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Chapitre 8

Cela faisait longtemps que Bénédicte n'avait pas besoin de faire tout le ménage elle-même.

Pendant toutes les années passées avec Antoine, même si elle n'était pas dans une situation où elle ne faisait rien et se faisait servir en tout, elle n'avait jamais fait le ménage.

Même au tout début, lorsqu’il venait de lancer son entreprise et que sa situation financière était plus compliquée, ils avaient toujours une femme de ménage qui s’occupait du nettoyage hebdomadaire.

Après avoir fini un seau de peinture, Bénédicte s’est redressée en se tenant le dos un peu fatigué.

Après avoir vécu dans le confort pendant quelques années, elle n’y était vraiment plus habituée…

Elle est sortie dans le couloir pour rentrer le reste de la peinture dans la maison.

Mais, en allant un peu trop vite, elle a renversé le seau.

Même si elle a réagi rapidement, un peu de peinture s'était déjà renversée devant la porte du voisin.

Elle s'est empressée de prendre une serpillière et était en train de nettoyer la peinture quand la porte du voisin, qui était fermée auparavant, s'est soudainement ouverte.

Leurs regards se sont croisés. Elle s’apprêtait à s'excuser, mais a été surprise de reconnaître la personne en face d’elle.

« Tu habites ici aussi ? »

« Qu’est-ce que tu fais là ? »

Ils ont parlé presque en même temps.

Nicolas a regardé un instant à ses pieds, puis a levé les yeux vers elle et ce qu'il y avait derrière elle.

« Donc, c’est toi qui viens d'emménager aujourd’hui ? »

Bénédicte ne s'attendait pas non plus à une telle coïncidence : « Comme tu peux le voir, à partir d'aujourd'hui, nous sommes voisins. »

Le regard de Nicolas s’est légèrement illuminé.

S'il avait choisi de vivre ici, c'était parce que cet endroit était proche de son laboratoire et de l'université, ce qui facilitait ses cours et ses recherches en laboratoire.

Mais Bénédicte ? Pourquoi elle a choisi d’habiter là ?

Il était évident que cet environnement n'était pas vraiment adapté pour une femme. Sans parler d’autres critères, juste le fait qu'il n'y ait pas d'ascenseur faisait que ce n’était pas un choix naturel pour les jeunes.

Bénédicte, voyant qu'il ne bougeait pas, a pensé qu'il n’était pas content qu'elle ait sali le couloir.

« Désolée, j’ai renversé un peu de peinture tout à l'heure. Je vais nettoyer ça tout de suite. »

Elle a accéléré ses mouvements et a rapidement fini de nettoyer.

Quand elle a voulu descendre, elle a pointé du doigt les déchets près de lui.

« Justement je vais descendre, je peux les emporter pour toi en même temps ? »

Nicolas n’a pas hésité. En retour, il est allé chercher une échelle pliante chez lui : « Si tu veux repeindre les murs, ce sera plus pratique avec ça. »

« Merci. »

Avec l'échelle, la peinture des murs était beaucoup plus rapide.

En une matinée, elle a repeint tous les murs écaillés de la maison.

L’appartement est devenu propre et net.

Ensuite, elle s’est rendue dans un centre de meubles pour choisir un canapé et une table avec des chaises. Puis elle a fait un léger aménagement de la pièce. Enfin, tout était en ordre.

Quand elle a terminé d’aménager la pièce, la nuit commençait à tomber.

Bénédicte s’est massé les épaules en regardant la pièce autour d'elle. La lumière chaude et jaune inondait la pièce, chassant l'atmosphère vieillotte et donnant à l'intérieur un nouveau visage. Cela n’avait rien à voir avec l’état dans lequel elle avait trouvé l'appartement au début.

En regardant son petit chez-soi, elle a remarqué que son lit était recouvert de sa housse de couette en coton clair préférée, qui a pris le soleil toute la journée et dégageait un parfum subtil de lessive.

Les plantes qu'elle avait achetées l'après-midi étaient rangées en ligne devant la fenêtre, ajoutant une touche de vie adorable.

Sur le fauteuil poire noir et blanc se trouvaient des coussins gonflés et moelleux, parfaits pour s’y adosser pour la lecture.

On pouvait dire que, bien que l'espace soit petit, il était bien équipé et tout était parfaitement en place.

« C'est donc ta nouvelle maison ? Elle est vraiment jolie. »

Dans la vidéo, Pauline a parlé avec admiration.

« Tu as toujours été aussi douée en décoration et en aménagement. Tu es vraiment la même personne qui, à l’époque, avait fait un grand réaménagement de notre dortoir toute seule. »

Bénédicte a souri : « C'est normal, quand on habite quelque part, on doit s'y sentir bien. »

« Bénédicte, tu es plus forte que je ne le pensais, tu t’es si vite trouvé un nouvel objectif. »

En apprenant sa nouvelle adresse, Pauline a deviné certaines choses, mais elle ne les a pas mentionnées.

« Je suis vraiment contente que tu aies pu repartir de l’avant. »

Après avoir raccroché, Bénédicte a ressenti un peu de mélancolie.

Elle s'était réveillée trop tard, mais heureusement, il était encore temps de rattraper les choses.

Il était dix-huit heures.

Après une journée bien occupée, Bénédicte n’a toujours pas mangé.

Il y avait du pain de mie et des légumes frais dans le réfrigérateur, ainsi qu'un peu de millet.

Il était déjà trop tard. Elle se contentait de faire cuire un peu de bouillie et de préparer un sandwich.

En rendant l'échelle à Nicolas, elle a réfléchi un peu et a préparé une portion de bouillie et de sandwich.

Nicolas était occupé à modifier les données expérimentales de sa thèse.

En entendant frapper à la porte, il a quitté son bureau pour ouvrir.

« Merci de m’avoir prêté l'échelle pliante, et voici le dîner que j’ai préparé. Si cela ne te dérange pas, tu peux manger ça ? »

Sous la lumière, les yeux de Bénédicte brillaient d'un éclat humide.

Nicolas est resté un instant surpris, puis a levé la main pour prendre ce qu’elle lui offrait, en la remerciant.

De retour dans sa chambre, il a ajusté à nouveau les données et fait des calculs basés sur les résultats des expériences précédentes.

Quand il a terminé toutes les modifications, il était déjà huit heures du soir.

Son estomac était vide. Il avait faim.

Par habitude, il a sorti son téléphone pour commander un plat en livraison.

Il a aperçu par hasard le sac sous la lampe de bureau.

Il l’a ouvert et a découvert une couche isolante à l’intérieur, ce qui permettait de garder le sandwich et la bouillie au chaud.

Il a pris le sandwich et en a pris une bouchée. Il s’est arrêté un instant, surpris.

Le goût du bacon, associé à la fraîcheur des légumes et à l'œuf parfaitement cuit, était délicieux et lui a ouvert l'appétit.

Après avoir mangé le sandwich, il a pris une cuillère de bouillie de millet. La texture simple et délicate était meilleure que la plupart des bouillies qu'il avait achetées. Après quelques gorgées, son estomac s’est réchauffé.

Nicolas a haussé les sourcils avec plaisir. Les personnes qui le connaissaient savaient que cela signifiait qu'il appréciait ce qu'il mangeait.

Oui, elle cuisinait bien…

En quelques bouchées, il a fini la bouillie et le sandwich.

...

Il était dix heures.

Nicolas terminait sa course nocturne. Sur le chemin du retour, il a croisé Bénédicte.

Elle portait une tenue décontractée. Avec ses cheveux relevés en un chignon, elle s’est démarquée facilement dans la foule.

« Tu es sortie te promener ? »

« Tu sors pour courir le soir ? »

Ils ont parlé simultanément.

Bénédicte a hoché la tête : « Oui, je suis sortie marcher un peu et récupérer un colis. »

Il a ralenti son rythme, ajusté sa respiration et s’est mis à marcher à côté d’elle.

« Merci pour le dîner, c'était très bon. »

Bénédicte a répondu : « Tu m’as aidée deux fois. C'est moi qui devrais te remercier. »

À deux rues de là, il y avait un parc pour enfants.

Les bruits des enfants qui jouaient étaient particulièrement clairs.

« Ici, c’est assez animé. »

Dans la villa d’Antoine, il y avait toujours un silence effrayant.

Nicolas a suivi son regard.

Il vivait ici depuis plus de deux mois, mais il avait rarement remarqué ce genre de détails.

En pensant au message qu’il avait reçu en sortant, il a parlé d'un ton calme :

« Je viens de demander à mon junior. Professeure Fabre est à la maison en repos ces derniers temps. J’ai prévu d’y aller demain matin à dix heures, est-ce que ça te va ? »

« Demain à dix heures ? »

C’était si proche comme date…

Juste avant le dernier moment, elle a pensé à la professeure qu’elle n’avait pas vue depuis six ans et se sentait soudainement un peu nerveuse.

« Il y a un problème ? »

« Non. »

Nicolas a jeté un coup d'œil à son visage, ressentant un changement dans ses émotions, mais il n’a pas posé de questions.

Il n’aimait pas fouiller dans la vie privée des autres.

Ils se sont séparés à l'entrée de leur immeuble et sont rentrés chacun chez eux.

Bénédicte a pris une douche distraitement et s’est couchée pour tenter de trouver le sommeil.

En pleine nuit, une petite pluie est tombée.

Elle s’est beaucoup tournée, dormant mal toute la nuit.

Le lendemain, elle s’est levée tôt, a pris son petit-déjeuner, puis elle attendait Nicolas.

À dix heures, on a frappé à la porte, juste à l'heure.

Elle a immédiatement ouvert la porte, déjà prête.

Nicolas est resté un peu surpris pendant deux secondes : « On peut y aller. »

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