Au domaine Harrington, l’atmosphère était toujours aussi calme lorsque Sarah descendit finalement les escaliers. Ses talons résonnaient doucement sur le parquet impeccablement ciré. Vêtue d’une robe élégante mais décontractée, elle entra dans la salle à manger où Charles, son mari, était déjà installé, un journal déplié devant lui et une tasse de café fumant à portée de main.
Charles Harrington était l’image même de l’homme d’affaires puissant, avec son costume impeccable et sa posture rigide. Il ne levait les yeux de son journal que pour boire une gorgée de café ou pour jeter un coup d’œil rapide à l’horloge murale. — Bonjour, Charles, dit Sarah en s’asseyant à l’autre bout de la table. — Sarah, répondit-il simplement, sans détourner les yeux de son journal. Un silence s’installa, à peine troublé par le bruit discret du service de table qu’Anne disposait devant eux. — Nathan est parti en ville ce matin, dit Sarah finalement, brisant le silence. Charles hocha la tête, toujours absorbé par son journal. — Tant mieux. Il a besoin de prendre l’air avant la reprise. — Il grandit vite, tu ne trouves pas ? demanda-t-elle, plus pour combler le vide que par véritable intérêt. — Hm. Sarah soupira intérieurement. Puis termina son petit-déjeuner en silence, décidant qu’il valait mieux ne pas insister. Une fois son assiette vide, elle se leva, remerciant Anne pour le service, et se dirigea vers le jardin pour profiter du soleil. Charles, de son côté, replia son journal, se leva également et quitta la maison sans un mot de plus, laissant derrière lui ce vide habituel que Sarah connaissait si bien. De l’autre côté de Ravensburry, Laureen se tenait devant un bâtiment imposant, les murs de briques rouges de l’université brillant sous le soleil. Elle inspira profondément avant d’entrer. Elle traversa le hall principal, ses talons claquant légèrement sur le sol en marbre. Elle salua poliment quelques collègues qu’elle reconnaissait, bien que leurs noms lui échappent encore. Laureen était une femme élégante, avec une présence qui imposait le respect. Mais derrière cette assurance apparente, elle ressentait toujours une légère nervosité. Elle voulait bien faire, et elle savait que les premiers jours étaient cruciaux pour faire bonne impression. Une fois dans son bureau, elle s’assit à son bureau encombré de documents. Des formulaires de transfert, des syllabus à peaufiner, des e-mails de bienvenue de l’administration — tout semblait s’accumuler à une vitesse folle. Elle prit une profonde inspiration et se mit au travail, organisant les papiers en piles soignées. Alors qu’elle tapait sur son clavier, une voix familière retentit à la porte. — Alors, comment ça se passe, la nouvelle professeure ? Laureen leva les yeux pour voir Clara, une collègue qui lui avait été présentée lors de son arrivée. Ses cheveux gris coupés court et ses lunettes rondes lui donnaient un air à la fois sage et espiègle. — Ça se passe, répondit Laureen avec un sourire. Beaucoup de paperasse, mais je m’y attendais. Clara entra dans le bureau, tenant deux tasses de café. Elle en tendit une à Laureen. — Bienvenue à Ravensburry. Ici, on carbure au café et à la patience. Laureen rit doucement en acceptant la tasse. — Merci. Je vais en avoir besoin, je crois. Elles discutèrent quelques minutes avant que Clara ne retourne à ses propres obligations. Laureen, de son côté, se replongea dans ses documents, déterminée à finaliser tout ce qu’il fallait avant la rentrée. L’après-midi avançait, et Laureen quitta finalement son bureau pour déposer ses documents de transfert à l’administration. Après avoir terminé toutes ses formalités, elle s’arrêta dans une petite librairie près de l’université. C’était une habitude qu’elle avait depuis des années : acheter un nouveau livre à chaque étape importante de sa vie. Elle parcourut les étagères, ses doigts glissant sur les couvertures, jusqu’à ce qu’un titre attire son attention. Elle sourit, saisit le livre et se dirigea vers la caisse. La journée touchait à sa fin. Laureen rentra chez elle et y trouva Noah affalé sur le canapé avec un bol de céréales. Il leva les yeux en la voyant entrer. — Alors, comment ça s’est passé ? — Bien, répondit-elle en posant ses affaires sur la table. Beaucoup de paperasse, mais c’est fait. Ah et désolé de ne pas avoir pu venir te donner un peu d’aide au café. Ça été ta journée au moins ? — Ça va aller t’inquiètes. Moi, j’ai survécu à une cliente qui m’a demandé de refaire son latte trois fois parce qu’il n’était pas “assez chaud”. Laureen rit doucement en s’asseyant à côté de lui. — Bienvenue dans le monde du travail, mon grand. Ils passèrent la soirée à discuter de tout et de rien, partageant un repas simple mais chaleureux. Laureen savourait ces moments avec son fils, sachant qu’ils étaient précieux. Elle ne savait pas ce que l’avenir leur réservait, mais pour l’instant, tout semblait à sa place.Le campus de l’université de Ravensburry était en effervescence. Les feuilles d’automne jonchaient les vastes pelouses, et les étudiants allaient et venaient entre les bâtiments en discutant, riant ou se précipitant à leurs cours. Nathan traversait l’atrium principal, un café à la main, son sac en bandoulière frappant légèrement contre sa hanche à chaque pas. Il vérifia l’emploi du temps sur son téléphone. Ce matin-là, il avait un cours obligatoire sur les « Fondements de la pensée critique et de la communication », un module que tous les étudiants de première année et de deuxième année devaient suivre, peu importe leur spécialisation. Nathan, qui étudiait banque et finance, trouvait cette obligation fastidieuse. Il préférait de loin les chiffres aux discussions abstraites. Mais il n’avait pas le choix. Il entra dans l’amphithéâtre, où une centaine d’étudiants étaient déjà installés. La salle semblait être un mélange chaotique de spécialités : ingénieurs, juristes, littéraires, et
Le café où travaillait Noah était niché dans une rue animée du centre-ville de Ravensburry, un endroit prisé des professionnels et des étudiants. C’était un lieu chaleureux où l’odeur enivrante de café fraîchement moulu flottait toujours dans l’air. Noah aimait cet endroit. C’était plus qu’un simple emploi à temps partiel pour lui — c’était un espace où il se sentait à l’aise, où il pouvait observer le monde. Ce jour-là, comme à l’accoutumée, Noah travaillait derrière le comptoir lorsque que Charles Harrington franchit les portes vitrées du café. Il portait un costume gris anthracite parfaitement taillé, et sa démarche, bien qu’élégante, laissait entrevoir une certaine impatience. Ce genre d’endroit n’était pas sa tasse de thé. Habituellement, il se contentait du café servi à la banque, mais ce matin, sa machine personnelle était hors service, et il avait besoin de sa dose de caféine avant sa prochaine réunion importante. Charles jeta un rapide coup d’œil à l’intérieur, cherchant
Noah était assis dans le salon avec Laureen. La télévision était allumée, mais aucun d’eux ne la regardait vraiment. Au bout d’un moment, il posa la télécommande qu’il avait à la main et se tourna vers sa mère. — Maman, dit-il doucement Laureen, qui était plongée dans un livre, releva la tête. — Oui, mon chéri ? Noah hésita, cherchant les bons mots. — J’ai une question. Et je veux une vraie réponse cette fois. Laureen fronça les sourcils, mais elle posa son livre, prête à l’écouter. — D’accord. Qu’est-ce qui te tracasse ? Il prit une profonde inspiration. — Est-ce que tu pourrais m’en dire plus à propos de mon père? La question tomba comme une pierre dans un lac calme. Laureen sentit son estomac se nouer. Elle avait espéré mourir sans jamais avoir cette conversation, mais elle savait que ce jour viendrait. — Noah… Je t’ai déjà dit tout ce que tu avais besoin de savoir. — Non, maman, tu ne l’as pas fait, répondit-il fermement. Tu as toujours évité la questio
Le lendemain de sa discussion avec Noah, Laureen se réveilla avec un sentiment étrange, un mélange d’épuisement et de détermination. Les questions de son fils tournaient encore dans son esprit, telles des vagues incessantes. Elle savait qu’elle ne pourrait pas les éviter éternellement, mais elle avait besoin de temps. Un peu d’air frais ne lui ferait pas de mal. Après un rapide petit-déjeuner, elle laissa Noah à ses occupations et sortit se promener dans le centre-ville. Les rues pavées baignées de soleil étaient animées, mais la fraîcheur de l’air hivernal maintenait une certaine sérénité. Laureen aimait ces moments où elle pouvait flâner sans but précis, observer les vitrines et laisser ses pensées s’égarer. Alors qu’elle s’arrêtait devant une librairie qu’elle adorait, une voix douce mais teintée d’hésitation, l’interpella. — Laureen ? Elle se retourna et resta un instant immobile. Devant elle se tenait Sarah, une vieille amie qu’elle n’avait pas vue depuis au moins quinze
Quelques jours après sa dispute avec sa mère, Noah décida de faire un pas vers la réconciliation. En signe de paix, il prit le reste de sa journée de libre pour lui rendre une visite surprise. Dans une main, il tenait une boîte contenant son gâteau au chocolat préféré, et dans l’autre, un café mocha, une recette maison qu’il savait inégalée. En traversant le campus de l’université, il fut frappé par l’effervescence qui y régnait. Des groupes d’étudiants se retrouvaient sur l’herbe, discutant, riant, partageant des moments de camaraderie. Les affiches colorées annonçant les prochains événements culturels ou sportifs parsemaient les allées, ajoutant une touche vibrante au décor automnal. Le mélange de l’air frais, du bruissement des feuilles et des éclats de rire donnait une atmosphère à la fois paisible et pleine de vie. Perdu dans ses pensées, Noah ne remarqua pas tout de suite le jeune homme qui venait dans sa direction. Ce n’est que lorsqu’ils furent presque à se heurter que Natha
Le domaine Harrington, symbole de richesse et de pouvoir depuis des générations, baignait dans une tranquillité apparente ce soir-là. Les couloirs étaient déserts, les vastes pièces plongées dans une demi-obscurité. Pourtant, l'air semblait lourd, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle. Une vérité longtemps enfouie commençait à s'agiter dans l'ombre. Nathan Harrington, âgé de vingt ans, était assis dans le salon familial, l'esprit rempli de questions qu'il ne savait pas comment formuler. L’image qu’il avait vue plus tôt dans la journée refusait de quitter son esprit. C’était une photo qu’un ami lui avait montrée, une photo prise lors d’un événement en ville. Ce qui avait attiré l’attention de Nathan n’était pas l’événement en lui-même, ni les personnes présentes, mais un visage en particulier. Le garçon sur la photo, n’était pas quelqu’un qu’il connaissait personnellement. Il semblait plus âgé, probablement vingt deux ans ou un peu plus, et Nathan n’avait jamais cro
Nathan quitta le café avec un sentiment d'inachevé. Il avait espéré que rencontrer Noah en personne l'aiderait à apaiser ce malaise qui le rongeait depuis qu'il avait vu cette photo. Mais Noah ne semblait pas partager ses inquiétudes. Pour lui, cette ressemblance n'était qu'une coïncidence amusante, rien de plus. Peut-être qu'il avait raison. Peut-être que Nathan s'acharnait inutilement sur quelque chose qui n'avait aucun sens. À la maison, Sarah Harrington s'affairait dans la cuisine. Bien que leur domaine soit équipé d'une équipe de domestiques dévoués, Sarah tenait à mettre la main à la pâte de temps à autre. C'était sa manière de se recentrer, de se rappeler qu'elle n'était pas qu'une Harrington, mais aussi une personne ordinaire avec des souvenirs, des joies simples et, parfois, des regrets. Elle coupait des légumes pour le dîner lorsqu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer doucement. Nathan était rentré. Elle l'entendit traîner des pieds dans le couloir, pu
Le lendemain matin, le soleil perçait doucement à travers les rideaux de la chambre de Nathan. Une légère brise faisait onduler les feuilles des grands arbres qui entouraient le domaine Harrington. L'alarme de son réveil vibra sur sa table de chevet, et il tendit une main paresseuse pour l'éteindre. Il grogna, enfouissant son visage dans son oreiller. Les matins n’avaient jamais été son moment préféré. Après quelques minutes à traîner au lit, Nathan se força à se lever. Il enfila un sweat et un pantalon de jogging avant de descendre dans la cuisine. Comme toujours, Anne, la cuisinière de la maison, était déjà à pied d’œuvre, préparant le petit-déjeuner. — Bonjour, Nathan, dit-elle avec un sourire chaleureux. Tu veux des œufs, ou tu préfères des pancakes ce matin ? Il s’affala sur une chaise, encore à moitié endormi. — Des pancakes, s’il te plaît. Avec du sirop. Anne hocha la tête. Nathan saisit son téléphone sur la table et commença à faire défiler son fil d’actualité,
Quelques jours après sa dispute avec sa mère, Noah décida de faire un pas vers la réconciliation. En signe de paix, il prit le reste de sa journée de libre pour lui rendre une visite surprise. Dans une main, il tenait une boîte contenant son gâteau au chocolat préféré, et dans l’autre, un café mocha, une recette maison qu’il savait inégalée. En traversant le campus de l’université, il fut frappé par l’effervescence qui y régnait. Des groupes d’étudiants se retrouvaient sur l’herbe, discutant, riant, partageant des moments de camaraderie. Les affiches colorées annonçant les prochains événements culturels ou sportifs parsemaient les allées, ajoutant une touche vibrante au décor automnal. Le mélange de l’air frais, du bruissement des feuilles et des éclats de rire donnait une atmosphère à la fois paisible et pleine de vie. Perdu dans ses pensées, Noah ne remarqua pas tout de suite le jeune homme qui venait dans sa direction. Ce n’est que lorsqu’ils furent presque à se heurter que Natha
Le lendemain de sa discussion avec Noah, Laureen se réveilla avec un sentiment étrange, un mélange d’épuisement et de détermination. Les questions de son fils tournaient encore dans son esprit, telles des vagues incessantes. Elle savait qu’elle ne pourrait pas les éviter éternellement, mais elle avait besoin de temps. Un peu d’air frais ne lui ferait pas de mal. Après un rapide petit-déjeuner, elle laissa Noah à ses occupations et sortit se promener dans le centre-ville. Les rues pavées baignées de soleil étaient animées, mais la fraîcheur de l’air hivernal maintenait une certaine sérénité. Laureen aimait ces moments où elle pouvait flâner sans but précis, observer les vitrines et laisser ses pensées s’égarer. Alors qu’elle s’arrêtait devant une librairie qu’elle adorait, une voix douce mais teintée d’hésitation, l’interpella. — Laureen ? Elle se retourna et resta un instant immobile. Devant elle se tenait Sarah, une vieille amie qu’elle n’avait pas vue depuis au moins quinze
Noah était assis dans le salon avec Laureen. La télévision était allumée, mais aucun d’eux ne la regardait vraiment. Au bout d’un moment, il posa la télécommande qu’il avait à la main et se tourna vers sa mère. — Maman, dit-il doucement Laureen, qui était plongée dans un livre, releva la tête. — Oui, mon chéri ? Noah hésita, cherchant les bons mots. — J’ai une question. Et je veux une vraie réponse cette fois. Laureen fronça les sourcils, mais elle posa son livre, prête à l’écouter. — D’accord. Qu’est-ce qui te tracasse ? Il prit une profonde inspiration. — Est-ce que tu pourrais m’en dire plus à propos de mon père? La question tomba comme une pierre dans un lac calme. Laureen sentit son estomac se nouer. Elle avait espéré mourir sans jamais avoir cette conversation, mais elle savait que ce jour viendrait. — Noah… Je t’ai déjà dit tout ce que tu avais besoin de savoir. — Non, maman, tu ne l’as pas fait, répondit-il fermement. Tu as toujours évité la questio
Le café où travaillait Noah était niché dans une rue animée du centre-ville de Ravensburry, un endroit prisé des professionnels et des étudiants. C’était un lieu chaleureux où l’odeur enivrante de café fraîchement moulu flottait toujours dans l’air. Noah aimait cet endroit. C’était plus qu’un simple emploi à temps partiel pour lui — c’était un espace où il se sentait à l’aise, où il pouvait observer le monde. Ce jour-là, comme à l’accoutumée, Noah travaillait derrière le comptoir lorsque que Charles Harrington franchit les portes vitrées du café. Il portait un costume gris anthracite parfaitement taillé, et sa démarche, bien qu’élégante, laissait entrevoir une certaine impatience. Ce genre d’endroit n’était pas sa tasse de thé. Habituellement, il se contentait du café servi à la banque, mais ce matin, sa machine personnelle était hors service, et il avait besoin de sa dose de caféine avant sa prochaine réunion importante. Charles jeta un rapide coup d’œil à l’intérieur, cherchant
Le campus de l’université de Ravensburry était en effervescence. Les feuilles d’automne jonchaient les vastes pelouses, et les étudiants allaient et venaient entre les bâtiments en discutant, riant ou se précipitant à leurs cours. Nathan traversait l’atrium principal, un café à la main, son sac en bandoulière frappant légèrement contre sa hanche à chaque pas. Il vérifia l’emploi du temps sur son téléphone. Ce matin-là, il avait un cours obligatoire sur les « Fondements de la pensée critique et de la communication », un module que tous les étudiants de première année et de deuxième année devaient suivre, peu importe leur spécialisation. Nathan, qui étudiait banque et finance, trouvait cette obligation fastidieuse. Il préférait de loin les chiffres aux discussions abstraites. Mais il n’avait pas le choix. Il entra dans l’amphithéâtre, où une centaine d’étudiants étaient déjà installés. La salle semblait être un mélange chaotique de spécialités : ingénieurs, juristes, littéraires, et
Au domaine Harrington, l’atmosphère était toujours aussi calme lorsque Sarah descendit finalement les escaliers. Ses talons résonnaient doucement sur le parquet impeccablement ciré. Vêtue d’une robe élégante mais décontractée, elle entra dans la salle à manger où Charles, son mari, était déjà installé, un journal déplié devant lui et une tasse de café fumant à portée de main. Charles Harrington était l’image même de l’homme d’affaires puissant, avec son costume impeccable et sa posture rigide. Il ne levait les yeux de son journal que pour boire une gorgée de café ou pour jeter un coup d’œil rapide à l’horloge murale. — Bonjour, Charles, dit Sarah en s’asseyant à l’autre bout de la table. — Sarah, répondit-il simplement, sans détourner les yeux de son journal. Un silence s’installa, à peine troublé par le bruit discret du service de table qu’Anne disposait devant eux. — Nathan est parti en ville ce matin, dit Sarah finalement, brisant le silence. Charles hocha la tête, tou
Le lendemain matin, le soleil perçait doucement à travers les rideaux de la chambre de Nathan. Une légère brise faisait onduler les feuilles des grands arbres qui entouraient le domaine Harrington. L'alarme de son réveil vibra sur sa table de chevet, et il tendit une main paresseuse pour l'éteindre. Il grogna, enfouissant son visage dans son oreiller. Les matins n’avaient jamais été son moment préféré. Après quelques minutes à traîner au lit, Nathan se força à se lever. Il enfila un sweat et un pantalon de jogging avant de descendre dans la cuisine. Comme toujours, Anne, la cuisinière de la maison, était déjà à pied d’œuvre, préparant le petit-déjeuner. — Bonjour, Nathan, dit-elle avec un sourire chaleureux. Tu veux des œufs, ou tu préfères des pancakes ce matin ? Il s’affala sur une chaise, encore à moitié endormi. — Des pancakes, s’il te plaît. Avec du sirop. Anne hocha la tête. Nathan saisit son téléphone sur la table et commença à faire défiler son fil d’actualité,
Nathan quitta le café avec un sentiment d'inachevé. Il avait espéré que rencontrer Noah en personne l'aiderait à apaiser ce malaise qui le rongeait depuis qu'il avait vu cette photo. Mais Noah ne semblait pas partager ses inquiétudes. Pour lui, cette ressemblance n'était qu'une coïncidence amusante, rien de plus. Peut-être qu'il avait raison. Peut-être que Nathan s'acharnait inutilement sur quelque chose qui n'avait aucun sens. À la maison, Sarah Harrington s'affairait dans la cuisine. Bien que leur domaine soit équipé d'une équipe de domestiques dévoués, Sarah tenait à mettre la main à la pâte de temps à autre. C'était sa manière de se recentrer, de se rappeler qu'elle n'était pas qu'une Harrington, mais aussi une personne ordinaire avec des souvenirs, des joies simples et, parfois, des regrets. Elle coupait des légumes pour le dîner lorsqu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer doucement. Nathan était rentré. Elle l'entendit traîner des pieds dans le couloir, pu
Le domaine Harrington, symbole de richesse et de pouvoir depuis des générations, baignait dans une tranquillité apparente ce soir-là. Les couloirs étaient déserts, les vastes pièces plongées dans une demi-obscurité. Pourtant, l'air semblait lourd, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle. Une vérité longtemps enfouie commençait à s'agiter dans l'ombre. Nathan Harrington, âgé de vingt ans, était assis dans le salon familial, l'esprit rempli de questions qu'il ne savait pas comment formuler. L’image qu’il avait vue plus tôt dans la journée refusait de quitter son esprit. C’était une photo qu’un ami lui avait montrée, une photo prise lors d’un événement en ville. Ce qui avait attiré l’attention de Nathan n’était pas l’événement en lui-même, ni les personnes présentes, mais un visage en particulier. Le garçon sur la photo, n’était pas quelqu’un qu’il connaissait personnellement. Il semblait plus âgé, probablement vingt deux ans ou un peu plus, et Nathan n’avait jamais cro