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Chapitre 3

ผู้เขียน: Léo
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-03-14 02:24:20

Elias Moreau aurait dû être l’héritier légitime de l’empire familial. Tout, depuis son enfance, l’avait préparé à cette position. Il était le fils de Marc Moreau, un homme respecté dans le monde des affaires, et son nom était synonyme de prestige et de pouvoir. Auguste Moreau, son grand-père, avait bâti l'empire à partir de rien, et il espérait secrètement que son petit-fils marcherait dans ses pas, continuant à faire croître la richesse et l’influence de la famille.

Mais la réalité d'Elias était bien différente. Au lieu de se tenir aux côtés des grandes figures du monde des affaires dans la salle de réunion luxueuse du dernier étage, il passait ses journées à effectuer des tâches subalternes, invisibles et dégradantes. Il était un simple employé parmi les autres, un fantôme dans l’ombre des figures qui se voyaient attribuer les véritables responsabilités. Et cela, grâce à Madeleine, sa belle-mère, et Adrien, son demi-frère.

Officiellement, sa situation semblait être une simple question de compétence. Elias était sourd et muet, et son handicap semblait suffisant pour justifier qu’il n'ait aucune place dans les décisions de l'entreprise. Mais là où la réalité se cachait, c'était dans la manipulation subtile de Madeleine et Adrien. Ils avaient profité de cette excuse pour le reléguer aux tâches les plus insignifiantes, lui faire effectuer des tâches de bureau qui n’étaient même pas dignes de son statut. Il était celui qui apportait les cafés lors des réunions importantes, celui qui devait classer des documents sans importance, ou parfois même celui qui nettoyait les bureaux après les heures de travail, quand tout le monde était déjà rentré chez soi.

La salle de réunion où les véritables décisions se prenaient, au dernier étage de l'immeuble, semblait appartenir à un autre monde, un monde dans lequel Elias n'avait plus de place. Là, sa belle-mère, Madeleine, prenait des décisions avec Adrien, se pavanant dans leur rôle de dirigeants, tandis qu'Elias, assis à son bureau dans l'ombre, se sentait dévalorisé à chaque minute.

Ce matin-là, lorsqu'il arriva à son poste, l’odeur de papier poussiéreux envahissait la pièce lorsque Elias franchissait la porte du service des archives. Ce lieu, à l'écart du reste du monde, semblait figé dans le temps, comme si tout ce qui s’y trouvait n’avait jamais eu d’importance. La lumière tamisée filtrée par les fenêtres crasseuses ne permettait même pas d'entrevoir clairement les étagères encombrées de dossiers non triés, de boîtes pleines de documents désorganisés. Ici, Elias se fondait dans le décor, invisible, comme un objet, une présence qui n’avait de valeur que dans la mesure où elle pouvait rendre service à ceux qui le méprisaient.

Les employés du service le traitaient avec condescendance, mais leurs regards étaient loin d’être bienveillants. Il n’était pas l’un des leurs, il n’appartenait pas à leur monde, celui des personnes qui prenaient des décisions et jouissaient du pouvoir. Lui, il était relégué aux tâches ingrates, celles que l’on donne à ceux que l’on considère comme des inférieurs. Mais Elias n’était pas dupe. Il savait que tout cela n’était qu’un jeu cruel, un moyen pour sa belle-mère et son demi-frère de le maintenir dans un état de soumission.

Chaque matin, lorsqu’il arrivait à l’entreprise, les employés le regardaient. Pas d’un regard respectueux, pas d’un regard admiratif. Non, ils le dévisageaient comme une bête curieuse, un animal de foire, un prisonnier dans une cage dorée. Certains murmuraient à voix basse, comme s’ils pensaient qu’il ne pouvait les entendre.

— "On dirait qu’il a été relégué au statut de secrétaire, non ?" lança une employée, avec un rictus méprisant, alors qu’Elias passait près d’elle. Elle le dévisageait de haut en bas, ses yeux scintillant de jugement, comme si elle avait à peine la décence de reconnaître sa présence. "Il faut être sacrément déshonoré pour finir à ce poste."

Son collègue, un homme bien plus âgé, ne se gêna pas pour répondre, en cachant à peine sa satisfaction.

— "Je n’aurais jamais cru voir un Moreau faire une tâche aussi misérable. Mais bon, que voulez-vous ? Les fils de famille, c’est comme ça… Un peu trop gâtés, mais incapables de faire face à la réalité."

Les deux ricanèrent bruyamment, se croyant à l’abri de toute répercussion. Ils étaient convaincus qu’Elias ne les entendait pas, et c’est ce qui les rendait encore plus audacieux. Mais ce n’était pas tout. Chaque mouvement, chaque regard était scruté et commenté. Quand Elias portait un dossier particulièrement lourd ou s’efforçait de déplacer une boîte pleine de papiers, les employés ne manquaient pas de lui lancer des piques acerbes.

— "Tu as besoin d’aide, Elias ? Je vois que ça te pèse, ce n’est pas ta place de faire ça." Un autre employé se leva, s’approchant de lui avec une fausse sympathie, comme pour lui rappeler qu’il n’était qu’un serviteur, un simple pion dans un univers qu’il ne comprenait même pas.

— "Regarde-le, il essaye de porter une boîte, pauvre gamin. Est-ce qu’ils lui ont aussi appris à monter les étages tout seul ou il a besoin d’une escorte pour ça ?"

Les moqueries n’étaient jamais vraiment des conversations à part entière ; elles étaient des dérisions voilées, des attaques déguisées sous des sourires forcés. Leurs paroles étaient pleines de sous-entendus, comme des couteaux bien affûtés lancés dans sa direction, attendant qu’il flanche. Mais il ne flanchait pas. Pas encore.

Lorsqu’il passait devant un groupe d’employés discutant dans un coin de la pièce, il pouvait souvent entendre leurs rires se cacher derrière des propos qui semblaient anodins, mais qui n'étaient en réalité que des insultes voilées.

— "C'est vraiment incroyable qu'un membre de la famille Moreau soit réduit à cela. Le pauvre, il ne vaut même pas un stage."

— "Les héritiers, de nos jours… Si ça ne tenait qu’à moi, je le mettrais dans une salle de stockage. Un peu de travail manuel ne lui ferait pas de mal."

Chaque phrase résonnait en lui comme un écho insupportable, mais Elias ne cédait jamais. Il savait que montrer la moindre faiblesse serait leur donner l’occasion de s’acharner davantage. Il n’était rien à leurs yeux, et pourtant il leur prouvait chaque jour qu’ils n’étaient pas capables de le faire plier.

Dans ce manège cruel, les humiliations devenaient une forme de divertissement pour eux, une manière de déstabiliser quelqu’un qu’ils percevaient comme faible, un être qui ne pourrait jamais leur faire face. Mais Elias ne répondait jamais, il se contentait de leur offrir ce qu’ils attendaient : un silence glacial, une indifférence qui les mettait mal à l’aise.

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