Dallas balaya du regard la maison. Tout était en désordre ! Elle poussa un soupir. Elle allait donc faire le ménage et cela pourrait prendre toute sa journée. Elle prit les bouteilles de Whisky qui trainaient par terre et les mit dans un sac-poubelle. Les coussins du canapé n’étaient pas en place. Tout était poussiéreux ! On aurait cru qu’elle avait quitté sa maison depuis plusieurs mois alors qu’elle ne s’était absentée qu’une semaine. Elle monta les escaliers pour prendre de quoi faire le ménage. De retour dans le salon, elle passa l’aspirateur et dépoussiéra le tapis. Elle nettoya les vitres qui séparaient le salon de la terrasse. Ensuite elle s’occupa de la cuisine et de son bureau.
Assise sur l’une des marches d’escalier, elle inspecta du regard, pour une deuxième fois, le salon. Elle éprouva une énorme satisfaction en voyant que tout était redevenu comme avant. Elle se dirigea ensuite dans la cuisine pour se faire du café et alla s’installer sur la terrasse avec sa tasse en main. Alors qu'elle portait son café, elle entendit son téléphone sonner. Ça devrait être Eleanor pensa-t-elle alors qu'elle se précipitait pour prendre l’appel.
Dallas fronça les sourcils lorsqu’elle se rendit compte que cet appel venait d'un numéro inconnu.
— Bonjour ! Fit-elle après avoir décroché.
— Bonjour Dallas.
Le cœur de celle-ci s'emballa lorsqu’elle reconnut cette voix. Elle essaya tant bien que mal de maîtriser sa rage. Durant toute la semaine, elle s'était donnée un mal fou pour oublier ces retrouvailles qui avaient failli lui coûter la vie. Bien évidemment, elle savait qu'un jour à l'autre elle serait confrontée à lui, mais elle ne pensa pas que ça viendrait si tôt.
— Tu ne t'attendais sans doute pas à mon appel et je suppose que ça ne te plaît pas du tout que j'aie ton numéro.
— Comment diable as-tu eu mon contact ? Laisse-moi deviner. Bien-sûr, par l'agence, pesta-t-elle en renfrognant la mine.
— J'ai appris récemment que tu avais été hospitalisée et j'avais besoin de prendre de tes nouvelles. Après tout c'est de ma faute si tu as voulu mettre fin à ta vie.
Dallas sentit ses joues s'empourprer. Il ne manquait plus que ça, qu'il prétende s'inquiéter pour elle ! Lui qui n'hésita guère à la jeter hors de son appartement malgré l'orage qui s'abattait dehors.
— Tu as donc appelé pour te moquer ? Ça t'a fait plaisir de te rendre compte à quel point je souffre ?
— Comment peux-tu penser ça de moi ? Se vexa-t-il. Tu sais bien que je suis incapable de me réjouir du malheur des autres encore moins du tien. Ne crois pas que je t'aie appelé dans l'intention de te narguer. Il serait peut-être difficile pour toi de me croire, mais je me suis fait beaucoup de soucis pour toi.
Malgré la rancœur qu'il éprouvait pour elle il n'avait cessé de s'inquiéter de son état de santé. Il avait de nombreuses fois penser lui rendre visite à l'hôpital, mais l'épisode de leurs retrouvailles l'en avait empêché. Il avait remarqué combien elle avait été bouleversée de le revoir et lorsqu’il avait appris qu'elle avait été hospitalisée suite à sa tentative de suicide, il avait tout de suite compris qu'il en était responsable. Alors lui rendre visite aurait sans doute empiré son état.
— Je m'en fiche que tu te sois fait du souci pour moi ; et Je ne supporte pas le fait que tu sois au même endroit que moi. Rends-moi service Shawn, quitte Atlanta. Revends cette propriété et disparais à nouveau parce que je suis en tourment, rien qu'à l'idée de penser que je pourrais te recroiser.
Elle raccrocha et inspira profondément. Cette-fois ci, elle n'allait pas se mettre dans un état pitoyable à cause de lui. Si elle voulait qu'il reparte d'où il était venu, elle devrait se montrer ferme.
Dallas se contempla une dernière fois dans la glace avant de s’en aller pour le bureau. La nuit précédente avait été bien longue. Aujourd’hui elle compte faire une croix sur tous ses problèmes, y compris Shawn. Elle rêve d'une journée parfaite et sans ambiguïté. Elle avait passé une longue semaine à se morfondre dans son appartement et à ressasser son passé. Maintenant qu'elle avait récupéré, elle ne pense à rien d'autre que son travail. Elle avait trop hâte de s'occuper afin d'oublier ce qui la rendait si malheureuse.
Une fois arrivée, elle salua tous ses collègues avant de prendre l’ascenseur. Sa patronne l'arrêta lorsqu’elle passait devant son bureau.
— Bonjour Dallas. Heureuse de vous revoir parmi nous. Même si je tenais à ce que vous preniez un petit congé, je suis quand même ravie de vous revoir !
— Eleanor m'a fait savoir que cette boite grouille de boulot ; alors je ne peux me permettre plus un jour de plus. Vous savez très bien que j'aime m'occuper.
— Je comprends et c'est ce que j'apprécie le plus chez vous Dallas. Mr Lodge est passé. Vous venez à peine de le manquer. Il est plus que satisfait de votre travail.
Son visage se crispa. Elle s'était fait promettre qu'elle n'allait plus penser à lui, mais uniquement à son travail et elle se débrouillait très bien jusqu’à ce que sa patronne mentionne son nom. Heureusement pour elle, elle l’avait manqué. Revoir sa face aurait sans doute gâcher sa journée.
— Vous a-t-il fait savoir ce qu'il voudrait faire de cette maison ?
Elle voudrait connaitre ses intentions. Elle lui avait demandé de la revendre et de quitter Atlanta, ne serait-ce que pour son bien. Elle lui avait fait bien comprendre que sa présence allait entacher son existence. Cependant, allait-il lui faire cette faveur ?
— Il s'installe ici définitivement dès demain.
Cette révélation eut l'effet d'une bombe. Il s'en fichait bien du fait que sa présence la déstabilise autant. Au contraire, il prenait un malin plaisir à savourer sa peine. Il avait sans doute précipité son installation dans l'unique but de la rendre plus malheureuse qu'elle ne l'était déjà.
Elle s'empressa de prendre congé de sa patronne et se précipita dans son bureau.
— Imbécile ! S'entendait-elle hurler alors qu'elle se débarrassa de sa veste.
Elle s'installa dans son fauteuil, prit une profonde inspiration, tentant désespérément d'apaiser les battements affolés de son cœur. Pour essayer d'oublier la colère qui prenait de l'ampleur, elle alluma son ordinateur et vérifia les e-mails qu'elle avait reçus les jours précédents. Alors qu'elle défilait minutieusement sa messagerie, une boite posée sur une pile de dossiers attira son attention. Elle la fixa étrangement et entreprit d'y jeter un coup d'œil. Une carte dorée soigneusement pliée était accrochée à cette boîte. Elle reconnut tout de suite l'écriture de son collègue lorsqu'elle la déplia.
J'aurais voulu être à tes côtés ces derniers jours, mais tu sais bien que notre boulot prend un temps considérable. J'espère tout au moins que tu t'es rétablie et que tu t'es remise au travail ; et, pour me faire pardonner, j'ai décidé de t'offrir tes chocolats préférés avec des biscuits à la vanille comme tu les aimes.
On se voit bientôt, je t'embrasse...
Omer, ton
Adminirateur ...
Alors qu'un faible sourire se dessina sur ses lèvres, elle engloutit une grosse boule de chocolat et le savoura. Voilà quelqu’un qui sait comment remonter le moral, songea-t-elle en prenant un autre deuxième morceau. Elle aurait pu lui donner une chance si seulement elle n'avait eu le cœur brisé par un amour de jeunesse.
Omer n'avait cessé d'être un soutien moral pour elle depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Avec le temps, elle avait appris à le connaitre et à l'apprécier. Ils avaient été si proches qu'il avait commencé à éprouver des sentiments pour elle. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait refusé ces rendez-vous prétextant chaque fois une fatigue ou une migraine. Mais Omer étant d'une nature tenace continuait toujours à la combler de cadeaux, proposant à toutes les occasions des rendez-vous dans l'espoir qu'elle finirait par accepter.
Alors qu'elle mangeait le dernier chocolat, Eleanor surgit dans le bureau, une expression d'émerveillement émanait de son visage.
— J'ai pu conclure la vente de cette maison Dallas ! S'exclama-t-elle en se laissant tomber dans le fauteuil.
— Quoi ? Tu parles de la maison des années cinquante ? Fit-elle stupéfaite.
— Eh oui ! Tu n'as plus qu'à trouver du temps pour la rénover. Une famille portugaise est intéressée et la veut dans un délai de trois mois. Peux-tu y arriver ?
— Tu ne comptes pas travailler là-dessus ?
— Non, je regrette, mais tu peux travailler sur cette maison avec Omer, non ?
— Bien sûr, Je vais le lui proposer. Il en sera ravi.
— Tant mieux ! Je compte sur vous pour redonner vie à cette magnifique maison. Qu'est-ce que je vois là ? Des biscuits à la vanille ? Tu comptais les manger toute seule ? Tu sais combien j'en raffole.
— Je t'en prie, Sers-toi. Je ne pourrais pas en manger plus. C'est Omer qui me les a fait livrer.
— Il est toujours attentionné avec toi, hein, murmura Eleanor en haussant plusieurs fois les sourcils de manière comique.
— J'ai du travail Eleanor. Prends les biscuits et fiche le camp de mon bureau.
— Avant que je ne débarrasse le plancher, dis-moi comment tu te sens ?
— J'ai bonne mine, non ?
— Pas vraiment. On voit bien que tu fais des efforts pour paraître plus joyeuse.
— Je pensais pouvoir passer une très belle journée jusqu’à ce que Mme Callen m'informe que Shawn emménage ici dès demain. C'est ce que je redoutais Eleanor. Je lui ai pourtant demandé de revendre cette propriété parce que je ne supporte pas sa présence ici, mais il s'en fiche.
— Tu l'as contacté ? S'enquit Eleanor, hébétée.
— C'était lui qui m'avait contactée. Il a appris que j'ai été hospitalisée et il voulait prendre de mes nouvelles. Bien-sûr que je ne l'ai pas cru. C'était juste un prétexte pour m'humilier.
— Et je suppose que tu envisages quitter Atlanta.
Dallas s'accorda quelques secondes de réflexion. Ce serait une bonne idée qu'elle quitte Atlanta, mais elle ne pouvait se permettre de laisser tomber ces femmes pour qui elle avait tant donné.
— Alors ? Fit Eleanor en dévisageant son amie.
— Non, je ne peux pas quitter Atlanta. J'adore mon travail et je ne peux en aucun cas abandonner ces femmes ; surtout Samantha.
— Bonne décision. La réapparition de Shawn ne devrait pas avoir un impact négatif sur ta vie. On se revoit à la pause Café. À tout à l'heure.
Dallas observa son amie quitter son bureau. Elle avait raison. Elle s'était donnée du mal à se reconstruire une nouvelle existence et il n'en était pas question qu'elle laisse tout tomber à cause de Shawn.
À suivre...
Pendant un certain temps, les choses semblèrent placides pour Dallas. Pas un seul moment, elle s'était sentie mal. Elle avait retrouvé sa joie de vivre et sa bonne humeur. Savoir que Shawn habitait dorénavant dans la même ville qu'elle ne l'inquiétait plus. D'ailleurs elle ne l'avait plus croisé depuis qu'il s'était installé ici. Il avait sans doute compris qu'elle voulait qu'il garde ses distances.Il lui arrivait parfois de se demander ce qu'elle aurait fait si jamais il se recroisait à nouveau. Allait-elle faire preuve de rudesse ou allait-elle fait paraître ses émotions comme la dernière fois ? Elle avait remarqué qu'il se réjouissait de savoir que sa réapparition l'avait déstabilisé. Pas question qu'elle lui fasse ce plaisir à nouv
Dallas embrassa du regard la voiture sublimissime garée juste devant l'immeuble du journal d'où elle sortait. À l'intérieur de cette merveille, se trouvait Omer qui lui fit un signe de main dès qu'il l'aperçut. Ignorant la foule dans les environs, elle poussa un cri de surprise et empressa ses pas pour mieux admirer cet objet de luxe. Très attiré par des voitures de sport, Omer ne ratait jamais d'en ajouter à sa collection dès qu'il en avait l'occasion. Il avait suffisamment de moyens pour s'offrir tout ce qu'il voulait en particulier ce genre de voiture qu'il affectionne tant. — Tu penses quoi de ma nouvelle voiture ? Demanda-t-il en souriant. — Elle est vraiment superbe, répondit-elle en s'enfonçant confortablement sur le siège de la Ferrari. Je parie que tu as grimpé les enchères pour rentrer avec cette magn
— Comment peux-tu avoir un air aussi éblouissant alors que tu viens de rencontrer ton ex, demanda Eleanor toute sidérée lorsqu'elle pénétra le bureau de Dallas. Quand tu as la mine serrée lorsque tu es en colère, tu ressembles à un extra terrestre égaré sur la planète terre, gloussa-t-elle. Mais quand ton ex réussit à te mettre hors de toi même tu conserves toujours ce visage rayonnant. C'est quand même louche, non ?— Tu ne cesseras jamais de m'étonner Eleanor, lança Dallas en prenant un air ahuri.— Ce bureau a réussi à se tenir debout malgré le vacarme qu'il a subi de Dallas Morgan, constata-t-elle après avoir balay&ea
Dallas se délecta de son café en compagnie d’Eleanor et d’Omer lorsqu’elle aperçut à travers la baie vitrée du café, Shawn sortit de sa bagnole pour rejoindre la boite. Ne devrait-il pas être là une heure après ? Pourtant en quittant sa propriété très tôt le matin, il lui avait fait savoir qu’il viendrait à la boite vers dix heures dans la matinée et à sa montre, il était neuf heures et quart. Après l’avoir observé disparaître dans le hall, elle attrapa son sac pour le rejoindre.— Je dois vous laisser.— On vient à peine de commencer de petit déjeuner et tu te tires déjà, lança Omer en ha
Dallas faillit pousser un hurlement de rage lorsqu’elle entendit quelqu’un frapper à plusieurs reprises sa porte. L’expression effarée, elle se redressa du lit, porta un regard sur le réveil. Il était trop tôt. Qui pouvait bien frapper à sa porte à une heure pareille ? Sûrement le propriétaire. Rapidement, elle enfila sa robe de nuit, se mit à ouvrir son tiroir. Elle sortit sa tirelire qu’elle brisa. À la vue de quelques économies éparpiller sur le sol, elle exhala un soupir. Ce n’était pas assez suffisant. Cela ne pouvait même pas payer la moitié du loyer qu’elle devait. Il allait la foutre dehors, c’était sûr. Ne s’attendant visiblement pas à quitter cet appartement aussitôt elle se dirigea vers la porte essayant de trouver une excuse pour retarder son rapatriement. — Mr Willard, je suis désolée de vous faire attendre de nou...
Deux hommes essayaient de le faire relever pendant que Dallas maintenait Bruno qui s’apprêtait à le frapper de nouveau.— Vous n’êtes plus le bienvenu dans mon bar et je ne vous vois plus dans les parages. Je n’hésiterai pas à vous casser la figure.Dallas se laissa trainer par Bruno dans son bureau.— Maintenant, tu m’expliques ce que tu faisais avec cet homme, gronda-t-il en empoignant fermement son avant-bras. Tu te laissais draguer aux heures de services ?— Comment osez-vous le frapper sans aucune raison ?— Sans aucune raison tu dis ? Fit-il la mine serrée. Je vous observais depuis un moment. Je te laisse quelques minutes et tu en profites pour t’asseoir à table avec un homme alors que tu étais censée travailler.— Il voulait me voir pour me proposer un travail, rien de plu
Refusant d’obtempérer, Dallas se retourna et frappa à plusieurs reprises la porte espérant que quelqu’un lui vienne en aide. L’expression angoissée qui voilait les yeux de sa prisonnière décuplait son excitation. Enfin, il allait pouvoir goûter cette femelle, et ce, jusqu’au lever du jour. — Personne ne viendra à ton secours ma belle. J’ai demandé à ce que personne nous dérange. Il lui adressa un sourire sarcastique en l’attirant de force vers lui. Collée contre son torse, elle le toisa lorsqu’il posa ses mains sur ses fesses. Elle était au bord du gouffre. Il arrêta subitement son geste et s’avança vers le minibar pour se servir un verre. — Je serai doux, tu peux me croire, mais cela dépendra de toi. Ne m’oblige pas à te prendre de force. Il vida outrageusement le verre qu’il avait à peine rempli. — Vous allez regretter si vous osez poser votre main sur moi, parvint-
— Suivez-moi ! Dallas porta pendant d’interminables secondes son regard à la silhouette de la jeune femme assise au fond de la pièce. Elle avait un air absent et semblait à la fois désorientée et nerveuse. Partagée entre le chagrin et l’attendrissement, elle s’avança vers elle tout en prenant bien soin de ne pas l’effrayer. Pendant une fraction de seconde, elle fut tentée de poser sa main sur son épaule comme pour la rassurer, mais la voyant dans l’état dans lequel elle se trouve elle allait sûrement prendre peur. Elle avait les yeux rivés vers la fenêtre et ne semblait pas se préoccuper de la nouvelle présence humaine qui habitait la pièce. Elle était ailleurs. — Elle est comme ça depuis ce drame, lança la jeune femme qui était à côté d’elle. C’était Délia, la meilleure amie de cette victime. Elle l’avait contacté par le biais de la fondatrice pour qu’elle vienne en aide à son amie. — Elle est passée pa