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Chapitre 03

« Est-ce que c’est difficile de trouver une place ? Je vais sortir pour aider… »

Euh !

Remarquant le visage sombre de l’homme, Charles Leroux s’est aperçu enfin : « Ah ! Antoine, est-ce que Bénédicte… n’est pas encore revenue ? »

Cela a fait déjà plus de trois heures.

Antoine Moreau a haussé les épaules en écartant les mains : « Revenir ? Tu crois qu’une rupture, c’est un jeu ? »

Sur ces mots, il a passé devant Charles et s’est assis sur le canapé.

Ce dernier s'est gratté la tête. Pas possible, cette fois c’est vraiment fini ?

Mais il a secoué vite la tête, se disant qu’il avait trop réfléchi.

Il croyait qu’Antoine pouvait dire « on rompt » et qu'il venait le faire vraiment. Mais Bénédicte Dubois…

Toutes les femmes du monde pourraient accepter une rupture, sauf elle.

C’était un fait reconnu dans le cercle.

« Antoine, pourquoi es-tu seul ? » Alexis GirardD, ne manquant jamais une occasion de se moquer, a croisé les bras, avec un sourire en coin. « Tu avais parié trois heures, maintenant ça fait déjà un jour. »

Antoine a esquissé un sourire : « Perdu, c’est perdu. Quelle est la punition ? »

Alexis a haussé les sourcils : « Aujourd’hui, on change de jeu. On ne boit pas. »

« ? »

« Tu appelles Béné, et avec la voix la plus douce possible, tu lui dis : « Je suis désolé. Chérie, j’ai eu tort. Je t’aime. »

« Hahaha… »

Tout le monde a éclaté de rire.

Charles s’est emparé aussitôt du portable d’Antoine et a appelé Bénédicte.

Après quelques tonalités, une voix automatique a répondu : « Désolé, le numéro que vous avez composé est temporairement indisponible… »

Quoi… ? Elle l’a bloqué ?

Antoine s'est figé.

Les rires se sont estompés progressivement, laissant place à des regards perplexes.

Charles a raccroché précipitamment, rendant le portable à Antoine tout en essayant d'expliquer : « Euh… C’est peut-être juste une mauvaise connexion. Bénédicte ne bloquerait jamais Antoine, à moins que des grenouilles ne tombent du ciel, haha… »

Il ne pouvait cacher sa gêne à la fin.

Alexis, pensif, murmurait : « ... Peut-être que cette fois, Béné est sérieuse. »

Antoine a ricané légèrement : « Si cette rupture n’est pas réelle, qu’est-ce qui le serait ? Ce genre de jeu, je ne veux pas y jouer une deuxième fois. À partir de maintenant, que personne ne puisse mentionner Bénédicte, ou nous ne serons plus des amis. »

Alexis a plissé les yeux et, après un moment, a répondu : « J’espère que tu ne le regretteras pas. »

Antoine a crocheté les lèvres d'un air indifférent.

Il ne regrettait jamais ses décisions.

Yann Sournan, voyant la tension monter, a tenté de détendre l’atmosphère : « Ne soyez pas si sérieux, haha… On est tous des frères… »

......

À sept heures du matin.

Pauline Boyon terminait son jogging matinal. À peine entrée, elle sentait une délicieuse odeur de nourriture.

Bénédicte est sortie de la cuisine avec de la bouillie chaude, portant une robe à carreaux pied-de-poule et dévoilant ses longues jambes blanches et élancées. Malgré sans maquillage, elle était d’une beauté à couper le souffle.

« Dépêche-toi de prendre une douche, ensuite viens manger. »

Pauline : « Hein ? Tu as changé de coiffure ? Longs cheveux noirs attachés en une haute queue de cheval ? Tu es si bien habillée, tu comptes rentrer ? Ou bien est-ce qu’Antoine vient te chercher ? »

« Euh, tu pourrais au moins me souhaiter du bien, non ? »

« Antoine est venu te chercher de son plein gré, comment ça, je ne te souhaite pas du bien ? » Pauline s’approchait de la table et a découvert un festin impressionnant.

« Va te doucher », disait Bénédicte en tapant sur la main tendue de Pauline, « Tu es trop sale. »

« Tu as deux poids et deux mesures ! Quand Antoine touche avec ses mains, pourquoi tu ne le frappes pas ? »

« Hmm, la prochaine fois que j’en ai l’occasion, je le ferai. »

« Seul un fou te croirait… »

Après sa douche, Pauline est sortie et a constaté que Bénédicte était déjà partie avec une boîte thermique.

« Tut, elle a préparé le petit déjeuner pour moi, mais n’a pas oublié d’en emporter une portion pour son homme. Quelle amie indigne… »

Hôpital Saint-Rémy, chambre individuelle.

« Jeanne, comment te sens-tu aujourd’hui ? »

Jeanne FABRE a posé les papiers et a ajusté ses lunettes de lecture : « Gustave ? ! Que fais-tu ici ? ! »

« Non, ne bouge pas », disait Gustave Lambert en lui plaçant un coussin derrière le dos, « La plaie n’est pas encore guérie. »

« Une appendicite, juste une petite opération. Mais avec l’âge, la capacité de récupération diminue, alors le médecin m’a retenue plus longtemps. À propos, les quotas d’admission pour les masters de cette année sont-ils sortis ? »

« Oui, trois pour toi, et quatre pour moi. »

« Trois, hein… » murmurait Jeanne.

« Quoi, tu comptes encore n’en prendre que deux cette année ? »

« Oui, je vieillis, je ne peux apprendre qu'à deux personnes. »

Gustave a fait la moue, sachant très bien que ce quota avait été spécialement réservé pour elle, mais elle ne l’admettait pas.

« Professeure Fabre — hein ? Professeur Lambert est ici aussi ? » Eliott Dupont est entré avec deux de ses camarades, déposant des fruits et des fleurs. « Nous sommes venus rendre visite à la professeure. »

Au fil de la conversation, un étudiant a mentionné : « J’ai entendu dire qu’il y a une nouvelle étudiante en première année, super douée, qui a décroché un programme intégré licence-master-doctorat dans notre faculté. »

À savoir que dans les dix dernières années, la faculté de sciences de la vie de l'Université de Bretagne a accordé cette occasion à moins de trois étudiants.

« … On dit que, cette fille a remporté l’année dernière deux médailles d’or aux Olympiades internationales de mathématiques et d’informatique, et a été directement admise dans notre faculté. »

« Deux médailles d’or ? Eh bien, je me souviens d’une aînée, qui était l’étudiante de la professeure Fabre, non ? Quand elle est entrée en première année, elle avait déjà quatre médailles d’or en mathématiques, physique, chimie et informatique ! Elle s’appelait Béné… quelque chose Dubois… »

« Il est presque l'heure ! » Gustave est intervenu à temps, « Vous devriez retourner à l’université. »

« Oh, alors… nous allons y aller. »

« Oui. »

En sortant de la chambre, l’étudiant a baissé la tête, abattu : « Senior Eliott, ai-je dit quelque chose de mal ? Pourquoi ai-je l’impression que les professeurs Fabre et Lambert avaient l’air mécontents ? »

Eliott était tout aussi perplexe.

Dans la chambre de l'hôpital—

Gustave : « Ces étudiants n’ont pas fait exprès, n'y pense pas trop. »

Jeanne a fait un geste de la main, mais ses lèvres tremblaient et des larmes commençaient à s’accumuler dans ses yeux, finissant par couler.

« Un tel génie ne devait pas… ne devait pas être comme ça ! Mais pourquoi… pourquoi n’a-t-elle pas chéri son talent ? »

Gustave : « Ne t’énerve pas… »

« Gustave, tu sais ce qu’elle m’a dit la dernière fois qu’on s’est vues ? Elle m’a dit qu’elle voulait l’amour… Haha, elle voulait l’amour ? Elle m’a brisé le cœur… »

Bénédicte se tenait à la porte de la chambre et serrait la boîte thermique dans ses mains, les larmes coulant le long de ses joues.

Désolée… Professeure Fabre…

Finalement, elle n’avait pas le courage d’entrer. Elle a laissé la boîte thermique à l’infirmière : « C’est pour la professeure Fabre, pourriez-vous la lui donner, s’il vous plaît ? Merci. »

« Hé — vous n'avez pas encore enregistré vos informations ! Pourquoi vous enfuyez-vous ? »

Bénédicte s'est précipitée hors du bâtiment des patients hospitalisés, respirant à grandes goulées d’air frais, mais ce sentiment d’étouffement dû à la culpabilité ne disparaissait pas.

« Bénédicte Dubois ? » Une femme grande et élégante, aux traits impeccables, s’approchait en talons hauts, portant un sac Lady Dior classique à cinq compartiments.

Vêtue d’un tailleur avec une jupe droite, ses cheveux lisses tombant sur ses épaules, elle dégageait une aura de sophistication.

C’était Nathalie Moreau, la sœur cadette d’Antoine.

« C’est vraiment toi ? Que fais-tu à l’hôpital au lieu d’être chez toi ? » Elle a jeté un coup d’œil au bâtiment devant elle.

L’hospitalisation, ça ne devait pas être pour une visite en maternité.

Elle a poussé un soupir de soulagement pour sa mère.

Si Bénédicte était vraiment enceinte et devait se marier par obligation, Mme Marie Verdez aurait eu une syncope de colère.

« Nathalie. » Bénédicte a forcé un sourire.

« Pourquoi tes yeux sont-ils rouges ? Tu as pleuré ? »

Bénédicte n'a rien dit.

« Encore une dispute avec mon frère ? »

« Non. »

Nathalie a le pris pour de l’entêtement et lui a jeté un regard de compassion.

Elle aimait bien Bénédicte en fait, car elle était belle et avait un bon caractère.

Malheureusement, elle n’était pas tout à fait à la hauteur des standards de leur famille Moreau.

Surtout que Mme Marie tenait beaucoup à l’éducation et préférait les belles-filles issues des prestigieuses universités.

« C’est fatigant d’être avec mon frère, non ? Il a mauvais caractère, tu devrais être plus patiente. »

Bénédicte : « En fait, nous avons déjà romp… »

« Euh, j’ai quelque chose à faire, je ne peux pas discuter plus longtemps avec toi. »

Après avoir dit cela, Nathalie a vérifié l’heure et s'est dirigée vers le bâtiment.

Elle venait rendre visite à la professeure Fabre, sachant qu’elle appréciait les étudiants intelligents et bien élevés, et s’était habillée spécialement pour l’occasion.

Obtenir une place dans le programme de doctorat direct dépendait de cette visite…

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