" Trois semaines ! Trois semaines se sont écoulées et je n'arrive pas à l'effacer de mon esprit" hurlait intérieurement Kate en traversant en trombe le centre ville pour rejoindre l'Aéroport à l'autre extrémité de la capitale. Elle devait prendre un avion dans une heure pour rejoindre le Pays Z et pour le moment elle venait à peine de quitter le bureau. Sur le chemin, elle n'arrêtait pas de s'en vouloir.
“Pourquoi me suis-je attachée à cet homme ? Pourquoi ce sentiment ?” s’en voulait Kate
Ah la la petite sotte, répondit sa voix intérieure. Tu mentirais si tu disais que tu n’as pas un papillon dans le ventre à chaque fois qu’il t’envoie un message ou qu’il t’appelle. Tu aurais dû faire plus attention avant de t’être offerte à lui.
Kate se gratta la tête en repensant à ce qui s'est passé, effectivement, ça n’aurait dû être qu'une histoire d'une nuit. Des sentiments confus se bousculaient dans la tête de Kate, elle s’en voulait d’avoir ce sentiment d’attachement envers Dave sachant qu’ils appartenaient à deux mondes complètement différents mais en même temps elle n’arrivait pas à s’expliquer pourquoi voulait-elle à nouveau passer un moment avec lui. Pas forcément des moments charnels comme ce fut cette nuit là, mais plutôt leurs conversations et la complicité qu’ils avaient partagées.
La circulation était fluide, Kate arriva à l’Aéroport juste avant la fin de l’enregistrement des passagers. Après être montée dans l’avion et avoir branché ses écouteurs, elle ferma les yeux sans prêter attention à son entourage. La douce voix de Haley Reinhart sur les airs de Can’t help falling in love la berça. Elle se mit à repenser à ce qui s’était passé trois semaines plus tôt, les images défilaient dans sa tête.
Ce fût un lundi 19 aout, un lundi tout à fait ordinaire. Il était 9 heures et Kate Kitson envoyait son reporting hebdomadaire à ses Administrateurs ainsi que les perspectives de la semaine. Vers 11 heures, elle reçoit un appel de son Directeur Général lui demandant de se rendre en urgence à un atelier qui allait se tenir toute la semaine et qui démarrait en ce moment même.
Je suis arrivée au Radisson Blu en début d’après-midi. Je préférai patienter sur le fauteuil jouxtant la salle de conférence en attendant que les participants reviennent de leur déjeuner. Je trouvais malvenu d’arriver en retard et de rejoindre tout le monde pour le déjeuner alors que j’avais raté toute la session de la matinée. A 14 heures, J’attendis que tout le monde prenne place et je rejoins la salle. Je trouvai une place libre au fond et m’y suis installée. Être près de la porte était un réel soulagement car je trainais un rhume depuis plusieurs semaines et le port du masque pour préserver mon entourage certes, rendait ma respiration difficile déjà que ma voix était complètement cassée. Le premier jour se déroula sans encombre, le deuxième jour était plus chaleureux car nous avons tissé des liens. J’avais fait la connaissance de plusieurs personnes dont Dave Hopkins, mon voisin de siège je dirais. Il est le PDG du Groupe BlueStone et un grand politicien. J’étais étonnée qu’une personne aussi importante, à la tête d’une des plus grandes compagnies d’extraction minière de ce pays se joigne à ce type d’évènement, même mon DG avait jugé qu’il avait mieux à faire. Après des échanges bien animées sur la gouvernance de notre secteur d’activité, Monsieur Hopkins me taquina et me murmurait à l’oreille : “ Pour ta gorge, passe à la pharmacie d’à coté et demande un anginovag, ce spray te rendra ta voix d’ici demain”. J’étais surprise pas un tel conseil de sa part mais à la sortie de l’atelier j’ai suivi quand même sa recommandation. Le soir même je retrouvai ma voix. Le mercredi, on nous annonça un voyage pour le reste de la semaine dans la région voisine. Dave Hopkins, Greg Hendricks son collègue et Sonia Anders me rejoignirent à ma table ce jour là pour le déjeuner. Nous discutions de tout et de rien, mais ce qui m’amusait, c’est que Dave n’arrêtait pas de se plaindre tellement les assiettes étaient presque vides et le restaurant a refusé de nous servir davantage. La tête qu’il faisait nous à tous fait éclater de rire.
La ville C où nous devons nous rendre se trouvait à cinq heures de route de la capitale. Étant arrivée au parking plus tôt que l’ensemble du groupe, j’ai eu le privilège de pouvoir choisir la voiture pour le voyage. Bien évidement, comme les routes sont sinueuses j’ai choisi le plus grand 4x4 et je me suis installée sur le siège passager avant. J’ai toujours eu le mal de voyage quand je m’installais à l’arrière. En attendant l’arrivée des autres, je discutais avec le chauffeur sur l’état des routes quand j’entends Dave me demander :
- Pourrais-je m’installer à côté de toi pour le voyage ?
- Euh ... je suis désolée je me suis installée devant, j’ai le mal du transport à l’arrière ou voudriez-vous prendre ma place ?
- Non, pas du tout. J’ai tellement froid que je voudrais juste être à coté de toi.
- Arrêtez vos plaisanterie M. Hopkins. Greg et Francis vous réchaufferont à l’arrière. Répondis-je en rigolant.
Une fois encore, nous parlions de la situation économique et politique du pays sur le trajet. Dave nous offrit à tous le petit-déjeuner. Je me suis promis de le rembourser à notre arriver à la ville C.
A notre arrivée à la ville C, la moitié du groupe décida d’aller manger dans les restaurants traditionnels offrant des plats typiques et pour pas chers. L’autre moitié était parti pour un grand restaurant de luxe. Je décidais de me joindre au premier groupe et j’étais étonnée de voir Dave faire le même choix vu son statut. Mais surtout, c’est lui qui choisi le restaurant pour nous. Comment pouvait-il connaitre ce type d’endroit ? Nous sommes entrés dans une sorte de gargotte, les plats étaient à 3 euros. On était stupéfait surtout qu’on a mangé comme des rois. J’avais pris un grand poisson frit avec de la sauce, du riz, une salade et des fruits en dessert. C’était délicieux. Nous étions plus de dix personnes à table et nous étions tous repus. J’ai constaté que Dave avait commandé les mêmes choses que moi, je lui ai donc proposé de payer l’addition pour lui, une manière de le rembourser ainsi nous serions quitte.
De retour à l’hôtel, je pris congé de l’ensemble du groupe car j’avais une visio-conférence de prévu à 18h00. Ma réunion prit fin à 20h30. Je me rendis dans le hall de l’hôtel qui servait également de restaurant pour commander une soupe et un yaourt. Le temps que ça soit prêt, j’en ai profité pour jouer une partie de billard avec Oliver Deschamps, un chic type. Il semblait être vraiment gentil. Annabelle Delattre, la sanguine du groupe, jouait le rôle de commentatrice. On rigolait bien. La partie prit fin et le serveur m’annonça que ma commande a été déposée dans ma chambre comme demandé. Je leur souhaitai bonne nuit et pris congé. Une longue journée nous attendait pour le lendemain.
Je m’apprêtais à dormir quand quelqu’un frappa à la porte. Perplexe, j’enfilai ma chemise de nuit et ouvris la porte. Dave était à l’entrebâillement de ma porte. Du haut de ses 1.95m, moi avec mes 1.50m je me sentis toute petite d’un coup. Je ne comprenais pas pourquoi il était là.
- Euh ...bonsoir, ca va ? ... Dave ?- Bonsoir, dors-tu déjà ? Tu ne veux pas nous rejoindre ?- Je me préparai à dormir, je suis un peu fatiguée.- D’accord, je voulais juste te souhaiter bonne nuit. Dors bien à demain.- Euh ... bonne nuit.Et il fila dans les escaliers. Je n’ai rien compris. Bref, je me remis au lit, check pour une dernières fois mes e-mails et me mis à regarder Novelas Tv. Quel meilleur moyen de s’endormir que de regarder ces séries à l’eau de rose ironisait ma petite voix intérieure. Je souris en m’enfonçant dans la couverture et en repensant à Dave. Pourquoi avait-il fait ça. “ Dors ! “ me sermonna ma petite voix intérieure en me regardant du coin de l’œil et en croisant les bras. Elle ajouta : ‘ Ne cherche par des problèmes là où il n’y en pas ! N’y pense plus ! Maintenant dors” Elle était ma voix de la sagesse, je suivis ses ordres.Je dormais déjà quand mon téléphone se mit à vibrer. Que se passe-t-il encore ? Je tâtonne et trouva rapidement mon téléphone. J
- J’ai très froid, disait Dave à l’autre bout du lit.- Tu es vraiment descendu ? Mais que veux-tu ?- Dormir avec toi. Tu ne veux pas ?- N’es-tu pas marié, fiancé ou en couple ! Te rends-tu compte que ce n’est pas bien ?Dave ne me répondit pas. Il se rapproche de moi et me pris dans ces bras. Dès que nos corps se touchent, un frisson étrange et grisant me parcourt. Je me retire précipitamment de son emprise. L'électricité statique probablement. Mon coeur bat la chamade aussi vite que mes paupières tremblent. Je descends du lit et me réfugie près de la baie vitrée en serrant les rideaux.- N'aie pas peur Kate, je ne te ferai pas de mal. Je peux juste dormir à tes côtés si tu ne veux pas le faire. me disait Dave en s'agenouillant sur le lit et tendant ses bras vers moi. Est-ce que je te fais peur ?Je tremblais de tout mon être en serrant davantage le rideau contre ma poitrine comme pour me couvrir.- Dave, as-tu ressenti la même chose que moi ?- Toi aussi ? tu as ressenti ce frisso
Par peur de nous faire prendre par les autres membres du groupe au réveil, j’ai demandé à Dave de quitter ma chambre à trois heures du matin. Il rechigna un peu mais accepta. J’ai mis un réveil pour trois heures du matin. Ce qui était amusant : il a mis un réveil pour 3h30 – 4h00 et 4h30. Je compris mieux ses intentions quelques heures plus tard. Nous nous échangions des mots doux qui devinrent des caresses et qui se terminèrent par des ébats torrides. Il me fit jouir encore et encore. Notre aventure d’une nuit se termina par les gémissements de Dave qui m’indiquait que lui aussi venait d’atteindre le septième ciel. Il m’étreint contre lui :- Ma puce, j’espère que personne ne nous a entendu.- Je te parie mon petit doigt que Oliver à tout entendu. Il est juste à l’étage du dessus, la chambre ne semble pas être bien isolée et ....Je n’avais pas encore terminé ma phrase qu’il se mit à m’embrasser pour me faire taire. Surement que je dois déjà commencer à l’énerver disait ma voix inté
Le site se trouvait à trois heures en voiture de la ville C. Nous avons pris les mêmes voitures que ceux en partance de la capitale. Je n’ai jamais vu, mais au grand jamais, de toute mon existence, un site aussi difficile d’accès. A chaque fois que les autres se retournaient pour vérifier si les autres voitures arrivaient à nous suivre vu l’état des routes, moi et Dave en profitions pour nous prendre la main. Ce n’était pas grand chose et pourtant je n’ai jamais été aussi excité de toute ma vie. La manière dont il me dévisageait et me souriait quand les autres étaient occupés me fit fondre. Nous étions en voiture au milieu des champs quand je reçois une notification : Dave venait de m’envoyer un émoticône en forme de cœur sur WhatsApp. Oh qu’il est chou me disais-je. Je me retournai et lui souris. Cet homme allait me rendre folle.Pendant que nous visitions une des installations du groupe BlueStone, Dave se rapprocha discrètement de moi :- Comment tu vas ? bien dormi ? Je suis venu t
Le retour à la capitale m’a permis de vite oublier Dave. Je croulais sous une tonne de travail. Je devais tout boucler car la semaine suivante je partais en vacances. Tout se passait bien, et Dave était devenu un lointain souvenir.Je profitai de la mer et de la plage quand je me suis souvenue que je n’ai pas touché à mon téléphone de toute la matinée. Je m’aventurai à vérifier s’il n’y avait aucune urgence au bureau. Quelle ne fût ma surprise quand je vis que Dave m’avait envoyé un texto en début de matinée. Je lui répondis sans grande conviction et essaya de ne pas trop y réfléchir. Je ne signifiai pas grand chose pour lui me disait ma voix intérieure. “Il avait besoin d’une personne avec qui passée la nuit ce jour là et tu étais là, c’est tout” me fustige-t-elle. Je savais que ma conscience avait raison : autour de lui, il y avait des femmes bien mieux que moi, plus attirantes, plus fortunées, très intelligentes, issus de bonnes familles ... Alors pourquoi s’intéresserait-il à une
En acceptant d’associer BlueStone à cet atelier, je prenais le risque d’attiser la convoitise de nos concurrents. L’industrie extractive est un secteur très concurrentiel, instable et risqué. Un mauvais choix se paye en dizaine de millions de dollars. Redland est l’un de nos plus grands concurrents. Nous convoitons tous les deux une fusion avec Blacksands qui traverse actuellement des difficultés. J’avais compris que son Directeur Général sera à l’atelier. Je profiterai de cette occasion pour tâter le terrain, aplanir la situation et faire comprendre qu’il ne fallait pas piétiner sur mes plates-bandes.Quelle ne fut ma surprise quand la représentante de Redland rejoint la session. Au lieu de Robert Court le Directeur Général, un grand monsieur de la cinquantaine, je vis s’installer à côté de moi une jeune femme d’à peine la trentaine. Elle devait être grippée car elle portait un masque et sa voix était rauque. A chaque fois qu’elle prenait la parole, j’étais ébahi : elle est posée,
J’étais tout content d’apercevoir Kate au parking. J’ignore comment définir ce sentiment. Mon cœur battait la chamade, j’avais l’impression que mes pieds ne touchaient pas le sol. Je voulais la rejoindre au plus vite et pourtant tout semblait être au ralenti. J’entendis la voix de Greg retentir derrière moi :- Où vas-tu comment ça, se moqua -t-il. Calme-toi elle ne va pas s’enfuir et range-moi ce grand sourire béat. Tu as l’air d’un idiot.- Q-Q-Quoi ? ça se voit tant que ça ? Qu’est ce qui m’arrive ?- Cupidon t’a frappé, mec ?- Cupidon ? Comment ça ? N’importe quoi.- Vingt ans Dave, vingt ans que je te connais. La première et dernière fois que je t’ai vu dans cet état c’était avec Erica Stevens ta petite amie du lycée.- Arrête Greg, elle ne m’intéresse vraiment plus.- Je n’ai aucun doute là-dessus, ricana Greg. Celle qui semble faire battre ton cœur aujourd’hui c’est Kate. Regarde comment ton regard est devenu brillant, rigola-t-il en me donnant un coup de coude.- L’amour n’es
“Kate, Kate ne dors pas ma princesse. Je descends.” Me disais-je intérieurement en espérant que la télépathie fonctionne entre nous. Je dévale les escaliers en courant. J’ouvre sa porte. Super, elle m’attendait, la porte est ouverte elle m’attendait ! J’étais l’homme le plus heureux sur terre à cet instant précis.Kate était juste sublime allongée sur le lit en regardant une série. Ses cheveux noirs de jais retombaient sur ses épaules. Elle était toute mignonne. Elle semblait un peu effrayé quand je pénétrai dans son lit. Elle s’est refugiée à l’autre extrémité, la moitié du visage caché sous la couverture. Je voulais la rassurer, j’étais prêt à dormir à ses côtés sans la toucher si c’est ce qu’elle voulait même si mon corps disait autre chose. Kate me questionna sur ma situation amoureuse mais je ne voulais pas gâcher ce moment, je ne voulais pas penser à Monica, je la voulais elle, juste elle. Ses lèvres m’ensorcelaient. Je ne pu m’empêcher de la prendre dans mes bras et l’embrasser.
- Kate, je sais que tu as besoin de temps mais le moment est venu pour que ta véritable identité soit révélée au grand jour. J’ai éliminé toutes les personnes qui représentent un danger pour toi au Pays B. Tu t’es fait des ennemis sans le vouloir et sans le savoir au Pays A. Je suis aussi puissant que les deux plus grandes familles du Pays A réunies . En apprenant que tu es une Jensen, ils réfléchiront à deux fois avant de s’attaquer à toi.- Je comprends Ylias mais je peux me débrouiller toute seule.- Non, ce n’est pas négociable Kate. eYlias était un maniaque de l’autorité, il détestait qu’on le contredise.- On en rediscutera.- Kate, loin de moi l’idée de te mettre la pression mais tu es l’unique héritière du clan Jensen. C’est un fardeau et une lourde responsabilité ma fille, mais le destin en a décidé ainsi. Il est temps que je te prépare à y faire face.- Oui, père.Ylias ne pu retenir un grand sourire, je me surpris même en m’entendant prononcer le mot père. Mon petit papa se
Cette annonce retentit comme un coup de tonnerres dans mes oreilles. QUOI ?Je me libère des bras de ma mère et me leva du lit. Ça ne pouvait être rien d'autre qu’une mauvaise blague. Déjà que je ne méritais pas de vivre le grand amour, Il fallait également que je ne sois pas non plus la fille de mes parents ? C’est quoi ces conneries ?J’étais horrifiée. Mes yeux faisaient le va-et-vient entre papa et maman. J’ouvre la bouche pour parler mais aucun mot n’en sort. Je la referme et la rouvre. C’était comme si une autre colère immense montait en moi, mais en voyant les yeux larmoyants des personnes qui m’avaient tant aimée et chérie toute ma vie, toute ma colère retomba comme de la brume. Mes parents se sont tellement battus pour moi, je n’avais jamais rien eu à les reprocher et les voir si brisés me déchira le cœur. Il devait y avoir une explication à cette histoire. Je me rapproche de mon père, et serra ses mains contre les miennes.- Papa ?Mon père pleura à chaude larme, il me prit
J’ai survécu à mes deux premières semaines après cet épisode avec Dave Hopkins. Je suis revenue à la maison familiale après mon retour du Pays Z pour trouver un peu de réconfort auprès des miens. J’ai passé les deux dernières semaines partagées entre Ylias Jensen et ma famille. Toute distraction a été la bienvenue. Monsieur Jensen a été implacable quant à la nouvelle restructuration et n’a laissé aucune chance à Monsieur Court. Nous venons à l’instant de terminer la passation. M. Court a été contraint de rejoindre en urgence son nouveau poste. Il quitte le Pays A ce soir même. Lundi prochain, j’entamerai mon premier jour en tant que Directeur Général de Redland. Après avoir déposé mes effets personnels dans ce qui sera mon nouveau bureau, je ramasse, mon sac à main, la clé de mon nouveau véhicule de représentation, une magnifique Cadillac CT5, et je me dirige vers la porte. Monsieur Jensen semblait étonné quand il reçu le proforma pour l’acquisition de la voiture mais il respecta mon
Ylias JensenJ’ai passé les vingt-cinq dernières années de ma vie à détruire ceux qui m’ont enlevé ma bien-aimée et à bâtir un empire pour mon unique enfant. Mon pouvoir au Pays B est acquis, il fallait maintenant que j’étende mon influence dans le Pays A, terre d’accueil de ma fille. Je ferai en sorte que personne ne puisse la mettre en danger.Retrouver Kate a éveillé tant de souvenir en moi. Kate a hérité de la beauté et du caractère de sa mère. Elle est devenue une jeune femme accomplie, une vraie Jensen. Vingt-cinq années se sont écoulées depuis que ma chère et tendre Amélia Kitson m’a été enlevée. Vingt-cinq années qu’Amélia m’a offert le plus précieux trésor au monde : notre fille Kate. C’était un 7 novembre, avec Amélia, nous venions d’acheter le trousseau pour accueillir la venue de Kate. Alors que la voiture venait de me déposer à l’immeuble du Groupe Jensen et devait raccompagner Amélia à la maison, un camion l’a percuté de plein fouet. Amélia est décédée juste après son ar
Je passais une agréable soirée avec Dave. Nous discutons de tout et de rien, on rigolait bien, comme cette première nuit mais cette fois-ci autour de délicieux plats chinois. Depuis que je connais Dave, nous n’avions pas cessé de commettre des folies. Cette fois-ci, on s’est prit à faire un bain de minuit en pleine mer. Une chose emmenant une autre, Dave me fit l’amour dans l’eau sous la claire de lune. Il me dévergonde et pourtant j’aime cela. Il me porta sous la tente où nous prenions un bain chaud. Dave avait tout prévu, même ma robe de nuit. On se préparait à aller nous coucher quand son téléphone sonna. Il quitta la tente pour y répondre. Je somnolai quand il revient dans le lit à mes côtés. Dave déposa un baiser sur mon front :- Kate, je dois quitter le Pays Z demain très tôt.- Est-ce un adieu ?Ces mots résonnèrent comme un coup de tonnerre au plus profond de mon être. Ça y est, une fois de plus, tout est terminé. Cette soirée c’était juste un moyen pour lui de s’amuser une
La voix majestueuse de Major chantant “ Why I love you” résonna dans la voiture. Dave caressa tendrement ma joue. Son téléphone se mit à vibrer. Je m’écarte un peu pour le laisser y répondre mais Dave me rattrape le bras, me souleva et me posa sur ses genoux. Il déposa un léger baiser sur mon cou en me faisant signe de ne pas bouger. Son bras m’enlace la taille, il se sert de l’autre main pour répondre au téléphone. Dave discutait avec son interlocuteur qu’à demi-mot. Je n’ai rien compris de l’objet de leur discussion. J’étais curieuse de savoir qui pouvait bien être à l’autre bout du fil, mais je préférais m’abstenir de toute question indiscrète. Notre relation, si on peut appeler cela une relation, se limitait à une histoire sans lendemain. Je ne dois, d’aucune façon, m’immiscer dans sa vie. Comment arriverai-je à l’oublier à mon retour au Pays A ? Tout semble possible au Pays C, comme si seul lui et moi existons. J’étais perdue dans mes pensées.- Ne me dis pas que tu as terminé le
Robert Court fumait comme une cheminée. Il essayait de comprendre pourquoi la situation lui a totalement échappée.Je ne comprends pas comment cette petite vermine peut avoir autant de chance. Si cette acquisition de Blacksands par Redland se concrétise, je risque de perdre gros. Le comportement de Monsieur Jensen vis-à-vis de cette maudite Kate est étrange. Jensen, cette personne impitoyable et sans cœur, pourquoi la traite-il si bien ? Aurait-il des vues sur elle ? Je ne permettrai en aucune façon que cette gamine me fasse de l’ombre.Mon plan était bien fiscellé quand j’ai convaincu Monsieur Jensen de confier à Kate Kitson le projet d’acquisition de Blacksands et le fait qu’elle m’ait remplacé à cet atelier avec Dave Hopkins. J’étais persuadé qu’il n’aurait fait qu’une bouchée d’elle et l’aurait dissuadée de mener à bien ce rachat. Dave Hopkins était réputé être sans état d’âme dans les affaires. Il est capable des pires bassesses pour arriver à ses fins. Alors pourquoi ? Comment se
Il était 21 heures quand moi et Monsieur Court quittions la résidence où logeait Monsieur Jensen. Notre proposition d’achat venait d’être finalisé. Tout se jouera la semaine prochaine.Richard m’attendait. Au moment où je me rapprochai de la voiture, je vis Dave en sortir avec une boite en forme de cœur. Ma petite voix était par terre, la bouche grande ouverte : “ Oh ce sourire, et ces yeux, oh s’il ne pouvait être rien qu’à nous”. Je m’arrête à quelques pas de la voiture, les larmes aux yeux.- Dave, quelle surprise. Que fais-tu ici ?- Tu me manquais. M’en veux-tu ?- Bien sûr que non, mais ça pourrait te créer des ennuis si quelqu’un te voit en ma compagnie.- Ne t’en fais pas.Dave me tend la main pour m’attirer vers lui.- Je t’ai appelé à plusieurs reprises. Pourquoi n’as-tu pas répondu ?- Oh, excuse-moi mon chéri. Je l’ai mis en mode silencieux et j’étais tellement prise par cette réunion que je ne m’en suis pas aperçu.- Mon chéri ? Tu m’as appelé mon chéri ?- Oh je m’excuse
Je me réveille dans les bras de Dave. C’est magique. En essayant de me défaire de ses bras, il s’est réveillé. Il me tira contre lui :- Où fuis-tu ainsi ?- Je ne fuis pas. Je voudrai juste prendre une douche. Tu m’as rempli.- Tu n’aimes pas ça ? me susurra-t-il à l’oreille.- Si mais ... Arrêtes Dave, tu me chatouilles, on doit se lever.- Je ne veux quitter cette chambre pour rien au monde. J’ai faim de toi.- Dave, non ... non ... non Dave.Mon refus se transforma en de faibles gémissements. C’était parti pour un autre tour.J’étais allongée dans les bras de Dave, il me caressait les cheveux comme lors de cette première nuit. Après s’être donné une nouvelle fois l’un à l’autre, la réalité me rattrapa petit- à-petit.- Dave, ce rapprochement soudain est-il en lien avec la mise en vente de Blacksands ?- Non. Au départ, oui. C’était le motif de ma participation à cet atelier où on s’est connu. Je m’attendais à rencontrer Robert Court. Je voulais l’obliger à renoncer à cette acquisi