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Toi ou personne
Toi ou personne
Auteur: Christiana Williams

Une journée comme une autre

" Trois semaines ! Trois semaines se sont écoulées et je n'arrive pas à l'effacer de mon esprit" hurlait intérieurement Kate en traversant en trombe le centre ville pour rejoindre l'Aéroport à l'autre extrémité de la capitale. Elle devait prendre un avion dans une heure pour rejoindre le Pays Z et pour le moment elle venait à peine de quitter le bureau. Sur le chemin, elle n'arrêtait pas de s'en vouloir.

“Pourquoi me suis-je attaché à cet homme ? Pourquoi ce sentiment ?” s’en voulait Kate

Ah la la petite sotte, répondit sa voix intérieure. Tu mentirais si tu disais que tu n’as pas un papillon dans le ventre à chaque fois qu’il t’envoie un message ou qu’il t’appelle. Tu aurais dû faire plus attention avant de t’être offerte à lui.

 Kate se gratta la tête en repensant à ce qui s'est passé, effectivement, ça n’aurait dû être qu'une histoire d'une nuit. Des sentiments confus se bousculaient dans la tête de Kate, elle s’en voulait d’avoir ce sentiment d’attachement envers Dave sachant qu’ils appartenaient à deux mondes complètement différents mais en même temps elle n’arrivait pas à s’expliquer pourquoi voulait-elle à nouveau passer un moment avec lui. Pas forcément des moments charnels comme ce fut cette nuit là, mais plutôt leurs conversations et la complicité qu’ils avaient partagées.

La circulation était fluide, Kate arriva à l’Aéroport juste avant la fin de l’enregistrement des passagers. Après être montée dans l’avion et avoir branché ses écouteurs, elle ferma les yeux sans prêter attention à son entourage. La douce voix de Haley Reinhart sur les airs de Can’t help falling in love la berça.  Elle se mit à repenser à ce qui s’était passé trois semaines plus tôt, les images défilaient dans sa tête.

Ce fût un lundi 19 aout, un lundi tout à fait ordinaire. Il était 9 heures et Kate Kitson envoyait son reporting hebdomadaire à ses Administrateurs ainsi que les perspectives de la semaine. Vers 11 heures, elle reçoit un appel de son Directeur Général lui demandant de se rendre en urgence à un atelier qui allait se tenir toute la semaine et qui démarrait en ce moment même.

Je suis arrivée au Radisson Blu en début d’après-midi. Je préférai patienter sur le fauteuil jouxtant la salle de conférence en attendant que les participants reviennent de leur déjeuner. Je trouvais malvenu d’arriver en retard et de rejoindre tout le monde pour le déjeuner alors que j’avais raté toute la session de la matinée. A 14 heures, J’attendis que tout le monde prenne place et je rejoins la salle. Je trouvai une place libre au fond et m’y suis installée. Être près de la porte était un réel soulagement car je trainais un rhume depuis plusieurs semaines et le port du masque pour préserver mon entourage certes, rendait ma respiration difficile déjà que ma voix était complètement cassée. Le premier jour se déroula sans encombre, le deuxième jour était plus chaleureux car nous avons tissé des liens. J’avais fait la connaissance de plusieurs personnes dont Dave Hopkins, mon voisin de siège je dirais. Il est le PDG du Groupe BlueStone et un grand politicien. J’étais étonnée qu’une personne aussi importante, à la tête d’une des plus grandes compagnies d’extraction minière de ce pays se joigne à ce type d’évènement, même mon DG avait jugé qu’il avait mieux à faire. Après des échanges bien animées sur la gouvernance de notre secteur d’activité, Monsieur Hopkins me taquina et me murmurait à l’oreille : “ Pour ta gorge, passe à la pharmacie d’à coté et demande un anginovag, ce spray te rendra ta voix d’ici demain”. J’étais surprise pas un tel conseil de sa part mais à la sortie de l’atelier j’ai suivi quand même sa recommandation. Le soir même je retrouvai ma voix. Le mercredi, on nous annonça un voyage pour le reste de la semaine dans la région voisine.  Dave Hopkins, Greg Hendricks son collègue et Sonia Anders me rejoignirent à ma table ce jour là pour le déjeuner. Nous discutions de tout et de rien, mais ce qui m’amusait, c’est que Dave n’arrêtait pas de se plaindre tellement les assiettes étaient presque vides et le restaurant a refusé de nous servir davantage. La tête qu’il faisait nous à tous fait éclater de rire.

La ville C où nous devons nous rendre se trouvait à cinq heures de route de la capitale. Étant arrivée au parking plus tôt que l’ensemble du groupe, j’ai eu le privilège de pouvoir choisir la voiture pour le voyage. Bien évidement, comme les routes sont sinueuses j’ai choisi le plus grand 4x4 et je me suis installée sur le siège passager avant. J’ai toujours eu le mal de voyage quand je m’installais à l’arrière. En attendant l’arrivée des autres, je discutais avec le chauffeur sur l’état des routes quand j’entends Dave me demander :

- Pourrais-je m’installer à côté de toi pour le voyage ?

- Euh ... je suis désolée je me suis installée devant, j’ai le mal du transport à l’arrière ou voudriez-vous prendre ma place ?

- Non, pas du tout. J’ai tellement froid que je voudrais juste être à coté de toi.

- Arrêtez vos plaisanterie M. Hopkins. Greg et Francis vous réchaufferont à l’arrière. Répondis-je en rigolant.

Une fois encore, nous parlions de la situation économique et politique du pays sur le trajet. Dave nous offrit à tous le petit-déjeuner. Je me suis promis de le rembourser à notre arriver à la ville C.

A notre arrivée à la ville C, la moitié du groupe décida d’aller manger dans les restaurants traditionnels offrant des plats typiques et pour pas chers. L’autre moitié était parti pour un grand restaurant de luxe. Je décidais de me joindre au premier groupe et j’étais étonnée de voir Dave faire le même choix vu son statut. Mais surtout, c’est lui qui choisi le restaurant pour nous. Comment pouvait-il connaitre ce type d’endroit ? Nous sommes entrés dans une sorte de gargotte, les plats étaient à 3 euros. On était stupéfait surtout qu’on a mangé comme des rois. J’avais pris un grand poisson frit avec de la sauce, du riz, une salade et des fruits en dessert. C’était délicieux. Nous étions plus de dix personnes à table et nous étions tous repus. J’ai constaté que Dave avait commandé les mêmes choses que moi, je lui ai donc proposé de payer l’addition pour lui, une manière de le rembourser ainsi nous serions quitte.

De retour à l’hôtel, je pris congé de l’ensemble du groupe car j’avais une visio-conférence de prévu à 18h00.  Ma réunion prit fin à 20h30. Je me rendis dans le hall de l’hôtel qui servait également de restaurant pour commander une soupe et un yaourt. Le temps que ça soit prêt, j’en ai profité pour jouer une partie de billard avec Oliver Deschamps, un chic type. Il semblait être vraiment gentil. Annabelle Delattre, la sanguine du groupe, jouait le rôle de commentatrice. On rigolait bien. La partie prit fin et le serveur m’annonça que ma commande a été déposée dans ma chambre comme demandé. Je leur souhaitai bonne nuit et pris congé. Une longue journée nous attendait pour le lendemain.

Je m’apprêtais à dormir quand quelqu’un frappa à la porte. Perplexe, j’enfilai ma chemise de nuit et ouvris la porte. Dave était à l’entrebâillement de ma porte. Du haut de ses 1.95m, moi avec mes 1.50m je me sentis toute petite d’un coup. Je ne comprenais pas pourquoi il était là.

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