Chapitre 2 : Le Prix du Silence
La fraîcheur de la nuit me glaça les épaules alors que je m’éloignais du manoir. Le bruit assourdissant de mes talons sur le pavé résonnait comme un compte à rebours. Le sac serré contre moi, je jetai un dernier regard par-dessus mon épaule avant de disparaître dans une ruelle sombre où m’attendait une voiture noire aux vitres teintées.
Je glissai sur la banquette arrière et déposai le sac sur mes genoux. La portière se referma dans un claquement sec, et la voiture démarra aussitôt. Personne ne parla durant le trajet. Le chauffeur, un des hommes de Jonas, avait pour consigne de garder le silence. Moi, je préférais repasser la soirée en boucle dans ma tête. La voix de Samuel, son regard intrigué…
— "Il est hors-jeu, Nina. Tu as fait ce qu’il fallait."
La voiture s’arrêta brusquement dans un entrepôt abandonné. Les phares illuminèrent l’intérieur poussiéreux, révélant Jonas assis nonchalamment sur une chaise, une cigarette entre les doigts. Il me regarda approcher avec un sourire carnassier, entouré de ses hommes de main.
— "La meilleure voleuse de la ville," lança-t-il, sa voix pleine de satisfaction. "Alors, ma belle, tu l’as fait ?"
Je déposai le sac devant lui. La fermeture éclair grinça légèrement lorsqu’il l’ouvrit pour en examiner le contenu. Ses yeux s’agrandirent en découvrant les billets, les montres et les bijoux qui brillaient sous la lumière jaune du néon.
— "Tu as assuré, Nina. Comme toujours," dit-il en refermant le sac. "Moretti ne va même pas comprendre ce qui lui est tombé dessus."
Je restai impassible malgré ses compliments. Jonas ne donnait rien gratuitement. Il fouilla dans la poche de sa veste en cuir et en sortit une liasse de billets qu’il me lança.
— "Ta part. Bien méritée."
Je la saisis d’un geste rapide, mon cœur battant encore la chamade. Pas de merci. Dans notre monde, la reconnaissance se mesurait à la hauteur du paiement. Jonas me fixa un instant, comme s’il essayait de lire dans mes pensées.
— "T’as l’air ailleurs, Nina. Tout va bien ?"
— "Parfaitement," mentis-je en fourrant l’argent dans mon sac. "Je vais rentrer."
— "Repose-toi bien. T’es pas prête pour ce qui arrive ensuite."
Je fronçai les sourcils, mais n’ajoutai rien. Avec Jonas, poser des questions revenait à ouvrir une porte qu’on préférerait garder fermée.
Je rentrai chez moi à l’aube. L’appartement était petit, usé par le temps, mais c’était notre refuge. J’ouvris la porte avec précaution, prenant soin de ne pas faire de bruit. Dans la pénombre, je m’avançai jusqu’à la petite chambre au fond du couloir.
Là, endormi paisiblement sous des draps froissés, se trouvait Léo, mon fils. Ses boucles blondes retombaient sur son front, et son souffle était calme. Tout mon monde tenait dans ce lit.
Je m’agenouillai près de lui, caressant doucement sa joue. Un sourire involontaire étira mes lèvres.
— "Je suis là, mon ange," murmurai-je.
Il remua légèrement, mais ne se réveilla pas. Je déposai un baiser sur son front avant de me relever. J’avais beau jouer les fortes, c’était pour lui que je mettais tout en jeu chaque jour. L’argent de Jonas nous permettait de survivre. Mais à quel prix ?
Je pris une douche rapide, laissant l’eau brûlante effacer les dernières traces de la soirée. Quand je sortis, je m’habillai d’un jean et d’un top noir. Le téléphone vibra sur la table basse : un message de Clara, ma meilleure amie.
— "Viens à la boîte. On fête ça ce soir !"
Je jetai un œil à Léo. Il dormirait encore pendant des heures. Mon corps criait fatigue, mais je savais qu’après une mission réussie, il fallait relâcher la pression.
— "Pourquoi pas ?"pensai-je.
La musique assourdissante m’accueillit dès que je poussai les portes de la boîte. Des lumières rouges et bleues clignotaient, projetant des ombres mouvantes sur la foule en délire. Je retrouvai Clara près du bar, une vodka à la main et son sourire radieux comme toujours.
— "La star de la soirée !" s’écria-t-elle en m’apercevant.
Je la rejoignis, prenant le verre qu’elle me tendit.
— "Alors, mission accomplie ?" demanda-t-elle, curieuse.
— "Comme toujours," répondis-je avec un clin d’œil.
Clara rit avant de m’entraîner sur la piste de danse. Le rythme de la musique vibrait sous mes pieds, emportant avec lui le poids de la soirée. Je dansai comme si rien d’autre n’existait. Les rires fusaient autour de nous, les corps s’entrechoquaient, et pendant un instant, je me sentis libre.
Libre de ne plus penser à Samuel Moretti. Libre de ne plus voir son regard dans mon esprit. Mais malgré l’alcool et l’euphorie, une petite voix me murmurait que tout cela n’était qu’un répit temporaire.
Je me laissai aller, riant avec Clara, tournoyant sur la piste. Les billets étaient en sécurité dans mon appartement, Léo dormait paisiblement, et pour une nuit, je pouvais oublier.
LE POINT DE VUE DE Samuel
Je me réveillai avec une douleur sourde à la tête, comme si un marteau cognait à l’intérieur de mon crâne. La lumière tamisée de ma chambre semblait m’aveugler, et il me fallut quelques secondes pour reprendre mes esprits. Ma gorge était sèche, et mon corps étrangement lourd.
Le fauteuil en cuir grinça sous mon poids lorsque je me redressai. Les souvenirs de la soirée remontèrent peu à peu à la surface : la fête, cette femme mystérieuse… Jade Delacroix.
Je fermai les yeux un instant, cherchant à comprendre. Quelque chose n’allait pas.
Ma main trouva instinctivement le verre posé sur la table basse. Vide. Pourtant, j’étais certain de ne pas avoir assez bu pour perdre connaissance ainsi.
Et c’est là que je le vis : le tableau légèrement déplacé, comme si quelqu’un avait fouillé derrière.
Un frisson glacial me parcourut.
— "Non…" murmurai-je en me levant brusquement.
Je tirai le tableau d’un geste brusque, révélant le coffre dissimulé dans le mur. Mon cœur battait à tout rompre alors que je composai le code. Une lumière rouge clignota.
— "Non, non, non !" grondai-je.
Je repris le code, mais le résultat fut le même. Quelqu’un avait forcé le coffre.
Lorsque je parvins enfin à l’ouvrir, la vérité me sauta aux yeux : vide. Les billets, les bijoux, les montres… tout avait disparu.
Je serrai les poings, ma rage bouillonnant à l’intérieur comme un volcan prêt à exploser. Cette femme… Cette maudite femme m’avait drogué et dépouillé comme un amateur.
— "Plus jamais."
Je traversai la pièce en un éclair, ouvrant la porte à la volée. Les gardes postés dans le couloir se redressèrent instantanément, surpris par mon apparition furieuse.
— "Vous ne l’avez pas vue partir ?" aboyai-je.
Le plus grand des deux, Marco, secoua la tête, l’air mal à l’aise.
— "Non, patron. Elle est restée avec vous dans la chambre, et on n’a rien vu d’inhabituel après ça."
— "Rien vu ?! Vous voulez me faire croire qu’une femme seule a réussi à quitter cette maison avec un sac plein de mes affaires sans que personne ne la remarque ?"
Ils échangèrent un regard nerveux. L’autre, un jeune brun du nom de Luca, bégaya :
— "On a cru qu’elle était encore avec vous, monsieur. Elle avait l’air… normale."
Normale. Ce mot résonna dans ma tête. Ils s’étaient fait avoir aussi facilement que moi.
Je me passai une main sur le visage, tentant de contenir ma fureur. Tout dans cette soirée n’avait été qu’un piège, et je m’étais jeté dedans comme un idiot.
— "Faites venir les autres," ordonnai-je, ma voix glaciale. "Et vérifiez les caméras. Je veux savoir comment elle s’est échappée et où elle est allée."
— "Tout de suite, patron," répondit Marco en s’éloignant.
Je retournai dans ma chambre, ma tête bourdonnant de colère et d’humiliation. Je ne pouvais pas croire qu’une inconnue m’avait manipulé de la sorte.
Je me penchai sur la table basse, fixant le verre vide. Le goût amer de la trahison était plus difficile à avaler que celui du somnifère qu’elle m’avait donné.
— "Jade Delacroix," murmurai-je. "Ou quel que soit ton vrai nom… Tu ne t’en tireras pas comme ça."
Elle avait réussi à m’endormir, à me voler, et à disparaître. Mais elle ne savait pas encore à qui elle avait affaire.
Je récupérai mon téléphone et appelai immédiatement mon contact à la sécurité.
— "Tony, vérifie tous les enregistrements de cette soirée. Je veux un visage, une trace, une piste. Et trouve-moi tout ce que tu peux sur cette femme. Maintenant."
Je raccrochai avant qu’il ne puisse répondre.
Il y avait une règle dans ce monde : personne ne me trahissait sans en payer le prix. Jade ou peu importe son vrai nom avait signé son arrêt de mort. Je ferais tout pour la retrouver, pour comprendre comment elle avait réussi à me tromper.
Et quand je mettrais la main sur elle…
Je souris malgré moi, un sourire cruel, chargé de promesses sombres.
— "On va voir qui joue le mieux au jeu des mystères, Nina."
Chapitre 3 : Héritage SanguinaireLE POINT DE VUE D'ESPOIR La pièce puait la peur et la sueur froide. La lumière blafarde du néon clignotait, rendant l’atmosphère encore plus pesante. Je me tenais debout, mes poings endoloris par les coups que je venais d’asséner. Face à moi, l’homme était à genoux, son visage un amas de chair ensanglantée. Il toussa violemment, recrachant une gerbe de sang qui s’écrasa au sol, mêlée à quelques dents. Sa respiration était saccadée, presque inexistante. — "Je vais te poser la question une dernière fois," grognai-je, ma voix résonnant comme un coup de tonnerre. "Qui vous a envoyé fouiner dans mes affaires ?" Il releva la tête avec difficulté, ses yeux à moitié fermés par les ecchymoses. Malgré la douleur évidente, il n’articula qu’un mot, un murmure presque inaudible : — "Va… au diable…" Je serrai les poings, sentant ma colère bouillonner. Ce genre de loyauté était admirable dans d’autres circonstances, mais ici, c’était une provocation que j
Chapitre 4 : Les Derniers Vœux LE POINT DE d'Espoir Le lundi était arrivé avec une atmosphère lourde dans la maison familiale. La grande salle, autrefois remplie de rires et de souvenirs, était aujourd’hui le théâtre de tensions sous-jacentes. Nous étions tous là : moi, Espoir, ma sœur cadette Émilie, et mon frère Hector. L’avocat, un homme au visage impassible et aux gestes précis, s’était installé face à nous, des dossiers soigneusement rangés devant lui. — "Mes condoléances à tous," commença-t-il en ouvrant un épais classeur. "Aujourd’hui, nous sommes ici pour honorer les dernières volontés de votre père." Je restai silencieux, mes doigts tambourinant légèrement sur l’accoudoir de ma chaise. Émilie semblait nerveuse, triturant l’ourlet de sa robe. Hector, de son côté, affichait une expression neutre, mais je savais qu’il brûlait d’impatience. — "Votre père, un homme d’une grande rigueur et d’une vision claire pour chacun d’entre vous, a pris soin de répartir son patrimoine
Chapitre 5: La Nouvelle Mission Lorsque la voiture s’arrêta devant l’entrepôt délabré qui servait de quartier général à Jonas, je pris une profonde inspiration. L’endroit, avec ses murs couverts de graffitis et son odeur de métal rouillé, ne payait pas de mine, mais c’était ici que tout se décidait. Un homme ouvrit la porte avant même que je ne frappe. À l’intérieur, Jonas était installé sur son fauteuil en cuir usé, un verre de whisky à la main et un sourire satisfait sur les lèvres. — "Nina," dit-il en me voyant entrer, "la reine de la mission impossible." Je souris légèrement et m’avançai vers lui. — "Qu’est-ce que tu as pour moi cette fois, Jonas ?" demandai-je, curieuse. Il posa son verre sur la table basse et croisa les doigts. — "Une mission d’infiltration." — "Ah, j’aime déjà où ça va," répondis-je en croisant les bras, amusée. Jonas se redressa et m’indiqua de m’asseoir en face de lui. — "Écoute bien, Nina. Cette fois, on vise gros. Espoir, le chef de la m
Chapitre 6: Une Rencontre Éblouissante LE POINT DE VUE D'Espoir La musique du club résonnait doucement, un mélange de jazz et de rythmes sensuels qui se mariaient parfaitement avec l’atmosphère feutrée. Je venais de me rasseoir après avoir vidé mon verre, toujours perdu dans mes pensées. Puis, soudain, elle entra. Elle. C’était comme si le temps s’était arrêté un instant. Une jeune femme, élégante, gracieuse, traversait la pièce avec une assurance qui captait l’attention de tous. Ses longues jambes, mises en valeur par une robe noire fendue sur le côté, semblaient flotter sur le sol. La robe, ajustée à sa silhouette parfaite, dévoilait juste assez de peau pour intriguer sans être vulgaire. Ses cheveux sombres, lâchés en cascade sur ses épaules, brillaient sous la lumière tamisée, et ses lèvres, teintées d’un rouge profond, formaient un sourire à la fois mystérieux et captivant. Je restai figé, littéralement bouche bée. Mon esprit, pourtant habitué à analyser rapidement les
Chapitre 7: la rencontres familiale Je suis sortie de ma douche et ai enfilé un jean et un débardeur simple avant de me diriger vers l’entrepôt où Jonas m’attendait. Ce lieu était notre quartier général, un bâtiment discret en périphérie de la ville, que seuls les membres de notre gang connaissaient. En chemin, je passais en revue les moments marquants de ma rencontre avec Espoir. Quand j’arrivai, Jonas était déjà là, assis sur un fauteuil en cuir élimé, un cigare entre les doigts. Il releva la tête dès que j’entrai. — "Ah, Nina, ma meilleure recrue," dit-il en souriant. "Alors, raconte-moi. Comment ça s’est passé avec notre cher Espoir ?" Je m’assis face à lui, croisant les jambes avec désinvolture. — "Plutôt bien," répondis-je avec un sourire satisfait. "Je l’ai croisé au club comme prévu. Il était seul, pensif, comme tu l’avais dit. J’ai joué le jeu. Quelques regards, des mots bien choisis, et il a mordu à l’hameçon." Jonas exhala une longue bouffée de fumée, ses yeux pl
Chapitre 8: Une Confession qui Trouble LE POINT DE VUE DE Nina Cela faisait maintenant un mois que je travaillais à me rapprocher d’Espoir. Plus le temps passait, plus je m’enfonçais dans un bourbier émotionnel. Ce soir-là, il avait insisté pour que je le rejoigne dans un endroit qu’il appelait son sanctuaire : un jardin privé, discret, derrière l’un de ses clubs. Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais accepté. Espoir était assis sur un banc en pierre, l’air pensif, les coudes posés sur ses genoux. Son costume impeccable contrastait avec l’air vulnérable qui émanait de lui. — Tu sais, Nina, tout le monde pense que ma vie est parfaite, commença-t-il, sans même lever les yeux vers moi. Je m’assis à côté de lui, intriguée. — L’argent, le pouvoir, les femmes… Tout ça, c’est censé être un rêve, non ? Il tourna enfin la tête vers moi. Dans ses yeux, je vis une fatigue que je n’attendais pas chez un homme comme lui. — Mais toi, tu ne le vois pas comme ça, fis-je, avec un sour
Chapitre : 9 Le Poids de la Trahison LE POINT DE VUE DE Nina Assise sur le bord de mon lit, je fixais mon téléphone. La conversation que j’avais entendue entre Espoir et son bras droit résonnait encore dans ma tête. Une cargaison d’ar*mes, trois cents fu*sils d’as*saut, des caisses de munit*ions… Tout ça était de l’or entre les mains de Jonas. Mais quelque chose en moi hésitait. Espoir n’était pas comme les autres cibles que j’avais manipulées par le passé. Lui, il avait ce regard… Ce mélange de force et de vulnérabilité qui me troublait plus que je ne voulais l’admettre. Mais je savais que Jonas ne tolérerait aucune faiblesse de ma part. Je pris une profonde inspiration et décrochai mon téléphone. — Jonas ? murmurai-je, la gorge serrée. — Nina ! Enfin des nouvelles ! Alors, dis-moi, t’as quelque chose ? Je fermai les yeux un instant, essayant de calmer le tumulte de mes pensées. C’est juste un job, me rappelai-je. Rien de plus. — Oui, répondis-je finalement. Espoir
Chapitre 10 : Le braquageLe retour semblait tranquille, trop tranquille. La transaction était bouclée, et mes hommes se détendaient légèrement. Je jetais un dernier coup d'œil à travers les vitres teintées, observant les rues sombres, éclairées çà et là par des lampadaires défaillants. Malik, assis à ma droite, jouait avec la radio, cherchant une station qui ne diffusait pas que des grésillements. Alex, à l’avant, discutait à voix basse avec le chauffeur. Moi, j’étais pensif, calculant déjà les prochaines étapes de notre distribution. Soudain, un véhicule surgit de nulle part, bloquant la route devant nous. Deux autres voitures vinrent s’immobiliser derrière, nous prenant en tenaille. — Merde ! grogna Alex en saisissant son ar*me. Avant même que nous puissions réagir, une dizaine d’hommes cag*oulés jaillirent des voitures, ar*mes levées, criant des ordres. — Sortez du véhicule, tout de suite ! hurla l’un d’eux. Je levai la main pour calmer mes hommes, leur signifiant de n
Chapitre 30: une piqûre de rappelLe point de vue de Nina Clara et moi flânions dans les rayons d’un magasin chic du centre-ville, à la recherche de quelques articles pour la maison. J’aimais ces moments légers avec elle. Clara avait cette capacité de me faire oublier, ne serait-ce qu’un instant, le chaos de ma double vie. — Clara : « Alors, tu penses quoi de ces rideaux ? Trop flashy ou juste assez ? » Elle tenait une paire de rideaux d’un rouge éclatant. Je ne pus m’empêcher de rire. — Nina :« Clara, on dirait que tu veux transformer ton salon en boîte de nuit. » Elle me lança un regard faussement vexé avant d’éclater de rire. — Clara : « Au moins, ce serait original ! Mais tu as raison. Peut-être qu’un beige serait mieux. Tu sais, élégant et passe-partout, comme toi. » Je secouai la tête, amusée. — *Nina : « Passe-partout ? Je vais le prendre comme un compliment. » Nous continuâmes à discuter de tout et de rien, riant à chaque commentaire sarcastique de Clara, lor
Chapitre 29: Liam a la maternelle Le point de vue d’Espoir Je fixais Liam qui jouait innocemment avec ses jouets dans le salon. Son rire résonnait dans toute la maison, et je sentais une chaleur étrange envahir ma poitrine. Ce gamin, mon fils, méritait le meilleur. Et c’est pourquoi j’avais décidé qu’il était temps qu’il commence la maternelle dans une école digne de ce nom. Je rejoignis Nina dans la cuisine, où elle préparait un repas pour nous. Elle semblait concentrée, mais elle leva les yeux vers moi dès que j’entrai. — Espoir : « Nina, il faut qu’on parle de Liam. » Elle fronça légèrement les sourcils avant de sourire doucement. — Nina :« Qu’est-ce qu’il a fait cette fois ? Il a encore essayé de grimper sur le canapé pour atteindre la télécommande ? » — Espoir : « Non, rien de tout ça. Je pense qu’il est temps qu’il aille à l’école. Je veux l’inscrire dans une école privée, la meilleure de la ville. » Elle posa la cuillère en bois qu’elle tenait et s’essuya les ma
Chapitre 28: l'amourLE POINT DE d'Espoir Je me passai une main sur le front en jetant un coup d’œil à Nina, assise sur le hamac face à moi. Moi, j’étais là, les jambes croisées sur le lit, toujours un peu dans le brouillard. — « C’est étrange, » dis-je, brisant le silence. « Je n’ai même pas la gueule de bois. » Je me levai et traversai la pièce pour aller me servir un verre d’eau sur la table. Les dernières heures s’étaient écoulées dans des conversations tranquilles, aucune envie de dormir ni pour elle ni pour moi. — « Je t’ai donné des analgésiques, » répondit Nina en soupirant, son regard glissant vers moi avec une pointe de douceur. Je plissai les yeux, détaillant son visage illuminé par la lumière tamisée. Elle prenait soin de moi, et cela touchait une corde sensible en moi, celle que je cachais habituellement sous une carapace d’acier. — « Qu’est-ce que je ferais sans toi ? » murmurai-je, avançant vers elle. À mesure que je me rapprochais, je vis son corps se raidi
Chapitre 27: Je suis là Espoir. Ce jour-là, je me suis sentie invisible. Espoir, qui d’habitude était chaleureux et attentif, m’évitait comme si j’étais devenue une étrangère dans sa vie. Pas un regard, pas un mot gentil. Chaque fois que je tentais de lui parler, il se contentait de répondre froidement, avec des phrases courtes et sans émotion, comme si j’avais commis une faute que je ne comprenais pas. Cela me rendait folle. Chaque interaction me glaçait le cœur, et l’angoisse ne cessait de monter. Qu’avait-il appris ? Avait-il entendu ma conversation avec Jonas ? Je revoyais sans cesse dans ma tête les moindres détails de la veille, cherchant un indice, une erreur qui aurait pu tout compromettre. Mais rien. Le pire, c’était l’incertitude. Espoir n’était pas du genre à faire les choses à moitié ; s’il savait quoi que ce soit, il aurait réagi avec la même intensité qu’il met dans tout ce qu’il fait. Mais là, son silence me tuait à petit feu. Dans l’après-midi, je l’ai trouvé as
Chapitre 26: le dîner LE POINT DE VUE D'Espoir La soirée avait pris une tournure inattendue. Ce dîner en famille, organisé pour célébrer l’arrivée de Liam, n’était pas quelque chose auquel je m’étais préparée. Mais, en voyant Espoir proposer que tout le monde participe à la cuisine, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire intérieurement. Je n’aurais jamais cru que cet homme, que j’avais appris à connaître comme un chef implacable et parfois distant, pouvait s’impliquer dans quelque chose d’aussi simple et chaleureux. Dans la cuisine, l’ambiance était légère et pleine de vie. Clara, toujours aussi enthousiaste, fredonnait une chanson tout en découpant des légumes, jetant de temps en temps un regard amusé à Liam. Mon fils, assis sur un tabouret, essayait tant bien que mal de remuer une pâte à gâteau, mais ses petites mains maladroites faisaient voler de la farine partout. — Liam, fais attention ! Tu vas en mettre partout ! s’est écriée Clara en riant, alors qu’un nuage blanc atterris
Chapitre 25: adorable petit LE POINT DE VUE D'Espoir Dès que mon regard s’est posé sur le petit Liam, j’ai su que cet enfant aurait une place particulière dans ma vie. Il était là, tenant timidement la main de Nina, avec son petit sac à dos, et un sourire éclatant qui trahissait son excitation malgré sa timidité. Sans réfléchir, je me suis avancé vers lui. — « Salut, jeune homme ! »dis-je en le soulevant avec facilité. Il éclata de rire, surpris mais visiblement ravi. — « Je m’appelle Liam ! » répondit-il avec assurance, ses grands yeux fixant les miens. — « Liam, hein ? Un très joli prénom. Ta maman m’a beaucoup parlé de toi. Elle est très fière de son petit garçon. »Il baissa légèrement la tête, rouge de plaisir, tandis que je le posais doucement sur le sol. Pendant ce temps, derrière nous, j’entendais Clara chuchoter à Nina : — « Mais pourquoi tu ne m’as pas dit qu’il était si beau, ton Espoir ? Franchement, Nina, tu exagères ! » Je fis mine de ne rien entendre, mais un
Chapitre 24: Liam chez Espoir Moretie LE POINT DE VUE DE Nina Je m'étais rendue chez Clara, encore troublée par la proposition d’Espoir. J'avais besoin de lui parler, de mettre de l'ordre dans mes pensées. Assise dans son petit salon, je lui exposai la situation avec une voix hésitante : — « Espoir veut que j’amène Liam vivre avec moi... chez lui. Il veut qu’on habite ensemble. »Clara, qui était en train de replier une couverture, s’arrêta net. Ses yeux s’illuminèrent, et un large sourire éclata sur son visage. — « Quoi ?! Mais c’est génial, Nina ! Tu te rends compte ? Toi et Liam dans ce grand palais, entourés de luxe, protégés par le puissant Espoir Moretti ? C’est un rêve ! » Elle se mit à sautiller sur place, ses mains battant légèrement l’air comme si elle venait de recevoir la meilleure nouvelle de sa vie. J’étais pétrifiée par son enthousiasme. — « Clara… pourquoi tu es si excitée ? » demandai-je en fronçant les sourcils. Elle s’arrêta, posant ses mains sur ses han
Chapitre 23: Visite d’Hector LE POINT DE VUE d’Espoir Assis dans mon salon, je feuilletais un dossier tout en sirotant un café noir. La journée avait été longue, et les responsabilités ne faisaient que s’accumuler. Mais dans ce monde, on ne peut jamais se permettre de relâcher la pression, pas quand on dirige un empire comme le mien. Alors que je plongeais dans les chiffres, la porte s’ouvrit. Hector entra, comme à son habitude, avec cette prestance naturelle qui lui est propre. Toujours impeccablement habillé, toujours sûr de lui. Il portait un costume bleu nuit parfaitement ajusté, assorti d’une cravate sobre mais élégante. Un vrai modèle pour les magazines de mode. — « Alors, le roi de la mafia, on bosse dur ? » lança-t-il avec un sourire en coin. Je relevai les yeux, un sourire amusé naissant sur mes lèvres. — « Toujours, petit frère. »Je me levai pour l’accueillir. On se serra la main, une poignée ferme, suivie d’une accolade rapide. Une tape sur son épaule, un geste q
Chapitre 22: le réveil de Nina LE POINT DE VUE D'Espoir Lorsque j'entrai dans ma chambre, un spectacle inattendu m'accueillit. Nina était là, étendue sur mon lit, profondément endormie. La lumière tamisée de la pièce caressait délicatement son visage, révélant chaque contour de sa beauté. Elle avait l’air paisible, comme si aucun souci du monde ne pouvait la troubler. Je m’approchai lentement, évitant tout bruit qui pourrait la réveiller. Ses cheveux s’éparpillaient sur l’oreiller, et sa respiration régulière ajoutait une certaine sérénité à l’atmosphère. Je m’adossai contre la porte pendant un instant, mes yeux rivés sur elle. Une chaleur étrange montait en moi, un mélange de tendresse et d’envie. Je m’approchai davantage, me permettant de m’imprégner de chaque détail : la courbe de ses lèvres, la façon dont sa poitrine se soulevait légèrement à chaque souffle, l’éclat de sa peau sous la lumière. "Comment une femme peut-elle être aussi belle sans le moindre effort ?", pensai-