Andréa se décide à descendre. Il était 3 heures du matin. Le changement de fuseau agissait toujours sur elle. Et elle n'aimait pas ça. Elle s'empara de son portable et de ses écouteurs.
En bas, les lampadaires semblaient s'éclairer encore plus sur son passage au fil des mots qu'elle reprenait. Deux, trois, et bientôt une dizaine de chansons défilaient dans ses oreilles, certains chanteurs déversent leur rage de l’amour en ramassant leur cœur en miette, d’autre la louaient pour ce qu’elle a fait dans leur vie. Et enfin, quelques-un disaient se suffire à eux-mêmes en ce bas monde.
<Though I walk through the darkest valley I will fear no love. Oh my smile my mind reassure me I don't need no one>, chantait-elle.
Théo a eu son temps avec elle. Puisque l’oublier est impossible, Andréa se dit qu’elle devait avancer avec ce souvenir douloureux et l’ajouter à son armure qui se protégera tout au long de sa vie.
<My cup is full of what I got is enough, nobody completes me don’t mess with my love>
Il est temps de rentrer. Andréa repris le chemin inverse mais cette fois-ci, elle s'arrêta devant les marches qui menaient à la plage... tout près. Les vagues semblent l'appeler. La mer criait son nom.
<Surely, Surely, Surely, Surely, goodness and mercy shall follow me>
Pas maintenant. Elle doit envoyer un signe de vie à sa soeur.
Cette nuit fut une nuit de cauchemar: un Théo et une Marzia joyeux, fumant et buvant au son d’une musique affreusement distendue. Il fêtaient leur retour en s’embrassant sous son nez.
Le pire est que son corps ne voulait pas bouger, elle assistait à la mort de son amour pour cet homme qu’elle a chéri. Elle ne pouvait même pas crier à qui veut l’entendre son désespoir qui grignote son âme petit à petit. Elle se sentait soudain claustrophobe par toute cette douleur, cette trahison et ce manque ; parce qu'après tout, au fond, Théo lui manquait.
Après un croissant au chocolat, quelques biscuits secs et une tasse de thé, Andréa redescendit, cette fois, avec une tenue singulière : cheveux retenus en deux nattes, lunettes de soleil bleu en forme de nuages, boucles d'oreille créoles, chemise en flanelle rouge-sang ouverte jusqu'au haut de sa poitrine, short jaune moutarde et sandales de plage noires. Elle n'était accompagnée que d'un vieux livre à la couverture rabougrie. Sans portable. Sans écouteurs.Andréa repéra une chaise vide, sans l'ombre d'un occupant sous un parasol rouge avec des pois blancs. Elle l'ajuste sur sa tête, s'assit confortablement et se mit à lire. Il était 10 heures.Au milieu du livre, elle se dit que s'en est assez de lire les pensées d'un per
Andréa se demandait ce que ça fait d'être un poisson... Voyager de plage en plage, voire, de continent en continent. Sans attache.Elle ouvrit enfin son téléphone et se connecte au réseau de la localité. Il était lent, mais il marchait : sa sœur l'avait traité d'irresponsable. Son frère lui avait dit de lui rapporter des coquillages. Son ex lui avait dit qu'elle lui manquait...Pourquoi ne pas rester ici ? Loin des problèmes. Loin des trouble-fêtes. Loin du méli-mélo quotidien de remontrances que sa famille lui servait comme pain quotidien.Aujourd'hui, elle n'avait pas son afro : deux nattes ont suffi pour dompter sa tignasse. Elle avait mis un maillot orange à
Andréa marchait dans les rues de la Corse en prenant des photos par-ci, par là avec son téléphone. Elle les fera imprimer pour les mettre sur son mur.En arrivant, elle avait fait changer quelques dollars et maintenant, elle pouvait s'acheter une glace à la cerise. Elle se sentait conne devant le marchand à utiliser des gestes pour s'exprimer.- "Je peux t’aider Miss ?"Elle se retourna et tomba sur un jeune homme, d'à peu près son âge ou peut-être plus âgé, qui lui souriait en la regardant dans les yeux.- "Oui, j’aimerais acheter une glace" dit-elle en désignant le marchand de glace qui
Dans son lit, Andréa repensait au jeune homme qui lui avait vendu la glace : beau comme un dieu grec, mais pas son genre : il est trop tout. Sa simple nacelle ne saurait pas garder un poisson aussi gros. Il s'en irait ou bien d'autres prédateurs plus féroces viendront s'emparer de sa prise, les femmes célibataires sont plus coriaces qu’un groupe de lions affamés.Dans tous les cas, la glace était rafraîchissante. Demain, elle irait en ville, pour une autre glace."Merci Seigneur pour ce voyage et cette expérience. Amen."Et elle s'endormit.Vers 5 heures du matin, un orage éclata, réveillant Andréa de son sommeil. V
Ses valises sont bouclées. Quelle tristesse. Theo a essayé de la joindre. Encore. En arrivant, elle changera de numéro, se dit-elle.Elle descendit de sa chambre, alla remettre la clé à Sylvie, la petite dame qui lui avait loué sa chambre avec le balcon.Elle partit vers la plage. Dans un petit sachet, elle ramasse des coquillages pour son frère, elle n'allait pas l'oublier celui-là. Elle dit au revoir à la plage : au sable doré, à la mer azur et aux mouettes blanches.Elle retourna au bistrot où elle prit son dernier café. Cela faisait du bien. Certains lui ont souhaité un bon retour. D'autres se sont contenté d'un hochement de tête.
“Quand la vie te donne des citrons, fais-en de la limonade!”C’est ce que la mère de Idriss lui disait a chaque fois qu’il venait lui parler de ses problèmes étant plus jeune. C’est d’ailleurs pour ça qu'il déteste la limonade aujourd’hui.A même pas quinze ans, il a dû changer de pays et apprendre une toute nouvelle langue parce que sa mère voulait changer d’air.Le voilà aujourd’hui. Et à dix-huit ans, lorsqu’il lui a demandé de payer sa scolarité pour aller en école de médecine, elle lui a dit non: “Pourquoi tu veux t'emmerder avec ça hein? C’est bien trop dur la médecine! Tu peux travaill
Idriss n’en croyait toujours pas ses oreilles. Il n'était plus seul. Il a en fait deux frères et une sœur.Depuis l’incident de l’arret de bus -comme l’appelle Hassan-, Idriss a rencontre la femme de son pere, Kadija et elle en a eu les larmes aux yeux.Apparemment, son père a rendu l'âme il y a quelques années mais il n’a jamais cessé de le chercher, lui et sa mère. Au début, ils vivaient dans le même quartier, son père - Saïd - n'était pas encore promis en mariage à Khadija et sa mère, Alice - une fille étrangère faisait tourner la tête de tous les jeunes de son âge.Lorsqu’elle tomba enceinte de
Tout se passa cette journée-là. Andréa avait atterri à l'aéroport de Corse : Aéroport de Bastia Poretta. Un taxi l'y attendait. Elle se rendait dans une localité du nom de "Solgiato" , une déformation de soleggiato, qui veut dire ensoleillé en italien. Le soleil lui disait bonjour et elle sourit, ce qui n'était pas arrivé depuis quelque temps déjà.24 juilletElle se souvient encore de ce jour, elle avait finalement décroché un travail après son stage qui a suivi ses études universitaires. Et dans une des meilleures agences de marketing de sa ville ! Elle voulait le jeter avec Théo, son petit ami. Elle lui avait envoyé un message lui demandant de l