Écouter Samantha la suppliée de ne commettre l'irréparable fit éprouver à Dallas un sentiment d'indignation envers celui qui la servait d'époux. Celle-ci semblait si inquiète qu'elle se demandait si elle ne devrait pas faire appel à la fondatrice. Il est évident qu'elle ne pouvait en aucun cas s'occuper toute seule de cette affaire au risque de mettre la vie de Samantha et de la sienne en danger. Alors qu'elle décelait dans le regard de cette victime une lueur de panique, elle s'empara de ses mains tremblotantes comme pour la rassurer et lui murmurait ceci.
— Tout ira bien Samantha. Je vous le promets.
— Non ! Je ne pense pas. Je vous défends d'aller parler à mon mari, contra celle-ci.
Dallas comprenait sa réticence. Toutes les femmes à qui elle avait porté son aide étaient passées par cette terrible situation. Elle voulait tout simplement que Samantha ait confiance en elle et qu'elle se libère de l'emprise de cette peur. Il faut qu'elle prenne conscience de la réalité de la situation et qu'elle arrête de vouloir protéger son époux.
— Votre sœur n'adhère pas du tout le comportement de votre époux. Si elle a fait appel à moi, c'est pour que je vous aide à renoncer à votre époux.
— C'est bien facile pour vous. Vous avez des enfants ? Je suppose que non. Alors vous ne pouvez pas comprendre mon insistance à vouloir le protéger et à rester avec lui malgré tout.
— Vous devriez comprendre qu'il ne s'agit pas uniquement de vos enfants, mais aussi de vous Samantha. Vous ne méritez pas cette vie-là et vos enfants non plus.
— Laissez-moi tranquille. Je ne vous permets pas de me dire ce qui devrait être le mieux pour moi et pour mes enfants. Il s'agit de ma vie après tout. J'aime mon mari et mes enfants l'adorent alors pas question que je l'abandonne, que je prive mes enfants de leur père parce que ma sœur trouve qu'il ne me traite pas assez bien.
Sur ce, elle sortit précipitamment du café et héla un taxi. Il est évident que cette femme ne veut en aucun cas renoncer à sa vie de couple préférant subir la maltraitance de son époux. Elle ne pourrait rien faire pour elle si celle-ci ne veut entendre raison. Avec la déception de n'avoir pu atteindre son objectif, elle paya l'addition et quitta le café à son tour...
***
D'une oreille distraite, Dallas écoutait Eleanor vanter les mérites de son nouveau partenaire qu'elle avait rencontré dans un site de rencontre. Elle était plutôt absorbée par la discussion qu'elle avait eu hier avec Samantha. Elle avait réfléchi toute la nuit à un moyen pour sauver cette pauvre femme. Comment la fait comprendre qu'elle n'a besoin de son mari pour subvenir aux besoins de ses enfants ?
— On dirait bien que tu en as rien à foutre de mon aventure d'hier soir, se vexa Eleanor.
— Je suis désolée. J'étais préoccupée par une affaire.
— Raconte-moi.
— Cette femme, Samantha. Elle refuse de se faire à l'idée que son mari devrait payer pour ses crimes. Elle subit des violences de la part de son mari et elle trouve ça normal, fit-elle hébétée.
— Tu ne penses pas que tu devrais faire intervenir les autres membres de l'équipe ? Tu ne peux gérer cette situation toute seule.
— Oui, je sais, mais je crains qu'elle veuille me revoir. Elle a été claire dans ses propos. Elle ne veut pas qu'on se mêle de sa vie.
— Cette femme est débile ou quoi ? S'indigna Eleanor. Elle préfère plus son mari violent qu'à sa liberté ? Franchement ça me contrarie lorsque je me rends compte que certaines femmes se laissent malmener par leur époux sous prétexte qu'elles ont besoin de ces derniers et qu'elles ne pourront vivre sans eux.
— D'une part, je la comprends. Elle ne pense qu'à l'avenir de ses enfants. Toutes les femmes se trouvant dans la même situation qu'elle, leurs enfants passent en premier. La peur des représailles, de la perte de la garde de leurs enfants rendent ses femmes si vulnérables qu'elles s'accrochent à leurs époux malgré tout. Mais je crois avoir trouvé une solution pour sortir cette femme de cette situation.
— Tant mieux alors.
— Bon maintenant je t'écoute. Tu as trouvé cette fois-ci l'homme avec qui tu voudrais partager ta vie ? Sinon moi je doute fort que ce ne soit possible.
— Mais pourquoi est-ce que tu dis ça ? Tu penses vraiment que je vais tout faire foirer comme d'habitude ? S'enquit-elle en plissant le front.
— Oui Eleanor. Dois-je encore te rappeler que tu as planté tous tes ex devant l'autel ?
— Kurt est le genre de mec qui n'a d'attention que pour son travail. Jamais il n'avait le temps pour moi. Son boulot passait avant tout et ça me rendait folle. Le jour où il m'avait demandé en mariage devant plus de mille personnes, j'étais surprise ; jamais je n'aurai imaginé qu'il puisse le faire un jour. Ce fut à l'autel que j'avais réalisé que je faisais une erreur en voulant l'épouser. Tu imagines moi avec un mari qui passe tout son temps au travail et qui ne cherchera même pas à passer plus de temps avec moi ?. J'allais vivre un enfer avec lui. J'ai bien fait de le laisser tomber. Crois-moi, finit-elle par dire en reprenant sa tasse.
— Et Teddy ? Pourquoi l'as-tu également laissé tomber ?
— À vrai dire, je ne sais vraiment pas, dit-elle en soupirant. C'est le genre de mec que toutes les filles rêveraient d'avoir comme époux. Beau, attentionné et très responsable pour ne pas dire parfait. Aucun mec n'est parfait d'ailleurs même s'il a toutes ces qualités. Je me suis enfuie de l'autel sans lui donner d'explication. La semaine qui a suivi, je lui ai rendu sa bague parce qu'il tenait vraiment à ça. C'était un bijou familial, je n'allais pas la garder quand même. J'avoue que j'avais un peu peur de le revoir, mais il s'était bien comporté avec moi. Il ne m'avait pas demandé d'explication et il m'avait dit qu'il comprenait le fait que je ne sois pas prête pour m'engager.
— Tu n'étais jamais posé la question de savoir ce qui n'allait pas chez toi ? T'es-tu une fois demander si un jour tu pourrais franchir cette étape et avoir enfin un foyer ? Pourtant, c'est bien ce que tu veux non ? Un foyer, un mari aimant, des enfants, Enfin une belle vie. Cette phobie de l'engagement, tu dois l'éradiquer Eleanor.
— Tu ne cesseras jamais de m'étonner Dallas. Tu veux jouer maintenant à la psychologue avec moi alors que toi, dès qu'un homme s'approche de toi tu prends tes jambes à ton cou. Et c'est moi qui ai peur de l'engagement maintenant ? Dès fois, je me demande si vraiment tu crains les hommes ou tu es juste gay.
— Ne raconte pas n'importe quoi Eleanor. Je ne suis pas attirée par des femmes. Je suis bien hétéro.
— Alors c'est quoi le problème ? Tu n'imagines pas combien Omer tente désespérément d'avoir un rendez-vous avec toi et comme toujours tu l'envoies balader.
— Je ne fais plus confiance aux hommes Eleanor. J'ai vite compris que si je voulais ne plus à souffrir de chagrin d'amour je devrais fuir les hommes comme la peste et je crois que je me débrouille très bien.
— Quoiqu'il s'est passé pour que tu en arrives à cette décision, tu dois y renoncer. Tu ne comptes quand même pas finir vieille fille.
— Je pense qu'on a abusé suffisamment de la pause café. On doit se remettre au travail. Le propriétaire de cette maison ne voudra pas éternellement attendre qu'on termine la rénovation.
— Tu as cette fâcheuse habitude de fuir les discussions sérieuses, fit Eleanor outré.
— Cette rénovation est bien plus sérieuse que cette discussion qui nous mènera à rien. Eleanor dépêche-toi de finir ce café. On a du boulot, je t'attends dans l'habitacle...
Très tôt le matin, Dallas se rendit chez le garagiste pour reprendre sa bagnole qu'elle lui avait laissé la veille pour une réparation. Elle devrait se rendre une heure plus tôt sur la propriété du nouvel acheteur. Ce dernier ne tardera pas d'une minute à l'autre à être sur les lieux et elle devrait se dépêcher. D’habitude elle entretenait avec toutes les personnes qui souhaitaient acheter une maison et la faire rénover. Mais pour ce propriétaire inconnu, elle avait juste eu son choix par le biais de son agence. Alors qu'elle s'approchait du quartier chic d'Atlanta où se trouvait la propriété elle reçu un message d'Eleanor. Celle-ci lui fit savoir qu'elle aura un peu de retard et qu'elle devrait commencer la visite sans elle.
Dallas avait l'impression de revivre la même scène à n'en point finir. Plusieurs années s'étaient écoulées ; et elle était parvenue à surmonter l'humiliation qu'elle avait subie. Cet homme qu'elle avait tant aimé avait fini par devenir un monstre à ses yeux et le revoir était un véritable choc. Elle avait du mal à retenir ses larmes depuis qu'elle s'était réfugiée dans son appartement. Elle aurait aimé ne jamais le revoir, mais faut croire que le destin tenait tant à rouvrir ses blessures. Maintenant elle redoutait qu'il s'installe ici définitivement. De façon inattendue, ils pourraient se croiser de nouveau ; et, elle autre, ne pourrait le supporter. Pourquoi cela lui arrivait-il ? N'en avait-elle pas déjà assez souffert ? Pourquoi fallait-il qu'il refasse surface alors qu'elle se remettait à peine de ses blessures ? ***
Dallas balaya du regard la maison. Tout était en désordre ! Elle poussa un soupir. Elle allait donc faire le ménage et cela pourrait prendre toute sa journée. Elle prit les bouteilles de Whisky qui trainaient par terre et les mit dans un sac-poubelle. Les coussins du canapé n’étaient pas en place. Tout était poussiéreux ! On aurait cru qu’elle avait quitté sa maison depuis plusieurs mois alors qu’elle ne s’était absentée qu’une semaine. Elle monta les escaliers pour prendre de quoi faire le ménage. De retour dans le salon, elle passa l’aspirateur et dépoussiéra le tapis. Elle nettoya les vitres qui séparaient le salon de la terrasse. Ensuite elle s’occupa de la cuisine et de son bureau. Assise sur l’une des marches d’escalier, elle inspecta du regard, pour une deuxième fois, le salon. Elle éprouva une énorme satisfaction en voyant que tout était redevenu co
Pendant un certain temps, les choses semblèrent placides pour Dallas. Pas un seul moment, elle s'était sentie mal. Elle avait retrouvé sa joie de vivre et sa bonne humeur. Savoir que Shawn habitait dorénavant dans la même ville qu'elle ne l'inquiétait plus. D'ailleurs elle ne l'avait plus croisé depuis qu'il s'était installé ici. Il avait sans doute compris qu'elle voulait qu'il garde ses distances.Il lui arrivait parfois de se demander ce qu'elle aurait fait si jamais il se recroisait à nouveau. Allait-elle faire preuve de rudesse ou allait-elle fait paraître ses émotions comme la dernière fois ? Elle avait remarqué qu'il se réjouissait de savoir que sa réapparition l'avait déstabilisé. Pas question qu'elle lui fasse ce plaisir à nouv
Dallas embrassa du regard la voiture sublimissime garée juste devant l'immeuble du journal d'où elle sortait. À l'intérieur de cette merveille, se trouvait Omer qui lui fit un signe de main dès qu'il l'aperçut. Ignorant la foule dans les environs, elle poussa un cri de surprise et empressa ses pas pour mieux admirer cet objet de luxe. Très attiré par des voitures de sport, Omer ne ratait jamais d'en ajouter à sa collection dès qu'il en avait l'occasion. Il avait suffisamment de moyens pour s'offrir tout ce qu'il voulait en particulier ce genre de voiture qu'il affectionne tant. — Tu penses quoi de ma nouvelle voiture ? Demanda-t-il en souriant. — Elle est vraiment superbe, répondit-elle en s'enfonçant confortablement sur le siège de la Ferrari. Je parie que tu as grimpé les enchères pour rentrer avec cette magn
— Comment peux-tu avoir un air aussi éblouissant alors que tu viens de rencontrer ton ex, demanda Eleanor toute sidérée lorsqu'elle pénétra le bureau de Dallas. Quand tu as la mine serrée lorsque tu es en colère, tu ressembles à un extra terrestre égaré sur la planète terre, gloussa-t-elle. Mais quand ton ex réussit à te mettre hors de toi même tu conserves toujours ce visage rayonnant. C'est quand même louche, non ?— Tu ne cesseras jamais de m'étonner Eleanor, lança Dallas en prenant un air ahuri.— Ce bureau a réussi à se tenir debout malgré le vacarme qu'il a subi de Dallas Morgan, constata-t-elle après avoir balay&ea
Dallas se délecta de son café en compagnie d’Eleanor et d’Omer lorsqu’elle aperçut à travers la baie vitrée du café, Shawn sortit de sa bagnole pour rejoindre la boite. Ne devrait-il pas être là une heure après ? Pourtant en quittant sa propriété très tôt le matin, il lui avait fait savoir qu’il viendrait à la boite vers dix heures dans la matinée et à sa montre, il était neuf heures et quart. Après l’avoir observé disparaître dans le hall, elle attrapa son sac pour le rejoindre.— Je dois vous laisser.— On vient à peine de commencer de petit déjeuner et tu te tires déjà, lança Omer en ha
Dallas faillit pousser un hurlement de rage lorsqu’elle entendit quelqu’un frapper à plusieurs reprises sa porte. L’expression effarée, elle se redressa du lit, porta un regard sur le réveil. Il était trop tôt. Qui pouvait bien frapper à sa porte à une heure pareille ? Sûrement le propriétaire. Rapidement, elle enfila sa robe de nuit, se mit à ouvrir son tiroir. Elle sortit sa tirelire qu’elle brisa. À la vue de quelques économies éparpiller sur le sol, elle exhala un soupir. Ce n’était pas assez suffisant. Cela ne pouvait même pas payer la moitié du loyer qu’elle devait. Il allait la foutre dehors, c’était sûr. Ne s’attendant visiblement pas à quitter cet appartement aussitôt elle se dirigea vers la porte essayant de trouver une excuse pour retarder son rapatriement. — Mr Willard, je suis désolée de vous faire attendre de nou...