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Chapitre 5

ผู้เขียน: Léo
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-03-14 02:35:00

Le matin suivant, Elias avait trouvé une enveloppe déposée sur son bureau dans le service des archives. L'enveloppe, simple mais formelle, portait l’inscription de l’entreprise et un cachet qui ne laissait aucune place à l’incertitude : "Convocation officielle." À l’intérieur, une lettre soigneusement pliée révélait l’invitation, signée de la main du PDG par intérim, Adrien Moreau. Le contenu était simple et direct : "Réunion de stratégie à 10h00, salle de conférence, bâtiment principal."

Bien qu'il fût bien conscient de l’ironie de la situation, Elias avait décidé d’y aller. Il savait que cela ne signifiait rien de bon, mais il ne pouvait pas se permettre de paraître faible. Si Adrien voulait l’humilier, il lui en donnerait l’occasion. Mais il ne serait pas le jouet silencieux qu’on attendait de lui.

La salle de réunion était imposante, comme un temple du pouvoir. Les murs de verre permettaient de contempler la ville étendue en contrebas, mais aussi d’être observé depuis l’extérieur, comme une cage à oiseaux. Tout dans cette pièce était conçu pour imposer le respect, pour créer une atmosphère de dominance. Le mobilier luxueux, les sièges en cuir noir, le long tableau en bois sombre, et la lumière froide du matin qui traversait les grandes fenêtres… tout respirait la puissance et le contrôle.

Mais Elias, bien qu’il en connaissait chaque détail, se sentait comme un intrus dans cet environnement. Il n’appartenait pas à ce monde. Il était là contre son gré, et son simple présence en cet endroit était une humiliation en soi.

Il s’installa en silence, comme une ombre à l'extrémité de la table, loin des regards des autres. Les actionnaires présents, tous bien vêtus et sûrs d’eux, s’étaient déjà installés, murmurant entre eux, mais leur conversation se stoppa dès qu’Elias entra dans la pièce. Certains lui jetèrent un regard furtif, comme pour vérifier qu’il était bien le même homme qui portait l'étiquette du fils illégitime.

Les regards étaient mixtes : certains étaient amusés, comme si la situation le faisait rire, d’autres plus froids, indifférents, comme si sa présence n’avait aucune importance. Les sourires en coin ne manquaient pas. Quelques chuchotements se firent entendre, mais personne n’osa dire quoi que ce soit à haute voix. Le message était clair, à peine voilé : Elias n'était rien d'autre qu'un spectateur, un pion dans leur jeu.

Adrien, assis au centre de la table, ne l’avait pas invité pour l’inclure dans les décisions importantes. C’était une piège bien orchestré, une mise en scène dont le but était de briser encore un peu plus le fragile équilibre qu’il avait su maintenir. Il savait exactement ce que son demi-frère attendait de lui.

Ce n’était pas une réunion pour donner des responsabilités à Elias. Non, c’était une occasion de l’humilier publiquement, de le faire s’abaisser encore davantage devant eux. Le spectacle qu'Adrien voulait mettre en scène était simple : un héritier déchu dans la salle des maîtres. Chaque parole, chaque silence, serait une démonstration du pouvoir que son demi-frère détenait sur lui.

À un moment, l’un des actionnaires, un homme d’âge mûr au visage dur, lança une remarque acerbe, sans même s’adresser directement à lui :

— Comment un homme qui ne peut même pas entendre les besoins d’une entreprise pourrait espérer un jour la diriger ?

Les rires fusaient, glacés et pleins de mépris. Adrien les rejoignit dans cette moquerie silencieuse, savourant chaque seconde où Elias était réduit au silence.

Elias resta de marbre, son cœur serré, mais son regard se fit plus dur. Il savait que ce moment n’était qu’une étape, un test. Pas le test qu’Adrien pensait, mais un test pour lui-même. La question n’était plus de savoir comment survivre à cette humiliation, mais de combien de temps il lui faudrait encore supporter avant de renverser les rôles.

La salle, qui avait résonné de rires moqueurs à peine quelques instants plus tôt, se tut lorsque Adrien prit la parole. Il se tenait là, dans son costume impeccablement taillé, l'air assuré, presque suffisant. Son sourire narquois semblait plus tranchant que jamais, comme une lame prête à frapper.

— Messieurs, avant de commencer, permettez-moi d’adresser un mot à notre invité spécial, dit-il en désignant Elias d’un geste large et théâtral.

Tous les regards se tournèrent vers Elias, mais lui, bien qu’il fût l’objet de toutes les attentions, n’eut aucun geste d’acquiescement, aucun mouvement d'approbation. Il demeura immobile, tel une statue figée dans un rôle imposé. À l'instant où Adrien braqua ses yeux sur lui, Elias se sentit comme un animal exhibé, pris au piège sous un faisceau de lumière.

— Elias, c’est un honneur de te voir ici, ajouta Adrien, sa voix feignant la chaleur mais empoisonnée d’une ironie glaciale. Après tout, même si tu ne peux pas nous entendre, nous apprécions ta présence.

Les rires étouffés commencèrent à se propager parmi les actionnaires. Ce n’était pas un éclat franc, mais plutôt une sorte de murmure complice, un jeu de regards échangés entre les plus proches de l’impitoyable Adrien. Ils semblaient tous en accord, comme si ce jeu cruel était une normalité. Chaque mot d’Adrien était un coup supplémentaire dans la bataille silencieuse qu’il menait contre lui.

Elias resta impassible. Ses yeux fixaient le sol, une barrière invisible s’étant construite autour de lui. Il ne broncha pas, ni même un tressaillement, malgré l’humiliation qui bouillonnait en lui comme une mer calme prête à se déchaîner.

Adrien, voyant l’absence de réaction, se permit de poursuivre dans un ton faussement bienveillant, amplifiant le mépris sous son masque de cordialité :

— Mais je me rends compte que nous avons été négligents avec toi. Nous t’avons donné un poste qui ne te permet pas d’exploiter ton potentiel.

Les murmures prirent de l’ampleur, les chuchotements devenant plus audibles. Elias sentit les regards des autres actionnaires se poser sur lui avec une curiosité malsaine, comme si le simple fait qu’il soit là leur apportait une forme de divertissement morbide.

Elias savait que ce n’était pas une simple parole de compassion. Non, c’était une fausse ouverture, un piège habilement tendu. Adrien voulait le garder dans cette position, mais aussi lui faire sentir la vastitude de son échec par rapport à ce qu’il aurait dû être.

— J’ai donc pris une décision, annonça Adrien, croisant les doigts sous son menton, une posture de dirigeant impitoyable, qui décidait de l’avenir d’un homme sans même y penser à deux fois. À partir d’aujourd’hui, nous allons t’offrir une tâche plus adaptée à tes compétences.

Un frisson parcourut la pièce. Elias le savait. Cela ne pouvait être qu'une nouvelle humiliation déguisée. Ses yeux se levèrent légèrement, cherchant un indice dans l'attitude des actionnaires, mais ces derniers étaient déjà prêts à se délecter du spectacle.

Adrien se tourna alors vers son assistant, un homme dans la quarantaine au regard rigide, qu'il appela d’un signe de main. L’assistant s'exécuta immédiatement et apporta un lourd dossier qu’il posa avec une légèreté feinte devant Elias.

— Apportez-lui le dossier de la cafétéria, ordonna Adrien.

Les rires se figèrent à peine, mais un frisson d’amusement parcourut la table. Elias était à cet instant l’objet de tous les regards, un homme de terrain, comme s’il venait d’être dégradé à un statut inférieur à celui de n'importe quel employé.

— Nous avons un problème avec l’approvisionnement en café et en biscuits. En tant qu’homme de terrain, tu pourrais peut-être t’en charger ? annonça Adrien, ses mots comme des éclats de verre qu’il lançait avec malice.

Les ricanements se firent plus évidents. Certains actionnaires tentèrent de garder leur sérieux, mais les yeux brillants de satisfaction qu’ils lui portaient en disaient long. Un regard échangé ici et là montrait une complicité tacite, une acceptation de l’humiliation comme un sport.

Les sourires se partageaient entre ceux qui avaient, eux aussi, été témoins de son abaissement, comme si chacun en tirait une forme de réconfort dans cette vision de la chute d’un héritier. Elias, une nouvelle fois, ne réagit pas. Il ne pouvait pas.

Il comprit alors que ce n’était pas une simple épreuve. Ce n’était pas simplement pour tester sa compétence, c’était un avertissement clair. Adrien voulait le faire sentir dans ses profondeurs qu’il n’avait aucun pouvoir, qu’il n’était qu’un ombre, un accessoire dans un empire qu’il aurait dû diriger. Et cela, c’était le plus grand des mépris.

Elias observa le dossier, la tâche qui lui était imposée, et un éclair de colère traversa ses yeux. Il savait qu’il n’était pas ici pour diriger, ni pour être respecté. Il était là pour être un souvenir vivant de ce qu’il n’était plus. Mais tout cela finirait. Un jour, tout cela finirait 

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