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Penulis: RS WILD
last update Terakhir Diperbarui: 2025-02-18 06:18:40
Laurie )

Assise sur ce banc, je profite du calme pour dégainer mon téléphone et m'inscrire sur Apollo Serving. Bingo – trois vacances tombent directes : ce soir, demain, après-demain. Un resto gastronomique, La Tour du Roi, à deux pas de la Tour Eiffel. Les pourboires là-bas, c'est du lourd, les clients lâchent plus qu'ailleurs. Je valide, un soupir m'échappe, et je me lève. Faut que je rentre, que je me pose un peu. La soirée va être longue – 18h45 jusqu'à 2h du mat', facile, surtout pendant cette saison.

À l'appartement, je vérifie mon portable, un réflexe débile. Et si Knight avait appelé ? Un miracle, ouais, bien sûr. Rien. Écran vidéo. Il a dit « quelques jours », faut que je patiente, mais cette attente me ronge. Je me fais une soupe de légumes maison, une tartine beurrée – mon petit kiff – et je balance une machine. Seule dans l'appart, je me mets à l'aise, m'étale sur le lit, et bam, je m'endors direct, KO.

16h, le réveil sonne dans ma tête comme une alarme incendie. Je me redr
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    AlexanderMademoiselle Brunel s'éloigne vers les cuisines, et je peux pas m'empêcher de la suivre des yeux. Elle a un truc, une énergie qui accroche, même dans cette tenue de serveuse, avec sa natte qui remplace son chignon strict. Un sourire discret me trahit, et je détourne la tête vite fait, mais pas assez pour que Caroline, ma cousine, loupe ça.« Tu la connais d'où, Alex ? » lance-t-elle, ses sourcils arqués, un éclat curieux dans le regard. Elle sirote son vin, attendant que je craque. « Une candidate que j'ai vue ce matin », dis-je, jouant l'indifférent, les yeux sur mon assiette.« Et tu vas la prendre ? Elle fait pas un peu jeune ? » Sa voix piqué, sceptique, avec un sourire en coin qui me cherche. « L'âge, je m'en tape. Si elle assure évidement. » Je hausse les épaules, mais elle insiste, comme toujours.« Et elle assure ? » « Aucune idée encore. Son CV déchire, mais j'ai un dernier type à voir lundi. Après, je tranche. » Mon ton claque, sérieux. Faut que je reste carré là

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    Alexandrer« J'ai pas le temps pour ces conneries », je lâche en le prenant la tête, un soupir rapeux qui claque dans l'air. Caroline fronce les sourcils, l'air désapprobateur. « L'amour, c'est pas futile ! »« Écoute, y'a des gens taillés pour le mariage, d'autres non. Moi, je suis dans le deuxième camp. » Je relève les épaules, prêt à couper court. Elle ricane, un sourire malin en travers du visage. « Tu dis ça maintenant, mais quand ça te chopera, tu chanteras une autre chanson. On en réparlera. »Elle lève son verre, confiante comme toujours, et porte un toast. « À tes amours à venir… » Je lève les yeux au ciel, mais un rictus m'échappe – elle est désarmante, cette assurance.Pile là, Mademoiselle Brunel débarque avec la carte des desserts. Elle nous la tend, son sourire plus chaleureux que pro, presque naturel. Stylo et bloc-notes en main – un truc siglé du resto –, elle attend, prête à noter. Caroline me jette un regard, un de ces regards qui disent tout sans rien dire, et

    Terakhir Diperbarui : 2025-02-20
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    Alexandre,( flashback rêve )J'ai eu dix ans la semaine dernière, mais aujourd'hui, je suis au fond du trou. Lolo, ma meilleure pote ici, est partie ce matin avec une famille pour une journée « d'insertion ». Traduction : elle va se barrer pour de bon, et moi, je vais jamais la revoir. Ça me bouffe, ça me ronge, et je peux rien y faire.Elle a sept ans, Lolo. Presque née entre ces murs pourris, comme moi. On est les laissés-pour-compte, les oubliés de l'orphelinat. Les autres gamins défilent, trouvent des familles, mais nous ? On reste là, coincés – Lolo, Carter et moi. Carter, ce morveux de son âge, la colle sans arrêt, joue les grands frères protecteurs. Moi, je dis que je suis son amoureux, juste pour le faire chier. Ça le rend dingue, et ça me fait marrer. Mais là, c'est moi qui suis en rogne. Elle va partir, et ça me tue.Dimanche, à la messe – cette corvée qu'on peut pas esquiver –, j'ai prié comme un con. Pas gentil, ouais, mais j'ai supplier pour qu'elle reste. Si elle s'en va,

    Terakhir Diperbarui : 2025-02-21
  • Destins brisés, cœurs retrouvés   12

    Alexandre, présent )Je me réveille en sueur, brutalement arraché au sommeil. Trop d'alcool ici, et pas que – le club d'Enzo m'a vidé la tête et le reste. Mais ce rêve… Pourquoi ce foutu cauchemar revient me hanter maintenant ? Ma tête pulse, ma bouche est pâteuse, un goût de cendres qui colle. J'allume la lampe de chevet, grogne, et lève les yeux au ciel, exaspéré. Le lit est vide à côté de moi – normal, je suis rentré seul après m'être éclaté au club. Pas de fille ce matin, juste moi et mes démons.Je m'assois au bord du matelas, les mains sur le visage, la peau moite sous mes paumes. Mon cœur cogne trop fort, un écho du passé que je veux plus voir. Ce rêve, Lolo, l'orphelinat – pourquoi ça ressurgit ? J'ai tout fait pour oublier ça, et voilà que ça me saute à la gueule. La nuit d'hier – musique, corps, shots – était censée tout effacer, pas remuer cette merde.Le silence pèse dans l'appart, lourd, étouffant. Je me lève, les muscles raides, et traîne les pieds jusqu'à la salle de bai

    Terakhir Diperbarui : 2025-02-22
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    Laurie L'aspirateur hurle et me tire du sommeil. Zia, ma coloc, est en mode tornade ménagère – sérieusement, un samedi matin ? Je suis rentrée à 2h, fracassée, et tout ce que je veux, c'est dormir. Je grogne, fourre ma tête sous l'oreiller, mais le vrombissement perce tout. Tant pis. Je me lève, ouvre la fenêtre en grand – mon rituel –, et aspire une goulée d'air frais. Paris s'étale sous mes yeux, indifférente à ma fatigue. Deux nuits de service encore à tirer. Je vais crever.Je fais mon allumé en speed, direction la douche. Dans le salon, Brahim est vautré sur le canapé, manette en main, absorbée par sa console. Zia, elle, traque la poussière comme une possédée. « Salut Laurie, je t'ai pas réveillée, j'espère ? » lance-t-elle, faussement innocente. Je force un sourire, ravalant un « t'es sérieux ? ». « Non… je vais à la douche. » « Fais gaffe, j'ai mis du débouche-évier ! »« Génial », je marmonne, assez bas pour qu'elle capte pas. Après des années en coloc, j'en peux plus. Leurs

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    Alexandre Je sors de chez mes parents, la tête ailleurs, un peu lourde. Ma mère a encore ce sourire ravi en me voyant débarquer ce samedi, mais je sens toujours ce petit pincement dans ses yeux quand je répare solo. Surprise du jour : Caroline est là, attablée, rayonnante. Pas un mot hier sur sa venue, et comme prévu, tout le repas tourne autour de son mariage, ses plans, sa vie parfaite. Moi, je mange, j'écoute, je hoche la tête – jusqu'à ce que ma mère lâche la bombe habituelle.« Et toi, mon chéri, toujours personne dans ta vie ? » Je respire un grand coup, ravageant l'agacement qui monte. « Non, maman, et j'en veux pas ! »Pas question de lui balancer que je préfère claquer du fric pour un coup rapide plutôt que me coltiner une nana qui lorgnerait mon compte en banque. Elle soupire, désarmée, pendant que mon père tente de désamorcer avec un rictus. « Ta mère rêve de bébés à gâter. » « Normal, ton fils à trente ans. Il pourrait penser à autre chose que la boîte », réplique-t-elle

    Terakhir Diperbarui : 2025-02-24
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    Laurie Samedi soir, et La Tour du Roi est blindée – deux salles pleines à craquer, comme toujours. J'adore bosser ici, vraiment. C'est pas l'objectif de ma vie, mais pour des vacations, c'est le pied : des nappes blanches impeccables, de la porcelaine qui claque, une ambiance luxueuse qui change des troquets miteux. Sauf que ce soir, je suis au bout du rouleau. Ces derniers jours m'ont rincé, le sommeil en miettes, mais je tiens. Les commandes fusent, les plats défilent, et moi, je rêve d'une seule chose : m'effondrer dans mon lit.Entre deux sourires aux clients, mes pensées s'égarent. J'ai des rêves plein la tête, mais ils avancent pas. Je stagne, je tourne en rond… Un soupir muet m'échappe, étouffé par le brouhaha chic du resto. L'heure traîne, la soirée s'étire, et mon cerveau reste coincé sur ce constat amer.« Laurie ! » Je pivote. Luis, mon chef, m'appelle depuis l'autre bout de la salle. Je me rapplique en vitesse, slalomant entre les tables. « Oui, Luis ? » « Tableau 18, le

    Terakhir Diperbarui : 2025-02-25
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    LAURIE— Bon, euh, d’accord, répondis-je timidement, me sentant encore plus idiote à chaque mot qui sort de ma bouche.Je m’éloigne rapidement vers l’autre salon, cherchant Luis du regard. Je le trouve en train de consulter son agenda de réservation.— Tu m’accordes vraiment une demi-heure ? demandai-je, hésitante.— Oui, oui, Laurie. Va prendre un dessert avec Monsieur Knight !— T’es sûr ? Y’a encore du monde...Il me sourit et me montre la salle qui se vide peu à peu.— Oui, j’en suis sûr. On est sur la fin, Laurie. Prends même plus de temps si tu en as besoin.Je le remercie rapidement avant de retourner vers le comptoir pour récupérer les coupes de glace. Elles sont vraiment belles, et je dois avouer que la glace à la violette me fait envie depuis que je l’ai vue au menu. Mais je me sens un peu gênée que ce soit offert par Monsieur Knight. Enfin, je dis “offert”, mais il ne l’a pas dit... À 18 euros la coupe, j’espère quand même ! Bon, on verra bien.Je prends un verre et une car

    Terakhir Diperbarui : 2025-02-26

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  • Destins brisés, cœurs retrouvés   63

    Laurie)Le bureau est trop silencieux ce matin, un contraste brutal avec le chaos qui me ronge depuis le manoir d’Amadeus. Je suis assise à mon poste, un café tiède à la main, les yeux fixés sur l’écran où des colonnes de chiffres défilent – projections budgétaires pour Hargrove, délais serrés, specs techniques. Tout ce que je peux contrôler, tout ce qui me donne l’illusion que je maîtrise encore quelque chose. Mais mes pensées s’égarent, reviennent sans cesse à lui – Alexander, ses mains sur mes épaules dans cette bibliothèque, son souffle si proche que j’ai cru, l’espace d’une seconde, qu’il allait m’embrasser. Et puis ce recul, ce « Merde » murmuré, comme s’il regrettait déjà. Je serre la tasse, le bord brûlant contre mes paumes, et je me force à respirer. Il ne m’aura pas. Pas encore. Pas après tout ce qu’il m’a fait.Je pose le café, ouvre le dossier que j’ai ramené du manoir – celui qu’Amadeus nous a donné, jauni par le temps, avec ses contrats poussiéreux et ses notes griffonné

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    Je serre les poings, la colère montant, chaude, familière. Dommage collatéral. Comme à l’orphelinat, quand j’étais juste une gamine qu’on pouvait laisser derrière. Alexander intervient, sa voix basse mais ferme.— On a besoin des détails, Amadeus. Les dossiers, les noms, tout ce qui peut le coincer. Il est hors de question qu’il s’en prenne à elle encore une fois.Amadeus hoche la tête, se lève avec sa canne, et disparaît dans un couloir, nous laissant seuls. Le silence retombe, et je sens le regard d’Alexander sur moi, lourd, insistant. Je me lève, incapable de rester assise, et je marche vers les étagères, feignant d’examiner les livres, mais mes mains tremblent.— Tu pouvais pas te taire, hein ? dit-il enfin, la voix tendue.Je pivote, le fusillant du regard.— Me taire ? C’est lui qui a foutu nos vies en l’air, Alexander ! Toi, t’as eu une famille, un avenir. Moi, j’ai eu que dalle à cause de lui. Et maintenant, je suis une cible parce qu’il a merdé avec Stahl ? J’ai le droit de p

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   61

    LaurieLe manoir d’Amadeus se dresse devant nous comme une ombre du passé, une bâtisse massive en pierre grise perdue dans la campagne normande, entourée de pins tordus par le vent. La route depuis Paris a été longue, presque quatre heures dans la berline d’Alexander, et le silence entre nous a pesé plus lourd que jamais. Il a conduit, concentré, les mains crispées sur le volant, et moi, j’ai fixé la vitre, les champs humides défilant sous un ciel bas, essayant de ne pas repenser à hier soir – à cette pluie, à cet auvent, à ses mots qui m’ont laissée tremblante et furieuse. « J’ai jamais voulu te laisser, Laurie. » Ça tourne en boucle dans ma tête, et je déteste ça, cette façon qu’il a de fissurer mes défenses sans même essayer.On est là pour Stahl, cet enfoiré qui a tenté de me tuer. Alexander a eu une piste – un vieux contrat douteux signé par Amadeus il y a des années, un truc qui lie Stahl à Knight Enterprises. Il a insisté pour qu’on vienne voir son père adoptif en personne, par

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   60

    Le silence s’installe à nouveau, plus lourd que jamais, comme une chape de plomb qui étouffe les mots que je n’aurais jamais dû laisser échapper. Je me maudis intérieurement, le goût amer du regret me serrant la gorge. Pourquoi ai-je parlé ? Pourquoi ai-je laissé cette brèche s’ouvrir entre nous ? Les pneus de la voiture crissent doucement sur le chemin de gravier, et je garde les yeux fixés sur la route, évitant son regard. Dehors, le monde défile dans une morosité oppressante, les pins sombres dressés comme des sentinelles sous un ciel gris, épais, qui semble prêt à s’effondrer sur nous.On arrive au manoir en fin d’après-midi, l’ombre de la bâtisse se découpant contre l’horizon terni. Les fenêtres hautes, à moitié voilées par des rideaux épais, donnent à l’endroit un air de secret bien gardé. Une tension nouvelle palpite dans l’air, et je la sens au creux de mes os – ce n’est pas juste de la colère, non, c’est autre chose. Quelque chose de plus profond, de plus insidieux, comme une

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   59

    AlexanderLe lendemain matin, je suis au bureau à 7h30, une tasse de café noir à la main, les nerfs à vif. Marc arrive pile à 8h, avec son air de geek fatigué et un dossier sous le bras.— Stahl a bougé, dit-il sans préambule, s’asseyant en face de moi. On a intercepté un mail – crypté, mais pas assez. Il prépare un coup, probablement sur le projet Hargrove. Et y a un nom qui revient : Amadeus.Je serre la tasse, le liquide brûlant éclaboussant mes doigts.— Ce vieux con, grogné-je. Il m’a juré qu’il était hors du jeu.— Il ment, ou il sait pas tout, réplique Marc. Faut qu’on creuse ses archives perso. Les originaux, pas les copies numériques. S’il a encore des dossiers chez lui, c’est là qu’on trouvera ce qu’il faut pour coincer Stahl.Je hoche la tête, la décision prise avant qu’il finisse.— On y va aujourd’hui. Normandie. Prépare tout.Marc acquiesce et sort, me laissant seul avec cette idée qui me tord les tripes – retourner chez Amadeus, fouiller son passé, et traîner Laurie là-

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   58

    AlexanderLe moteur de la berline ronronne encore dans mes oreilles, même après que j’ai coupé le contact devant mon appart, un loft froid et trop grand au bord de la Seine. Il est minuit passé, les rues de Paris sont luisantes de pluie, et je suis trempé jusqu’aux os, le costard collant à ma peau comme une seconde peau que je voudrais arracher. Mais c’est pas la pluie qui me fout dans cet état. C’est elle – Laurie, son regard sous cet auvent, ses mots qui m’ont coupé comme une lame : « T’as rien fait pour moi là-bas. » Elle a raison, et ça me tue, parce que je peux pas lui dire la vérité, pas encore, pas comme ça.Je monte chez moi, balance ma mallette sur le comptoir, et vais direct au bar pour me servir un whisky – un double, sec, sans glace. La brûlure de l’alcool me réveille, chasse un peu cette fatigue qui me colle depuis hier, depuis que j’ai vu ce flingue braqué sur elle dans la cour. J’ai pas dormi, pas vraiment, trop occupé à traquer Stahl avec Marc, à creuser les serveurs,

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   57

    Alexander— T’avais mieux, peut-être ? Rester plantée là-bas à te noyer ?Elle me fusille du regard, ses yeux bleus brillants sous la lumière tremblante d’un lampadaire, et je vois l’eau perler sur ses cils, glisser sur ses joues. Elle est trempée, son tailleur collant à sa silhouette, et je détourne les yeux, vite, parce que je veux pas voir ça – pas comme ça, pas maintenant. Mais elle bouge pas, reste là, à quelques centimètres, et le silence s’installe, lourd, chargé d’une tension que je peux pas ignorer.Je lève les yeux vers le ciel, la pluie qui martèle le toit au-dessus de nous, et je grogne un juron à mi-voix. On est coincés, le temps que ça se calme, et je sens son regard sur moi, discret mais insistant, comme à New York dans ce couloir d’hôtel. Ça me fout les nerfs, cette façon qu’elle a de me scruter, de chercher quelque chose que je veux pas lui donner. Mais ce soir, je suis fatigué – de Stahl, d’Amadeus, de cette journée interminable – et je sens mes défenses craquer, jus

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    AlexanderLa salle de réunion est une cage de verre au dernier étage de Knight Enterprises, et ce soir, elle me semble plus étroite que jamais. Il est 21h passées, les néons bourdonnent au-dessus de nos têtes, et l’équipe est encore là, penchée sur des plans, des chiffres, des projections pour le projet Hargrove. Laurie est à ma droite, son ordinateur ouvert, tapant des notes avec une précision qui frôle l’obsession. Elle a pas levé les yeux vers moi depuis des heures, pas depuis l’attaque d’hier, pas depuis que je l’ai ramenée chez elle et que j’ai posé ma main sur la sienne comme un con. Elle est froide, distante, un mur de glace entre nous, et je devrais m’en foutre. Mais ça me ronge, cette façon qu’elle a de m’ignorer, comme si j’étais juste son boss, rien de plus.La réunion traîne, les ingénieurs débattent d’un ajustement technique, et je sens la fatigue peser sur mes épaules, un poids qui s’ajoute à la tension qui me noue les tripes depuis hier. L’image de cette moto, de ce flin

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