Ses valises sont bouclées. Quelle tristesse. Theo a essayé de la joindre. Encore. En arrivant, elle changera de numéro, se dit-elle.
Elle descendit de sa chambre, alla remettre la clé à Sylvie, la petite dame qui lui avait loué sa chambre avec le balcon.
Elle partit vers la plage. Dans un petit sachet, elle ramasse des coquillages pour son frère, elle n'allait pas l'oublier celui-là. Elle dit au revoir à la plage : au sable doré, à la mer azur et aux mouettes blanches.
Elle retourna au bistrot où elle prit son dernier café. Cela faisait du bien. Certains lui ont souhaité un bon retour. D'autres se sont contenté d'un hochement de tête.
Andréa sortit et alla en ville... En taxi.
Avec les quelques devises locales qu'il lui restait, elle alla acheter une autre glace à la cerise. Elle vit le jeune homme, au loin, chemise manche courte jaune, bermuda blanc avec des sandales. Sa peau hâlée était encore plus bronzée que la dernière fois. Il était encore plus beau. Ses cheveux bruns étaient retenus par un élastique. Il avait un beau sourire, pas faux comme les mannequins. Mais un qui semble venir du cœur et de la plus simple sincérité de son être. Il avait bien une tête de plus qu’Andrea malgré que cette dernière ne sois pas si petite que ça.
Elle prit sa glace et alla s'asseoir dans le parc. Elle devait aller à l'aéroport local à 4 heures. Il est midi.
Quelqu'un vint s'asseoir à ses côtés. C'est le garçon de tout à l'heure.
- "Hey Miss"
- “Hey”
Elle le sentait à ses côtés, mais ses yeux se refusaient à rencontrer les siens. Cette place est vraiment magnifique, remarqua-t-elle. Le balcon du deuxième étage des commerces est garni de plantes grimpantes qui laissent éclosent de belle fleurs jaunes, rouges ou blanches. Des antiquaires, libraires et des bar ouvraient leurs portes aux touristes et aux locaux qui voulaient bien braver la chaleur de ce mois d'août afin de venir acheter ce qui leur plaisait.
Le marchand de glace se trouve à l’ombre d’un pin laricio, buvant une bouteille d’eau achetée à un autre marchand non loin, assis sur une bâche près d’un stand de fruits locaux.
- “Je m’appelle Lisandru, et toi ?” Son accent était si doux qu’elle en oubliait presque sa propre langue maternelle.
- “Andrea.”
- “C’est un très beau nom !”
- "Merci", se contenta-t-elle de répondre, dégustant sa glace.
- "Tu t’en vas, n’est-ce pas ?"
- "Oui".
- "C’est triste."
- "Pourquoi?" Elle se décide enfin à lever les yeux vers son compagnon. Quelle fut sa surprise lorsqu’elle remarque des traces de verts dans les yeux bruns de Lisandru. Il était encore plus magnifique à ses yeux en face.
- "Parce que tu es bien l’une des seules filles jolies ici."
Andra se sentait comme la première fois ou Joe, son premier petit ami lui avait dit qu’elle avait de beaux cils. Ils avaient quinze ans et ils étaient bourrés chez l’un de leurs amis. Si on osait lui demander qui était Theo, la flamme qui désormais brille en elle aurait prétendu ne pas connaître cette personne.
- "Arrête de me baratiner, Lisandru " .... Encore. Elle se permettait d’être un peu plus familière avec lui, vu les avances explicites qu’il lui faisait.
- "Je suis sérieux." Il haussa les épaules. “ Les autres ne sont pas laides, mais selon moi, tu es bien plus belle qu’elles.”
- "M... Merci".
Elle le regarda dans les yeux. C'était bien son jour elle, tombe sur ce Lisandru et son cœur qui la menace de lâcher si un autre contact visuel se fait.
- "Tu es très belle" Répéta-t-il.
- “C’est une arnaque pour les touristes seules ?”
- “Oh, j’ai vu beaucoup de touristes ici, Andréa et je peux te dire avec la main sur le cœur et sur ce que j’ai de plus cher que je ne mens pas.”
Mentir… C’est bien ce qu’elle est venue retirer de sa vie en venant ici : les mensonges, la trahison.
Il passa une main sur sa joue, retirant un cheveu vagabond qui n’avait pas rejoint les autres dans son chignon bas.
- "Je dois y aller". Dit-elle, ne voulant pas avouer que ce toucher fut une sensation d'émerveillement qu'elle pensait ne plus jamais ressentir.
- "Reste."
- "Je ne peux pas."
Elle jeta l'emballage de la glace et prit sa valise.
Il se leva et attrapa son bras.
Elle se tourna et le regarda dans les yeux. Elle lâcha sa valise et l'embrassa.
Explosions de sensations.... Chez les deux...
Lisandru savait qu’il ne la reverrait plus, il ne faut pas se faire des idées quand même. Andréa savait qu’elle ne resterait pas : sa vie rénovée l’attend.
- "Au revoir mon rayon de soleil".
Elle sourit, prit sa valise et partit.
FIN
“Quand la vie te donne des citrons, fais-en de la limonade!”C’est ce que la mère de Idriss lui disait a chaque fois qu’il venait lui parler de ses problèmes étant plus jeune. C’est d’ailleurs pour ça qu'il déteste la limonade aujourd’hui.A même pas quinze ans, il a dû changer de pays et apprendre une toute nouvelle langue parce que sa mère voulait changer d’air.Le voilà aujourd’hui. Et à dix-huit ans, lorsqu’il lui a demandé de payer sa scolarité pour aller en école de médecine, elle lui a dit non: “Pourquoi tu veux t'emmerder avec ça hein? C’est bien trop dur la médecine! Tu peux travaill
Idriss n’en croyait toujours pas ses oreilles. Il n'était plus seul. Il a en fait deux frères et une sœur.Depuis l’incident de l’arret de bus -comme l’appelle Hassan-, Idriss a rencontre la femme de son pere, Kadija et elle en a eu les larmes aux yeux.Apparemment, son père a rendu l'âme il y a quelques années mais il n’a jamais cessé de le chercher, lui et sa mère. Au début, ils vivaient dans le même quartier, son père - Saïd - n'était pas encore promis en mariage à Khadija et sa mère, Alice - une fille étrangère faisait tourner la tête de tous les jeunes de son âge.Lorsqu’elle tomba enceinte de
Tout se passa cette journée-là. Andréa avait atterri à l'aéroport de Corse : Aéroport de Bastia Poretta. Un taxi l'y attendait. Elle se rendait dans une localité du nom de "Solgiato" , une déformation de soleggiato, qui veut dire ensoleillé en italien. Le soleil lui disait bonjour et elle sourit, ce qui n'était pas arrivé depuis quelque temps déjà.24 juilletElle se souvient encore de ce jour, elle avait finalement décroché un travail après son stage qui a suivi ses études universitaires. Et dans une des meilleures agences de marketing de sa ville ! Elle voulait le jeter avec Théo, son petit ami. Elle lui avait envoyé un message lui demandant de l
La Corse lui disait bonjour et son âme qui guérissait à peine répondait avec timidité. Le soleil caressait sa peau noire et semblait lui aussi, lui souhaiter la bienvenue sur cette terre de paix.Son gros afro servait de radar pour toutes les personnes qui voulaient lui parler. Son piercing au nez lui avait valu des regards condescendants de la part de certains vieux du port. Elle portait des chemises colorées et des jeans taille hautes avec des Doc Martens noirs. Cette personnalité si atypique ne passait pas inaperçue à Solgiato. Une jeune fille vint la complimenter dans un anglais incertain sur la pureté de sa peau.Andréa aimait bien regarder les mouettes dans le ciel bleu du haut de son balcon.
Andréa se décide à descendre. Il était 3 heures du matin. Le changement de fuseau agissait toujours sur elle. Et elle n'aimait pas ça. Elle s'empara de son portable et de ses écouteurs.En bas, les lampadaires semblaient s'éclairer encore plus sur son passage au fil des mots qu'elle reprenait. Deux, trois, et bientôt une dizaine de chansons défilaient dans ses oreilles, certains chanteurs déversent leur rage de l’amour en ramassant leur cœur en miette, d’autre la louaient pour ce qu’elle a fait dans leur vie. Et enfin, quelques-un disaient se suffire à eux-mêmes en ce bas monde.<Though I walk through the darkest valley I will fear no love. Oh my smile my mind reassure me I don't need no one>, chantait-ell
Après un croissant au chocolat, quelques biscuits secs et une tasse de thé, Andréa redescendit, cette fois, avec une tenue singulière : cheveux retenus en deux nattes, lunettes de soleil bleu en forme de nuages, boucles d'oreille créoles, chemise en flanelle rouge-sang ouverte jusqu'au haut de sa poitrine, short jaune moutarde et sandales de plage noires. Elle n'était accompagnée que d'un vieux livre à la couverture rabougrie. Sans portable. Sans écouteurs.Andréa repéra une chaise vide, sans l'ombre d'un occupant sous un parasol rouge avec des pois blancs. Elle l'ajuste sur sa tête, s'assit confortablement et se mit à lire. Il était 10 heures.Au milieu du livre, elle se dit que s'en est assez de lire les pensées d'un per
Andréa se demandait ce que ça fait d'être un poisson... Voyager de plage en plage, voire, de continent en continent. Sans attache.Elle ouvrit enfin son téléphone et se connecte au réseau de la localité. Il était lent, mais il marchait : sa sœur l'avait traité d'irresponsable. Son frère lui avait dit de lui rapporter des coquillages. Son ex lui avait dit qu'elle lui manquait...Pourquoi ne pas rester ici ? Loin des problèmes. Loin des trouble-fêtes. Loin du méli-mélo quotidien de remontrances que sa famille lui servait comme pain quotidien.Aujourd'hui, elle n'avait pas son afro : deux nattes ont suffi pour dompter sa tignasse. Elle avait mis un maillot orange à
Andréa marchait dans les rues de la Corse en prenant des photos par-ci, par là avec son téléphone. Elle les fera imprimer pour les mettre sur son mur.En arrivant, elle avait fait changer quelques dollars et maintenant, elle pouvait s'acheter une glace à la cerise. Elle se sentait conne devant le marchand à utiliser des gestes pour s'exprimer.- "Je peux t’aider Miss ?"Elle se retourna et tomba sur un jeune homme, d'à peu près son âge ou peut-être plus âgé, qui lui souriait en la regardant dans les yeux.- "Oui, j’aimerais acheter une glace" dit-elle en désignant le marchand de glace qui