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Chapitre 6 – Le prix de la liberté

Auteur: Déesse
last update Dernière mise à jour: 2025-02-25 16:09:15

Alba Ricci

Il esquisse un sourire.

— Je n’ai jamais dit que je voulais ton obéissance, Alba.

Il se lève lentement, son regard sombre rivé au mien.

— Je veux ta coopération.

Un ricanement m’échappe.

— C’est la même chose.

Il secoue la tête.

— Non.

Il s’approche, réduit la distance entre nous.

— L’obéissance, c’est suivre sans réfléchir. Toi, tu es trop fière pour ça. Trop têtue.

Sa main frôle mon bras, un contact presque imperceptible, mais suffisant pour envoyer une onde électrique dans mon corps.

— Mais la coopération… Il se penche légèrement, son souffle effleurant ma peau. C’est choisir de rester, de marcher à mes côtés.

Un frisson me parcourt, et je me hais pour ça.

Je me hais de sentir cette attraction me tirer vers lui, comme une force gravitationnelle que je ne peux ignorer.

Je me recule brusquement, brisant le contact.

— Si tu crois que je vais travailler pour toi, tu es encore plus fou que je ne le pensais.

Il ne se fâche pas. Il ne s’énerve jamais.

Il analyse. Il attend.

— Tu préfères quoi ? Courir à nouveau ? Passer ta vie à fuir ton père ?

Je détourne les yeux.

— Je peux me débrouiller seule.

Un rictus se dessine sur ses lèvres.

— Comme tu l’as fait hier soir ?

Je serre les poings.

— Je n’ai pas besoin de toi.

Son sourire s’efface, son regard s’assombrit.

— Tu peux continuer à me mentir, Alba. Mais ne te mens pas à toi-même.

Je ravale la réplique cinglante qui me brûle les lèvres.

Parce qu’une part de moi sait qu’il a raison.

Et c’est ça, le plus effrayant.

Gabriel Moretti – Briser les illusions

Je la regarde, cette femme qui pense encore pouvoir m’échapper.

Elle est têtue, obstinée.

Mais elle est aussi perdue.

Je vois ses doutes, ses fissures, cette peur sourde qu’elle refuse d’admettre.

Elle croit qu’elle peut survivre seule.

Elle se trompe.

Je pose mon verre sur la table et croise les bras.

— Tu as deux choix, Alba.

Elle redresse le menton, défiante.

— Ah oui ? Et lesquels ?

— Le premier : tu restes ici, sous ma protection.

Elle écarte les bras dans un geste de défi.

— Sous ta protection ? Tu veux dire sous ton contrôle ?

Un sourire étire mes lèvres.

— Tu es intelligente, tu sais déjà la réponse.

Elle roule des yeux, exaspérée.

— Et l’autre choix ?

Je m’approche lentement, réduisant encore la distance entre nous.

— Tu pars.

Elle se fige.

Je vois l’hésitation dans son regard.

Elle ne s’attendait pas à ça.

— Mais si tu pars… Ma voix devient plus basse, plus menaçante. Ne viens pas pleurer quand ton père enverra ses hommes te traquer.

Un silence.

Ses doigts tremblent légèrement, infime mouvement qu’elle essaie de cacher.

Je continue.

— Carlo Ricci n’était qu’un messager. La prochaine fois, ce sera différent.

Je me penche vers elle, murmure près de son oreille :

— Ils t’arracheront à ta cachette, te ramèneront à ton père, et crois-moi… Tu préféreras être morte.

Je recule, attendant sa réaction.

Elle serre les dents, sa respiration saccadée.

Elle sait que je ne mens pas.

Elle sait qu’elle est prise au piège.

Elle peut partir.

Mais elle ne survivra pas.

Je croise les bras, la laissant peser ses options.

— Alors ?

Elle me fixe, le regard brûlant de rage et de frustration.

Et lentement, à contrecœur, elle lâche :

— Je reste.

Un sourire satisfait se dessine sur mon visage.

— Bonne fille.

Elle serre les poings, fulminante.

— Ne me parle pas comme si j’étais un chien.

Je ris doucement.

— Alors ne m’oblige pas à te dresser.

Elle jette un coussin dans ma direction.

Je l’attrape sans effort, amusé.

Elle va me donner du fil à retordre.

Mais ça ne fait que rendre la partie plus intéressante.

Alba 

La porte claque derrière moi.

Je suis seule dans cette chambre qui n’est pas la mienne, dans cette maison qui ressemble plus à une prison qu’à un refuge.

Je devrais être soulagée d’avoir obtenu ce que je voulais. Je suis en sécurité. Personne ne viendra me chercher ici. Gabriel Moretti vient de poser son emprise sur moi comme un roi marquant son territoire, et Carlo Ricci hésitera avant d’envoyer ses hommes affronter un monstre plus féroce que lui.

Mais à quel prix ?

Je me laisse tomber sur le lit, le regard perdu sur le plafond.

Je devrais m’enfuir.

Je devrais prendre la première occasion pour disparaître avant qu’il ne soit trop tard.

Mais je n’ai nulle part où aller.

Et ce qui me terrifie le plus… c’est que, malgré ma haine, malgré ma fureur, une part de moi sait que ce n’est pas seulement la peur qui me retient ici.

C’est lui.

Cet homme.

Son regard sombre. Son autorité absolue. Son contrôle suffocant.

Gabriel Moretti est un danger, mais il n’est pas seulement un danger pour mon corps.

Il est un danger pour mon esprit.

Parce qu’il est le premier à me voir vraiment.

À comprendre mes peurs, mes failles, ma fuite perpétuelle.

Et pire encore, il est le premier à ne pas me laisser fuir.

Je serre les dents, chassant ces pensées stupides.

Je ne suis pas à lui.

Je ne serai jamais à lui.

Je dois trouver un moyen de reprendre le contrôle.

Un moyen de sortir de cette cage.

Gabriel 

Je suis assis dans

mon bureau, un cigare entre les doigts, mon regard fixé sur les flammes qui dansent dans l’âtre de la cheminée.

Alba Ricci est à moi.

Pas parce qu’elle l’a voulu.

Pas encore .

Mais parce qu’elle n’a pas le choix.

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