8 Aout

Dans son lit, Andréa repensait au jeune homme qui lui avait vendu la glace : beau comme un dieu grec, mais pas son genre : il est trop tout. Sa simple nacelle ne saurait pas garder un poisson aussi gros. Il s'en irait ou bien d'autres prédateurs plus féroces viendront s'emparer de sa prise, les femmes célibataires sont plus coriaces qu’un groupe de lions affamés. 

Dans tous les cas, la glace était rafraîchissante. Demain, elle irait en ville, pour une autre glace. 

"Merci Seigneur pour ce voyage et cette expérience. Amen. " 

Et elle s'endormit. 

Vers 5 heures du matin, un orage éclata, réveillant Andréa de son sommeil. Vu la chaleur qu'il faisait, une tempête était à prévoir. Elle avait ouvert la fenêtre de son petit balcon pour mieux respirer l'odeur de la pluie. Elle alluma son portable. 

2 appels de Théo, et 3 messages de son opérateur téléphonique. 

Ce voyage marque un nouveau tournant dans sa vie. Pourquoi ne pas tout laisser tomber et partir sur les routes ? Illusion, illusion quand tu nous tiens.... 

Partir avec quoi ? Avec qui ? Au moins, si elle avait un Clyde avec qui partager ces nuits, mais non. Elle fait cavalier seul pour le moment. Certaines fois, elle repense toujours à Théo qui l'a fait vivre des nuits magiques, des jours paradisiaques. Cet homme qui l'a fait voir l'invisible et qui l'a fait saisir l'insaisissable. Certaines fois... Elle a envie de se gifler. Ce même homme ne vaut rien maintenant. Tous ces moments n'étaient qu'à moitié vécus. Elle seule vivait pleinement les moments qu'ils avaient partagés ensemble. 

Aujourd'hui, il n'est qu'un souvenir. Souvenir perdu dans la mer qui se déchaîne devant ses yeux. Perdu parmi les abysses des fonds marins. 

Andréa alla s'endormir lorsque la pluie et son cœur, ces deux partenaires déchaînés.... Lorsqu'ils se sont calmés.