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L'empire des ténèbres
L'empire des ténèbres
Auteur: Déesse

Chapitre 1

Auteur: Déesse
last update Dernière mise à jour: 2025-02-17 21:01:02

Gabriel Moretti

Le cuir brûlé, l’odeur du sang, la fumée noire qui s’élève dans la nuit.

J’ai mal. Une douleur sourde me vrille l’épaule, chaude et poisseuse. Je n’ai pas besoin de baisser les yeux pour savoir : la balle est entrée. Trop propre pour être un simple règlement de comptes, trop précis pour être un avertissement. On voulait me tuer.

Je plaque une main contre la blessure et me redresse contre la carcasse éventrée de ma voiture. Le métal est encore tiède, déformé par l’impact de l’explosion. Tout est allé trop vite. Un instant, nous roulions dans la nuit, Matteo au volant, trois de mes hommes en renfort. L’instant d’après, une gerbe de feu, la détonation, le crissement des pneus déchirant l’asphalte. Une embuscade. Millimétrée. Ils attendaient.

Mon souffle est court. Mes doigts tremblants glissent sur le cuir de ma veste, poisseux de sang. Je sens le liquide chaud couler lentement le long de mon bras, s’infiltrer sous le tissu. Je serre les dents. Pas maintenant. Pas ici.

Matteo rampe jusqu’à moi, son arme pressée contre sa poitrine. Son visage est tendu, une traînée de sang sur sa tempe.

— On doit bouger, capo.

Sa voix est basse, mais je perçois l’urgence sous le calme feint. Mes hommes sont éparpillés autour de nous, certains inertes, d’autres gémissants dans l’obscurité. Je n’ai pas besoin de compter. Je sais déjà que plusieurs ne se relèveront pas.

Je hoche la tête, tente de me redresser, mais une décharge de douleur explose dans mon épaule. Je grogne, serre la mâchoire. Chaque mouvement est une torture, chaque respiration un effort.

— La voiture ?

Matteo jette un regard vers la carcasse fumante.

— Foutue.

Évidemment. Mon regard balaie les ruelles sombres autour de nous. Je n’ai pas le luxe d’attendre des renforts. Si mes ennemis ont eu l’audace d’attaquer ici, c’est qu’ils savent ce qu’ils font. Ce n’est pas un avertissement, c’est une exécution manquée.

— Hôpital ? demande Matteo.

— Hors de question.

Pas de médecins. Pas de dossiers. Pas de preuves. Si je mets un pied dans un hôpital, il me faudra une armée pour en sortir vivant. Je dois disparaître avant que cette attaque ne devienne une déclaration de guerre officielle.

Mais il me faut un médecin. Et j’ai une option. Une qui ne me plaît pas.

Matteo me fixe, attendant une décision.

— J’ai quelqu’un.

Ses sourcils se froncent.

— Confiance ?

Je ne réponds pas immédiatement. Confiance ? Non. Mais elle est la seule qui puisse me rafistoler sans poser de questions.

Je recrache un filet de sang, inspire lentement. Ma voix est rauque, tranchante.

— Conduis-moi chez Alba Ricci.

Alba Ricci

Le silence de la nuit est un mensonge.

Dans l’obscurité de mon appartement, je tends l’oreille. J’ai appris à écouter au-delà du calme apparent. Un moteur qui ralentit trop près de mon immeuble. Des pas qui s’arrêtent devant ma porte. Une respiration retenue derrière un mur. Les signes avant-coureurs du danger sont souvent imperceptibles. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Je referme ma main sur le manche du scalpel posé sur la table. Je ne dors jamais vraiment, pas profondément, pas depuis que j’ai fui ce qui devait être ma vie. La peur est une habitude, une vieille amie.

Puis, trois coups secs contre ma porte.

Pas un simple visiteur. Quelqu’un qui sait où me trouver.

Je ne bouge pas, la lame froide entre mes doigts.

— Alba. Ouvre.

La voix est rauque, basse, mais reconnaissable entre mille. Gabriel Moretti.

Mon cœur rate un battement. Il ne devrait pas être ici. Il n’a jamais mis les pieds chez moi. Il ne vient jamais en personne. Quand l’un de ses hommes est blessé, il envoie quelqu’un d’autre. Pourtant, il est là, derrière cette porte, et ça ne peut signifier qu’une chose : il est en sale état.

Je pose la lame et déverrouille la porte.

La première chose que je vois, c’est le sang.

Sa chemise noire est poisseuse, collée à son torse, un liquide sombre s’étendant du tissu à sa peau. Son bras droit pend légèrement, raide, inutilisable. Il a pris une balle. Son regard, froid comme l’acier, se plante dans le mien. Il est pâle, mais il tient debout. Je devrais être soulagée qu’il n’ait pas perdu connaissance. Je ne le suis pas.

Gabriel franchit le seuil d’un pas lourd.

— Ferme la porte.

Je referme derrière lui, croise les bras.

— Qui t’a fait ça ?

Son expression ne change pas.

— C’est important ?

Je soupire. Il ne me dira rien. Je ne pose pas de questions, c’est notre arrangement tacite.

Je le guide vers la table d’examen que j’utilise pour mes patients clandestins. Il s’y laisse tomber, une main crispée sur son épaule blessée.

— Enlève ta chemise.

Un sourire fugace tord ses lèvres, un éclat de défi dans ses yeux.

— Si tu voulais me voir torse nu, il suffisait de demander.

— Si je voulais te voir torse nu, je ne choisirais pas une nuit où tu pisses le sang sur mon parquet.

Son sourire s’efface, remplacé par un rictus de douleur lorsqu’il défait lentement les boutons de sa chemise. Il ne grimace pas, mais je vois la tension dans sa mâchoire, la façon dont il retient sa respiration. Il est habitué à la douleur.

Quand il écarte le tissu, la blessure se dévoile. Une plaie nette, une entrée propre. La balle est toujours logée dans sa chair. Je fronce les sourcils.

— T’as eu de la chance. C’est passé à côté d’une artère.

— Je suis toujours chanceux.

Je lève les yeux vers lui.

— C’est pas ce que ton état me dit.

Il ne répond pas. Son regard m’accroche, me défie de creuser plus loin. J’attrape une paire de gants et prépare m

on matériel. Il ne peut pas rester ici trop longtemps.

— Tu veux une anesthésie ?

Gabriel ricane.

— Fais vite.

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