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Chapitre 7

ผู้เขียน: Léo
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-03-29 14:27:43

Gabriel resta silencieux un instant, le regard plongé dans celui d’Elias. Il connaissait cet homme mieux que quiconque. Derrière son apparente tranquillité, il voyait l’orage qui grondait, la tempête qui se préparait. Elias n’était pas faible. Non, il était un stratège, un joueur d’échecs qui ne bougeait ses pièces qu’au moment opportun.

Mais cela n’empêchait pas Gabriel de s’inquiéter.

Il soupira et se redressa, décroisant les bras. Son regard bleu s’assombrit légèrement.

— J’espère que tu sais ce que tu fais, murmura-t-il.

Elias ne répondit pas immédiatement. Il referma le classeur et le posa sur le côté du bureau, avant de relever calmement les yeux vers Gabriel.

— Toujours.

Un silence pesa entre eux, lourd de sous-entendus. Gabriel savait qu’il n’obtiendrait pas plus d’explications. Elias était ainsi : il ne révélait ses cartes que lorsqu’il l’avait décidé.

Gabriel fit un pas vers la porte, posa la main sur la poignée, puis s’arrêta. Sans se retourner, il laissa tomber d’une voix grave :

— Sois toujours vigilant, Elias. Adrien est peut-être un idiot aveuglé par son ego, mais sa mère, elle…

Il marqua une pause, comme s’il hésitait à aller plus loin. Puis il termina, sa voix plus basse, presque un avertissement :

— Madeleine ne laissera jamais rien lui échapper.

Il ouvrit la porte et sortit sans un mot de plus, laissant Elias seul dans son bureau.

Ce dernier resta immobile, fixant un point invisible devant lui.

Gabriel avait raison.

Adrien était une menace, mais il était prévisible. Madeleine, en revanche, était une joueuse silencieuse, une femme qui n’agissait jamais sans raison, qui ne montrait jamais ses véritables intentions.

Elle était celle qu’il devait surveiller le plus.

Elias inspira lentement, ferma les yeux un instant.

Le jeu ne faisait que commencer.

Plus tard dans la journée, alors qu’Elias classait méticuleusement des dossiers dans la salle des archives, une tension imperceptible flottait dans l’air. Il n’y prêta pas immédiatement attention, concentré sur l’alignement parfait des classeurs. Mais un bruissement, presque imperceptible, le fit ralentir son geste.

Derrière une haute étagère en bois, à quelques pas de lui, deux employés s’étaient arrêtés. Ils chuchotaient, convaincus d’être à l’abri des oreilles indiscrètes.

— Tu as vu la réunion ce matin ? Adrien l’a encore humilié… murmura une voix féminine.

— Ouais, c’était gênant, répondit un homme avec un léger ricanement. Il a le nom Moreau, mais il se laisse traiter comme un chien.

Elias ne bougea pas. Ses doigts restèrent figés sur le bord d’un dossier, son regard fixé sur le papier jauni devant lui. Un chien. Le mot flottait dans l’air, accompagné d’un mépris à peine voilé.

— Peut-être qu’il est vraiment faible… souffla la femme, plus hésitante cette fois.

Un silence s’étira entre eux. Elias le perçut immédiatement. Le doute.

Certains ne riaient pas. Certains commençaient à s’interroger. Pourquoi Adrien s’acharnait-il autant sur lui, s’il était si insignifiant ?

L’homme haussa les épaules, comme s’il balayait cette pensée.

— Faible ou pas, Adrien va l’écraser.

Les pas reprirent, s’éloignant dans le couloir. Les voix s’effacèrent, mais le venin des mots, lui, resta en suspension.

Elias relâcha lentement l’air qu’il avait retenu. C’était ça, la véritable stratégie d’Adrien. Pas seulement l’humilier, mais modeler l’opinion des autres, instiller le doute, faire de lui une blague aux yeux du personnel, aux yeux du monde.

Mais les rumeurs étaient une arme à double tranchant.

Un murmure pouvait ruiner une réputation.

Un autre pouvait faire naître une légende.

Elias n’avait pas besoin de riposter aujourd’hui. Pas encore. Il lui suffisait d’écouter, de comprendre qui doutait, qui était influençable, qui pouvait basculer en sa faveur.

Ils pensaient qu’il n’était qu’une ombre.

Bientôt, ce serait leur monde qui serait plongé dans l’obscurité.

Trois semaines avant l’événement, un mail officiel avait été envoyé à tout le personnel de Moreau Industries. Une notification brève mais explicite, accompagnée d’une pièce jointe au design sobre et élégant, scellée du logo doré de l’entreprise.

> GALA ANNUEL DE MOREAU INDUSTRIES

Lieu : Ritz Paris

Date : Samedi 20h00

Dress code : Tenue de soirée obligatoire

Un événement d’exception réunissant l’élite du monde des affaires.

La présence des cadres et actionnaires est requise.

Le message était impersonnel, purement formel. Rien d’étonnant.

Elias n’aurait même pas prêté attention à l’annonce si son invitation ne lui avait pas été envoyée différemment.

Alors que tous les autres employés l’avaient reçue par mail ou par courrier officiel, la sienne avait été négligemment déposée parmi des dossiers administratifs, sur son bureau au service des archives.

Comme si sa présence était un détail insignifiant, une formalité sans importance.

Quand il prit l’invitation entre ses doigts, il sentit immédiatement la provocation.

Il n’était pas invité en tant qu’héritier légitime.

Il était simplement toléré.

Gabriel, fidèle à son habitude, fut le premier à réagir en découvrant l’invitation posée sur le bureau d’Elias.

Il l’attrapa d’un geste sec, la parcourut du regard et ricana.

— C’est une plaisanterie ? lança-t-il d’un ton tranchant.

Elias resta impassible, rangeant un dossier sans relever les yeux.

— Non. Une mise en scène.

Gabriel plissa les yeux, analysant l’invitation avec méfiance.

— Tu comptes vraiment y aller ?

— Je n’ai pas le choix.

Son ami claqua la carte sur le bureau, agacé.

— Bien sûr que si. Tu sais très bien que ce gala est un piège. Adrien va encore profiter de l’occasion pour t’humilier devant tout le monde.

Elias leva lentement les yeux vers lui.

— Justement. Je veux voir jusqu’où il est prêt à aller.

Gabriel croisa les bras, son regard bleu perçant sondant son ami.

— Ne joue pas à ce jeu, Elias. Pas quand ils tiennent encore les rênes.

Le silence tomba dans la pièce. Elias savait que son ami avait raison.

Mais il savait aussi une chose :

Il était temps d’observer les véritables forces en présence.

Alors, il se contenta d’un léger sourire et prit l’invitation, la rangeant dans la poche intérieure de son veston.

— Je serai prudent.

Gabriel soupira avant de secouer la tête.

— Je n’en doute pas. Mais eux non plus.

Puis, il se détourna et quitta la pièce, laissant Elias seul avec ses pensées.

Chapitre 5 : Le piège du gala

Les jours précédant le gala, l’effervescence était palpable au sein de Moreau Industries. Chaque bureau, chaque espace commun était saturé de discussions frénétiques. Les conversations tournaient exclusivement autour de l’événement à venir : les invités de prestige, les tenues spectaculaires à adopter, et bien sûr, les alliances d’affaires qui se négocieraient dans l’ombre des tables élégantes.

Elias n’accordait guère d’attention à ces bavardages. Il ne faisait pas partie de ce monde de faux-semblants, mais il n’était pas non plus aveugle aux dynamiques qui se jouaient autour de lui. Il observait, silencieux et perçant.

Il remarquait qui était excité à l’idée de briller sous les projecteurs, qui semblait stressé par l’importance de l’événement, et qui, comme lui, se préparait à jouer son rôle à contrecœur. Certains employés baissaient les yeux en croisant son regard, mal à l’aise, comme s’ils cherchaient à éviter une confrontation qu’ils savaient inévitable. D’autres s’éloignaient rapidement, échappant à la tension de leur rencontre avec lui.

La rumeur circulait déjà. Ce gala serait bien plus qu’une simple fête mondaine. Il allait être l’arène de jeux de pouvoir plus subtils, plus sournois. Et au centre de tout cela, il y avait Adrien. Elias savait que ce gala n’était qu’un autre terrain de jeu pour son demi-frère, un piège habilement tissé pour l’humilier, le tester, et peut-être même le faire échouer une fois de plus.

Le soir du gala, alors qu’Elias quittait sa chambre, son téléphone vibra. Il s’arrêta un instant pour lire le message.

Adrien Moreau :

Ne sois pas en retard. Après tout, tu es la star de la soirée.

Un frisson de méfiance glissa le long de sa colonne vertébrale. Il le savait déjà. Il savait que ce message n’était qu’un avertissement déguisé, une provocation. Adrien savait exactement comment manipuler les événements pour les faire tourner en sa faveur.

Elias aurait pu ignorer cette invitation tacite, se retirer de ce jeu dangereux. Mais il était trop tard pour reculer. Ce gala n'était pas seulement une occasion de briller, c'était un champ de bataille sur lequel il devait jouer sa partie. Il allait y aller. Et quand il entrerait dans cette salle pleine de regards avides, ce serait sur ses propres termes.

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