Le retour à la capitale m’a permis de vite oublier Dave. Je croulais sous une tonne de travail. Je devais tout boucler car la semaine suivante je partais en vacances. Tout se passait bien, et Dave était devenu un lointain souvenir.
Je profitai de la mer et de la plage quand je me suis souvenue que je n’ai pas touché à mon téléphone de toute la matinée. Je m’aventurai à vérifier s’il n’y avait aucune urgence au bureau. Quelle ne fût ma surprise quand je vis que Dave m’avait envoyé un texto en début de matinée. Je lui répondis sans grande conviction et essaya de ne pas trop y réfléchir. Je ne signifiai pas grand chose pour lui me disait ma voix intérieure. “Il avait besoin d’une personne avec qui passée la nuit ce jour là et tu étais là, c’est tout” me fustige-t-elle. Je savais que ma conscience avait raison : autour de lui, il y avait des femmes bien mieux que moi, plus attirantes, plus fortunées, très intelligentes, issus de bonnes familles ... Alors pourquoi s’intéresserait-il à une quelconque personne telle que moi ? Moi, avec mes 1.50m, mes rondeurs, loin d’être une beauté fatale ...... Je me suis vite fais une raison. Je ne voulais plus penser ni à Dave, ni à cette nuit, ni à rien d’autre qui puisse être en lien avec lui. Je devais clôturer ce chapitre.
Une semaine après ce fameux texto, Dave m’appela au téléphone pour me demander de mes nouvelles. C’est à ce moment que les papillons dans le ventre sont réapparus. Nous passons une bonne partie de la soirée au téléphone. J’adore ces moments, j’adore discuter avec lui, il me fait perdre toute notion de prudence. “ARRETES !” s’insurgea ma conscience. “ Tu joues avec le feu”, Un appel suffit à te faire renoncer à toutes tes belles résolutions ?!” me gronda-t-elle.
Deux jours plus tard, Dave m’envoya un message très tard dans la nuit. Il venait de perdre un ami très proche et avait besoin de discuter. Les heures filèrent très vite, il était déjà minuit passé. Je savais qu’il était fatigué car les chaines télévisées locaux et les réseaux sociaux ne cessaient de relater ses déplacements au cours de la semaine en raison d’incidents qui se sont produits sur l’un de leur site. Je lui ai conseillé d’aller se reposer, je voulais sous aucun prétexte qu’il tombe malade. Il me promit de me rappeler le lendemain. J’ai passé toute la journée à attendre son appel mais en vain.
Bien que je sache que je devais laisser tomber, je ne pouvais m’empêcher de penser à lui. Je n’arrive pas à le chasser de ma tête. Il est devenu omniprésent dans ma tête. Pourquoi a-t-il fallu qu’il me recontacte ? Pourquoi me suis-je permise de m’attacher à lui ?
Samedi, je lui ai envoyé un message disant que “C’était une terrible erreur.”. Il ne répondit pas. Il ne donna plus de nouvelle. Il valait mieux ainsi J’aurai dû arrêter tout contact après cette nuit. Je ne regrette pas cette aventure charnelle, je regrette d’avoir osé croire par la suite que peut être je pourrais encore vivre quelques instants de plus avec lui. Au moins maintenant, les choses étaient claires.
En acceptant d’associer BlueStone à cet atelier, je prenais le risque d’attiser la convoitise de nos concurrents. L’industrie extractive est un secteur très concurrentiel, instable et risqué. Un mauvais choix se paye en dizaine de millions de dollars. Redland est l’un de nos plus grands concurrents. Nous convoitons tous les deux une fusion avec Blacksands qui traverse actuellement des difficultés. J’avais compris que son Directeur Général sera à l’atelier. Je profiterai de cette occasion pour tâter le terrain, aplanir la situation et faire comprendre qu’il ne fallait pas piétiner sur mes plates-bandes.Quelle ne fut ma surprise quand la représentante de Redland rejoint la session. Au lieu de Robert Court le Directeur Général, un grand monsieur de la cinquantaine, je vis s’installer à côté de moi une jeune femme d’à peine la trentaine. Elle devait être grippée car elle portait un masque et sa voix était rauque. A chaque fois qu’elle prenait la parole, j’étais ébahi : elle est posée,
J’étais tout content d’apercevoir Kate au parking. J’ignore comment définir ce sentiment. Mon cœur battait la chamade, j’avais l’impression que mes pieds ne touchaient pas le sol. Je voulais la rejoindre au plus vite et pourtant tout semblait être au ralenti. J’entendis la voix de Greg retentir derrière moi :- Où vas-tu comment ça, se moqua -t-il. Calme-toi elle ne va pas s’enfuir et range-moi ce grand sourire béat. Tu as l’air d’un idiot.- Q-Q-Quoi ? ça se voit tant que ça ? Qu’est ce qui m’arrive ?- Cupidon t’a frappé, mec ?- Cupidon ? Comment ça ? N’importe quoi.- Vingt ans Dave, vingt ans que je te connais. La première et dernière fois que je t’ai vu dans cet état c’était avec Erica Stevens ta petite amie du lycée.- Arrête Greg, elle ne m’intéresse vraiment plus.- Je n’ai aucun doute là-dessus, ricana Greg. Celle qui semble faire battre ton cœur aujourd’hui c’est Kate. Regarde comment ton regard est devenu brillant, rigola-t-il en me donnant un coup de coude.- L’amour n’es
“Kate, Kate ne dors pas ma princesse. Je descends.” Me disais-je intérieurement en espérant que la télépathie fonctionne entre nous. Je dévale les escaliers en courant. J’ouvre sa porte. Super, elle m’attendait, la porte est ouverte elle m’attendait ! J’étais l’homme le plus heureux sur terre à cet instant précis.Kate était juste sublime allongée sur le lit en regardant une série. Ses cheveux noirs de jais retombaient sur ses épaules. Elle était toute mignonne. Elle semblait un peu effrayé quand je pénétrai dans son lit. Elle s’est refugiée à l’autre extrémité, la moitié du visage caché sous la couverture. Je voulais la rassurer, j’étais prêt à dormir à ses côtés sans la toucher si c’est ce qu’elle voulait même si mon corps disait autre chose. Kate me questionna sur ma situation amoureuse mais je ne voulais pas gâcher ce moment, je ne voulais pas penser à Monica, je la voulais elle, juste elle. Ses lèvres m’ensorcelaient. Je ne pu m’empêcher de la prendre dans mes bras et l’embrasser
Je ne pouvais pas recontacter Kate sans avoir pris ma décision. Je lui ai promis que je ne la blesserai pas.Comme chaque premier dimanche du mois, la famille Hopkins se retrouve à la résidence de grand-père : le patriarche Arnold Hopkins. Mes parents venaient de rentrer d’une longue croisière d’Australie, nous échangions quelques verres après le diner. Je n’ai jamais eu de discussions trop personnelles avec mon père, mais ce jour là, j’avais besoin de réponse :- Père, est-tu heureux avec Mère ?- Fils, pourquoi cette question ? As-tu un souci avec Monica ?- Non mais ...- Mais ? Je suppose que vous avez décidé de la date du mariage.Je ne savais pas comment formuler mes préoccupations. Je ne voulais à aucun prix que Père sache pour Kate.- Dave, oui je suis heureux avec Sarah. Il y a 35 ans aujourd’hui, ton grand-père m’a imposé ce mariage car la famille de ta mère était très influente au sein du Gouvernement de l’époque. Il l’a fait pour développer le business familial. Le Groupe
Monica déteste les vols commerciaux, nous avons affrété le jet pour le voyage. Alors que nous étions déjà installés dans l’aéronef, mon regard est attiré par une femme tirant une valisette blanche traversant le tarmac. Cette démarche m’était familière, je connaissais ce corps c’est celui qui hantait toutes mes nuits... je plie les yeux pour mieux voir ... je suis sûr que c’est Kate, où va-t-elle ? J’envoie un message à Greg pour qu’il puisse me trouver la réponse. Il ne tarde pas à revenir vers moi :Kate voyage sur le vol TZ456 à destination pour le Pays Z. Son séjour durera deux semaines. Elle sera hébergée au Talinjoo Hotel.Je n’avais pas besoin d’une seconde de plus pour changer d’avis :Greg, trouve-moi une place sur le même vol que Kate et fais en sorte qu’elle ne puisse pas me voir. Le jet restera au sol aujourd’hui. Prends les dispositions nécessaires et envoie un chauffeur récupérer Monica à l’Aéroport. Privatise le Talinjoo Hotel du Pays Z. Seule Kate pourra y séjourner. De
Kate s’est assoupie. La voix du pilote la réveilla. L’avion s’apprêtait à atterrir.Je préfère attendre que tout le monde sorte avant de me lever pour le débarquement. J’ai toute l’après-midi devant moi, mon premier rendez-vous n’aura lieu que demain matin. Les aéroports provinciaux sont sommaires comparés à ceux de la capitale du Pays A. La chaleur est étouffante. Heureusement, les passagers avaient pour la plupart déjà quitté les lieux. Je pu facilement récupérer ma valise et me diriger vers la sortie. Je prévoyais de prendre un taxi pour rejoindre l’hôtel. Vero Adams, une ancienne collègue devenue une très bonne amie devait venir me récupérer mais elle a dû annuler pour des raisons professionnelles juste avant mon décollage.Un énorme SUV noir me coupa la route alors que je m’apprêtais à rejoindre le stationnement de taxi près de la sortie de l'aéroport. Un homme en uniforme sortit et se précipita vers moi.- Mademoiselle Kitson, je m’excuse pour cette maladresse. Je serai votre ch
Dave.La voiture qui me ramena à l’hôtel resta en retrait dans le parking pendant que Kate faisait son enregistrement à la réception. Je ne pouvais détourner mes yeux d’elle. Heureusement que les vitres de la voiture étaient teintées. De là, elle ne pouvait ni me voir ni constater tout l’émoi qu’elle provoquait en moi.Une fureur dont j’ignorais l’existence jusqu’ici me submergea quand je vis Rico prendre Kate dans ses bras à son arrivée. Ne pouvait-il pas se contenter d’un “ Bonjour Mademoiselle, votre chambre est prête.’ fulminai-je en tapotant l’accoudoir du véhicule. Je n’appréciai déjà pas cet abruti qui osait poser ses sales pattes sur Kate. Il fallait que je retrouve la raison au plus vite. Je n’avais pas le droit d’être possessif envers Kate. Mes pensées furent interrompues par un message de Rico m’informant que Kate était maintenant dans sa chambre. Je pouvais quitter la voiture. J’étais curieux de connaitre qu’elle a été la réaction de Kate en trouvant le bouquet et le mot
Mon Directeur Général, Monsieur Robert Court m’a rejoint pour la visite des installations de Blacksands. Il nous a fallu trois jours pour tout voir.- Kate, je suis éreinté par ces trois jours de visite. Blacksands est bien plus intéressant que ce que nous avons espéré.- Je partage votre avis Monsieur Court. Ils nous recevront demain à 14h00 pour commencer les négociations.- Bien, je compte sur vous. Il faut que vous sachiez que BlueStone est également sur cette affaire. Nous ne sommes pas les seuls potentiels acheteurs : le PDG de BlueStone est actuellement dans les parages selon mes sources. Ils feront tout pour remporter cette bataille.“Donc, Dave est ici ?” gigota ma voix intérieure. Elle faisait des pirouettes dans tous les sens dans ma tête. “ Depuis quand es-tu ravi de la présence de Dave ? N’est-ce pas le diable incarné selon toi ? “ La petite voix me rétorqua toute joyeuse avec de légers applaudissements : Yin et Yang très chère, yin et Yang. Monsieur Court me sortit de m