Très tôt le matin, Dallas se rendit chez le garagiste pour reprendre sa bagnole qu'elle lui avait laissé la veille pour une réparation. Elle devrait se rendre une heure plus tôt sur la propriété du nouvel acheteur. Ce dernier ne tardera pas d'une minute à l'autre à être sur les lieux et elle devrait se dépêcher. D’habitude elle entretenait avec toutes les personnes qui souhaitaient acheter une maison et la faire rénover. Mais pour ce propriétaire inconnu, elle avait juste eu son choix par le biais de son agence.
Alors qu'elle s'approchait du quartier chic d'Atlanta où se trouvait la propriété elle reçu un message d'Eleanor. Celle-ci lui fit savoir qu'elle aura un peu de retard et qu'elle devrait commencer la visite sans elle.
Une fois arrivée, elle s’assurait que tout était parfait. Elle mentionna dans un bloc-note tout le budget de la rénovation qu'elle devrait faire part au nouveau propriétaire. Elle en profita pour prendre les clichés que sa patronne lui avait demandé. Alors que son regard s'attarda sur le principal mur de la salle de séjour, elle s'alarma en constatant qu'elle n'avait pas ajouté ce détail crucial. Elle se dépêcha vers sa voiture, ouvrit la malle arrière pour ressortir un tableau qu'elle avait trouvé dans une galerie. Elle avait l'habitude d'offrir un présent à ses clients pour leur souhaité la bienvenue dans leur nouvelle demeure. Elle retourna à l'intérieur et retira l'emballage du tableau.
Alors qu'elle observait chaque détail de cette œuvre, elle se félicita d'avoir opté pour ce choix.
La porte principal s’ouvrit soudainement pendant que Dallas s'occupait à accrocher l'œuvre d'art au mur.
— Bonjour.
Elle tiqua et laissa tomber au sol le tableau lorsqu'elle entendit le son de cette voix. Ce ne pouvait être possible, elle reconnut cette voix qui lui était familière. Son cœur battait cent à l’heure tandis que des frissons lui parcourraient le corps tant bien qu’elle n’osa pas se retourner. Si elle ne se trompait pas et que cette voix appartenait à cette personne qu'elle avait vite fait d'oublier, elle donnerait n’importe quoi pour disparaitre.
Eleanor franchit le seuil de la porte et porta son attention sur l’homme qui n’arrêtait pas d'observer Dallas avec un regard insistant. Elle devina qu'il était le propriétaire de cette maison et s'empressa de lui signaler sa présence.
Il quitta Dallas des yeux pour porter son attention sur la femme Brune. Il n'avait pas remarqué qu'il y avait une nouvelle présence humaine dans cette pièce tellement il était occupée à observer cette femme qui n'avait pas daigné lui répondre.
— Bonjour, Je suppose que vous êtes le propriétaire, déclara-t-elle en lui tendant sa main en guise de salutation.
— Bonjour, j'ai hâte de découvrir la propriété.
— Dans ce cas suivez-moi.
Eleanor ne comprenait pas pourquoi Dallas s'obstinait à replacer mainte fois ce tableau sur ce mur. Elle trouva son comportement étrange. Elle s'enfoutait de la présence de ce propriétaire préférant se concentrer sur ce ridicule tableau. Alors qu'elle devrait toute les deux lui faire la visite de la propriété.
— Je vous présente ma collègue de travail. Nous avions toute les deux travailler sur cette maison.
— Je me suis demandée si elle était la femme de ménage. Et est-ce qu'elle a perdu la faculté de parler ? Chuchota-t-il en jetant un regard sur son profil de dos.
— Je me demande aussi, fit Eleanor en observant d'un regard inquiet Dallas effectuée la même tâche.
— Excusez-moi un instant.
Eleanor s'approcha d'elle.
— Qu'est-ce que tu fais ? Tu fais exprès ou quoi ? N'es-tu pas censée t'entretenir avec lui ? Tu veux qu'il ait une mauvaise image de nous, c'est ça ? Murmura-t-elle durement. Et lâche ce tableau. Il est bien à sa place.
Elle se sentit piégée. Elle en voulait terriblement à Eleanor, mais comment aurait-elle pu deviner qu’elle essayait de se cacher de cet homme ? Elle se résignait à se retourner et ses yeux croisaient ceux de Shawn. Le visage de celui-ci se raidit. Il finit par comprendre la raison pour laquelle elle n’avait pas voulue lui adresser la parole. Elle l’avait reconnu par sa voix. Quant à Dallas, elle avait le visage crispé. Elle posait ses yeux révulsés sur lui tandis qu'un feu brûlant se répandit dans ses veines. Comment pouvait-il refaire surface après toutes ces années ? Elle qui avait finis par se construire une nouvelle existence et qui avait enterré son passé affreux. Il eut un moment de silence et on pouvait remarquer l’embarras qui les animait tous les deux.
— Bonjour, dit-il d'une voix tendue en tendant la main à Dallas.
Celle-ci portait son regard sur cette main qui auparavant l’avait caressé, oui cette main qui avait parcouru tout le long de son corps et qui lui avait fait brûler de désir. Cette main qui tenait la sienne, cette main qui avait laissé des traces de ses doigts sur sa peau, cette main qu’elle détestait à présent. Elle le serra et sentit une décharge électrique qui la fit frissonner. Elle la relâcha si brusquement et dû faire un effort surhumain pour masquer son trouble. Il n’avait pas du tout changé. Il était resté le même homme et le pire, elle le trouvait plus séduisant.
Elle sentit soudainement son ventre se nouer alors que des souvenirs douloureux s'imposaient à elle. Elle dû faire violence pour maitriser ses tremblements. Shawn la fixait toujours et semblait apprécier la situation. Ne pouvant supporter davantage sa présence, elle reprit son sac pour s'enfuir.
— Où vas-tu Dallas ? Demanda Eleanor d'une voix effarée.
— Je ne me sens pas du tout bien, dit-elle d’une voix troublée. Tu peux te débrouiller sans moi.
Elle le frôla lorsqu'elle se ruait vers la sortie. L'odeur de son eau de Cologne envahit ses narines, de quoi décupler sa douleur et son irritation. Elle lui en avait fait cadeau pour son 24e anniversaire. Il en avait adoré la senteur et avait décidé de l'adopter.
Alors qu'elle cherchait désespérément sa clé d'une main tremblante, elle sentit le regard insistant de son ex sur elle. Avec une telle rage, elle vida le contenu de son sac au sol. Elle retrouva finalement sa clé et se dépêcha de se réfugier dans l'habitacle...
Shawn emboita les pas de la femme brune. Celle-ci le conduisit dans le bureau qui donnait sur la piscine. Il ne semblait prêter attention aux explications de celle-ci. Ses pensées étaient rivées sur Dallas. Elle avait tellement changé et n’était plus la jeune fille qui attachait ses cheveux en une queue-de-cheval et qui travaillait comme caissière dans un bar. Cette jeune fille était devenue une femme mature à présent. Il se remémorait des scènes qui dataient d'au moins dix ans. Un souvenir qu’il n’avait jamais pu oublier et qui avait changé l’amour qu’il éprouvait pour elle en hostilité. Jamais il n’avait pu lui pardonner sa trahison. C’était un soir où il revenait de son boulot tout excité. Il avait l’intention de demander Dallas en mariage. Sans lâcher la rue des yeux, il regardait l'écrin rouge qu’il avait posée sur le siège passager. Pendant qu’il conduisait il crut apercevoir Dallas du coin de la vitre causer avec un homme qui l'avait prise par la taille. Shawn se rapprocha d’eux, le respirant à peine. Il redoutait que ce fût sa petite amie. Celui-ci l’embrassait et elle autre ne semblait y porter aucune opposition. Shawn était dépassé par ce qu’il vit. Jamais il n’aurait cru Dallas capable de le trahir. Il avait tout fait pour elle et voilà comment elle le remerciait… En le trompant, sans aucune honte. Il s’était fait avoir. Il finit par comprendre qu'elle restait uniquement avec lui pour sa fortune et lui comme un parfait imbécile avait cru en elle et lui avait même acheté une bague. Furieux il redémarra sa voiture et rentra chez lui.
— Vous semblez ailleurs, constata Eleanor alors qu'elle lui montrait la bibliothèque.
— Désolé, je dois être un mauvais client, il railla en se forçant à sourire.
— Vous pouvez vous rattraper en doublant le chèque, plaisanta-t-elle.
— J'y veillerai, bien-sûr.
— Encore désolée pour ce qui vient de se passer avec ma collègue. Jamais elle n'oserait planter un Client. Je ne sais vraiment pas ce qui la prit aujourd'hui. Je me vois donc dans l'obligation de reporter le paiement puisque c'est elle qui s'est occupée d'établir le budget de la rénovation.
— Pas de problème. De toute façon, je ne comptais pas refaire un voyage sur Los Angeles. Je n'ai pas fait tout ce trajet uniquement pour apprécier le travail. Je m'installe dès aujourd'hui.
Il mentait. Il avait prévu un voyage pour un travail sur une nouvelle construction de bateau et normalement il devrait retourner ce soir à Los Angeles. Maintenant qu'il avait revu son ex l'idée de rentrer lui était inconcevable. Cette fois-ci il avait besoin de réponse. Il exigera d'elle des explications et pourrait enfin tourner la page. Enfin, il espère…
Dallas s'immobilisa devant son appartement, rongée par la douleur. Le propriétaire de cette maison n'était rien d'autre que son ex. L'homme qui avait fait basculer sa vie. Elle refusait de se faire l'idée qu'elle était en face de lui tellement elle était chamboulée. Alors qu'elle pénétrait son appartement des souvenirs de cette soirée ressurgissaient... Des pensées bien trop lourdes à porter, des souvenirs assez douloureux à supporter pour une innocente.
C'était un soir où elle rentrait du travail. Elle avait vu l'appartement de Shawn dans un piteux état. Tout était sens dessus dessous ! Des verres brisés, les chaises renversées... Assis au milieu de tout ce bazar, Shawn se noyait dans l’alcool. Dallas avait accouru vers lui l’obligeant à arrêter de boire.
— Ne me touche pas, sale hypocrite, avait-il crié en enlevant sa main de son épaule de manière brusque.
Dallas ne comprenant pas son attitude s'était accroupie près de lui pour lui demander ce qui n’allait pas. Il l'avait poussé d’une main très forte qu'elle s'était écroulée pas terre. Jamais elle ne l’avait vu dans un tel état. Il s'était levé et avait disparu la laissant seule. Il revenait quelques minutes plus tard avec toutes ses affaires qu’il jeta à la porte. Elle le regardait faire et ne pouvait dire mot. Il l'avait tiré ensuite par le bras. Elle avait crié de douleur tellement il lui faisait mal, mais il s'en inquiétait guère. Il l'avait poussé par la suite vers la sortie en dardant sur elle un regard exprimant mépris et dégout. Dallas ne reconnaissait plus l’homme avec qui elle avait partagé quatre ans de vie. Elle avait voulu le supplier pour qu'il lui dise ce qu’elle avait fait pour mériter une telle attitude, mais aucun son n'avait réussi à sortir de sa bouche. Juste les larmes qui s’échappaient de ses yeux.
— Épargne-moi tes larmes. Je ne veux plus jamais te revoir. Tu es désormais morte pour moi et si jamais tu essayes de me recontacter ou de m’approcher, je veillerai à ce que ta vie soit un calvaire, avait-il crié à son endroit.
À suivre...
Dallas avait l'impression de revivre la même scène à n'en point finir. Plusieurs années s'étaient écoulées ; et elle était parvenue à surmonter l'humiliation qu'elle avait subie. Cet homme qu'elle avait tant aimé avait fini par devenir un monstre à ses yeux et le revoir était un véritable choc. Elle avait du mal à retenir ses larmes depuis qu'elle s'était réfugiée dans son appartement. Elle aurait aimé ne jamais le revoir, mais faut croire que le destin tenait tant à rouvrir ses blessures. Maintenant elle redoutait qu'il s'installe ici définitivement. De façon inattendue, ils pourraient se croiser de nouveau ; et, elle autre, ne pourrait le supporter. Pourquoi cela lui arrivait-il ? N'en avait-elle pas déjà assez souffert ? Pourquoi fallait-il qu'il refasse surface alors qu'elle se remettait à peine de ses blessures ? ***
Dallas balaya du regard la maison. Tout était en désordre ! Elle poussa un soupir. Elle allait donc faire le ménage et cela pourrait prendre toute sa journée. Elle prit les bouteilles de Whisky qui trainaient par terre et les mit dans un sac-poubelle. Les coussins du canapé n’étaient pas en place. Tout était poussiéreux ! On aurait cru qu’elle avait quitté sa maison depuis plusieurs mois alors qu’elle ne s’était absentée qu’une semaine. Elle monta les escaliers pour prendre de quoi faire le ménage. De retour dans le salon, elle passa l’aspirateur et dépoussiéra le tapis. Elle nettoya les vitres qui séparaient le salon de la terrasse. Ensuite elle s’occupa de la cuisine et de son bureau. Assise sur l’une des marches d’escalier, elle inspecta du regard, pour une deuxième fois, le salon. Elle éprouva une énorme satisfaction en voyant que tout était redevenu co
Pendant un certain temps, les choses semblèrent placides pour Dallas. Pas un seul moment, elle s'était sentie mal. Elle avait retrouvé sa joie de vivre et sa bonne humeur. Savoir que Shawn habitait dorénavant dans la même ville qu'elle ne l'inquiétait plus. D'ailleurs elle ne l'avait plus croisé depuis qu'il s'était installé ici. Il avait sans doute compris qu'elle voulait qu'il garde ses distances.Il lui arrivait parfois de se demander ce qu'elle aurait fait si jamais il se recroisait à nouveau. Allait-elle faire preuve de rudesse ou allait-elle fait paraître ses émotions comme la dernière fois ? Elle avait remarqué qu'il se réjouissait de savoir que sa réapparition l'avait déstabilisé. Pas question qu'elle lui fasse ce plaisir à nouv
Dallas embrassa du regard la voiture sublimissime garée juste devant l'immeuble du journal d'où elle sortait. À l'intérieur de cette merveille, se trouvait Omer qui lui fit un signe de main dès qu'il l'aperçut. Ignorant la foule dans les environs, elle poussa un cri de surprise et empressa ses pas pour mieux admirer cet objet de luxe. Très attiré par des voitures de sport, Omer ne ratait jamais d'en ajouter à sa collection dès qu'il en avait l'occasion. Il avait suffisamment de moyens pour s'offrir tout ce qu'il voulait en particulier ce genre de voiture qu'il affectionne tant. — Tu penses quoi de ma nouvelle voiture ? Demanda-t-il en souriant. — Elle est vraiment superbe, répondit-elle en s'enfonçant confortablement sur le siège de la Ferrari. Je parie que tu as grimpé les enchères pour rentrer avec cette magn
— Comment peux-tu avoir un air aussi éblouissant alors que tu viens de rencontrer ton ex, demanda Eleanor toute sidérée lorsqu'elle pénétra le bureau de Dallas. Quand tu as la mine serrée lorsque tu es en colère, tu ressembles à un extra terrestre égaré sur la planète terre, gloussa-t-elle. Mais quand ton ex réussit à te mettre hors de toi même tu conserves toujours ce visage rayonnant. C'est quand même louche, non ?— Tu ne cesseras jamais de m'étonner Eleanor, lança Dallas en prenant un air ahuri.— Ce bureau a réussi à se tenir debout malgré le vacarme qu'il a subi de Dallas Morgan, constata-t-elle après avoir balay&ea
Dallas se délecta de son café en compagnie d’Eleanor et d’Omer lorsqu’elle aperçut à travers la baie vitrée du café, Shawn sortit de sa bagnole pour rejoindre la boite. Ne devrait-il pas être là une heure après ? Pourtant en quittant sa propriété très tôt le matin, il lui avait fait savoir qu’il viendrait à la boite vers dix heures dans la matinée et à sa montre, il était neuf heures et quart. Après l’avoir observé disparaître dans le hall, elle attrapa son sac pour le rejoindre.— Je dois vous laisser.— On vient à peine de commencer de petit déjeuner et tu te tires déjà, lança Omer en ha
Dallas faillit pousser un hurlement de rage lorsqu’elle entendit quelqu’un frapper à plusieurs reprises sa porte. L’expression effarée, elle se redressa du lit, porta un regard sur le réveil. Il était trop tôt. Qui pouvait bien frapper à sa porte à une heure pareille ? Sûrement le propriétaire. Rapidement, elle enfila sa robe de nuit, se mit à ouvrir son tiroir. Elle sortit sa tirelire qu’elle brisa. À la vue de quelques économies éparpiller sur le sol, elle exhala un soupir. Ce n’était pas assez suffisant. Cela ne pouvait même pas payer la moitié du loyer qu’elle devait. Il allait la foutre dehors, c’était sûr. Ne s’attendant visiblement pas à quitter cet appartement aussitôt elle se dirigea vers la porte essayant de trouver une excuse pour retarder son rapatriement. — Mr Willard, je suis désolée de vous faire attendre de nou...
Deux hommes essayaient de le faire relever pendant que Dallas maintenait Bruno qui s’apprêtait à le frapper de nouveau.— Vous n’êtes plus le bienvenu dans mon bar et je ne vous vois plus dans les parages. Je n’hésiterai pas à vous casser la figure.Dallas se laissa trainer par Bruno dans son bureau.— Maintenant, tu m’expliques ce que tu faisais avec cet homme, gronda-t-il en empoignant fermement son avant-bras. Tu te laissais draguer aux heures de services ?— Comment osez-vous le frapper sans aucune raison ?— Sans aucune raison tu dis ? Fit-il la mine serrée. Je vous observais depuis un moment. Je te laisse quelques minutes et tu en profites pour t’asseoir à table avec un homme alors que tu étais censée travailler.— Il voulait me voir pour me proposer un travail, rien de plu