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— C'est des conneries ! Elle n'attaquait personne. C'est comme elle l'a dit, elle se défendait contre vous et contre ces deux monstres, dit-elle en désignant les deux hommes musclés, dont les narines s'élargirent tellement que je pouvais voir leurs poils de nez. Nous avons dû nous échapper après qu'ils⁠—

— Ça suffit ! rugit Nicky, la coupant net.

La dissimulation continuait.

Entre Scarlet et moi, nous étions à deux doigts de faire tomber Nicky. Si nous pouvions passer les frères gorilles en tout cas. J'étais plutôt fière de Scarlet, qui tenait tête à Nicky comme ça. Ç'aurait été mieux si elle n'avait pas l'air sur le point d'exploser comme une locomotive à vapeur. Nicky se tourna vers Scarlet si lentement que j'aurais juré qu'elle était à court de piles. Enfin, jusqu'à ce qu'elle fixe ma colocataire d'un regard qui aurait pu tuer des bébés lapins et s'avance avec un claquement résonnant de ses fichues chaussures.

— Si tu souhaites suivre l'exemple d'Ivy et quitter l'école, je serais ravie d'appeler tes parents, Scarlet, dit-elle, attirant maintenant l'attention. Elle était aussi mauvaise que Selene avec son besoin d'attention. Je commençais à voir comment elles étaient liées. Je suis sûre qu'ils apprécieraient le revenu supplémentaire. Papa ne doit-il pas travailler deux emplois pour que tu puisses continuer à étudier ici ?

Le silence de mort qui s'était répandu dans la pièce fut brisé par des rires gras. Scarlet devint encore plus rouge, son visage s'empourprant, ses épaules s'affaissant.

Adieu mon influence géniale sur Scarlet. Elle était de retour à se recroqueviller. Merde. Cette garce de Nicky allait le payer.

— Si j'étais toi, et je ne serais jamais toi, Scarlet, je garderais ma sale bouche fermée.

Scarlet fit mine de s'affaler sur sa chaise comme une enfant qu'on aurait remise à sa place, sauf que la chaise était tombée quand elle s'était levée, alors elle tomba sur les fesses dans un fracas et un chœur de rires.

Owen, qui était assis deux sièges derrière elle, se leva d'un bond, se plaçant entre Scarlet et la louve avec un froncement de sourcils que je n'aurais pas attendu du chaton.

— Qui maltraite les étudiants maintenant, grogna Owen, ses yeux se transformant en fentes. Pourquoi êtes-vous même ici ? Pourquoi ne dites-vous pas à tout le monde la vraie raison pour laquelle vous vous débarrassez d'Ivy ?

Les rires s'estompèrent, tous les yeux se tournant vers la louve-garou, qui souriait.

Mon loup grondait, le canidé en colère grognant avec un besoin impatient d'abattre Nicky. Je fis un pas en avant, prête.

Les yeux de Nicky ne quittèrent pas les miens avant qu'elle ne lève un doigt et que le bourdonnement des questions ne s'arrête. — La prochaine personne qui parle est expulsée.

Il n'y eut pas un bruit. Voilà pourquoi elle avait tant de pouvoir. Ils le permettaient.

— Bien, elle ne m'avait toujours pas quittée des yeux, même les gorilles me fixaient maintenant. Venez avec nous, Mlle Potter. Vous pouvez laisser vos affaires ici, puisqu'elles ne vous appartiennent plus.

Elle tourna les talons, tout le monde regardant de la porte à moi avec interrogation.

— À plus, les gars, dis-je, faisant à Scarlet un salut d'adieu qui fit bien plus mal qu'il n'aurait dû, et je sortis par la porte, jetant mon sac sur mon épaule. Je me fichais de ce qu'elle disait. Ces affaires étaient à moi.

Nicky était à mi-chemin dans le couloir, me regardant être escortée vers elle avec ce sourire graisseux sur son visage. Le même que lorsque nous étions entrées dans sa chambre de torture souterraine.

Oh mon dieu. Étais-je cette fille stupide d'un film d'horreur qui marche droit dans le piège ? Je veux dire, mes cheveux sont peut-être blonds, mais j'avais toujours été plus intelligente que ça.

« Excuse-moi, Howl », chuchotai-je mentalement, toujours pas sûre à cent pour cent de comment fonctionnait la fusion de nos esprits à Howl et moi. « Je crois que je suis peut-être tombée dans un piège. J'ai besoin de ton aide. Et de celle de Finn. Finn ! Finn ! »

D'accord, clairement, nous aurions dû régler tout ça avant maintenant.

— Alors, où est-ce que tu me jettes ? ai-je demandé en la rattrapant. J'étais parfaitement consciente que les Gorilles étaient un peu trop près de moi. Peut-être que je devrais péter dans leur direction et espérer les assommer par l'odeur. Tu me déposes aux grilles ? Tu m'enterres six pieds sous terre ?

Nicky ricana. — On ne peut qu'espérer. Mais hélas, j'ai de bien meilleurs projets pour toi.

— Comme quoi ? Nicky se contenta de sourire à ma question. D'accord, elle revenait à son truc de questions idiotes. J'ai roulé des yeux.

— Je ne te vire pas de cette école. Ce serait stupide. Mais ta chambre, ton allocation, même ta bourse d'études sont annulées. Tu peux rester, mais tu devras le faire à tes propres conditions. Tu en es capable ?

Il y avait quelque chose dans cette école et chez cette femme qui avait le don de transformer mes entrailles en pierre. Chaque pas me donnait l'impression de traîner les gorilles plutôt que d'être suivie par eux.

— Tu sais bien que je ne peux pas. Son sourire tordu menaçait de lui couper le visage en deux tant il s'étirait sur ses traits.

— Eh bien, dans ce cas, tu devras simplement trouver un endroit où vivre, un moyen d'obtenir ce dont tu as besoin. Oh, et les frais de scolarité sont dus le premier de chaque mois. C'est la semaine prochaine. Je ne m'inquiéterais pas cependant, d'après ce que j'ai entendu, tu as des compétences uniques qui pourraient te rapporter de l'argent rapidement.

Oh, cette putain de salope ! Je devrais l'étrangler avec sa propre jupe amidonnée. En fait, elle était assez raide pour que je puisse l'étrangler avec si je le voulais.

— Bien, ai-je grogné alors que nous atteignions la belle porte en bois qui avait autrefois été un signe de foyer, la chose s'ouvrant comme la traîtresse qu'elle était pour révéler le bazar qu'était la chambre de Scarlet et moi.

Juste celle de Scarlet maintenant.

— Prends tes affaires personnelles. Mes hommes emballeront le reste.

Les deux gardes ont grogné comme les bêtes qu'ils étaient. C'était tout l'avertissement dont j'avais besoin pour me précipiter dans la chambre, attrapant tout ce que je pouvais considérer comme un « objet personnel », ce qui signifiait sûrement les affaires avec lesquelles j'étais arrivée ici.

Sortant la valise déchirée de sous mon lit, je l'ai remplie de quelques affaires et j'y ai glissé le livre relié en cuir sur les harems, essentiellement sur moi ; couvrant le tout avec une sélection de soutiens-gorge rouge vif.

Approprié.

« Howl, tu m'entends ? J'ai un peu besoin de ton aide. » De l'aide ? Mon Dieu, je lui parlais comme s'il était un opérateur téléphonique que j'essayais d'amadouer pour qu'il rétablisse le courant.

Je me suis figée, me redressant lentement. La réalité de la similitude entre ces situations était comme un marteau-piqueur jouant « Chopsticks » sur ma colonne vertébrale.

Je suppose que j'avais encore mon talent. Bien, vu que j'y retournais tout droit.