Le soleil frappait déjà fort sur la capitale haïtienne, baignant les rues animées dans une chaleur moite. Naïla ouvrit les yeux au son des klaxons et du brouhaha des marchands installés en contrebas.
La villa dans laquelle Naïla vivait avec Michaël était luxueuse, mais se fondait parfaitement dans le paysage de Pétion-Ville. Port-au-Prince offrait une mixité impressionnante entre richesse ostentatoire et pauvreté extrême. Le quartier de Pétion-Ville, en particulier, était connu pour abriter une classe d’affaires influente qui, comme elle, se mêlait facilement aux milieux criminels sans être jamais vraiment inquiétée.
Dans cette ville marquée par les contrastes, Naïla se sentait chez elle. Bien qu’elle ait grandi dans des conditions précaires, elle avait appris dès son plus jeune âge à comprendre la valeur du pouvoir et de l’argent. L’argent n’était pas qu’une nécessité, c’était une arme. Et elle était plus que déterminée à en maîtriser chaque aspect.
La vie sous couverture, cependant, n’était pas simple. Faux noms, fausses identités, et changement constant de résidence étaient désormais leur quotidien. Naïla vivait sous le nom de Stéphanie Duval, une entrepreneuse prétendant avoir des racines françaises, mais son accent haïtien la trahissait parfois. Michaël, quant à lui, se présentait comme son cousin. Il n’était pas du tout à l’aise dans ce rôle, mais il n’avait pas le choix.
Allongée sur le canapé, elle étira ses muscles engourdis par la nuit trop courte. L’excitation du coup porté à Ricardo Mendez palpitait encore en elle. 500 000 dollars… Un butin qu’elle comptait bien faire fructifier.
Michaël, déjà debout, tapotait sur son clavier, les yeux rivés sur son écran.
— Tout est clean. L’argent a été divisé en plusieurs comptes et acheminé sur trois plateformes différentes. Aucune chance qu’il puisse remonter jusqu’à toi.
Naïla se redressa, nouant ses cheveux en un chignon désordonné.
— Parfait. Ça va nous tenir un bon moment.
Elle se leva et se dirigea vers la cuisine, se versant une tasse de café noir. Un moment de répit… Enfin.
— Tu es sûre qu’on peut encore rester là quelques semaines ? dit Michaël alors qu’il jetait un coup d’œil par la fenêtre pour observer la rue déserte. « On attire trop l’attention, tu ne crois pas ? »
— On ne reste jamais dans un endroit trop longtemps, répondit Naïla avec un sourire en coin. Mais tant qu’ils ne savent pas où nous sommes, je n’ai rien à craindre.
Naïla savait que Michaël avait raison. Ils n’étaient jamais à l’abri des regards. Son complice, d’ailleurs, avait commencé à se lasser de cette vie de fugitive. Il voulait un changement, quelque chose de plus stable. Mais pour Naïla, la stabilité était l’ennemi. Elle ne vivait que pour le danger et la recherche du prochain grand coup.
L’adrénaline des arnaques passées n’était jamais assez. Elle en voulait toujours plus.
Elle et Michaël avaient loué un petit bureau dans un quartier discret de Pétion-Ville. Une façade qui leur servait de couverture pour blanchir l’argent de leurs arnaques.
Tout semblait sous contrôle elle regardait tranquillement la télévision jusqu’à ce qu’un nom attire son attention lors de sa lecture matinale du journal économique haïtien.
Jude Bélizaire.
Son regard se figea. Ce nom… Elle l’avait déjà vu quelque part.
Elle attrapa son ordinateur portable et lança une recherche rapide.
PDG du groupe Bélizaire Industries. 38 ans. Fortune estimée à plusieurs centaines de millions.
Elle referma son ordinateur, inspirant profondément.
Ce soir-là, après le dîner, Naïla s’enferma dans sa chambre. Elle avait besoin de se concentrer. Le nom de Jude Bélizaire trottait dans sa tête depuis qu’elle l’avait vu dans les archives économiques. Un magnat haïtien des affaires, lié à des transactions internationales, avec un intérêt croissant pour les investissements en République dominicaine. Elle avait repéré une faille dans son profil : Jude Bélizaire semblait être l’homme parfait pour un coup audacieux.
Naïla n’était pas du genre à suivre les règles. Elle n’était pas là pour se contenter de petits gains. Son objectif était de devenir un mythe, l’ombre insaisissable derrière de gigantesques sommes d’argent. C’était ce qui la fascinait. Faire de l’impossible une réalité.
Elle lança son ordinateur portable et commença à scruter les archives bancaires. Le nom de Jude Bélizaire avait été cité à plusieurs reprises dans des transactions suspectes, mais ce n’était pas seulement son argent qu’elle convoitait. Il y avait quelque chose dans son passé, un secret caché, une vulnérabilité qu’elle devait exploiter.
Le plus grand mystère ? Un virement de deux millions de dollars de Ricardo Mendez, un investisseur qu’elle avait arnaqué quelques semaines plus tôt. Jude Bélizaire semblait avoir un lien direct avec cet homme. Et Ricardo Mendez… c’était le chaînon manquant.
En fouillant encore plus, Naïla découvrit des détails compromettants : Mendez avait transféré de l’argent à Bélizaire juste avant qu’elle ne lui vole une fortune. Cela voulait dire une chose : Bélizaire était impliqué dans quelque chose de plus grand. Et dans ce monde, les plus gros poissons étaient toujours les plus vulnérables.
Alors qu’elle faisait défiler les dernières données sur l’ordinateur, un appel inconnu fit vibrer son portable. Un frisson parcourut son dos. Elle hésita, mais décrocha finalement. La voix qui répondit à l’autre bout du fil était grave, calme, mais emplie de menace.
— Tu te sens en sécurité, Naïla ?
Un frisson la traversa. Cette voix… elle l’avait déjà entendue. Mais quand ? Il savait.
— Qui êtes-vous ? demanda-t-elle, feignant de ne pas comprendre.
— Tu ne sais vraiment pas ? La voix devenait plus menaçante. Je suis celui qui te retrouvera, celui qui te fera payer pour ton arrogance. Profite de ta soirée, Naïla. Parce que bientôt, c’est moi qui vais jouer avec toi.
La connexion se coupa brusquement, laissant Naïla pantelante. Son esprit tourna à toute vitesse. Qui était cet homme ? Jude Bélizaire ? Esteban Moreau ? Non, il était trop calme, trop calculé. Ce n’était pas juste un autre criminel. Cela sentait le danger. Un danger personnel.
Michaël entra dans la chambre, son regard préoccupé.
— Tu vas bien ?
Naïla referma son ordinateur rapidement, cachant son trouble.
— Oui. Tout va bien.
Mais elle savait que quelque chose venait de changer. Ce n’était plus une simple arnaque. Ils avaient été repérés. Et cette fois, la chasse était lancée.
Port-au-Prince était en effervescence ce soir-là. Les rues, habituellement pleines de vie et de bruit, semblaient s’être calmées sous la lueur argentée de la lune. Le Karibe Hotel, bien qu’illuminé de l’extérieur, était un tout autre monde à l’intérieur : un lieu d’élégance où les règles de la haute société s’appliquaient, où les sourires étaient calculés et les alliances, précieuses.Naïla, vêtue d’une robe longue de velours de couleur noire, se fondait dans la foule comme une ombre, observant sans être vue. Ses yeux scrutaient la pièce, cherchant des signes, des indices, une faiblesse. Ce gala de charité, organisé pour collecter des fonds en faveur des enfants défavorisés de la capitale, était l’endroit idéal pour ce genre de repérage. Ce n’était pas une soirée comme les autres, et elle n’était pas là pour faire de la charité. Elle était là pour se rapprocher des personnes influentes, comprendre leurs faiblesses et, surtout, trouver celle qui pourrait devenir sa prochaine cible.Ell
Le lendemain, en parcourant ses notes, Naïla se sentit à la fois excitée et prudemment méfiante. Elle savait que chaque jour la rapprochait un peu plus de son objectif, mais la tâche qui l'attendait n'était pas aussi simple que de simplement voler des millions à un homme d’affaires naïf. Jude Bélizaire n’était pas un investisseur ordinaire. Il n'était pas du genre à se laisser berner facilement, et c'était ce défi, cet adversaire difficile, qui excitait le plus Naïla. Elle voulait tester ses limites, prouver que même l’homme le plus calculateur pouvait être manipulé. Mais pour cela, il fallait être plus subtile, plus stratégique.Le plan était simple en apparence, mais le diable se cachait dans les détails. Naïla savait qu’il lui fallait infiltrer le cercle fermé de Jude, et pour cela, il lui fallait une porte d'entrée. Cette porte s'appelait Myriam Lafontant, une mondaine influente de la haute société haïtienne. Myriam était connue pour ses connexions et son amour pour les nouvelles
Le soir du dîner, Naïla se rendit à la villa de Myriam, un temple de l’élégance caché dans une colline, loin des regards indiscrets. À l'intérieur, la lumière douce des chandeliers créait une atmosphère presque irréelle, un monde à part où seules les élites étaient autorisées à entrer. Le salon était orné de mobilier raffiné, de tableaux d’artistes réputés et de vases antiques. Le décor évoquait l’influence, la richesse et la culture.Myriam les accueillit avec un sourire chaleureux, un verre de champagne à la main. L’air était léger, sans pression. Naïla, en parfaite professionnelle, s’efforça de paraître détendue, tout en restant vigilante. Elle savait qu’à cette soirée, tout pouvait changer.Au fur et à mesure que la soirée avançait, les invités arrivèrent, notamment quelques figures influentes de la société haïtienne. Naïla observa attentivement chaque homme, chaque femme. Chacun semblait avoir une cible précise dans ce petit monde où les apparences étaient primordiales. Mais c’ét
Les semaines passèrent et Naïla poursuivit son jeu avec la même détermination, tissant lentement sa toile autour de Jude Bélizaire. Chaque conversation, chaque sourire échangé lors de leurs rencontres était un pas de plus pour gagner sa confiance. À chaque dîner, elle jouait son rôle à la perfection, parlant de projets fictifs avec passion, et ce qu’elle savait d’eux, elle le disait avec une telle conviction que même l’esprit le plus sceptique finirait par douter de ses propres réserves.Jude, tout en étant charmé par son charisme et son intelligence, restait fidèle à sa nature prudente. Il savait qu’il ne pouvait pas se laisser emporter par son attrait. Chaque mot qu'elle prononçait était analysé, chaque projet était évalué sous toutes ses coutures. Mais à mesure que le temps passait, il commençait à voir en elle une alliée potentielle. Quelque part dans son esprit calculateur, il commença à envisager une collaboration.Ce soir-là, le bureau privé de Jude Bélizaire baignait dans une
Naïla savait que son jeu était risqué, mais c'était ce qui la rendait vivante. Chaque sourire, chaque mot qu'elle échangeait avec Jude était calculé pour faire tomber ses défenses. Mais au fond, elle savait que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne commence à la soupçonner. Ce n'était pas un homme comme les autres. Il avait une intuition aiguisée, un sixième sens qui lui permettait de percevoir le moindre faux pas.Ce soir-là, Jude l’avait invitée à un dîner privé dans son penthouse, surplombant la mer. Le cadre était parfait : des bougies, des plats raffinés, une ambiance intime. La table était dressée pour deux, et la vue était à couper le souffle. Mais Naïla savait que l’odeur du luxe, de l’exclusivité, et la chaleur de l’endroit ne l’empêcheraient pas de voir clair dans son jeu.Elle s’installa face à lui, un sourire en coin, ses yeux pétillants d'une lueur séduisante. Elle portait une robe rouge, simple mais élégante, qui mettait en valeur sa silhouette. Elle savait
Punta Cana, République dominicaine – 20h47Le ciel s’étendait comme une mer d’encre, parsemée de petites étoiles tremblantes, et la brise douce apportait avec elle des arômes de sel et de rhum. Dans le cadre idyllique de la terrasse du restaurant, Naïla savourait lentement son mojito, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres. Le décor lumineux et les palmiers imposaient une tranquillité déconcertante, mais elle savait qu'à cet instant, tout n’était qu’une façade.Ricardo Mendez, son partenaire pour la soirée, se croyait maître du jeu. La cinquantaine, un corps robuste d'homme qui avait vécu sous le soleil des Caraïbes et dans le monde des affaires douteuses, il pensait avoir repéré une proie facile. Mais Naïla savait exactement comment se jouer de lui.— À notre partenariat, mi reina, lança-t-il en levant son verre de rhum vieux, un sourire suffisant étirant ses lèvres. Ce sera un succès.Elle le regarda, presque hypnotisée par l'étendue de sa certitude et de son arrogance. Mais
Naïla savait que son jeu était risqué, mais c'était ce qui la rendait vivante. Chaque sourire, chaque mot qu'elle échangeait avec Jude était calculé pour faire tomber ses défenses. Mais au fond, elle savait que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne commence à la soupçonner. Ce n'était pas un homme comme les autres. Il avait une intuition aiguisée, un sixième sens qui lui permettait de percevoir le moindre faux pas.Ce soir-là, Jude l’avait invitée à un dîner privé dans son penthouse, surplombant la mer. Le cadre était parfait : des bougies, des plats raffinés, une ambiance intime. La table était dressée pour deux, et la vue était à couper le souffle. Mais Naïla savait que l’odeur du luxe, de l’exclusivité, et la chaleur de l’endroit ne l’empêcheraient pas de voir clair dans son jeu.Elle s’installa face à lui, un sourire en coin, ses yeux pétillants d'une lueur séduisante. Elle portait une robe rouge, simple mais élégante, qui mettait en valeur sa silhouette. Elle savait
Les semaines passèrent et Naïla poursuivit son jeu avec la même détermination, tissant lentement sa toile autour de Jude Bélizaire. Chaque conversation, chaque sourire échangé lors de leurs rencontres était un pas de plus pour gagner sa confiance. À chaque dîner, elle jouait son rôle à la perfection, parlant de projets fictifs avec passion, et ce qu’elle savait d’eux, elle le disait avec une telle conviction que même l’esprit le plus sceptique finirait par douter de ses propres réserves.Jude, tout en étant charmé par son charisme et son intelligence, restait fidèle à sa nature prudente. Il savait qu’il ne pouvait pas se laisser emporter par son attrait. Chaque mot qu'elle prononçait était analysé, chaque projet était évalué sous toutes ses coutures. Mais à mesure que le temps passait, il commençait à voir en elle une alliée potentielle. Quelque part dans son esprit calculateur, il commença à envisager une collaboration.Ce soir-là, le bureau privé de Jude Bélizaire baignait dans une
Le soir du dîner, Naïla se rendit à la villa de Myriam, un temple de l’élégance caché dans une colline, loin des regards indiscrets. À l'intérieur, la lumière douce des chandeliers créait une atmosphère presque irréelle, un monde à part où seules les élites étaient autorisées à entrer. Le salon était orné de mobilier raffiné, de tableaux d’artistes réputés et de vases antiques. Le décor évoquait l’influence, la richesse et la culture.Myriam les accueillit avec un sourire chaleureux, un verre de champagne à la main. L’air était léger, sans pression. Naïla, en parfaite professionnelle, s’efforça de paraître détendue, tout en restant vigilante. Elle savait qu’à cette soirée, tout pouvait changer.Au fur et à mesure que la soirée avançait, les invités arrivèrent, notamment quelques figures influentes de la société haïtienne. Naïla observa attentivement chaque homme, chaque femme. Chacun semblait avoir une cible précise dans ce petit monde où les apparences étaient primordiales. Mais c’ét
Le lendemain, en parcourant ses notes, Naïla se sentit à la fois excitée et prudemment méfiante. Elle savait que chaque jour la rapprochait un peu plus de son objectif, mais la tâche qui l'attendait n'était pas aussi simple que de simplement voler des millions à un homme d’affaires naïf. Jude Bélizaire n’était pas un investisseur ordinaire. Il n'était pas du genre à se laisser berner facilement, et c'était ce défi, cet adversaire difficile, qui excitait le plus Naïla. Elle voulait tester ses limites, prouver que même l’homme le plus calculateur pouvait être manipulé. Mais pour cela, il fallait être plus subtile, plus stratégique.Le plan était simple en apparence, mais le diable se cachait dans les détails. Naïla savait qu’il lui fallait infiltrer le cercle fermé de Jude, et pour cela, il lui fallait une porte d'entrée. Cette porte s'appelait Myriam Lafontant, une mondaine influente de la haute société haïtienne. Myriam était connue pour ses connexions et son amour pour les nouvelles
Port-au-Prince était en effervescence ce soir-là. Les rues, habituellement pleines de vie et de bruit, semblaient s’être calmées sous la lueur argentée de la lune. Le Karibe Hotel, bien qu’illuminé de l’extérieur, était un tout autre monde à l’intérieur : un lieu d’élégance où les règles de la haute société s’appliquaient, où les sourires étaient calculés et les alliances, précieuses.Naïla, vêtue d’une robe longue de velours de couleur noire, se fondait dans la foule comme une ombre, observant sans être vue. Ses yeux scrutaient la pièce, cherchant des signes, des indices, une faiblesse. Ce gala de charité, organisé pour collecter des fonds en faveur des enfants défavorisés de la capitale, était l’endroit idéal pour ce genre de repérage. Ce n’était pas une soirée comme les autres, et elle n’était pas là pour faire de la charité. Elle était là pour se rapprocher des personnes influentes, comprendre leurs faiblesses et, surtout, trouver celle qui pourrait devenir sa prochaine cible.Ell
Le soleil frappait déjà fort sur la capitale haïtienne, baignant les rues animées dans une chaleur moite. Naïla ouvrit les yeux au son des klaxons et du brouhaha des marchands installés en contrebas.La villa dans laquelle Naïla vivait avec Michaël était luxueuse, mais se fondait parfaitement dans le paysage de Pétion-Ville. Port-au-Prince offrait une mixité impressionnante entre richesse ostentatoire et pauvreté extrême. Le quartier de Pétion-Ville, en particulier, était connu pour abriter une classe d’affaires influente qui, comme elle, se mêlait facilement aux milieux criminels sans être jamais vraiment inquiétée.Dans cette ville marquée par les contrastes, Naïla se sentait chez elle. Bien qu’elle ait grandi dans des conditions précaires, elle avait appris dès son plus jeune âge à comprendre la valeur du pouvoir et de l’argent. L’argent n’était pas qu’une nécessité, c’était une arme. Et elle était plus que déterminée à en maîtriser chaque aspect.La vie sous couverture, cependant,
Punta Cana, République dominicaine – 20h47Le ciel s’étendait comme une mer d’encre, parsemée de petites étoiles tremblantes, et la brise douce apportait avec elle des arômes de sel et de rhum. Dans le cadre idyllique de la terrasse du restaurant, Naïla savourait lentement son mojito, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres. Le décor lumineux et les palmiers imposaient une tranquillité déconcertante, mais elle savait qu'à cet instant, tout n’était qu’une façade.Ricardo Mendez, son partenaire pour la soirée, se croyait maître du jeu. La cinquantaine, un corps robuste d'homme qui avait vécu sous le soleil des Caraïbes et dans le monde des affaires douteuses, il pensait avoir repéré une proie facile. Mais Naïla savait exactement comment se jouer de lui.— À notre partenariat, mi reina, lança-t-il en levant son verre de rhum vieux, un sourire suffisant étirant ses lèvres. Ce sera un succès.Elle le regarda, presque hypnotisée par l'étendue de sa certitude et de son arrogance. Mais