Le campus de l’université de Ravensburry était en effervescence. Les feuilles d’automne jonchaient les vastes pelouses, et les étudiants allaient et venaient entre les bâtiments en discutant, riant ou se précipitant à leurs cours. Nathan traversait l’atrium principal, un café à la main, son sac en bandoulière frappant légèrement contre sa hanche à chaque pas.
Il vérifia l’emploi du temps sur son téléphone. Ce matin-là, il avait un cours obligatoire sur les « Fondements de la pensée critique et de la communication », un module que tous les étudiants de première année et de deuxième année devaient suivre, peu importe leur spécialisation. Nathan, qui étudiait banque et finance, trouvait cette obligation fastidieuse. Il préférait de loin les chiffres aux discussions abstraites. Mais il n’avait pas le choix. Il entra dans l’amphithéâtre, où une centaine d’étudiants étaient déjà installés. La salle semblait être un mélange chaotique de spécialités : ingénieurs, juristes, littéraires, et bien sûr, des étudiants comme lui, venant des départements de commerce et d’économie. Nathan s’installa au fond, espérant passer cette heure sans encombre. Quelques instants plus tard, la professeure entra. Nathan, qui était en train de ranger son téléphone, leva les yeux machinalement, et son souffle se coupa. La femme qui avançait vers l’estrade portait une veste cintrée et une jupe crayon, et ses cheveux blonds cascadaient librement sur ses épaules. Elle rayonnait d’une élégance naturelle, mais ce qui accrochait davantage, c’était sa présence. Tout dans son attitude commandait attention et respect, sans pour autant paraître autoritaire. Elle posa son sac sur le bureau et se tourna vers la classe avec un sourire aimable. — Bonjour à tous, dit-elle, sa voix claire résonnant dans l’amphithéâtre. Je suis Laureen Carter, et je vais être votre professeure pour ce cours. Je sais que certains d’entre vous ne sont pas ravis d’être ici — elle fit une pause, provoquant quelques rires dans la salle, — mais je vous promets que vous en tirerez quelque chose d’utile, même si ce n’est pas directement lié à vos spécialités. Nathan resta figé, incapable de détourner les yeux. Il avait déjà croisé des professeurs charismatiques, mais Laureen Carter était différente. Il n’aurait pas su dire pourquoi, mais elle dégageait quelque chose de captivant. Pendant le cours, Laureen se déplaçait dans l’amphithéâtre, interagissant avec les étudiants et posant des questions ouvertes. — Vous, là-bas, au fond, dit-elle, pointant du doigt dans sa direction. Pendant un instant, Nathan pensa qu’elle parlait à quelqu’un d’autre, mais lorsqu’elle croisa son regard, il réalisa qu’il était celui qu’elle interpellait. Je pourrais avoir votre nom s’il vous plaît ? — C’est Nathan Harrington, Mme Carter. — Bien, Mr Harrington, Quel est votre point de vue sur le sujet discuté ? Il déglutit, sentant les regards de l’amphithéâtre se tourner vers lui. — Euh… Je suppose que, dans les environnements professionnels, une bonne communication est essentielle pour éviter les malentendus et… maximiser l’efficacité. Laureen hocha la tête, un sourire approbateur sur les lèvres. — Exactement. Et cela s’applique particulièrement dans des domaines comme la finance, d’où vous venez, je suppose ? Nathan acquiesça, surpris qu’elle ait deviné sa spécialisation. — Vous voyez, continua-t-elle en s’adressant à la classe, même dans des domaines très techniques, comme la finance, la capacité à communiquer clairement est primordiale. Merci pour votre réponse. Il hocha la tête, se sentant à la fois soulagé et étrangement fier. De son côté, Laureen avait ressenti un choc dès qu’elle avait posé les yeux sur Nathan. La ressemblance avec Noah était frappante. Les mêmes traits, les mêmes yeux, cette même énergie calme mais intense. Si elle n’avait pas été la mère de Noah elle aurait juré qu’ils étaient jumeaux ou du moins qu’ils partageaient des liens familiaux. À la fin du cours, alors que les étudiants quittaient l’amphithéâtre, Laureen rassembla ses affaires, lorsqu’elle aperçu Nathan à quelques mètres d’elle. Il semblait hésiter, comme s’il voulait lui parler, mais il finit par partir avec le reste des étudiants.Le café où travaillait Noah était niché dans une rue animée du centre-ville de Ravensburry, un endroit prisé des professionnels et des étudiants. C’était un lieu chaleureux où l’odeur enivrante de café fraîchement moulu flottait toujours dans l’air. Noah aimait cet endroit. C’était plus qu’un simple emploi à temps partiel pour lui — c’était un espace où il se sentait à l’aise, où il pouvait observer le monde. Ce jour-là, comme à l’accoutumée, Noah travaillait derrière le comptoir lorsque que Charles Harrington franchit les portes vitrées du café. Il portait un costume gris anthracite parfaitement taillé, et sa démarche, bien qu’élégante, laissait entrevoir une certaine impatience. Ce genre d’endroit n’était pas sa tasse de thé. Habituellement, il se contentait du café servi à la banque, mais ce matin, sa machine personnelle était hors service, et il avait besoin de sa dose de caféine avant sa prochaine réunion importante. Charles jeta un rapide coup d’œil à l’intérieur, cherchant
Noah était assis dans le salon avec Laureen. La télévision était allumée, mais aucun d’eux ne la regardait vraiment. Au bout d’un moment, il posa la télécommande qu’il avait à la main et se tourna vers sa mère. — Maman, dit-il doucement Laureen, qui était plongée dans un livre, releva la tête. — Oui, mon chéri ? Noah hésita, cherchant les bons mots. — J’ai une question. Et je veux une vraie réponse cette fois. Laureen fronça les sourcils, mais elle posa son livre, prête à l’écouter. — D’accord. Qu’est-ce qui te tracasse ? Il prit une profonde inspiration. — Est-ce que tu pourrais m’en dire plus à propos de mon père? La question tomba comme une pierre dans un lac calme. Laureen sentit son estomac se nouer. Elle avait espéré mourir sans jamais avoir cette conversation, mais elle savait que ce jour viendrait. — Noah… Je t’ai déjà dit tout ce que tu avais besoin de savoir. — Non, maman, tu ne l’as pas fait, répondit-il fermement. Tu as toujours évité la questio
Le lendemain de sa discussion avec Noah, Laureen se réveilla avec un sentiment étrange, un mélange d’épuisement et de détermination. Les questions de son fils tournaient encore dans son esprit, telles des vagues incessantes. Elle savait qu’elle ne pourrait pas les éviter éternellement, mais elle avait besoin de temps. Un peu d’air frais ne lui ferait pas de mal. Après un rapide petit-déjeuner, elle laissa Noah à ses occupations et sortit se promener dans le centre-ville. Les rues pavées baignées de soleil étaient animées, mais la fraîcheur de l’air hivernal maintenait une certaine sérénité. Laureen aimait ces moments où elle pouvait flâner sans but précis, observer les vitrines et laisser ses pensées s’égarer. Alors qu’elle s’arrêtait devant une librairie qu’elle adorait, une voix douce mais teintée d’hésitation, l’interpella. — Laureen ? Elle se retourna et resta un instant immobile. Devant elle se tenait Sarah, une vieille amie qu’elle n’avait pas vue depuis au moins quinze
Quelques jours après sa dispute avec sa mère, Noah décida de faire un pas vers la réconciliation. En signe de paix, il prit le reste de sa journée de libre pour lui rendre une visite surprise. Dans une main, il tenait une boîte contenant son gâteau au chocolat préféré, et dans l’autre, un café mocha, une recette maison qu’il savait inégalée. En traversant le campus de l’université, il fut frappé par l’effervescence qui y régnait. Des groupes d’étudiants se retrouvaient sur l’herbe, discutant, riant, partageant des moments de camaraderie. Les affiches colorées annonçant les prochains événements culturels ou sportifs parsemaient les allées, ajoutant une touche vibrante au décor automnal. Le mélange de l’air frais, du bruissement des feuilles et des éclats de rire donnait une atmosphère à la fois paisible et pleine de vie. Perdu dans ses pensées, Noah ne remarqua pas tout de suite le jeune homme qui venait dans sa direction. Ce n’est que lorsqu’ils furent presque à se heurter que Natha
Le domaine Harrington, symbole de richesse et de pouvoir depuis des générations, baignait dans une tranquillité apparente ce soir-là. Les couloirs étaient déserts, les vastes pièces plongées dans une demi-obscurité. Pourtant, l'air semblait lourd, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle. Une vérité longtemps enfouie commençait à s'agiter dans l'ombre. Nathan Harrington, âgé de vingt ans, était assis dans le salon familial, l'esprit rempli de questions qu'il ne savait pas comment formuler. L’image qu’il avait vue plus tôt dans la journée refusait de quitter son esprit. C’était une photo qu’un ami lui avait montrée, une photo prise lors d’un événement en ville. Ce qui avait attiré l’attention de Nathan n’était pas l’événement en lui-même, ni les personnes présentes, mais un visage en particulier. Le garçon sur la photo, n’était pas quelqu’un qu’il connaissait personnellement. Il semblait plus âgé, probablement vingt deux ans ou un peu plus, et Nathan n’avait jamais cro
Nathan quitta le café avec un sentiment d'inachevé. Il avait espéré que rencontrer Noah en personne l'aiderait à apaiser ce malaise qui le rongeait depuis qu'il avait vu cette photo. Mais Noah ne semblait pas partager ses inquiétudes. Pour lui, cette ressemblance n'était qu'une coïncidence amusante, rien de plus. Peut-être qu'il avait raison. Peut-être que Nathan s'acharnait inutilement sur quelque chose qui n'avait aucun sens. À la maison, Sarah Harrington s'affairait dans la cuisine. Bien que leur domaine soit équipé d'une équipe de domestiques dévoués, Sarah tenait à mettre la main à la pâte de temps à autre. C'était sa manière de se recentrer, de se rappeler qu'elle n'était pas qu'une Harrington, mais aussi une personne ordinaire avec des souvenirs, des joies simples et, parfois, des regrets. Elle coupait des légumes pour le dîner lorsqu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer doucement. Nathan était rentré. Elle l'entendit traîner des pieds dans le couloir, pu
Le lendemain matin, le soleil perçait doucement à travers les rideaux de la chambre de Nathan. Une légère brise faisait onduler les feuilles des grands arbres qui entouraient le domaine Harrington. L'alarme de son réveil vibra sur sa table de chevet, et il tendit une main paresseuse pour l'éteindre. Il grogna, enfouissant son visage dans son oreiller. Les matins n’avaient jamais été son moment préféré. Après quelques minutes à traîner au lit, Nathan se força à se lever. Il enfila un sweat et un pantalon de jogging avant de descendre dans la cuisine. Comme toujours, Anne, la cuisinière de la maison, était déjà à pied d’œuvre, préparant le petit-déjeuner. — Bonjour, Nathan, dit-elle avec un sourire chaleureux. Tu veux des œufs, ou tu préfères des pancakes ce matin ? Il s’affala sur une chaise, encore à moitié endormi. — Des pancakes, s’il te plaît. Avec du sirop. Anne hocha la tête. Nathan saisit son téléphone sur la table et commença à faire défiler son fil d’actualité,
Au domaine Harrington, l’atmosphère était toujours aussi calme lorsque Sarah descendit finalement les escaliers. Ses talons résonnaient doucement sur le parquet impeccablement ciré. Vêtue d’une robe élégante mais décontractée, elle entra dans la salle à manger où Charles, son mari, était déjà installé, un journal déplié devant lui et une tasse de café fumant à portée de main. Charles Harrington était l’image même de l’homme d’affaires puissant, avec son costume impeccable et sa posture rigide. Il ne levait les yeux de son journal que pour boire une gorgée de café ou pour jeter un coup d’œil rapide à l’horloge murale. — Bonjour, Charles, dit Sarah en s’asseyant à l’autre bout de la table. — Sarah, répondit-il simplement, sans détourner les yeux de son journal. Un silence s’installa, à peine troublé par le bruit discret du service de table qu’Anne disposait devant eux. — Nathan est parti en ville ce matin, dit Sarah finalement, brisant le silence. Charles hocha la tête, tou
Quelques jours après sa dispute avec sa mère, Noah décida de faire un pas vers la réconciliation. En signe de paix, il prit le reste de sa journée de libre pour lui rendre une visite surprise. Dans une main, il tenait une boîte contenant son gâteau au chocolat préféré, et dans l’autre, un café mocha, une recette maison qu’il savait inégalée. En traversant le campus de l’université, il fut frappé par l’effervescence qui y régnait. Des groupes d’étudiants se retrouvaient sur l’herbe, discutant, riant, partageant des moments de camaraderie. Les affiches colorées annonçant les prochains événements culturels ou sportifs parsemaient les allées, ajoutant une touche vibrante au décor automnal. Le mélange de l’air frais, du bruissement des feuilles et des éclats de rire donnait une atmosphère à la fois paisible et pleine de vie. Perdu dans ses pensées, Noah ne remarqua pas tout de suite le jeune homme qui venait dans sa direction. Ce n’est que lorsqu’ils furent presque à se heurter que Natha
Le lendemain de sa discussion avec Noah, Laureen se réveilla avec un sentiment étrange, un mélange d’épuisement et de détermination. Les questions de son fils tournaient encore dans son esprit, telles des vagues incessantes. Elle savait qu’elle ne pourrait pas les éviter éternellement, mais elle avait besoin de temps. Un peu d’air frais ne lui ferait pas de mal. Après un rapide petit-déjeuner, elle laissa Noah à ses occupations et sortit se promener dans le centre-ville. Les rues pavées baignées de soleil étaient animées, mais la fraîcheur de l’air hivernal maintenait une certaine sérénité. Laureen aimait ces moments où elle pouvait flâner sans but précis, observer les vitrines et laisser ses pensées s’égarer. Alors qu’elle s’arrêtait devant une librairie qu’elle adorait, une voix douce mais teintée d’hésitation, l’interpella. — Laureen ? Elle se retourna et resta un instant immobile. Devant elle se tenait Sarah, une vieille amie qu’elle n’avait pas vue depuis au moins quinze
Noah était assis dans le salon avec Laureen. La télévision était allumée, mais aucun d’eux ne la regardait vraiment. Au bout d’un moment, il posa la télécommande qu’il avait à la main et se tourna vers sa mère. — Maman, dit-il doucement Laureen, qui était plongée dans un livre, releva la tête. — Oui, mon chéri ? Noah hésita, cherchant les bons mots. — J’ai une question. Et je veux une vraie réponse cette fois. Laureen fronça les sourcils, mais elle posa son livre, prête à l’écouter. — D’accord. Qu’est-ce qui te tracasse ? Il prit une profonde inspiration. — Est-ce que tu pourrais m’en dire plus à propos de mon père? La question tomba comme une pierre dans un lac calme. Laureen sentit son estomac se nouer. Elle avait espéré mourir sans jamais avoir cette conversation, mais elle savait que ce jour viendrait. — Noah… Je t’ai déjà dit tout ce que tu avais besoin de savoir. — Non, maman, tu ne l’as pas fait, répondit-il fermement. Tu as toujours évité la questio
Le café où travaillait Noah était niché dans une rue animée du centre-ville de Ravensburry, un endroit prisé des professionnels et des étudiants. C’était un lieu chaleureux où l’odeur enivrante de café fraîchement moulu flottait toujours dans l’air. Noah aimait cet endroit. C’était plus qu’un simple emploi à temps partiel pour lui — c’était un espace où il se sentait à l’aise, où il pouvait observer le monde. Ce jour-là, comme à l’accoutumée, Noah travaillait derrière le comptoir lorsque que Charles Harrington franchit les portes vitrées du café. Il portait un costume gris anthracite parfaitement taillé, et sa démarche, bien qu’élégante, laissait entrevoir une certaine impatience. Ce genre d’endroit n’était pas sa tasse de thé. Habituellement, il se contentait du café servi à la banque, mais ce matin, sa machine personnelle était hors service, et il avait besoin de sa dose de caféine avant sa prochaine réunion importante. Charles jeta un rapide coup d’œil à l’intérieur, cherchant
Le campus de l’université de Ravensburry était en effervescence. Les feuilles d’automne jonchaient les vastes pelouses, et les étudiants allaient et venaient entre les bâtiments en discutant, riant ou se précipitant à leurs cours. Nathan traversait l’atrium principal, un café à la main, son sac en bandoulière frappant légèrement contre sa hanche à chaque pas. Il vérifia l’emploi du temps sur son téléphone. Ce matin-là, il avait un cours obligatoire sur les « Fondements de la pensée critique et de la communication », un module que tous les étudiants de première année et de deuxième année devaient suivre, peu importe leur spécialisation. Nathan, qui étudiait banque et finance, trouvait cette obligation fastidieuse. Il préférait de loin les chiffres aux discussions abstraites. Mais il n’avait pas le choix. Il entra dans l’amphithéâtre, où une centaine d’étudiants étaient déjà installés. La salle semblait être un mélange chaotique de spécialités : ingénieurs, juristes, littéraires, et
Au domaine Harrington, l’atmosphère était toujours aussi calme lorsque Sarah descendit finalement les escaliers. Ses talons résonnaient doucement sur le parquet impeccablement ciré. Vêtue d’une robe élégante mais décontractée, elle entra dans la salle à manger où Charles, son mari, était déjà installé, un journal déplié devant lui et une tasse de café fumant à portée de main. Charles Harrington était l’image même de l’homme d’affaires puissant, avec son costume impeccable et sa posture rigide. Il ne levait les yeux de son journal que pour boire une gorgée de café ou pour jeter un coup d’œil rapide à l’horloge murale. — Bonjour, Charles, dit Sarah en s’asseyant à l’autre bout de la table. — Sarah, répondit-il simplement, sans détourner les yeux de son journal. Un silence s’installa, à peine troublé par le bruit discret du service de table qu’Anne disposait devant eux. — Nathan est parti en ville ce matin, dit Sarah finalement, brisant le silence. Charles hocha la tête, tou
Le lendemain matin, le soleil perçait doucement à travers les rideaux de la chambre de Nathan. Une légère brise faisait onduler les feuilles des grands arbres qui entouraient le domaine Harrington. L'alarme de son réveil vibra sur sa table de chevet, et il tendit une main paresseuse pour l'éteindre. Il grogna, enfouissant son visage dans son oreiller. Les matins n’avaient jamais été son moment préféré. Après quelques minutes à traîner au lit, Nathan se força à se lever. Il enfila un sweat et un pantalon de jogging avant de descendre dans la cuisine. Comme toujours, Anne, la cuisinière de la maison, était déjà à pied d’œuvre, préparant le petit-déjeuner. — Bonjour, Nathan, dit-elle avec un sourire chaleureux. Tu veux des œufs, ou tu préfères des pancakes ce matin ? Il s’affala sur une chaise, encore à moitié endormi. — Des pancakes, s’il te plaît. Avec du sirop. Anne hocha la tête. Nathan saisit son téléphone sur la table et commença à faire défiler son fil d’actualité,
Nathan quitta le café avec un sentiment d'inachevé. Il avait espéré que rencontrer Noah en personne l'aiderait à apaiser ce malaise qui le rongeait depuis qu'il avait vu cette photo. Mais Noah ne semblait pas partager ses inquiétudes. Pour lui, cette ressemblance n'était qu'une coïncidence amusante, rien de plus. Peut-être qu'il avait raison. Peut-être que Nathan s'acharnait inutilement sur quelque chose qui n'avait aucun sens. À la maison, Sarah Harrington s'affairait dans la cuisine. Bien que leur domaine soit équipé d'une équipe de domestiques dévoués, Sarah tenait à mettre la main à la pâte de temps à autre. C'était sa manière de se recentrer, de se rappeler qu'elle n'était pas qu'une Harrington, mais aussi une personne ordinaire avec des souvenirs, des joies simples et, parfois, des regrets. Elle coupait des légumes pour le dîner lorsqu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer doucement. Nathan était rentré. Elle l'entendit traîner des pieds dans le couloir, pu
Le domaine Harrington, symbole de richesse et de pouvoir depuis des générations, baignait dans une tranquillité apparente ce soir-là. Les couloirs étaient déserts, les vastes pièces plongées dans une demi-obscurité. Pourtant, l'air semblait lourd, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle. Une vérité longtemps enfouie commençait à s'agiter dans l'ombre. Nathan Harrington, âgé de vingt ans, était assis dans le salon familial, l'esprit rempli de questions qu'il ne savait pas comment formuler. L’image qu’il avait vue plus tôt dans la journée refusait de quitter son esprit. C’était une photo qu’un ami lui avait montrée, une photo prise lors d’un événement en ville. Ce qui avait attiré l’attention de Nathan n’était pas l’événement en lui-même, ni les personnes présentes, mais un visage en particulier. Le garçon sur la photo, n’était pas quelqu’un qu’il connaissait personnellement. Il semblait plus âgé, probablement vingt deux ans ou un peu plus, et Nathan n’avait jamais cro