Cassandra
L’ombre de ma silhouette s’étire sur le sol immaculé du hall, projetée par les immenses baies vitrées qui laissent entrer la lumière matinale. J’avance d’un pas mesuré, mon reflet glissant le long des parois en verre des bureaux adjacents. L’image que je renvoie est celle d’une femme inébranlable : une longue chevelure brune, lisse et brillante, encadrant un visage aux traits ciselés, des pommettes hautes et des lèvres pleines, légèrement rehaussées d’un rouge sombre. Mon regard, d’un brun profond, est souligné par un trait de khôl parfaitement appliqué.
Ma tenue est un manifeste silencieux de mon pouvoir. Une robe-tailleur noire, ajustée à la perfection, marquant ma taille fine et s’arrêtant juste au-dessus de mes genoux. Aux pieds, des escarpins vernis d’un rouge éclatant, un détail qui n’échappe jamais aux observateurs les plus attentifs. Je ne porte pas de bijoux inutiles, si ce n’est une montre en or à mon poignet fin. Chaque élément de mon apparence est calculé, affûté comme une lame.
Lorsque je traverse le hall de la tour Valmont, toutes les conversations s’interrompent furtivement avant de reprendre à voix basse. Je ressens les regards qui se posent sur moi – admiration, crainte, convoitise. Je suis habituée à cet effet. Une femme de pouvoir dans un monde d’hommes suscite toujours ce mélange de fascination et de méfiance.
La réceptionniste relève la tête en me voyant approcher, un sourire crispé sur les lèvres. Elle pianote nerveusement sur son clavier avant de me faire signe.
— Monsieur Valmont vous attend, Madame Morel. Vous pouvez monter.
Je me contente d’un bref hochement de tête avant de m’engouffrer dans l’ascenseur.
Les portes se referment, et un silence pesant s’installe. J’inspire profondément. Chaque rencontre avec Lucien est une bataille, un duel où personne ne peut se permettre de baisser sa garde.
L’ascenseur monte rapidement, traversant les étages vers le dernier niveau de la tour, là où le pouvoir se concentre. Lorsque les portes s’ouvrent, le bruissement feutré des discussions s’interrompt aussitôt. Les cadres en costume se figent, les secrétaires baissent les yeux. Je n’ai pas besoin de parler pour imposer ma présence.
Lucien Valmont m’attend derrière la porte massive de son bureau.
Sans frapper, j’entre.
— Cassandra, murmure-t-il en levant les yeux vers moi.
Il est là, assis derrière son bureau en acajou, les doigts croisés sous son menton. Son costume noir, taillé sur mesure, épouse sa silhouette avec une précision assassine. Son regard perçant m’évalue avec une lueur indéchiffrable.
— Tu aurais pu m’informer de ta visite.
Je referme la porte derrière moi et m’avance lentement.
— Tu aurais pu ne pas t’immiscer dans mes affaires, répliqué-je sans détour.
Un sourire effleure ses lèvres. Ce sourire qui ne promet rien de bon.
— Je ne fais que protéger ce qui m’appartient.
Je pose mes mains sur son bureau et le fixe avec froideur.
— Je ne t’appartiens pas, Lucien. Pas hier, pas aujourd’hui, et certainement pas demain.
Son regard s’assombrit légèrement, mais il ne bronche pas.
— Pourtant, c’est ce que le monde croit encore.
Je laisse échapper un rire sans joie.
— Le monde croit beaucoup de choses, mais ce n’est pas lui qui décide de ma vie.
Lucien se lève lentement, imposant sans avoir besoin de hausser la voix.
— Tu es venue me défier, ou me supplier ?
Je le fixe sans ciller.
— Ni l’un ni l’autre. Je suis venue t’avertir. Si tu continues à te mêler de mes affaires, je me chargerai de ruiner les tiennes.
Son sourire s’élargit, amusé.
— Voilà pourquoi je t’ai toujours aimée, Cassandra.
Je lisse ma jupe d’un geste assuré.
— Et voilà pourquoi moi, je ne t’ai jamais appartenu.
Je me retourne et quitte son bureau sans attendre de réponse.
Derrière moi, je l’entends rire.
Mais ce n’est que le premier combat.
Gabriel
Le vent souffle doucement sur la terrasse du Lys Noir, le restaurant le plus exclusif de la ville, perché au sommet d’un gratte-ciel. Je porte mon verre de whisky à mes lèvres, observant en contrebas les lumières de la ville qui scintillent comme des étoiles.
Je ne suis pas un homme patient. Pourtant, ce soir, j’attends.
Lorsque Cassandra Morel fait son entrée, le temps semble suspendu. Elle est une vision de puissance et de sophistication, une tempête contenue dans un corps de femme. Son tailleur crème épouse ses courbes avec une précision létale, et ses talons claquent contre le marbre dans un rythme qui exhale l’assurance. Tous les regards masculins se tournent vers elle, certains avec admiration, d’autres avec convoitise.
Mais elle ne regarde personne. Elle n’a jamais eu besoin de l’approbation des hommes.
Je l’observe alors qu’elle traverse la salle, sa démarche calculée, fluide, presque féline. Lorsqu’elle arrive à ma table, je me lève légèrement, effleurant sa main du bout des doigts avant qu’elle ne s’installe en face de moi.
— Toujours aussi ponctuelle, dis-je en souriant.
Elle croise les jambes lentement, déposant son sac sur le côté.
— Tu savais que je viendrais, sinon tu ne serais pas ici.
Je ris doucement et me penche vers elle, posant mon verre avec nonchalance.
— Ce n’est pas du hasard, Cassandra. C’est de la prévoyance. Tu es une femme de pouvoir, et les femmes de pouvoir finissent toujours par croiser ma route.
Elle arque un sourcil, amusée.
— Comme si j’étais un pion dans ton jeu, Gabriel ?
Je secoue la tête.
— Oh non. Tu es bien plus qu’un pion. Tu es une reine.
Elle sourit, mais son regard reste perçant.
— Et que veulent les joueurs comme toi ? Posséder la reine ou la renverser ?
Je prends une gorgée de mon whisky avant de répondre.
— Pourquoi choisir ?
Son rire est bref, tranchant comme une lame.
— Parce que je ne suis ni à prendre ni à abattre. Et je ne suis certainement pas une femme qui se laisse manipuler.
Je m’installe plus confortablement, croisant les bras.
— Je ne t’ai jamais sous-estimée, Cassandra. Mais si tu es ici, c’est que tu as quelque chose à me proposer.
Elle me jauge un instant avant d’ouvrir son sac et d’en sortir une enveloppe qu’elle pousse lentement vers moi.
— Tu sais ce que c’est ?
Je prends l’enveloppe et l’ouvre avec soin. À l’intérieur, des documents détaillant une acquisition en cours, une fusion de plusieurs entreprises sous une seule bannière. Je fronce les sourcils en lisant le nom en bas de la page.
Lucien Valmont.
— Intéressant… murmuré-je.
— Lucien essaye d’étendre son empire, et je n’ai aucune intention de le laisser faire.
Je repose les papiers et l’observe attentivement.
— Et tu veux quoi, exactement ?
Elle s’appuie contre son dossier, ses doigts jouant distraitement avec la tige de son verre à vin.
— Je veux que tu l’empêches de réussir. Je veux que tu sabotes son projet.
Je souris lentement.
— Un service comme ça a un prix, Cassandra.
RaphaëlL’odeur de la peinture fraîche emplit l’atelier, se mêlant aux effluves du bois et des toiles empilées dans un désordre savamment orchestré. Le pinceau danse entre mes doigts, traçant des lignes brutes sur la toile devant moi. L’image est encore floue, un mélange d’ombres et de couleurs qui refusent de prendre forme.Je grogne, frustré, et jette mon pinceau dans un coin. Il atterrit avec un bruit sourd contre le plancher usé.— Toujours aussi violent avec ton art.Sa voix.Je ferme brièvement les yeux avant de me retourner.Cassandra est là, adossée contre la porte de l’atelier, un léger sourire sur les lèvres. Son regard scrute mon œuvre inachevée avant de se poser sur moi. Son tailleur sombre tranche avec l’aura bohème du lieu, mais elle n’en paraît pas moins à sa place.Elle est comme une œuvre d’art elle-même : chaque détail étudié, chaque mouvement calculé. Mais ce qui me frappe toujours, c’est ce feu sous la surface, cette étincelle que peu de gens savent voir.— Je croy
LucienLe parfum du cigare flotte dans l’air, mêlé aux notes boisées du whisky que je fais tourner dans mon verre. De là où je suis assis, derrière mon bureau en acajou massif, je domine la ville à travers les immenses baies vitrées de mon bureau.On frappe à la porte.— Entrez.Mon assistant pénètre dans la pièce, son pas précis, mesuré.— Monsieur Valmont, mademoiselle Morel est là.Je souris lentement.— Faites-la entrer.Quelques secondes plus tard, Cassandra apparaît dans l’encadrement de la porte.Elle est splendide, comme toujours. Sa robe noire souligne sa silhouette avec une perfection irritante, et ses talons claquent sur le sol en marbre avec une assurance qui frôle l’insolence.Je me lève, ajustant le revers de ma veste.— Cassandra.— Lucien.Sa voix est aussi tranchante qu’un verre brisé.Je lui fais signe de s’asseoir, mais elle reste debout, ses bras croisés sous sa poitrine.— À quoi dois-je l’honneur ? demandé-je en m’adossant à mon bureau.— Je vais aller droit au b
CassandraJe souris, jouant avec mon verre du bout des doigts.— Exactement.Le dîner reprend, mais la tension est palpable. Chaque geste, chaque phrase est un coup dans cette guerre silencieuse.Quand vient l’heure du dessert, Gabriel s’essuie les lèvres avec une lenteur calculée.— Et si on arrêtait de tourner autour du sujet ?Je repose ma fourchette.— Quel sujet, Gabriel ?— Toi.Il se penche légèrement vers moi, son regard intense.— Tu sais que nous voulons tous quelque chose de toi. La vraie question, c’est : lequel d’entre nous a ce que toi, tu veux ?Lucien sourit légèrement, amusé.— Une question risquée.Raphaël, lui, se contente de me fixer, comme s’il pouvait deviner ma réponse avant même que je ne la donne.Je prends mon temps, effleurant le pied de mon verre du bout des doigts.Puis, je me lève lentement.— Peut-être qu’aucun de vous n’a ce que je veux.Je me penche légèrement, mon regard embrassant tour à tour chacun d’eux.— Ou peut-être que je ne suis pas encore prê
LucienLa nuit est tombée depuis longtemps lorsque je pousse la porte d’un club privé du huitième arrondissement, un de ces lieux où l’élite de Paris vient conclure des affaires loin des regards indiscrets. L’endroit respire le luxe et le vice maîtrisé, un sanctuaire pour ceux qui savent que le pouvoir se négocie mieux dans l’ombre qu’à la lumière du jour.Je traverse la salle principale, effleurant distraitement du regard les hommes d’affaires, les politiciens et les femmes qui gravitent autour d’eux comme des étoiles autour d’un soleil mourant.Au fond, une table m’attend. Et Cassandra est là.Elle est assise, les jambes croisées, un verre de vin rouge à la main. Son tailleur crème épouse ses formes avec une élégance calculée, et son regard, lorsqu’il se lève vers moi, est une arme à double tranchant.Je m’assois sans un mot, l’observant un instant. Elle ne semble pas troublée par ma présence, ni même par les informations qu’elle a dû recevoir récemment.— Je suppose que tu sais pou
CassandraUn silence pesant s’installe entre nous.Puis, lentement, il se lève.— Tu veux savoir pourquoi ?Il s’approche, réduisant la distance entre nous à une simple inspiration.— Parce que tu es bien trop intelligente pour appartenir à quelqu’un.Je retiens mon souffle.— Même à toi ?, soufflé-je.Il esquisse un sourire en coin, un sourire de prédateur patient.— Surtout pas à moi.Les jours qui suivent sont une tempête silencieuse.Lucien ne fait aucun mouvement. C’est mauvais signe. Lorsqu’un homme comme lui disparaît des radars, c’est qu’il prépare un coup.Gabriel, lui, reste dans mon sillage, toujours prêt à m’offrir sa protection déguisée en alliance.Et Raphaël…Je ferme les yeux un instant.Il est le seul à ne pas jouer selon les règles. Le seul qui ne veut ni me posséder, ni me contrôler. Mais peut-être est-il aussi le plus dangereux.Parce qu’un homme prêt à brûler le monde pour une femme…… est aussi capable de se consumer avec elle.RaphaëlParis étouffe sous la chale
CassandraUn silence pesant s’installe entre nous.Puis, lentement, il se lève.— Tu veux savoir pourquoi ?Il s’approche, réduisant la distance entre nous à une simple inspiration.— Parce que tu es bien trop intelligente pour appartenir à quelqu’un.Je retiens mon souffle.— Même à toi ?, soufflé-je.Il esquisse un sourire en coin, un sourire de prédateur patient.— Surtout pas à moi.Les jours qui suivent sont une tempête silencieuse.Lucien ne fait aucun mouvement. C’est mauvais signe. Lorsqu’un homme comme lui disparaît des radars, c’est qu’il prépare un coup.Gabriel, lui, reste dans mon sillage, toujours prêt à m’offrir sa protection déguisée en alliance.Et Raphaël…Je ferme les yeux un instant.Il est le seul à ne pas jouer selon les règles. Le seul qui ne veut ni me posséder, ni me contrôler. Mais peut-être est-il aussi le plus dangereux.Parce qu’un homme prêt à brûler le monde pour une femme…… est aussi capable de se consumer avec elle.RaphaëlParis étouffe sous la chale
LucienLa nuit est tombée depuis longtemps lorsque je pousse la porte d’un club privé du huitième arrondissement, un de ces lieux où l’élite de Paris vient conclure des affaires loin des regards indiscrets. L’endroit respire le luxe et le vice maîtrisé, un sanctuaire pour ceux qui savent que le pouvoir se négocie mieux dans l’ombre qu’à la lumière du jour.Je traverse la salle principale, effleurant distraitement du regard les hommes d’affaires, les politiciens et les femmes qui gravitent autour d’eux comme des étoiles autour d’un soleil mourant.Au fond, une table m’attend. Et Cassandra est là.Elle est assise, les jambes croisées, un verre de vin rouge à la main. Son tailleur crème épouse ses formes avec une élégance calculée, et son regard, lorsqu’il se lève vers moi, est une arme à double tranchant.Je m’assois sans un mot, l’observant un instant. Elle ne semble pas troublée par ma présence, ni même par les informations qu’elle a dû recevoir récemment.— Je suppose que tu sais pou
CassandraJe souris, jouant avec mon verre du bout des doigts.— Exactement.Le dîner reprend, mais la tension est palpable. Chaque geste, chaque phrase est un coup dans cette guerre silencieuse.Quand vient l’heure du dessert, Gabriel s’essuie les lèvres avec une lenteur calculée.— Et si on arrêtait de tourner autour du sujet ?Je repose ma fourchette.— Quel sujet, Gabriel ?— Toi.Il se penche légèrement vers moi, son regard intense.— Tu sais que nous voulons tous quelque chose de toi. La vraie question, c’est : lequel d’entre nous a ce que toi, tu veux ?Lucien sourit légèrement, amusé.— Une question risquée.Raphaël, lui, se contente de me fixer, comme s’il pouvait deviner ma réponse avant même que je ne la donne.Je prends mon temps, effleurant le pied de mon verre du bout des doigts.Puis, je me lève lentement.— Peut-être qu’aucun de vous n’a ce que je veux.Je me penche légèrement, mon regard embrassant tour à tour chacun d’eux.— Ou peut-être que je ne suis pas encore prê
LucienLe parfum du cigare flotte dans l’air, mêlé aux notes boisées du whisky que je fais tourner dans mon verre. De là où je suis assis, derrière mon bureau en acajou massif, je domine la ville à travers les immenses baies vitrées de mon bureau.On frappe à la porte.— Entrez.Mon assistant pénètre dans la pièce, son pas précis, mesuré.— Monsieur Valmont, mademoiselle Morel est là.Je souris lentement.— Faites-la entrer.Quelques secondes plus tard, Cassandra apparaît dans l’encadrement de la porte.Elle est splendide, comme toujours. Sa robe noire souligne sa silhouette avec une perfection irritante, et ses talons claquent sur le sol en marbre avec une assurance qui frôle l’insolence.Je me lève, ajustant le revers de ma veste.— Cassandra.— Lucien.Sa voix est aussi tranchante qu’un verre brisé.Je lui fais signe de s’asseoir, mais elle reste debout, ses bras croisés sous sa poitrine.— À quoi dois-je l’honneur ? demandé-je en m’adossant à mon bureau.— Je vais aller droit au b
RaphaëlL’odeur de la peinture fraîche emplit l’atelier, se mêlant aux effluves du bois et des toiles empilées dans un désordre savamment orchestré. Le pinceau danse entre mes doigts, traçant des lignes brutes sur la toile devant moi. L’image est encore floue, un mélange d’ombres et de couleurs qui refusent de prendre forme.Je grogne, frustré, et jette mon pinceau dans un coin. Il atterrit avec un bruit sourd contre le plancher usé.— Toujours aussi violent avec ton art.Sa voix.Je ferme brièvement les yeux avant de me retourner.Cassandra est là, adossée contre la porte de l’atelier, un léger sourire sur les lèvres. Son regard scrute mon œuvre inachevée avant de se poser sur moi. Son tailleur sombre tranche avec l’aura bohème du lieu, mais elle n’en paraît pas moins à sa place.Elle est comme une œuvre d’art elle-même : chaque détail étudié, chaque mouvement calculé. Mais ce qui me frappe toujours, c’est ce feu sous la surface, cette étincelle que peu de gens savent voir.— Je croy
CassandraL’ombre de ma silhouette s’étire sur le sol immaculé du hall, projetée par les immenses baies vitrées qui laissent entrer la lumière matinale. J’avance d’un pas mesuré, mon reflet glissant le long des parois en verre des bureaux adjacents. L’image que je renvoie est celle d’une femme inébranlable : une longue chevelure brune, lisse et brillante, encadrant un visage aux traits ciselés, des pommettes hautes et des lèvres pleines, légèrement rehaussées d’un rouge sombre. Mon regard, d’un brun profond, est souligné par un trait de khôl parfaitement appliqué.Ma tenue est un manifeste silencieux de mon pouvoir. Une robe-tailleur noire, ajustée à la perfection, marquant ma taille fine et s’arrêtant juste au-dessus de mes genoux. Aux pieds, des escarpins vernis d’un rouge éclatant, un détail qui n’échappe jamais aux observateurs les plus attentifs. Je ne porte pas de bijoux inutiles, si ce n’est une montre en or à mon poignet fin. Chaque élément de mon apparence est calculé, affûté