Dallas avait l'impression de revivre la même scène à n'en point finir. Plusieurs années s'étaient écoulées ; et elle était parvenue à surmonter l'humiliation qu'elle avait subie. Cet homme qu'elle avait tant aimé avait fini par devenir un monstre à ses yeux et le revoir était un véritable choc. Elle avait du mal à retenir ses larmes depuis qu'elle s'était réfugiée dans son appartement. Elle aurait aimé ne jamais le revoir, mais faut croire que le destin tenait tant à rouvrir ses blessures. Maintenant elle redoutait qu'il s'installe ici définitivement. De façon inattendue, ils pourraient se croiser de nouveau ; et, elle autre, ne pourrait le supporter. Pourquoi cela lui arrivait-il ? N'en avait-elle pas déjà assez souffert ? Pourquoi fallait-il qu'il refasse surface alors qu'elle se remettait à peine de ses blessures ?
***
Eleanor surgit dans une pièce presque sombre que la lumière de la terrasse éclairait à peine. Elle ne cessait de crier le prénom de son amie ; mais celle-ci ne répondait pas. Elle s'était fait un sang d'encre lorsque cette dernière ne répondait pas à ses appels. Elle s'était demandé s'il n'était pas arrivé malheur à sa pauvre amie et pour avoir le cœur net elle avait décidé de passer chez elle. Elle parcourut toutes les pièces criant son nom. Prise de peur, elle tremblotait. Elle monta les escaliers et lorsqu'elle ouvrit la porte de la chambre de son amie celle-ci n'y était pas. La panique prenait de l'ampleur alors qu'elle descendait les escaliers pour se diriger vers la piscine. Elle le vit gisant au bord de la piscine, telle une morte. Eleanor accourut vers elle, la redressa et essaya de la tirer par les pieds pour l'éloigner de l'eau. Elle avait perdu connaissance, avait-elle constaté à son plus grand désarroi. Eleanor essaya de la faire revenir en la secouant, mais celle-ci ne réagissait pas. Elle vit une photo d'un bébé entre ses doigts, ce qui suscita un flot de questions. Sans perdre du temps, elle courut prendre son téléphone portable pour appeler le service d'urgence ...
— Comment te sens-tu ? Demanda Eleanor lorsque Dallas ouvrit enfin les yeux.
Elle était restée toute la nuit à la surveiller refusant de la quitter une minute tellement, elle s'inquiétait pour elle. Dallas scruta la pièce dans laquelle elle se trouvait avant de se rendre compte qu'elle était dans une chambre d'hôpital. Elle se redressa du lit qu'elle occupait et porta sa main sur sa tête tellement la douleur qu'elle ressentait était insupportable.
— Qu'est-ce qui t'a pris de prendre autant de comprimés ? N'as-tu pas pensé que tu prenais le risque d'y rester ? S'écria son amie en portant sur elle un regard réprobateur.
Si, elle avait y pensé. C'était ce qu'elle voulait, mourir pour ne plus souffrir et elle regrettait en ce moment d'être toujours en vie.
— Dis-moi enfin ce qui t'a pris Dallas. Ce n'est pas dans tes habitudes de mettre ta vie en danger. Qu'est-ce qui t'a bien poussé à le faire ?
— Arrête de me poser des questions et serre-moi dans tes bras Eleanor. J'en ai besoin, implora-t-elle en sanglot.
Bouleversée de voir son amie dans un tel état, elle la serra très fort contre elle. Il est évident que quelque chose tracassait son amie et elle était bien disposée à le savoir.
— Tu peux tout me raconter, tu sais, dit-elle toujours avec une voix très calme et douce pour la rassurer. Je suis ton amie, tu peux tout me dire, finit-elle par rajouter.
— Il est revenu, geignit-elle en redoublant ses pleurs.
— De qui est-ce que tu parles ? Demanda Eleanor, curieuse.
— Mon ex fiancé, lâcha-t-elle d'une voix troublée.
Eleanor se retira de son étreinte et la fixa d'un air médusé. C'était donc à cause d'un ex qu'elle avait tenté de se suicider ? Elle trouva Ça stupide. Elle ne comprenait pas, mais finit par penser qu'il y avait bien une raison derrière cela.
— Dallas, je t'ai toujours considérée comme une femme forte. Regarde ce que tu as accompli jusqu'ici. Tu t'es battue pour protéger ces femmes ! je ne comprends donc pas comment le retour de ton ex puisse te rendre si vulnérable au point de vouloir mettre fin à ta vie.
— Eleanor, tu ne peux pas comprendre.
— Alors explique-moi.
— Shawn et moi sortions ensemble quand j'étais très jeune.
— Attends Shawn ? Shawn comme Shawn Lodge. Le nouveau propriétaire ? S'étonna-t-elle en écarquillant les yeux. C'était donc à cause de lui que tu réagissais bizarrement ?
— Oui Eleanor. Je..Je ne m'attendais pas à le revoir. J'étais vraiment prise au dépourvu, et mal
m'en a pris.
— Qu'est-ce qu'il a bien pu faire pour que tu en arrives là ?
— On avait fini même par emménager ensemble. On était vraiment amoureux et nos mères approuvaient notre relation. Ce fut un soir où je rentrais du travail. J'avais vu l'appartement de Shawn en mauvais état comme si un ouragan avait passé dessus. Shawn avait bu et il était hors de contrôle. Lorsque je me suis approchée de lui, il m'avait repoussé. Je ne comprenais pas son attitude à mon égard. J'avais remarqué une lueur d'indignation mêlée à du dégoût dans son regard et J'avais l'impression qu'il m'en voulait. Il n'avait pas hésité à me mettre dehors avec toutes mes affaires sans me donner d'explication. Il m'avait carrément jeté sur la figure qu'il ne voulait plus me revoir et que je ferai mieux de ne pas m'approcher de lui sinon il allait me faire vivre un enfer. Je suis donc retournée chez ma mère. J'avais le cœur brisé, tous mes rêves s'étaient envolés. Ma mère avait pété un câble. Elle voulait à tout prix le voir pour lui demander des explications, mais je l'en ai empêché. J'avais pleuré chaque jour et chaque nuit avec l'espoir qu'il vienne présenter ses excuses mais il n'est jamais revenu. Les mois qui suivaient, je me suis rendu compte que j'attendais un enfant. Cette nouvelle m'avait redonné le sourire. J'avais toujours voulu avoir un enfant, venant de lui particulièrement.
Eleanor se souvint de la photo qu'elle avait vue entre les doigts de Dallas la veille. Cette petite serait donc sa fille ? Dans ce cas où pouvait-elle être ? Elle se rendit compte qu'elle ne connaissait absolument rien d'elle. Et ce qui la désolait plus, c'était qu'elle n'ait pas voulu se confier à elle.
— Ma mère me disait qu'il fallait le mettre au courant. Même si je n'avais plus envie de le revoir il fallait que je le fasse. Après tout, il s'agissait du père de mon enfant. Alors je me suis rendue chez lui mais malheureusement il n'était plus là. Il avait déménagé. J'ai essayé de l'appeler mais il avait changé son numéro de téléphone. Il avait disparu, plus aucune trace de lui... J'ai donc vécu ma grossesse toute seule, bien-sûr avec l'aide de ma mère.
Elle s'arrêta un moment comme pour refouler un afflux d'émotions. Elle ferma les yeux pendant une dizaine de secondes, les rouvrit puis sembla fixer son interlocutrice. Elle essaya à deux reprises de dire quelque chose mais se retint presqu'aussitôt.
— Et qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi ton enfant n'est pas avec toi ?
— Tout allait bien avec la grossesse. Je voyais régulièrement le docteur qui m'assurait que mon bébé était en bonne santé. Cependant, Il y eut des complications le jour de l'accouchement. J'avais tellement souffert. Tous pensaient que je ne survivrais pas. Je ne m'inquietais nullement de ce qui pouvait m'arriver. Que mon enfant naisse en bonne santé était tout ce qui me préoccupait. Fort, malheureusement j'avais accouché d'un mort-né. Cet enfant était tout ce qui me restait. D'abord Shawn, puis mon bébé. J'avais perdu le goût de vivre. Je rejetais chaque fois la faute sur lui et au fur et à mesure que je me souvenais de cet enfant que je n'ai pas eu la chance de voir grandir je le détestais encore plus. L'amour que j'avais pour Shawn s'était mué en haine.
— Jamais, je n'aurais imaginé que tu aies vécu tout ça. Je ne sais pas quoi te dire, murmura
Eleanor, bouleversée. Je suis vraiment désolée Dallas.
— Tu n'imagines pas combien je souffre Eleanor. Je voulais juste oublier, tu comprends ? Je n'arrivais pas à supporter cette douleur.
— Écoute-moi bien Dallas, cet homme ne mérite pas que tu verses une seule goutte de larme pour lui. Je te connais, tu es bien plus forte et tu surmonteras cette douleur. Je comprends maintenant pourquoi il me posait tant de questions sur toi ? Il insistait pour savoir tout sur toi et moi comme une imbécile j'ai cru qu'il s'intéressait à ta personne.
— Il tenait à savoir ce que je suis devenue à présent puisqu'on ne s'est plus revu depuis des années. Sa réapparition est un véritable cauchemar.
Elle pressentait que tout allait à nouveau basculer pour elle. Un peu comme si ça lui porterait malheur. Si seulement elle pouvait fuir, tout abandonner.
Une chose était certaine, elle allait un jour ou l'autre se retrouver à nouveau nez à nez avec lui
À suivre..
Dallas balaya du regard la maison. Tout était en désordre ! Elle poussa un soupir. Elle allait donc faire le ménage et cela pourrait prendre toute sa journée. Elle prit les bouteilles de Whisky qui trainaient par terre et les mit dans un sac-poubelle. Les coussins du canapé n’étaient pas en place. Tout était poussiéreux ! On aurait cru qu’elle avait quitté sa maison depuis plusieurs mois alors qu’elle ne s’était absentée qu’une semaine. Elle monta les escaliers pour prendre de quoi faire le ménage. De retour dans le salon, elle passa l’aspirateur et dépoussiéra le tapis. Elle nettoya les vitres qui séparaient le salon de la terrasse. Ensuite elle s’occupa de la cuisine et de son bureau. Assise sur l’une des marches d’escalier, elle inspecta du regard, pour une deuxième fois, le salon. Elle éprouva une énorme satisfaction en voyant que tout était redevenu co
Pendant un certain temps, les choses semblèrent placides pour Dallas. Pas un seul moment, elle s'était sentie mal. Elle avait retrouvé sa joie de vivre et sa bonne humeur. Savoir que Shawn habitait dorénavant dans la même ville qu'elle ne l'inquiétait plus. D'ailleurs elle ne l'avait plus croisé depuis qu'il s'était installé ici. Il avait sans doute compris qu'elle voulait qu'il garde ses distances.Il lui arrivait parfois de se demander ce qu'elle aurait fait si jamais il se recroisait à nouveau. Allait-elle faire preuve de rudesse ou allait-elle fait paraître ses émotions comme la dernière fois ? Elle avait remarqué qu'il se réjouissait de savoir que sa réapparition l'avait déstabilisé. Pas question qu'elle lui fasse ce plaisir à nouv
Dallas embrassa du regard la voiture sublimissime garée juste devant l'immeuble du journal d'où elle sortait. À l'intérieur de cette merveille, se trouvait Omer qui lui fit un signe de main dès qu'il l'aperçut. Ignorant la foule dans les environs, elle poussa un cri de surprise et empressa ses pas pour mieux admirer cet objet de luxe. Très attiré par des voitures de sport, Omer ne ratait jamais d'en ajouter à sa collection dès qu'il en avait l'occasion. Il avait suffisamment de moyens pour s'offrir tout ce qu'il voulait en particulier ce genre de voiture qu'il affectionne tant. — Tu penses quoi de ma nouvelle voiture ? Demanda-t-il en souriant. — Elle est vraiment superbe, répondit-elle en s'enfonçant confortablement sur le siège de la Ferrari. Je parie que tu as grimpé les enchères pour rentrer avec cette magn
— Comment peux-tu avoir un air aussi éblouissant alors que tu viens de rencontrer ton ex, demanda Eleanor toute sidérée lorsqu'elle pénétra le bureau de Dallas. Quand tu as la mine serrée lorsque tu es en colère, tu ressembles à un extra terrestre égaré sur la planète terre, gloussa-t-elle. Mais quand ton ex réussit à te mettre hors de toi même tu conserves toujours ce visage rayonnant. C'est quand même louche, non ?— Tu ne cesseras jamais de m'étonner Eleanor, lança Dallas en prenant un air ahuri.— Ce bureau a réussi à se tenir debout malgré le vacarme qu'il a subi de Dallas Morgan, constata-t-elle après avoir balay&ea
Dallas se délecta de son café en compagnie d’Eleanor et d’Omer lorsqu’elle aperçut à travers la baie vitrée du café, Shawn sortit de sa bagnole pour rejoindre la boite. Ne devrait-il pas être là une heure après ? Pourtant en quittant sa propriété très tôt le matin, il lui avait fait savoir qu’il viendrait à la boite vers dix heures dans la matinée et à sa montre, il était neuf heures et quart. Après l’avoir observé disparaître dans le hall, elle attrapa son sac pour le rejoindre.— Je dois vous laisser.— On vient à peine de commencer de petit déjeuner et tu te tires déjà, lança Omer en ha
Dallas faillit pousser un hurlement de rage lorsqu’elle entendit quelqu’un frapper à plusieurs reprises sa porte. L’expression effarée, elle se redressa du lit, porta un regard sur le réveil. Il était trop tôt. Qui pouvait bien frapper à sa porte à une heure pareille ? Sûrement le propriétaire. Rapidement, elle enfila sa robe de nuit, se mit à ouvrir son tiroir. Elle sortit sa tirelire qu’elle brisa. À la vue de quelques économies éparpiller sur le sol, elle exhala un soupir. Ce n’était pas assez suffisant. Cela ne pouvait même pas payer la moitié du loyer qu’elle devait. Il allait la foutre dehors, c’était sûr. Ne s’attendant visiblement pas à quitter cet appartement aussitôt elle se dirigea vers la porte essayant de trouver une excuse pour retarder son rapatriement. — Mr Willard, je suis désolée de vous faire attendre de nou...
Deux hommes essayaient de le faire relever pendant que Dallas maintenait Bruno qui s’apprêtait à le frapper de nouveau.— Vous n’êtes plus le bienvenu dans mon bar et je ne vous vois plus dans les parages. Je n’hésiterai pas à vous casser la figure.Dallas se laissa trainer par Bruno dans son bureau.— Maintenant, tu m’expliques ce que tu faisais avec cet homme, gronda-t-il en empoignant fermement son avant-bras. Tu te laissais draguer aux heures de services ?— Comment osez-vous le frapper sans aucune raison ?— Sans aucune raison tu dis ? Fit-il la mine serrée. Je vous observais depuis un moment. Je te laisse quelques minutes et tu en profites pour t’asseoir à table avec un homme alors que tu étais censée travailler.— Il voulait me voir pour me proposer un travail, rien de plu
Refusant d’obtempérer, Dallas se retourna et frappa à plusieurs reprises la porte espérant que quelqu’un lui vienne en aide. L’expression angoissée qui voilait les yeux de sa prisonnière décuplait son excitation. Enfin, il allait pouvoir goûter cette femelle, et ce, jusqu’au lever du jour. — Personne ne viendra à ton secours ma belle. J’ai demandé à ce que personne nous dérange. Il lui adressa un sourire sarcastique en l’attirant de force vers lui. Collée contre son torse, elle le toisa lorsqu’il posa ses mains sur ses fesses. Elle était au bord du gouffre. Il arrêta subitement son geste et s’avança vers le minibar pour se servir un verre. — Je serai doux, tu peux me croire, mais cela dépendra de toi. Ne m’oblige pas à te prendre de force. Il vida outrageusement le verre qu’il avait à peine rempli. — Vous allez regretter si vous osez poser votre main sur moi, parvint-