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Chapitre 06

« Il faut bien que je m'excuse officiellement pour l'impulsivité et l'irréflexion de l'époque. C'est une dette que j'ai envers elle. »

Pauline BOYON a failli s'étouffer avec une gorgée de vin, elle a toussé légèrement, son visage exprimant clairement son refus : « Tu plaisantes, non, ma chère. »

« Tu le sais bien, le seul examen que j'ai dû repasser à l'université, c'était le cours optionnel de la professeure Fabre. Rien qu'à l'idée de la revoir, je suis terrifiée. Et puis, soyons réalistes, je suis tellement insignifiante que la professeure a probablement déjà oublié qui je suis. Je ne peux vraiment pas t'aider là-dessus. »

Voyant qu'elle voulait à tout prix éviter cette situation, Bénédicte Dubois ne la forçait pas davantage.

« Cependant… » Pauline avait un regard malicieux et a changé de ton : « J'ai peut-être quelqu'un de plus approprié en tête. »

« Oh ? »

« Tu te souviens de mon cousin Nicolas Boyon ? »

Bénédicte a pris une petite gorgée d'eau tiède et a hoché la tête.

« Bien sûr que je m'en souviens. »

Nicolas BOYON, le plus jeune leader du domaine des sciences physiques du pays, élu en tête des dix jeunes scientifiques influents du monde par le magazine « Nature » l'année dernière.

Il avait commencé ses études sous la tutelle de la professeure Fabre en biologie appliquée, avec cinq publications SCI en deux ans, et avait suscité de grands espoirs dans la communauté biologique, étant qualifié de génie.

Cependant, pour une raison inconnue, il avait décidé soudainement de changer de domaine pour la physique, ce qui avait provoqué un certain émoi à l'époque.

Il avait prouvé que si une personne est capable, elle réussira à faire tout ce qu'elle veut.

Nicolas est déjà devenu une figure incontournable dans le monde de la physique internationale.

Bénédicte et Nicolas étaient de la même université, mais pas de la même année, et elle était sa cadette.

Dès son entrée à l'université, elle avait entendu parler de lui, et c'était en rencontrant Pauline qu'elle a appris qu'il était son cousin.

Il travaillait maintenant dans un institut de recherche en physique à l'étranger, et il est rentré au pays il y a seulement trois mois.

« Mon cousin m'a demandé des nouvelles de l'état de santé de la professeure il y a quelques jours, mais il n'a pas encore eu le temps de la voir. Vous pourriez y aller ensemble. »

Plus Pauline parlait, plus cela lui semblait être une bonne idée, alors elle a directement appelé Nicolas.

Après deux sonneries, il a répondu —

Bénédicte a entendu une voix grave, un peu froide et stricte : « Qu'y a-t-il ? »

Pauline lui a expliqué brièvement la situation.

Il semblait être très occupé, le bruit de fond étant assez intense. En moins d'une minute, il a raccroché.

« C'est réglé ! Mon cousin te propose de vous rencontrer demain à 14 h au restaurant Riverside. »

Pauline lui a serré la main : « Ce soir, repose-toi bien et nous discuterons du reste demain. »

Bénédicte a acquiescé : « Merci, je comprends. »

Le lendemain.

Bénédicte est partie une demi-heure en avance.

Lorsqu'elle est arrivée au restaurant, elle regardait sa montre. Il était 13 h 58.

Ni trop tôt, ni trop tard, juste à temps.

Elle a poussé la porte et était guidée par un serveur. Après avoir marché un peu, elle a aperçu un homme assis près de la fenêtre.

Il a penché la tête et buvais son café d'un air indifférent.

Simplement vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon noir, il portait des lunettes à monture dorée. La lumière du soleil caressait son profil, créant une scène digne d'un tableau.

Elle a jeté un coup d'œil à sa propre tenue: t-shirt blanc, jeans, queue de cheval haute, sans maquillage. Hum… C'était peut-être un peu trop décontracté.

Sentant son regard, l'homme a tourné la tête.

« Assieds-toi, que veux-tu boire ? »

La voix grave et magnétique a fait revenir Bénédicte à la réalité. Elle a tiré la chaise en face de lui et s'est assise.

« Désolée pour l'attente. »

Les yeux sombres de la jeune fille, semblables à des pierres précieuses, exprimaient une légère gêne.

Nicolas a ajusté ses lunettes et a répondu calmement : « Je n'ai pas attendu longtemps. Je suis arrivé seulement cinq minutes avant toi. J'ai encore quelques données à analyser au laboratoire, donc je ne pourrai te consacrer que trente minutes. Est-ce que ça suffit ? »

« Ça suffit. »

Le serveur est venu, et Bénédicte a commandé un verre de limonade.

Nicolas est allé droit au but : « Pour aller voir la professeure Fabre, que souhaites-tu que je fasse ? »

Tellement direct.

Bénédicte appréciait cette franchise. Elle a expliqué calmement son intention : « La professeure Fabre est déjà sortie de l'hôpital, mais je ne connais pas son adresse actuelle. Donc j'aimerais que tu me ramènes pour lui rendre visite. Si possible… »

Son regard a vacillé : « Si la professeure est en colère, pourrais-tu essayer de la calmer un peu ? Euh… La colère est mauvaise pour la santé. »

En entendant cela, l'homme semblait esquisser un léger sourire.

Bénédicte continuait : « Je sais que tu es très occupé, donc tu peux choisir le moment qui te convient le mieux. »

Nicolas a hoché la tête : « D'accord, alors dans deux jours. »

Bénédicte l'a remercié.

Elle tenait sa limonade avant de poser une question soudainement : « Pourquoi… tu as accepté de m'aider ? »

Nicolas la fixait de ses yeux sombres et a réfléchi un instant, et juste au moment où elle pensait qu'il n'allait pas répondre, il parlait : « Parce que tu es Bénédicte Dubois. »

« ? »

« La professeure Fabre m'a dit un jour », continuait-il en prenant une gorgée de café, « qu'elle avait trois grands regrets dans sa vie. Le premier, c'est que le monde de la science est immense, mais la vie est trop courte. Le deuxième, c'est qu'elle n'a pas d'enfants. Et le troisième… c'est Bénédicte Dubois. »

Bénédicte restait figée, ses doigts se crispant dans sa paume.

Nicolas la regardait avec une intensité qui trahissait une curiosité et une volonté de comprendre, avant de retrouver son calme habituel.

C'était la première fois qu'il rencontrait Bénédicte , mais ce n'était pas la première fois qu'il entendait ce nom.

Quel genre de personne pouvait bien être celle que la professeure Fabre considérait comme un « regret », au même titre que sa carrière et ses proches ?

Bénédicte sentait sa gorge se dessécher et a baissé légèrement les yeux.

Elle pouvait presque imaginer le regard déçu et déplorable de la professeure lorsqu'elle parlait d'elle.

Nicolas a sorti un morceau de papier et a écrit une ligne de chiffres.

« Voici mon numéro de téléphone. »

Bénédicte a jeté un œil, son écriture était élégante et soignée.

......

« Voici votre tiramisu. »

Le serveur a déposé le dessert et en a profité pour observer discrètement les clients.

L'homme, avec son visage séduisant et son attitude désinvolte, avait une légère impatience dans ses yeux.

En face de lui, c'était une femme habillée d'une robe rouge haute couture de Dior et portant un sac Hermès blanc. Elle avait tout l'air d'une fille riche et noble.

Elle ne semblait complètement pas remarquer l'agacement de l'homme et continuait de parler sans cesse :

« Antoine, j'ai entendu tante Marie dire que ton estomac ne va pas bien. Nous avons un médecin spécialisé dans le traitement des problèmes d'estomac à la maison, donc quand tu viendras… »

Antoine jouait avec son briquet, répondant de temps à autre.

Cette rencontre arrangée avait été organisée par sa mère, Marie Verdez. Puisqu'il est venu, il n'avait pas l'intention de faire trop de scène.

Mais ce que la femme disait ne l'intéressait absolument pas.

Son regard vagabondait au loin un moment, jusqu'à ce qu'il aperçoive quelque chose qui l'a fait soudain se redresser.

À quelques tables de là, il voyait Bénédicte assise en face d'un homme.

Il ne pouvait pas entendre leur conversation, mais il pouvait voir le léger sourire sur son visage.

Le son qui aurait pu être supportable à l'oreille est devenu soudainement assourdissant, ce qui l'a rendu encore plus agité.

Antoine a détourné le regard en ricanant.

« Il est temps que je parte. »

Nicolas, très occupé, avait déjà fait tout son possible pour libérer trente minutes de son emploi du temps.

Bénédicte comprenait cela et ils se sont levés ensemble.

En sortant du restaurant, Nicolas s'avançait pour tenir la porte et lui a fait signe de passer en premier.

Un geste très courtois.

Bénédicte lui a souri : « Merci. »

Ils se sont dirigés vers la rue, et Nicolas a dit : « Ma voiture est là. »

Bénédicte a hoché la tête : « À après-demain. »

Restant immobile et le regardant partir, Bénédicte a détourné enfin le regard, mais au moment où elle s'est retournée, elle s'est trouvée soudainement face à une paire d'yeux qui semblaient sourire en coin.

Pleins de sarcasme et de froideur.

« Déjà trouvé un nouvel amour si rapidement ? »

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