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2.

Je l’ai reconnu à travers ses vêtements: Il avait un t-shirt noir avec un blouson et un pantalon Gucci sans oublier sa chaussure Gucci: c’était le frère de la petite petite fille riche.

     Je me suis levée et dès lors, nous étions face à face. 

J’avais 1m69 à l’époque et il devait avoir à peu près 1m90 donc, il était grand par rapport à moi.

     J’ai levé la tête et j’ai braqué les yeux sur lui comme si j’avais vu un être humain unique, que je n’avais jamais vu auparavant.

— Mmm bonjour!

— Je t’ai posé une question!

— Je ne comprends pas. J’ai arraché le goûter de qui et quand?

— De ma petite sœur, elle s’appelle Maëlla!

Bref, je ne suis pas ici pour faire de longs discours! Suis-moi, et vite!

     Il a parlé tellement fort que tous ceux et celles qui étaient là se sont mis à me regarder.

Patrick et Jessy ont cherché à savoir ce qui se passait.

— JESSY : Qui êtes-vous monsieur et que voulez-vous?

— PATRICK : Vous voulez qu’elle vous suive pour aller où?

     Il n’a pas répondu et il a tiré ma main pour m’amener avec lui.

— Tu vas dormir en prison aujourd’hui et j’espère que ça te servira de leçon!

     Jessy et Patrick étaient derrière nous en train de nous regarder partir sans savoir quoi dire, ni quoi faire.

Et pendant ce temps, j’ai décidé de ne pas parler de peur que mes dires soient retenus contre moi plus tard…

     Nous sommes arrivés hors de l’établissement et nous avons traversé la route. Il y avait une voiture qui se démarquait des autres: elle était grosse, noire et neuve avec une forme masculine. Selon moi, il y a des voitures que lorsque je vois, je sais qu’elles appartiennent à une femme et c’est de même pour les hommes.

Tout comme il y a des voitures neutres.On ne sait pas si c’est pour un homme ou pour une femme.

     On a fini par se rapprocher de la voiture.

— Tu es sérieux que tu vas me faire dormir en prison?

— En plus d’arracher le goûter de ma sœur, elle me tutoie!

     Il a lâché ma main. Il a baissé la tête pour me regarder avant en attraper mon cou avec sa main droite.

-- Apparemment tu es connue pour faire du désordre mais laisse-moi te dire qu’avec moi tu vas apprendre les bonnes manières! Tu vas apprendre à respecter les gens et tu vas cesser de t’en prendre aux élèves! Tu as compris?

     J’avais mal au cou, très mal même.

— Lâchez mon cou s’il vous plaît!

— Ce qu’on va te faire en prison sera pire que ça!

     Il a enlevé sa main et il a attrapé mon bras pour m’amener dans la voiture en question.

— Ouvre la portière et entre!

      J’ai immédiatement obéi.

     Il aussi entré et il a démarré la voiture.

En chemin, il a appelé quelqu’un et comme il était au volant, il a activé le Bluetooth pour pouvoir parler sans toucher le téléphone, de peur d’être distrait et de faire un accident.

J’ai donc entendu toute la conversation!

— Où es-tu?

— Je suis en train de me préparer pour mon stage. Viens vite pour qu’on profite du peu de temps qu’il reste avant mon départ mon amour!

— D’accord j’arrive, je suis au volant!

— Okey, je t’attends, bisou!

— Bisou!

     J’ai tout de suite compris qu’il était en couple.

Le contraire m’aurait étonné car c’était vraiment un bel homme et en plus de cela, il était le fils du gouverneur du pays!

— Où est votre petite sœur? Elle ne peut pas m’accuser comme ça et fuir.

— De quoi tu te mêles?

     Je ne savais pas quoi répondre alors, j’ai gardé le silence.

     Nous sommes allés dans le quartier le plus chic de la ville et il a garé la voiture devant une belle villa. 

J’avais déjà vu cette maison auparavant car il nous arrivait, mes amis et moi, de marcher de quartier en quartier pour visiter...

— Donne-moi une heure, j’ai des choses à faire.

— Pardon?

     Il n’a pas répondu. Il est sorti et a verrouillé les portières de la voiture.

     J’avoue que j’ai eu du mal à me comprendre car jamais je n’avais accepté qu’on me traite de la sorte mais avec lui, c’était différent. Je ressentais de la peur.

     Il est parti et je suis restée là, toute seule. Le soleil est sorti et il a commencé à faire vraiment chaud. J’ai enlevé mon pull pour avoir moins chaud et pour mieux respirer.

     Deux heures plus tard, une voiture est sortie de la villa avec une jeune et belle femme à l’intérieur. J’ai donc supposé que c’était sa fameuse copine, ou femme peut-être!

      Quelques minutes plus tard, il est venu me rejoindre dans la voiture.

— Je suis restée ici pendant deux heures au lieu d’une.

— D’accord! Tu vas porter plainte une fois au commissariat! Tu as compris petite fille qui aime le désordre?

     C’est comme ça que je me suis retrouvée au commissariat quelques instants plus tard...

Il a tiré ma main et m'a amenée dans un bureau.

— Bonjour oncle TCHAPÉ.

     Il a bien appelé le monsieur qui était assis dans le bureau « oncle ». 

Donc, ils étaient familiers?

J’ai commencé à avoir vraiment peur car je savais que son oncle allait exécuter ses ordres sans même essayer de me laisser expliquer ma version des faits.

— Comment vas-tu Ariel? Et la famille?

     « Ariel? Waouh, quel beau prénom! » avais-je dit dans mon cœur avant de revenir à la réalité.

— Ça va! Sauf Maëlla qui m’a dit ce matin que cette fille a eu à arracher son goûter plusieurs fois à l’école! 

— Je vous avais bien dit de ne pas l’envoyer au lycée!

— C’était son choix! Mais bon, elle va faire les prochaines classes dans une école privée.. Du coup on fait quoi de cette euh… tu t’appelles même comment?

— Je m’appelle…

     Mon nom était marqué sur ma tenue alors, il l’a lu!

—  Ah oui, Dassi Kabéra!

— Que veux-tu que je fasse Ariel? Tu sais très bien que ce n’est pas comme ça que ça se passe! Il y a plusieurs…

— Oncle?

     Il a regardé son oncle avec un visage sombre et colérique…

— Ok, je vais m’occuper d’elle!

— Merci oncle! Je vais dans la voiture, dès que tu finis tu m’appelles!

     Je voulais parler mais que dire? 

     Il est parti et j’ai commencé à supplier son oncle en pleurant mais il s’en foutait..

Il a sorti une matraque et il m’a fouettée sans aucune pitié.

J’ai crié de douleur mais il n’a pas arrêté. Il a fallu que je fuis pour qu’il me laisse. Je suis sortie du bureau et du commissariat en courant et en pleurant.

     J’ai trouvé Ariel dehors, dans sa voiture et je me suis approchée de lui pour l’insulter malgré mes pleurs.

— Tu es un monstre! Tu te crois tout permis parce que tu es le fils du gouverneur du pays c’est ça? 

—Tu as encore le courage de me tutoyer?

— Tu me tutoies et je dois te vouvoyer c’est ça? Ah, donc c’est comme ça qu’on traite les pauvres c’est ça? Va te faire foutre!!!!

     Il est descendu de la voiture et il s’est approché de moi, tout en colère.

— Ce que tu as fait à ma sœur et aux autres ne te dit rien? C’est moi que tu traites de monstre n’est-ce pas? Et toi alors? Donc tu la  fermes immédiatement! Maintenant, entre dans cette voiture pour que je t’accompagne chez toi!

     J’ai refusé. Il était hors de question qu’il m’accompagne après ce que j’avais subi.

— Non merci. Au revoir!

     Je pleurais toujours…

— C’est moi qui t’ai amenée ici donc, c’est moi qui vais t’accompagner.

     De toutes les façons, ma maison était très loin de ce quartier et je n’avais même pas 100 fcfa sur moi pour prendre la moto ou le taxi.

Je l’ai quand même bien insulté avant d’entrer dans la voiture.

     Nous sommes arrivés devant ma maison aux environs de 19h.

— C’est ici que tu vis?

— Bonne soirée!

     J’ai fermé la portière et je suis partie.

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