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All Chapters of Là où tout s'effondre : Chapter 1 - Chapter 10

18 Chapters

Chapitre 1 - Nathan Levasseur

NathanLe bruit sec des talons résonne contre le sol de marbre. Je lève les yeux de mon écran. Sophia. Toujours impeccable, tirée à quatre épingles dans son tailleur beige, le regard déterminé de celle qui sait déjà ce qu’elle veut obtenir. Et elle l’obtiendra, comme toujours.Je me cale contre le dossier de mon fauteuil en cuir, mon royaume, mon empire, cette tour de verre qui domine la ville. Ici, tout m’appartient. Les décisions. Le temps. Les gens.Je suis Nathan Levasseur, et rien ni personne ne me résiste.« Tu rentres tôt ce soir ? » demande-t-elle, faussement légère.Je fronce les sourcils. Tôt n’existe pas dans mon vocabulaire.« J’ai un dîner d’affaires. »« Tu avais promis… » souffle-t-elle.La promesse. Ce mot qui se brise dès qu’il sort de sa bouche. Je n’ai jamais eu le temps pour ça. Pas maintenant. Pas avec tout ce que je construis.« Ce contrat est essentiel, Sophia. »Elle se raidit. « Je sais. Tout est toujours essentiel, sauf moi. »Je n’ai pas le temps de m’attard
last updateLast Updated : 2025-03-25
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Chapitre 2 – Le point de non-retour

NathanJe n’aime pas perdre le contrôle. Et ce soir, je sens que tout m’échappe.Sophia m’attend dans le salon. Belle, glaciale. Ses bras croisés sur sa poitrine disent tout ce qu’elle ne hurle pas.« Tu rentres encore à pas d’heure, Nathan. »Je retire ma veste sans répondre. À quoi bon ? Je connais la scène par cœur. La même rengaine depuis des semaines. Le mariage, le travail, ses doutes.Elle se lève. « Tu veux vraiment te marier ? Parce que moi, j’en sais plus rien. »Je la fixe, un sourire froid aux lèvres. « T’as fini ? Ou tu veux que je prenne des notes ? »Elle tremble. De colère ou de tristesse, je m’en fous. Je la dépasse, prends mes clés. Ce soir, je refuse d’écouter.« Où tu vas ? »« Respirer. Loin de toi. »La porte claque. Elle reste seule. Moi, je fonce droit dans la nuit.---La pluie s’abat sur la ville. Le genre d’averse qui transforme les rues en pièges.Je roule trop vite. Le moteur hurle, comme mon cœur. Tout m’échappe. Sophia. Ce putain de mariage. Ma vie parfa
last updateLast Updated : 2025-03-25
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Chapitre 3— Le vide et la colère

NathanLa nuit, je reste éveillé. Je repense à Sophia. À sa robe de mariée qui ne servira jamais. À ses larmes. À sa fuite.Elle m’a abandonné.Et je la déteste autant que je l’aime encore.---Je repense à ma vie d’avant. Le pouvoir. La réussite. Cette impression d’être intouchable.Je suis devenu un fantôme.Un roi sans royaume.Un matin, Léa arrive. Elle s’assied, le visage fermé.« Monsieur Levasseur… Ils veulent vous transférer en centre de rééducation. Vous devez signer. »Je ne la regarde même pas. « Et si je refuse ? »« Alors ils vous gardent ici, comme un légume. »Je souris. « Parfait. »Elle explose. Enfin.« Putain, Nathan ! Tu crois que tu peux continuer comme ça combien de temps ? Tu crois que Sophia va revenir si tu crèves à petit feu ? Tu veux quoi, hein ? Mourir ici, seul ? »Le silence tombe. Froid. Glacial.Je claque d’une voix sourde : « Dégage, Léa. »Elle reste là, les yeux pleins de larmes, avant de sortir. Pour la première fois, elle claque la porte.Et moi, j
last updateLast Updated : 2025-03-25
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Chapitre 4 — L’ultime fracture

NathanJe la vois entrer. Toujours ce pas hésitant, ce visage tendu, ces yeux qui évitent les miens. Léa. Mon dernier lien au monde, celle que je déteste autant que je supplie de rester.Elle s’installe. Me parle de comptes, de contrats, d’Adrien. Je n’écoute plus. Je fixe sa bouche qui se tord sur chaque mot, son front qui se plisse sous l’effort de me convaincre que la vie continue.Quelle blague.Je la coupe net.« T’es vraiment pathétique, Léa. À croire que t’aimes ça, venir te faire cracher à la gueule. »Elle sursaute. Puis elle relève la tête.---LéaJe le regarde. Et pour la première fois, je ne ressens plus de pitié. Juste de la rage.« T’as raison. Je suis pathétique. Pathétique d’avoir cru qu’il restait encore quelque chose d’humain en toi. »Ma voix tremble. Je serre les poings. Mes ongles s’enfoncent dans ma paume. « Je me lève chaque matin en espérant que tu bougeras. Que tu relèveras la tête. Mais non. Tu préfères te complaire dans ta merde. »Il me fixe, les mâchoires
last updateLast Updated : 2025-03-25
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Chapitre 5— Le point de non-retour

LéaJe suis devant l’immeuble. La gorge serrée, le cœur en vrac. Aujourd’hui, c’est la fin. Je le sens. Il ne le sait pas encore, mais je vais partir. Pour de bon.Je monte. Chaque pas me coûte. Chaque étage me rappelle ce qu’on a été… ce qu’on n’a jamais su être.La secrétaire me sourit, gênée. Tout le monde sait. Ils entendent ses cris, ses colères. Ils voient mes larmes que je cache derrière un sourire de façade. Mais aujourd’hui, je ne joue plus.Je frappe. Pas de réponse.J’entre.---NathanJe la vois. Elle. Léa. Une dernière fois.Elle est debout, droite, forte. Moi, affalé dans ce putain de fauteuil qui est devenu ma prison.« C’est quoi ? T’es venue t’excuser ? » je crache, le ton sec, cynique. Je sens déjà que cette conversation va me détruire.Elle ne répond pas. Elle me tend une enveloppe. Blanche. Froide. Mortelle.« Ma démission. »Les mots claquent dans l’air. Plus violents que n’importe quelle gifle.---LéaIl pâlit. Enfin, je crois. Il détourne les yeux. Fuit. Pour l
last updateLast Updated : 2025-03-25
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Chapitre 6— Frôlements

LéaIl est là, assis dans ce fauteuil qu’il déteste. Son dos droit, les mains croisées sur les accoudoirs, son regard planté dans le mien. Toujours trop intense. Toujours trop vrai.— T’as l’air ailleurs, dit-il, tranquille.Je hausse les épaules, tente de sourire. Mais c’est lui qui me trouble. Sa façon de rester immobile alors que tout en lui vibre. Son calme apparent est un leurre. Je le connais. Il est en ébullition à l’intérieur. Moi aussi.Je m’approche, hésitante. Il ne peut pas venir vers moi. C’est à moi d’avancer. Et c’est peut-être ça qui me terrifie.— Je réfléchissais.— À quoi ?Je me penche un peu, feignant de chercher un truc sur la table basse. Mon bras frôle le sien. Chaleur. Électricité. Rien que ça. Un simple effleurement. Et pourtant, j’ai l’impression que c’est trop. Ou pas assez.— À toi, je murmure sans réfléchir.Le silence s’installe. Il ne bronche pas. Mais ses doigts se crispent un peu sur l’accoudoir. Minuscule détail. Immense onde de choc.NathanÀ moi. E
last updateLast Updated : 2025-04-08
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Chapitre 7 — Fractures

LéaJe me réveille en sursaut. Le matin est encore jeune, une lumière blafarde filtre à travers les rideaux. Je suis allongée sur le canapé, les draps m'entourent comme un cocon brisé. Le souvenir de la nuit dernière me hante déjà. Nathan, ses yeux fixés sur moi, sa main tendue, ce baiser que je n’aurai jamais cru possible. C’était tellement réel, tellement vrai, et pourtant tout semble déjà échapper. Tout semble déjà brisé avant même d’avoir eu le temps de se reconstruire.Je tourne la tête. Nathan est là, figé dans son fauteuil, son regard perdu dans le vide. Il n’a pas bougé. Pas un centimètre. Peut-être qu’il n’a même pas dormi. Il est épuisé, et moi aussi. Mais c’est la peur qui m’écrase, cette peur sourde et insidieuse qui me ronge depuis que j’ai franchi ce seuil, depuis que j’ai accepté de tomber dans cet abîme avec lui.Je me lève lentement, mes jambes encore lourdes de sommeil. Je m’approche de lui, mais je n'ose pas le toucher. Je sais qu’il a besoin de cet espace, même si
last updateLast Updated : 2025-04-10
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Chapitre 8 — Dévastation

LéaLe silence dans la pièce est suffocant. Mon cœur bat plus vite, mes mains tremblent légèrement alors que je me force à garder mon calme. Nathan se tient devant moi, figé dans son fauteuil, son regard perdu dans le vide. Je vois ses yeux fatigués, ses lèvres tremblantes. Même immobile, il semble englouti dans une souffrance que je ne sais plus comment comprendre. C’est comme si son corps, tout entier, refusait d’accepter sa propre douleur. Comme si, dans cette paralysie, il avait perdu la capacité de se battre.Je pourrais fuir. C'est la solution la plus simple, la plus logique. Mais je ne le fais pas. Pourquoi ? Parce que j'ai l'impression qu’il me faut prouver quelque chose. Pas à lui. Pas au monde. Mais à moi-même. Peut-être que je me suis laissée trop emporter, trop entraîner dans cet enchevêtrement de sentiments et de peurs. Peut-être que je devrais enfin accepter la réalité : Nathan ne veut pas être sauvé.Je m’avance un peu, brisant la distance qui nous sépare. Mais je n’ose
last updateLast Updated : 2025-04-10
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Chapitre 9 — L’orgueil des silences

LéaLe lendemain matin, la lumière pâle perce à travers les rideaux tirés. Le jour s’installe lentement, comme s’il avait peur de troubler l’équilibre fragile de cette pièce trop silencieuse. Le genre de lumière qui ne réchauffe pas encore, mais qui éclaire cruellement ce qu’on aurait préféré garder dans l’ombre.Je suis réveillée depuis longtemps. Allongée sur le petit canapé, la nuque raidie, les muscles endoloris, je regarde le plafond sans vraiment le voir. J’écoute. Pas un mot. Pas un mouvement. Mais je sais qu’il est éveillé. Je le sens dans l’atmosphère, dans la tension contenue qui flotte entre les murs. Sa respiration n’est plus celle du sommeil. Elle est plus lente, plus profonde, presque maîtrisée. Comme s’il essayait de se faire oublier. Ou de se convaincre lui-même qu’il n’est pas là.Je me lève sans bruit. Mes pieds nus effleurent le sol froid. Je traverse la pièce en silence, évitant de faire grincer les lattes du parquet. La cafetière gémit doucement, relâchant des bou
last updateLast Updated : 2025-04-12
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Chapitre 10 — Ce qu’il reste quand tout brûle

 Nathan L’eau a fini par devenir tiède, puis presque froide. Je suis resté trop longtemps sous la douche. Pas parce que j’en avais besoin physiquement. Mais parce que je repoussais le moment de sortir. Le moment de me confronter à ce qu’elle allait voir. Mon corps. Ce qu’il en reste. Pas seulement les plaies, les cicatrices, les lignes de tension qu’on ne montre pas à la lumière. Mais tout ce que je ne peux plus faire. Le silence de mes jambes. Le vide entre ce que j’étais et ce que je suis devenu. Quand j’ai fini par appeler — un simple “Léa ?” à peine audible, étranglé entre mes dents — elle est venue. Tout de suite. Pas un mot, pas une question. Elle a ouvert la porte, lentement, sans bruit, comme si elle pénétrait dans un sanctuaire fra
last updateLast Updated : 2025-04-13
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