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DESTINÉE ATTEINTE
DESTINÉE ATTEINTE
Auteur: King Nath

Chez oncle Fabrice 1

Nous sommes en Fin Aout. Bientôt septembre et le début de l’école. Je suis au champ avec ma mère. C’est une très belle journée ensoleillée. Je suis en train de récolter le maïs. Avec certains de mes amis du quartier que j’ai invité pour m’aider. Ma maman m’a interpellé après que nous avons fini de manger.

MA MERE : Hector tes amis savent que tu vas quitter le village Après demain ?

MOI : ékié ma’a ? Moi-même tu ne m’as rien dit

MA MERE : C’est vrai ? Ah j’ai oublié. J’ai causé avec Ton Oncle Fabrice hier soir, tu dois partir dans 2 jours. La rentrée c’est dans quelques jours. Et tu ne connais pas la ville. Donc il faut que tu rentres tôt pour visiter ton école et coudre ta tenue scolaire.

MOI : Wer ma’a donc je vais vraiment te laisser ?

MA MERE : C’est un problème que nous allons trouver une solution mon fils ne te dérange pas. Tout ira bien.

Je me suis retourné vers mes amis pour leur annoncer la nouvelle. Je ne serai plus les leurs. Je serai dorénavant un citadin de la grande ville de Yaoundé. Mes amis sont tous devenu pâle. Ils allaient perdre la présence d’un ami pour un moment.

Apres la récolte du maïs nous sommes rentrés à la maison. Je suis allé à la rivière laver mes habits avec lesquels je devais voyager. J’ai profité pour me baigner dans la rivière et rentrer. Ce soir-là je n’ai pas du tout dormi. Mes pensées se baladaient à Yaoundé. Je n’avais jamais été à Yaoundé mais je m’étais créé un Yaoundé fictif dans ma tête. J’imaginais un Yaoundé tout beau rempli d’immeuble gratte-ciel. En plus à l’école on nous disait que le président de la République vit à Yaoundé. Je pensais arriver à Yaoundé et voir sa maison. Dans mon quartier peut-être et pourquoi ne pas jouer avec ses enfants. Toutes sortes de pensées me traversaient l’esprit. J’étais un enfant naïf et tout mignon.

Le lendemain, ma mère est allée au marché avec les bananes qu’elle a vendu et au retour elle m’a acheté une nouvelle paire de chaussure, un sac de voyage et mon habit de voyage. J’étais super heureux que j’ai sauté au cours de maman.

MA MERE : Hector, je t’aime mon fils et je ne cesserai de t’aimer. Tu es mon seul fils et sur toi je mets toute ma confiance. Ne me déçois pas et fréquente bien. Un jour tu seras un grand dans ce pays. Si les enfants des gens sont grands dans ce pays, le mien aussi sera un géant dans ce monde. N’écoute pas les mauvais conseils des amis. Tu vaux mieux que ça. Voilà j’ai vendu tout ce que j’avais pour t’acheter ceci. Et j’espère que tu feras ma fierté. Voilà ton sac de voyage, voilà ton habit de voyage et voilà une bonne paire de tennis pour commencer les classes.

MOI : Merci beaucoup Mama. Et je vais voyager seul ou tu vas partir avec moi.

MA MERE : je vais te mettre dans le bus et attendre que le bus démarre. Puis quand ton bus va décoller je vais l’appeler et il viendra à l’agence de Yaoundé te chercher.

MOI : Ok Mama.

MA MERE : Tu le remarque norr ? J’espère tu connais ton oncle.

MOI : Yaaa Mama toi tu demandes quoi comme ça ? Je le connais très bien.

MA MERE : Ok si tu le vois-tu coures vers lui.

Nous étions dehors en train de causer, j’ai porté le sac qu’elle était rentré avec et je suis entré déposer à l’intérieur. Maman s’est battue ce soir-là à préparer le met de pistache. Elle avait fait les bâtons de manioc deux jours avant et déposer. Après le met de pistache, je suis allé au champ derrière la maison cueillir presqu’un sceau de prunes et quelques avocats. Ma mère a fait un gros sac avec lequel je devais voyager. Ce soir-là nous avons mangé du pilé pomme. C’était mon meilleur repas. Maman l’avait fait en guise d’au revoir.

Le jour j’y suis en fin arrivée. Je me suis levé ce jour à 6h du matin. Ma mère avant de se réveiller j’étais déjà douché et habillé. Quand elle m’a vu elle a souri. Elle s’est exclamée. « Les enfants avec le voyage hein ». Ça ne me disait rien. Tout ce que je voulais était de voir cette ville dont je rêvais intensément depuis quelques jours déjà. Ma mère s’est levée, elle s’est mise à balayer la cuisine. J’étais fâché. J’étais tellement presser de partir mais ma mère elle, ne montrait pas de signe d’impatience. Après la cuisine elle s’est mise à laver les assiettes. Après cela elle est sortie pour balayer la cour. Nerveux je lui ai demandé pourquoi elle ne voulait pas s’apprêter.

MA MERE : Quoi ? Tu as peur ? Reste calme. Tu vas voyager ne te déranges pas.

MOI : Mais depuis le grand matin que je me suis habillé ? Tu es là tu tournes seulement.

MA MERE : (riant) Warr Hector ! Laisse-moi hein… j’ai dit je vais partir. Ne t’inquiète pas.

Je suis allée m’assoir à l’intérieur en la boudant pendant tout ce temps. Puis elle est allée se laver autours de 9h et elle s’est habillée.

MA MERE : Bon Hector on peut partir.

Ma face à partir de ce moment commença à briller. Le sourire traversait mes oreilles. J’étais tout heureux. J’ai porté mes habits et ma mère a porté le sac de nourriture. Nous avons pris la moto à quelques mètres de la maison pour l’agence. Quand nous sommes arrivés elle a payé mon billet et je me suis installé au premier siège près du chauffeur. J’étais vraiment heureux. Le gros porteur ? J’entendais mes amis raconter comment ils voyagent souvent dans les longs bus que nous appelons « les gros porteurs ». Mais moi je n’avais jamais voyagé dans un bus pareil. J’étais vraiment heureux de m’assoir tout haut en voyant les gens loin en bas à travers la fenêtre. Les gens entraient dans le bus et un homme s’est assis auprès de moi. Puis quand la voiture a démarré j’ai regardé par la fenêtre comment je me séparais de ma mère et je me suis mis à couler les larmes. J’allais comme ça sans téléphone. Dans une ville inconnue.

Pendant le parcours les gens achetaient les choses pour manger mais moi rien. Je ne savais pas que le voyage allait être si long. J’étais scotché à la fenêtre et je regardais les lieux. Arrivé à un autre arrêt le type qui était à côté de moi m’a acheté des brochettes de Soya et un jus. J’étais tellement heureux. Depuis ma naissance je n’avais mangé le soya que 3 fois Soya. J’ai mangé comme un riche. Lorsque nous sommes arrivés à Yaoundé à 17h je me suis assis à la chaise d’attente. Ma mère avait déjà appelé mon oncle. C’est après 40 minutes environs que j’ai aperçu sa silhouette à l’entrée de l’agence. Je me suis levé j’ai couru vers lui.

L’oncle Fabrice n’était pas ce type de personne souriant. Il avait toujours l’air calme et innocent. Parfois agressif. Cette fois il n’a pas eu le choix que de me prendre dans ses bras.

ONCLE FABRICE : Oh Mon grand garçon. Que tu as grandi Hector. Comment tu vas ?

MOI : je vais très bien tonton

ONCLE FABRICE : Tu vois ? Tu es devenu un grand garçon au point de voyager tout seul. Tu n’es plus un enfant

Je souriais en regardant cet homme qui reflétait de la richesse en elle-même. Son gang bien brodé et la douceur de ses mains laissaient paraitre un homme bien dans sa peau. Un homme loin de la souffrance et de la pauvreté. Le parfum qu’il dégageait pouvait guérir un malade atteint du coronavirus. Je l’enviais. En même temps je m’imaginais aussi être comme lui bientôt. Mais j’ignorais ce qui m’attendait. Je n’avais pas fini de l’admirer lorsqu’il m’a dit :

ONCLE FABRICE : Bon dépêche-toi j’ai à faire au bureau. Allons dans la voiture je te ramène à la maison.

MOI : Euh Oncle, il y’a un sac que je suis venu avec je vais porter c’est là derrière.

ONCLE FABRICE : Orrrr Francine avec les Sacs ! J’ai oublié de lui dire que je ne voulais pas de surcharge. Bien dépêche-toi alors de porter. Je t’attends dans la voiture.

Il s’est retourné et il est allé dans sa voiture. Moi je suis allé porter le gros sac de nourriture. Quand je suis sortie je n’ai pas vu sa voiture. Il l’avait garé un peu caché. Et vu qu’il était à l’intérieur je ne pouvais pas le voir déjà que je ne connaissais pas sa voiture. Je me suis mis à regarder dans tous les sens avec le gros sac sur ma tête pendant 10mn environs. Puis c’est là que j’entends une voix m’appeler

ONCLE FABRICE : Mais qu’est-ce que tu fais depuis. Hein ? Je t’ai dit que je t’attends dans la voiture. Voilà près de 15mn

MOI : Non tonton c’est que je ne connais pas ta voiture

ONCLE FABRICE : Tu aurais dû regarder où j’allais. Tu me perds des précieuses minutes comme ça ? olalal… alors avance

Il s’est retourné et je l’ai suivi avec deux sacs sur moi. Petit de 13 ans que j’étais. Un gros sac sur la tête et un sac de voyage accroché sur mon dos.

J’ai marché quelques 100 mètres. Il a ouvert la mal-arrière de la voiture et j’y ai déposé les sacs et je suis monté dans la voiture. Pendant tout le parcours jusqu’à la maison, mon oncle ne me demanda même pas comment allait ma mère, ni comment moi-même j’allais. Il conduisait sans regarder si j’ai même attaché la ceinture de sécurité ou pas.

Nous sommes arrivés chez lui après 30mn de route. Il y’avait quelques embouteillages au centre-ville ce qui nous a perdu le temps. Sa maison était pour moi un palais royal. Une grande maison avec des carreaux partout au sol. Quelques arbres fruitiers dans le jardin à droite du portail. Des fleurs tout autours. Je pouvais apercevoir 2 autres voitures à gauche. J’étais dans un palais. Il a garé la voiture et je suis descendu.

ONCLE FABRICE : Porte le sac derrière là tu vas mettre au magasin.

Il appela sa fille Alice qui s’est dépêché de sortir. Elle avait presque 17 ans. Une jolie fille plutôt cool devant son père. Je ne la connaissais pas.

ONCLE FABRICE : Euh Aide Hector à mettre ce sac au magasin. C’est ton cousin il va désormais vivre avec nous. Montre lui sa chambre

ALICE : Ok papa

ONCLE FABRICE : Où est Brenda ? demande lui de venir avec de l’eau et du savon et qu’elle me nettoie le siège d’Hector.

ALICE : Ok papa

ONCLE FABRICE : Hector avant d’entrer tu vas te changer dehors et les habits là tu vas les laver derrière, Alice te montrera. Et tu te laves soigneusement avant d’entrer. Je ne sais pas qui est ce que tu as touché en route et je ne veux pas de corona dans ma maison.

Il s’est tourné et il a pris une autre voiture et il est parti. Alice m’a aidé à exécuter tout ce que son père avait dit. Puis elle m’a conduit dans ma chambre. « Oh mon Dieu ! » m’exclamais-je. Je n’avais jamais vu l’intérieur d’une maison pareille. Même la maison du père de Patrick au village qui était la plus belle maison n’était pas comme ça. Ma chambre était très belle. Un lit confortable. Je me comportais comme un villageois mais Brenda, la petite sœur D’Alice qui avait à peu près mon âge, m’a aidé ce soir-là à bien me ranger. Elle était très cool et très simple.

Ce soir-là fut la plus belle soirée de ma vie. J’ai bien mangé et entre Brenda être moi le courant était très vite passé. J’ai dormi ce soir-là à 22h, mais mon oncle n’était toujours pas rentré.

Le lendemain, je me suis levé de bonne heure à 7h du matin. Je m’ennuyais tellement. Il y’avait rien à faire. Les tâches domestiques c’est la bonne qui les faisait. La cuisine c’était pareil. L’Oncle Fabrice est rentrée à 9h et il est directement allé dans sa chambre. J’ai dépouillé le sac que j’étais rentré avec et les enfants se sont régalés.

Quatre jours plus tard, tout se passait bien, mon oncle est rentré avec 3 uniformes du lycée pour moi et 3 autres par filles. Je devais aller dans le même lycée que ses enfants. Le jour de la rentrée, il est allé nous déposer à l’école et au retour c’était son chauffeur qui vint nous chercher. C’était comme ça chaque jour. La vie était belle. J’avais presque changé, le sale villageois que j’étais était devenu propre.

Mon oncle n’avait pas de femme. Alors il ne s’occupait que de nous 3. Alice était en Seconde et Brenda en 5ème. Moi en 6ème.

J’avoue que je ne manquais de rien. Bref je mangeais comme je le désirai.

Trois ans après ma vie a basculé quand Alice a eu son Bac et que mon père décide de ramener chez lui Alexia comme sa nouvelle épouse.

Pendant les premiers 6 mois Alexia était une femme plus qu’Adorable. Une femme en qui je voyais ma mère. Elle me traitait moi et Brenda comme ses propres enfants. Alice étant à l’extérieur du pays pour continuer ses études. Nous avions droit à au moins 3 repas par jour. Je l’aimais tellement que je pouvais jurer par elle. Alexia était adorable.

Tout commence un matin de samedi. Comme d’habitude je me suis réveillée à 8h. Sachant que la bonne était là pour les travaux comme d’habitude. Mais ce jour-là, la bonne n’est pas venue. Depuis la chambre elle cria mon nom. J’ai couru pour savoir pourquoi elle m’appelait.

ALEXIA : Qu’est-ce que tu fais au lit à 8h ? Où est Brenda ?

MOI : Dans sa chambre Tantine

ALEXIA : Ok va l’appeler. La domestique ne viendra plus. On ne peut pas se permettre de dépenser comme ça alors qu’il y’a des grands enfants à la maison. Vous allez travailler.

MOI : Mais tantine…

ALEXIA : Va l’appeler !

Je suis sorti sans avoir le choix et je suis allé raconter à Brenda

BRENDA : Quoi ? Jamais ! Je ne peux pas me permettre de travailler dans une si grande maison alors que c’est mon père même qui a demandé qu’on arrêt. C’est mon père qui paye la domestique elle est qui pour dire ça

MOI : Je ne veux pas les problèmes oh... allons travailler c’est rien on va vite finir

Elle est sortie pour aller se rassurer que Alexia avait bel et bien dit cela. Elle fut surprise de la chose. Moi je suis allé calmement à la cuisine faire la vaisselle et j’ai lavé le sol.

Brenda n’a rien fait, elle attendait son père le soir pour tout lui raconter.

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