds, assurés, qui résonnent dans le couloir comme un roulement de tambour. Mon pouls s'affole. L'entretien commence. L'air autour de moi s'alourdit, tout devient plus net, plus tranchant. Et là, je le vois. Lui. Alexandre Chevalier. Une silhouette massive qui bloque presque la lumière, plantée au seuil d'une salle vitrée. Son costume sombre, taillé au cordoneau, épouse une carrure qui impose le respect – ou la peur, je sais pas encore. Ses yeux gris me percutent, froids, perçants, comme s'ils voyaient à travers moi. Tout le reste s'efface – le marbre, les plafonds, les hôtesses. Y'a plus que lui.

J'ai entendu des trucs sur lui. Beaucoup. Son ascension éclair, il y a deux ans, quand il reprend l'entreprise de son père, Amadeus Knight. Une passion qui a fait des vagues – pas un héritage tranquille, mais un coup de force. Il a secoué les fondations, transformé Knight Enterprises en une bête insatiable, un monstre d'ambition qui dévore tout sur son passage. Les rumeurs le peignent impitoyable – en affaires, avec ses équipes, avec lui-même. Un mec qui navigue dans les eaux troubles de l'industrie comme un requin. Et maintenant, il est là, à quelques mètres, et je suis sa proie du jour.

Je me redresse d'un coup, instinctif, les épaules droites pour cacher le tremblement qui me trahit. Il me scrute, immobile, et je sens son regard peser sur chaque détail – ma posture, mes lunettes, la crispation de mes doigts sur ma sacoche. Pas le temps de me demander ce qu'il pense. Ce premier contact, c'est tout. Ma chance. Mon avenir. Faut que je sois à la hauteur, que je me concentre. Parce que face à Alexander Knight, y'a pas de place pour les faibles.

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