Nathan Levasseur a toujours eu une vie parfaite. Héritier d’un empire financier, charismatique, ambitieux, il obtient toujours ce qu’il veut. Succès, pouvoir, amour : tout lui appartient. À ses côtés, Sophia, sa fiancée, incarne la perfection. Ils sont le couple idéal, envié de tous. Jusqu’au jour où tout s’effondre. Un accident de voiture le laisse paralysé. Du jour au lendemain, Nathan perd tout : sa liberté, son assurance… et Sophia. Elle l’aime, dit-elle, mais pas assez pour supporter cette nouvelle réalité. Elle l’abandonne sans un regard en arrière. Blessé dans son corps et dans son orgueil, Nathan sombre dans la colère et le rejet. Il refuse l’aide, refuse l’affection, refuse d’être vu comme un homme diminué. Pourtant, Léa, son ancienne assistante, reste là. Elle, qui n’a jamais compté à ses yeux, refuse de partir. Les mois passent. Léa devient son pilier, celle qui le pousse à se reconstruire. Mais Nathan refuse d’aimer à nouveau. Il refuse de croire qu’elle pourrait le voir autrement que comme un homme brisé. Alors il la repousse, encore et encore, jusqu’au jour où elle aussi finit par partir. Mais peut-être est-il trop tard pour réparer ce qu’il a détruit. Peut-être que certaines erreurs ne se pardonnent pas. Ou peut-être… que l’amour a encore une chance d’exister, même au milieu des cendres du passé.
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Le bruit sec des talons résonne contre le sol de marbre. Je lève les yeux de mon écran. Sophia. Toujours impeccable, tirée à quatre épingles dans son tailleur beige, le regard déterminé de celle qui sait déjà ce qu’elle veut obtenir. Et elle l’obtiendra, comme toujours.
Je me cale contre le dossier de mon fauteuil en cuir, mon royaume, mon empire, cette tour de verre qui domine la ville. Ici, tout m’appartient. Les décisions. Le temps. Les gens.
Je suis Nathan Levasseur, et rien ni personne ne me résiste.
« Tu rentres tôt ce soir ? » demande-t-elle, faussement légère.
Je fronce les sourcils. Tôt n’existe pas dans mon vocabulaire.
« J’ai un dîner d’affaires. »
« Tu avais promis… » souffle-t-elle.
La promesse. Ce mot qui se brise dès qu’il sort de sa bouche. Je n’ai jamais eu le temps pour ça. Pas maintenant. Pas avec tout ce que je construis.
« Ce contrat est essentiel, Sophia. »
Elle se raidit. « Je sais. Tout est toujours essentiel, sauf moi. »
Je n’ai pas le temps de m’attarder. Les chiffres défilent dans ma tête, les projets s’enchaînent. Mon regard glisse vers Léa, en retrait, carnet à la main, silhouette discrète dans son tailleur gris perle. Efficace. Silencieuse. Parfaite dans son rôle d’ombre.
« Léa, annule mon déjeuner de demain. Priorité au rendez-vous avec les investisseurs. »
Elle hoche la tête sans un mot. Je ne sais même plus depuis combien de temps elle travaille pour moi. Trois ans ? Quatre ? Elle est là, toujours là. Et je n’y prête jamais attention. Pourquoi le ferais-je ? Elle fait partie du décor, un pion bien placé sur l’échiquier.
Sophia, elle, serre les poings.
« Tu n’es jamais là, Nathan. Jamais. On parle mariage mais tu ne vis déjà plus avec moi. »
Je soupire. « Tu exagères. »
« Vraiment ? » Sa voix tremble. « Le traiteur m’a appelée. Tu devais valider les menus. Tu sais quand ? La semaine dernière. »
Je hausse les épaules. Un menu. Des fleurs. Des détails sans importance. Ce mariage, c’est la vitrine parfaite d’un homme parfait. Mais l’essentiel, c’est ce que je bâtis ici. Cet empire qui portera mon nom bien après moi.
« On en reparlera ce week-end. »
Elle rit. Un rire cassé, sans joie.
« Tu ne seras pas là ce week-end. Je le sais déjà. »
Je ne réponds pas. Parce qu’elle a raison. Je n’ai pas prévu d’être là. Pas pour elle. Pas pour nous.
Léa lève brièvement les yeux vers moi, croise mon regard, puis se détourne. Comme si elle avait honte d’assister à ça. Comme si elle, dans sa loyauté discrète, percevait ce que je refuse de voir : Sophia s’éloigne. Elle glisse, doucement, hors de ma portée.
Mais je me persuade que ce n’est rien. Qu’elle reviendra. Elles reviennent toujours.
Parce que je suis Nathan Levasseur. Et que tout le monde finit par plier.
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Le soir tombe sur la ville. Je contemple les lumières qui s’allument une à une au sommet des gratte-ciel. La sensation grisante du pouvoir pulse dans mes veines.
Mon portable vibre. Un message de Sophia : « Ne m’attends pas ce soir. Bonne chance pour ton dîner. »
Je souris. Elle joue à ça. Elle croit qu’elle peut m’atteindre. Mais ce n’est qu’un jeu. Et moi, je connais déjà l’issue.
Je me lève, ajuste ma veste. Derrière moi, Léa range les dossiers, méticuleuse.
« Rentrez, Léa. »
Elle sursaute presque. Ma voix claque dans l’air comme un ordre. Elle hoche la tête.
« Bonne soirée, Monsieur Levasseur. »
Elle disparaît sans un bruit. Pas un mot de plus. Pas une attente. C’est ce que j’apprécie chez elle : l’absence d’attente.
Je suis libre.
Libre de bâtir, de régner, de conquérir.
Libre de perdre.
Mais ça, je l’ignore encore.
Nathan
La salle de réunion est baignée de lumière crue. Autour de la table en acajou, ils sont là. Mes partenaires. Mes investisseurs. Tous pendus à mes lèvres. J’aime ce moment. Ce silence qui précède la victoire. Ce frisson qui parcourt l’échine quand on sait qu’on est le plus fort dans la pièce.
Adrien prend la parole, sûr de lui.
« Le projet Nova est un pari. Mais si quelqu’un peut le faire, c’est Nathan. »
Je laisse flotter un silence, puis j’appuie.
« Pas un pari. Une certitude. Dans un an, cette ville nous appartiendra. »
Les regards se croisent, approbateurs. J’enchaîne chiffres, projections, bénéfices. Le monde devient une équation que je maîtrise à la perfection.
Adrien me lance un sourire complice. On se connaît depuis la fac. Lui, plus diplomate. Moi, tranchant comme une lame. Et pourtant, il m’a suivi dans chaque folie.
À la fin, les mains se serrent. Les contrats se signent.
Je suis au sommet.
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Le soir tombe, encore. Et cette fois, je rentre.
Sophia est là, dans le salon. Parfaite. Trop parfaite. Sa robe tombe sur ses épaules comme une promesse qu’elle ne fera pas. Elle me regarde, mais je sens déjà la distance.
« Alors ? Tes investisseurs ? »
Je souris. « Sous contrôle. Le projet démarre. »
Elle hoche la tête. Je devrais lui dire ce que ça représente. Lui expliquer cette adrénaline qui me consume. Mais à quoi bon ? Elle ne comprend pas. Elle ne comprend plus.
« Le mariage… » souffle-t-elle. « Est-ce qu’on le veut encore, Nathan ? »
Je fronce les sourcils. « Pourquoi tu dis ça ? »
« Parce que j’ai l’impression de courir après un fantôme. »
Je la regarde. Vraiment. Pour la première fois depuis des semaines. Et je vois la peur. L’abandon. La solitude. Tout ce que je ne veux pas voir.
Alors je me lève. Je l’embrasse. Pas par amour. Par réflexe. Par devoir.
« Bien sûr qu’on le veut. Arrête de douter. »
Elle sourit, fragile. Mais au fond, on le sait tous les deux : elle ne me croit plus.
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Le lendemain, Léa m’attend, déjà installée dans mon bureau. Impeccable. Comme toujours.
« Les documents pour Nova sont prêts, Monsieur Levasseur. Et… » Elle hésite. « Sophia m’a appelée ce matin. Elle voulait savoir si vous pouviez déjeuner ensemble ce midi. »
Je serre les dents.
« Annule. Dis-lui que… non. Annule juste. »
Léa hoche la tête. Pas un commentaire. Pas une remarque. Elle encaisse. Comme d’habitude.
Je la fixe une seconde de trop. Cette femme-là, je la pousse aux limites depuis des mois. Et elle encaisse. Toujours.
« Léa… » Ma voix se radoucit. « Vous… Ça va ? »
Elle relève les yeux, surprise.
« Je vais bien, Monsieur. »
Je me détourne. Pourquoi je lui ai demandé ça ? Qu’est-ce que ça
change, au fond ?
Rien.
Parce que je suis Nathan Levasseur. Et tout va bien. Tout ira toujours bien.
Du moins, c’est ce que je crois encore.
LéaIl ne m’a pas lâchée de la nuit.Sa main dans la mienne, ses doigts serrés comme s’il avait peur que je disparaisse pendant son sommeil. Comme si mon départ était une possibilité plus tangible que ma présence. Et moi, je suis restée là, au sol, adossée à son fauteuil, à écouter sa respiration se faire moins erratique. À attendre que son cœur trouve un tempo qui ne m’étrangle pas d’inquiétude.Je ne dors pas non plus. Mais cette nuit, l’insomnie est différente.Moins douloureuse. Moins glaciale.Je sens son pouce effleurer ma peau par moments. Des gestes minuscules, presque involontaires. Des appels de détresse sans mots. Alors je serre un peu plus fort. Je suis là, Nathan. Je suis là.Quand le matin perce à travers les rideaux, mes os me rappellent leur existence. J’ai la nuque en feu, les jambes engourdies, la peau collée par la fatigue. Mais je m’en fiche. Il est encore là. Et pour la première fois depuis des semaines, ses yeux croisent les miens sans se détourner.Il reste. Il
Nathan LevasseurJe ne dors plus. Les nuits s’étirent comme des couloirs vides, interminables. Je reste éveillé, les yeux fixés sur le plafond, comme s’il allait finir par s’effondrer sur moi et me libérer de ce corps trop lourd. J’ai beau essayer de rassembler mes forces, il ne reste rien. Rien qu’un vide épuisant, un trou dans lequel je me laisse couler, jour après jour. Le silence est devenu mon langage. Une forme d’abandon. Le refus de me battre encore.Mais ce soir, le silence est brisé par une présence.Léa.Elle est là, assise dans le fauteuil près du lit, jambes repliées contre sa poitrine, les bras serrés autour d’un coussin comme s’il était tout ce qu’elle avait. Elle pense que je dors, mais je la vois. Elle a les traits tirés, les yeux rouges. Elle est fatiguée. Épuisée. À bout. Et je suis responsable de ça. De cette douleur qui s’imprime sur ses traits chaque fois qu’elle me regarde et que je détourne les yeux.Elle ne me dit rien. Elle ne me demande rien. Et pourtant, son
LéaLa réunion se termine dans un murmure indistinct, une série de décisions prises sans que Nathan ne fasse le moindre geste. Il n’a pas bougé de son fauteuil. Pas une parole, pas un regard vers ceux qui l’entourent. Et pourtant, je sens l’effort qu’il met à maintenir cette façade. Il est là, mais il est absent. Il n’y a plus de combativité dans ses yeux. Plus de flamme.Je ferme l'ordinateur portable devant moi, ramassant les documents avec une précision calculée, comme si j'étais encore dans ce rôle de gestionnaire, de remplaçant. Mais ce n’est pas moi qui devrais être là. C’est lui. Lui qui a façonné cette entreprise, lui qui était le maître du jeu. Mais tout a changé. Il a changé. Et maintenant, je me retrouve coincée dans un rôle que je n’ai jamais voulu, une responsabilité qui pèse sur mes épaules, plus lourde chaque jour.Je me tourne vers lui. Il reste là, immobile, dans son fauteuil roulant. Il me semble plus petit, plus fragile, comme une statue abandonnée. Je veux lui parl
LéaJe suis debout devant le tableau, ajustant les derniers détails de la présentation. Tout doit être parfait, chaque graphique, chaque argument, chaque chiffre. La salle de réunion est silencieuse, presque trop silencieuse. Les employés attendent dans un calme qui frôle l'attente, mais je sais que leur esprit est ailleurs, que leur regard est fixé sur l'homme qui les a dirigés avec poigne, qui les a vus réussir et échouer sous son autorité. Aujourd'hui, il n'est plus que l'ombre de cet homme. Et je suis là, à prendre sa place, à m’assurer que les rouages de cette machine continuent de tourner malgré lui.Je tourne la tête vers la porte. Nathan n’est pas encore arrivé. Je me demande s’il viendra. J’ai l’impression qu’il est de plus en plus absent, non seulement physiquement, mais aussi mentalement. L’homme que j’ai connu, celui qui aurait fait face à cette réunion avec cette détermination glaciale, ne semble plus exister. Il est devenu une figure floue, imprécise. Et malgré tout, je
Nathan LevasseurLe bruit des roues, des cliquetis réguliers sur le sol, résonne comme un écho de mes pensées. Léa pousse mon fauteuil sans dire un mot, sans chercher à me rassurer. Elle sait qu’aucun mot ne pourrait m’atteindre, pas maintenant. Tout est plus lourd, plus dur. Mon bureau, l’air autour de moi, les regards furtifs des employés, tout semble plus grand. Les murs semblent se resserrer autour de moi, comme pour me rappeler que j’ai toujours été là, toujours dans cette machine, ce système qui, aujourd’hui, m’étouffe.Je serre les dents. L’odeur du papier, l’éclat de la lumière artificielle me rappellent l’ancienne époque, celle où chaque décision m’appartenait, où je dirigeais avec cette confiance inébranlable. Maintenant, c’est un autre homme qui s’assoit à ma place. Un autre homme qui prend ce qu’il peut sans même lever les yeux. Et moi, je suis là. J’assiste à ce déclin, ce petit à petit qui me ronge. Et tout ce que je peux faire, c’est observer. Observer et encaisser.Léa
NathanJe croyais qu’elle allait me laisser tranquille, ce matin. Après la douche. Après le café. Après ce moment suspendu où nos mains se sont frôlées sans un mot. J’avais cru qu’elle comprendrait que c’était déjà beaucoup. Que c’était suffisant. Que je ne voulais pas plus. Pas aujourd’hui.Mais non.Léa se lève. Me laisse seul quelques instants dans la chambre, puis revient avec un plateau. Elle s’installe sur le bord du lit avec cette assurance tranquille qui m’a toujours dérangé, même quand elle n’était que mon assistante. Surtout depuis qu’elle est bien plus que ça. Plus proche. Trop proche, parfois.— Tu manges, dit-elle.Pas de question. Pas de “vous voulez ?”.
Nathan LevasseurLe centre a cette odeur familière que je déteste. Un mélange de javel, de café réchauffé et de papier administratif. L’air est trop propre, trop froid. Comme s’il voulait effacer ce qui fait mal. On veut croire qu’en rendant les lieux aseptisés, tout ce qu’il y a autour est purifié, réinitialisé. Mais je sais. Je sais que cette fausse propreté est là pour camoufler les cicatrices invisibles, celles qui n’ont pas de pansements.Léa pousse doucement mon fauteuil. Elle ne parle pas. Moi non plus. Le bruit des roues sur le sol ciré fait un cliquetis régulier, presque hypnotique. Chaque tour de roue résonne dans mon crâne, comme une lourde mélodie de stress, de tension, et d’angoisse. Je suis loin de la facilité d’autrefois. Chaque centimètre parcouru est une bataille.Les couloirs sont larges, longs, presque interminables. Chaque porte fermée derrière nous semble être une barrière que je ne peux franchir, chaque fenêtre trop haute pour apercevoir ce qui se cache derrière.
NathanJe croyais qu’elle allait me laisser tranquille, ce matin. Après la douche. Après le café. Après ce moment suspendu où nos mains se sont frôlées sans un mot. J’avais cru qu’elle comprendrait que c’était déjà beaucoup. Que c’était suffisant. Que je ne voulais pas plus. Pas aujourd’hui.Mais non.Léa se lève. Me laisse seul quelques instants dans la chambre, puis revient avec un plateau. Elle s’installe sur le bord du lit avec cette assurance tranquille qui m’a toujours dérangé, même quand elle n’était que mon assistante. Surtout depuis qu’elle est bien plus que ça. Plus proche. Trop proche, parfois.— Tu manges, dit-elle.Pas de question. Pas de “vous voulez ?”. Juste un ordre. Doux, mais ferme.Elle a toujours été comme ça. Même au bureau, elle ne demandait pas. Elle savait. Elle lisait entre les lignes. Elle anticipait. Quand j’étais encore debout, encore maître de tout ce qui m’entourait, Léa n’était pas qu’une ombre derrière moi. Elle était la mécanique silencieuse qui faisa
NathanL’eau a fini par devenir tiède, puis presque froide. Je suis resté trop longtemps sous la douche. Pas parce que j’en avais besoin physiquement. Mais parce que je repoussais le moment de sortir. Le moment de me confronter à ce qu’elle allait voir.Mon corps. Ce qu’il en reste.Pas seulement les plaies, les cicatrices, les lignes de tension qu’on ne montre pas à la lumière. Mais tout ce que je ne peux plus faire. Le silence de mes jambes. Le vide entre ce que j’étais et ce que je suis devenu.Quand j’ai fini par appeler — un simple “Léa ?” à peine audible, étranglé entre mes dents — elle est venue. Tout de suite. Pas un mot, pas une question. Elle a ouvert la porte, lentement, sans bruit, comme si elle pénétrait dans un sanctuaire fra
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