Chapitre 4 : Les Derniers Vœux
LE POINT DE d'Espoir
Le lundi était arrivé avec une atmosphère lourde dans la maison familiale. La grande salle, autrefois remplie de rires et de souvenirs, était aujourd’hui le théâtre de tensions sous-jacentes. Nous étions tous là : moi, Espoir, ma sœur cadette Émilie, et mon frère Hector. L’avocat, un homme au visage impassible et aux gestes précis, s’était installé face à nous, des dossiers soigneusement rangés devant lui.
— "Mes condoléances à tous," commença-t-il en ouvrant un épais classeur. "Aujourd’hui, nous sommes ici pour honorer les dernières volontés de votre père."
Je restai silencieux, mes doigts tambourinant légèrement sur l’accoudoir de ma chaise. Émilie semblait nerveuse, triturant l’ourlet de sa robe. Hector, de son côté, affichait une expression neutre, mais je savais qu’il brûlait d’impatience.
— "Votre père, un homme d’une grande rigueur et d’une vision claire pour chacun d’entre vous, a pris soin de répartir son patrimoine de manière réfléchie," poursuivit l’avocat, jetant un coup d’œil sur ses notes.
Il ajusta ses lunettes avant de commencer à lire.
— "Pour Émilie, votre père a exprimé son souhait de te confier la gestion de l’hôtel familial, des voitures de collection, ainsi que la blanchisserie principale."
Émilie ouvrit la bouche, surprise, mais aucun mot n’en sortit. Je la vis jeter un coup d’œil à Hector, puis à moi, comme pour s’assurer qu’elle avait bien entendu.
— "À Hector," continua l’avocat, "votre père laisse les entreprises à l’étranger et la direction complète des activités portuaires."
Hector hocha la tête, satisfait. Sa mâchoire se contracta légèrement, mais il ne prononça rien.
Puis l’avocat leva les yeux vers moi, et un silence encore plus pesant s’installa.
— "Espoir," dit-il d’une voix plus solennelle. "Votre père avait confiance en vous pour maintenir la puissance de la famille et protéger son empire."
Je croisai les bras, attendant la suite.
— "Il vous confie donc l’ensemble des opérations de la mafia familiale, tous les trafics qui ont fait la renommée de votre nom. De plus, il vous lègue le bateau de luxe qui abrite les plus grands restaurants de la ville, symbole de prestige et de pouvoir."
Un frisson me parcourut. Ce bateau était une pièce maîtresse du patrimoine familial, une fierté que mon père avait toujours protégée. Mais avant que je ne puisse savourer l’importance de cet héritage, l’avocat ajouta une condition qui me coupa le souffle.
— "Cependant, il y a une condition."
Mes yeux se plissèrent.
— "Le testament stipule qu’à moins que vous ne vous mariiez à une femme dans les trois mois suivant cette lecture, ce bateau sera vendu, et l’intégralité des fonds sera reversée à un orphelinat."
La salle plongea dans un silence glacé. Je fixai l’avocat, incapable de comprendre ce que je venais d’entendre.
— "Répète ça," ordonnai-je d’une voix rauque.
L’avocat, imperturbable, relut la clause.
— "Votre père était clair : sans mariage dans ce délai, le bateau sera vendu et l’argent ira à une œuvre de charité."
— "C’est une blague," grognai-je en me levant brusquement. "Mon père savait très bien que je n’ai pas le temps pour ça. Pourquoi ajouter une telle clause ?"
Hector ricana doucement.
— "Peut-être qu’il voulait s’assurer que tu deviennes un homme respectable, Espoir. Après tout, on ne peut pas diriger éternellement sans stabilité."
Je lançai un regard noir à mon frère, mais il se contenta de hausser les épaules.
— "Espoir," intervint Émilie d’une voix douce, "peut-être que papa voulait que tu penses à l’avenir, à construire quelque chose en dehors de... tout ça."
— "Et toi, tu te mêles de quoi ?" répondis-je sèchement, la coupant net.
L’avocat leva une main pour calmer la tension.
— "Je comprends que cette condition puisse être une surprise, mais ce sont les derniers vœux de votre père. Ils sont clairs et doivent être respectés."
Je me laissai retomber dans ma chaise, les mâchoires serrées.
— "Je ne suis pas prêt," dis-je finalement.
— "Je crains que cela ne change rien, monsieur," répondit l’avocat. "Vous avez trois mois. Si cette condition n’est pas remplie, le bateau sera vendu, et l’argent ira à l’orphelinat. Ce sont des instructions irrévocables."
Après la lecture, je quittai la salle sans un mot, la colère bouillonnant en moi. Cette histoire de mariage... Pourquoi mon père avait-il jugé nécessaire de me l’imposer ? Il savait à quel point le pouvoir comptait pour moi, mais il avait décidé de me piéger, de me forcer à suivre une voie que je n’avais pas choisie.
En montant dans ma voiture, je me jurai que si je devais trouver une femme pour satisfaire cette condition, ce serait selon mes propres termes. Personne ne dicterait ma vie, pas même les derniers vœux d’un homme mort.
LE POINT DE VUE DE NINA
Le ciel commençait à virer à l’orangé du crépuscule, tandis que je marchais aux côtés de Clara dans une petite ruelle pavée, bordée par des immeubles délabrés. Le bruit de nos pas résonnait doucement, rythmé par nos rires éclatants.
— "Et tu sais ce qu’il m’a dit ensuite ?" lança Clara, retenant un fou rire.
— "Quoi encore ?" demandai-je, déjà amusée.
— "Il a osé me demander si je savais cuisiner... comme si c’était le critère principal pour sortir avec lui ! Tu te rends compte ?"
J’éclatai de rire, le genre de rire qui fait mal aux côtes.
— "Ah, les mecs," dis-je en secouant la tête. "Ils pensent toujours qu’ils ont tout compris."
— "Exactement !" ajouta Clara, en agitant les bras pour imiter l’air suffisant du garçon. "Mais attends, le pire, c’est que je lui ai répondu : 'Tu sais, je suis une pro pour faire brûler les œufs.' Et là, il a blêmi !"
On s’arrêta un instant pour rire de plus belle. Je crois que c’était la première fois de la journée que je me sentais si légère.
Mais cette légèreté ne dura pas.
Le grincement des pneus sur le pavé nous fit tourner la tête. Une berline noire s’était arrêtée brusquement juste devant nous. Les vitres teintées ne laissaient rien deviner de l’intérieur, mais je savais que ce genre de voiture n’annonçait jamais rien de bon.
La portière s’ouvrit, et un homme grand et imposant en descendit. Vêtu d’un costume sombre, il avait le regard dur et direct, sans une once de sourire.
— "Nina," dit-il, ignorant complètement Clara.
Je me raidis légèrement, mon instinct se mettant aussitôt en alerte.
— "Jonas a besoin de toi. Maintenant."
Son ton ne laissait aucune place à la discussion.
Clara, à mes côtés, fronça les sourcils.
— "C’est qui celui-là ?" chuchota-t-elle, visiblement intriguée.
Je tournai la tête vers elle avec un sourire rassurant.
— "C’est... un collègue," répondis-je, vaguement.
Puis, je me dirigeai vers l’homme sans hésiter.
— "Jonas a une nouvelle mission pour moi, c’est ça ?" demandai-je.
Il hocha la tête.
— "Exact. On doit partir tout de suite."
Je jetai un dernier regard à Clara.
— "Je dois y aller, mais on se voit bientôt, d’accord ?"
Clara haussa les épaules, toujours un peu perplexe.
— "D’accord, mais tu me raconteras tout. Et sois prudente, Nina."
— "Toujours," dis-je avec un clin d’œil.
Je montai dans la voiture, refermant la portière derrière moi. Le moteur vrombit, et la berline noire disparut dans la ruelle, me laissant seule avec cet homme silencieux et le poids de ce qui m’attendait.
Chapitre 5: La Nouvelle Mission Lorsque la voiture s’arrêta devant l’entrepôt délabré qui servait de quartier général à Jonas, je pris une profonde inspiration. L’endroit, avec ses murs couverts de graffitis et son odeur de métal rouillé, ne payait pas de mine, mais c’était ici que tout se décidait. Un homme ouvrit la porte avant même que je ne frappe. À l’intérieur, Jonas était installé sur son fauteuil en cuir usé, un verre de whisky à la main et un sourire satisfait sur les lèvres. — "Nina," dit-il en me voyant entrer, "la reine de la mission impossible." Je souris légèrement et m’avançai vers lui. — "Qu’est-ce que tu as pour moi cette fois, Jonas ?" demandai-je, curieuse. Il posa son verre sur la table basse et croisa les doigts. — "Une mission d’infiltration." — "Ah, j’aime déjà où ça va," répondis-je en croisant les bras, amusée. Jonas se redressa et m’indiqua de m’asseoir en face de lui. — "Écoute bien, Nina. Cette fois, on vise gros. Espoir, le chef de la m
Chapitre 6: Une Rencontre Éblouissante LE POINT DE VUE D'Espoir La musique du club résonnait doucement, un mélange de jazz et de rythmes sensuels qui se mariaient parfaitement avec l’atmosphère feutrée. Je venais de me rasseoir après avoir vidé mon verre, toujours perdu dans mes pensées. Puis, soudain, elle entra. Elle. C’était comme si le temps s’était arrêté un instant. Une jeune femme, élégante, gracieuse, traversait la pièce avec une assurance qui captait l’attention de tous. Ses longues jambes, mises en valeur par une robe noire fendue sur le côté, semblaient flotter sur le sol. La robe, ajustée à sa silhouette parfaite, dévoilait juste assez de peau pour intriguer sans être vulgaire. Ses cheveux sombres, lâchés en cascade sur ses épaules, brillaient sous la lumière tamisée, et ses lèvres, teintées d’un rouge profond, formaient un sourire à la fois mystérieux et captivant. Je restai figé, littéralement bouche bée. Mon esprit, pourtant habitué à analyser rapidement les
Chapitre 7: la rencontres familiale Je suis sortie de ma douche et ai enfilé un jean et un débardeur simple avant de me diriger vers l’entrepôt où Jonas m’attendait. Ce lieu était notre quartier général, un bâtiment discret en périphérie de la ville, que seuls les membres de notre gang connaissaient. En chemin, je passais en revue les moments marquants de ma rencontre avec Espoir. Quand j’arrivai, Jonas était déjà là, assis sur un fauteuil en cuir élimé, un cigare entre les doigts. Il releva la tête dès que j’entrai. — "Ah, Nina, ma meilleure recrue," dit-il en souriant. "Alors, raconte-moi. Comment ça s’est passé avec notre cher Espoir ?" Je m’assis face à lui, croisant les jambes avec désinvolture. — "Plutôt bien," répondis-je avec un sourire satisfait. "Je l’ai croisé au club comme prévu. Il était seul, pensif, comme tu l’avais dit. J’ai joué le jeu. Quelques regards, des mots bien choisis, et il a mordu à l’hameçon." Jonas exhala une longue bouffée de fumée, ses yeux pl
Chapitre 8: Une Confession qui Trouble LE POINT DE VUE DE Nina Cela faisait maintenant un mois que je travaillais à me rapprocher d’Espoir. Plus le temps passait, plus je m’enfonçais dans un bourbier émotionnel. Ce soir-là, il avait insisté pour que je le rejoigne dans un endroit qu’il appelait son sanctuaire : un jardin privé, discret, derrière l’un de ses clubs. Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais accepté. Espoir était assis sur un banc en pierre, l’air pensif, les coudes posés sur ses genoux. Son costume impeccable contrastait avec l’air vulnérable qui émanait de lui. — Tu sais, Nina, tout le monde pense que ma vie est parfaite, commença-t-il, sans même lever les yeux vers moi. Je m’assis à côté de lui, intriguée. — L’argent, le pouvoir, les femmes… Tout ça, c’est censé être un rêve, non ? Il tourna enfin la tête vers moi. Dans ses yeux, je vis une fatigue que je n’attendais pas chez un homme comme lui. — Mais toi, tu ne le vois pas comme ça, fis-je, avec un sour
Chapitre : 9 Le Poids de la Trahison LE POINT DE VUE DE Nina Assise sur le bord de mon lit, je fixais mon téléphone. La conversation que j’avais entendue entre Espoir et son bras droit résonnait encore dans ma tête. Une cargaison d’ar*mes, trois cents fu*sils d’as*saut, des caisses de munit*ions… Tout ça était de l’or entre les mains de Jonas. Mais quelque chose en moi hésitait. Espoir n’était pas comme les autres cibles que j’avais manipulées par le passé. Lui, il avait ce regard… Ce mélange de force et de vulnérabilité qui me troublait plus que je ne voulais l’admettre. Mais je savais que Jonas ne tolérerait aucune faiblesse de ma part. Je pris une profonde inspiration et décrochai mon téléphone. — Jonas ? murmurai-je, la gorge serrée. — Nina ! Enfin des nouvelles ! Alors, dis-moi, t’as quelque chose ? Je fermai les yeux un instant, essayant de calmer le tumulte de mes pensées. C’est juste un job, me rappelai-je. Rien de plus. — Oui, répondis-je finalement. Espoir
Chapitre 10 : Le braquageLe retour semblait tranquille, trop tranquille. La transaction était bouclée, et mes hommes se détendaient légèrement. Je jetais un dernier coup d'œil à travers les vitres teintées, observant les rues sombres, éclairées çà et là par des lampadaires défaillants. Malik, assis à ma droite, jouait avec la radio, cherchant une station qui ne diffusait pas que des grésillements. Alex, à l’avant, discutait à voix basse avec le chauffeur. Moi, j’étais pensif, calculant déjà les prochaines étapes de notre distribution. Soudain, un véhicule surgit de nulle part, bloquant la route devant nous. Deux autres voitures vinrent s’immobiliser derrière, nous prenant en tenaille. — Merde ! grogna Alex en saisissant son ar*me. Avant même que nous puissions réagir, une dizaine d’hommes cag*oulés jaillirent des voitures, ar*mes levées, criant des ordres. — Sortez du véhicule, tout de suite ! hurla l’un d’eux. Je levai la main pour calmer mes hommes, leur signifiant de n
Chapitre 11: Une discussion avec l’un des hommes d’Espoir LE POINT DE VUE DE Nina Je me trouvais dans l’une des nombreuses pièces somptueuses de la villa d’Espoir. L’atmosphère était calme, mais je pouvais sentir l’activité qui bouillonnait en arrière-plan : des conversations discrètes, des pas pressés, le tintement des verres. Assise sur un fauteuil en velours, une coupe de vin à la main, j’attendais qu’Espoir termine une réunion avec ses associés. Mais ce n’est pas lui qui fit irruption dans la pièce. Un homme d’une trentaine d’années entra, vêtu d’un costume noir impeccablement taillé. Il portait une allure décontractée mais surveillait chaque recoin de la pièce, comme un fauve à l’affût. Son regard croisa le mien, et il hésita avant de me saluer. — Vous devez être Nina, dit-il, s’approchant avec un sourire calculé. Je suis Khalil. Je travaille pour Espoir. Je lui rendis son sourire, faussement naïve. — Oui, c’est bien moi. Espoir m’a parlé de vous… En bien, bien sûr.
Chapitre 12 : Le poids des secretsLE POINT DE VUE DE NINA Dans ma chambre, je faisais les cent pas. Mon cœur battait à tout rompre, et je n’arrivais pas à me calmer. Chaque pas semblait marquer un rythme frénétique qui résonnait dans ma tête. La trahison me pesait comme une enclume, et le souvenir de la colère d’Espoir n’arrangeait rien. J’avais tenté de me convaincre que tout irait bien, mais ses cris de tout à l’heure n’avaient fait qu’accentuer ma culpabilité. Je passai une main tremblante dans mes cheveux, tirant légèrement dessus pour relâcher la tension. Mon esprit était ailleurs, tellement loin que je n’entendis même pas la porte s’ouvrir. — Nina ? La voix d’Espoir me fit sursauter. Je me retournai brusquement et le vis dans l’encadrement de la porte. Il était là, ses lunettes de soleil à la main, le visage encore marqué par une tension palpable. Ses sourcils étaient froncés, mais son ton était calme, presque doux. — Qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-il en entrant, re
Chapitre 30: une piqûre de rappelLe point de vue de Nina Clara et moi flânions dans les rayons d’un magasin chic du centre-ville, à la recherche de quelques articles pour la maison. J’aimais ces moments légers avec elle. Clara avait cette capacité de me faire oublier, ne serait-ce qu’un instant, le chaos de ma double vie. — Clara : « Alors, tu penses quoi de ces rideaux ? Trop flashy ou juste assez ? » Elle tenait une paire de rideaux d’un rouge éclatant. Je ne pus m’empêcher de rire. — Nina :« Clara, on dirait que tu veux transformer ton salon en boîte de nuit. » Elle me lança un regard faussement vexé avant d’éclater de rire. — Clara : « Au moins, ce serait original ! Mais tu as raison. Peut-être qu’un beige serait mieux. Tu sais, élégant et passe-partout, comme toi. » Je secouai la tête, amusée. — *Nina : « Passe-partout ? Je vais le prendre comme un compliment. » Nous continuâmes à discuter de tout et de rien, riant à chaque commentaire sarcastique de Clara, lor
Chapitre 29: Liam a la maternelle Le point de vue d’Espoir Je fixais Liam qui jouait innocemment avec ses jouets dans le salon. Son rire résonnait dans toute la maison, et je sentais une chaleur étrange envahir ma poitrine. Ce gamin, mon fils, méritait le meilleur. Et c’est pourquoi j’avais décidé qu’il était temps qu’il commence la maternelle dans une école digne de ce nom. Je rejoignis Nina dans la cuisine, où elle préparait un repas pour nous. Elle semblait concentrée, mais elle leva les yeux vers moi dès que j’entrai. — Espoir : « Nina, il faut qu’on parle de Liam. » Elle fronça légèrement les sourcils avant de sourire doucement. — Nina :« Qu’est-ce qu’il a fait cette fois ? Il a encore essayé de grimper sur le canapé pour atteindre la télécommande ? » — Espoir : « Non, rien de tout ça. Je pense qu’il est temps qu’il aille à l’école. Je veux l’inscrire dans une école privée, la meilleure de la ville. » Elle posa la cuillère en bois qu’elle tenait et s’essuya les ma
Chapitre 28: l'amourLE POINT DE d'Espoir Je me passai une main sur le front en jetant un coup d’œil à Nina, assise sur le hamac face à moi. Moi, j’étais là, les jambes croisées sur le lit, toujours un peu dans le brouillard. — « C’est étrange, » dis-je, brisant le silence. « Je n’ai même pas la gueule de bois. » Je me levai et traversai la pièce pour aller me servir un verre d’eau sur la table. Les dernières heures s’étaient écoulées dans des conversations tranquilles, aucune envie de dormir ni pour elle ni pour moi. — « Je t’ai donné des analgésiques, » répondit Nina en soupirant, son regard glissant vers moi avec une pointe de douceur. Je plissai les yeux, détaillant son visage illuminé par la lumière tamisée. Elle prenait soin de moi, et cela touchait une corde sensible en moi, celle que je cachais habituellement sous une carapace d’acier. — « Qu’est-ce que je ferais sans toi ? » murmurai-je, avançant vers elle. À mesure que je me rapprochais, je vis son corps se raidi
Chapitre 27: Je suis là Espoir. Ce jour-là, je me suis sentie invisible. Espoir, qui d’habitude était chaleureux et attentif, m’évitait comme si j’étais devenue une étrangère dans sa vie. Pas un regard, pas un mot gentil. Chaque fois que je tentais de lui parler, il se contentait de répondre froidement, avec des phrases courtes et sans émotion, comme si j’avais commis une faute que je ne comprenais pas. Cela me rendait folle. Chaque interaction me glaçait le cœur, et l’angoisse ne cessait de monter. Qu’avait-il appris ? Avait-il entendu ma conversation avec Jonas ? Je revoyais sans cesse dans ma tête les moindres détails de la veille, cherchant un indice, une erreur qui aurait pu tout compromettre. Mais rien. Le pire, c’était l’incertitude. Espoir n’était pas du genre à faire les choses à moitié ; s’il savait quoi que ce soit, il aurait réagi avec la même intensité qu’il met dans tout ce qu’il fait. Mais là, son silence me tuait à petit feu. Dans l’après-midi, je l’ai trouvé as
Chapitre 26: le dîner LE POINT DE VUE D'Espoir La soirée avait pris une tournure inattendue. Ce dîner en famille, organisé pour célébrer l’arrivée de Liam, n’était pas quelque chose auquel je m’étais préparée. Mais, en voyant Espoir proposer que tout le monde participe à la cuisine, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire intérieurement. Je n’aurais jamais cru que cet homme, que j’avais appris à connaître comme un chef implacable et parfois distant, pouvait s’impliquer dans quelque chose d’aussi simple et chaleureux. Dans la cuisine, l’ambiance était légère et pleine de vie. Clara, toujours aussi enthousiaste, fredonnait une chanson tout en découpant des légumes, jetant de temps en temps un regard amusé à Liam. Mon fils, assis sur un tabouret, essayait tant bien que mal de remuer une pâte à gâteau, mais ses petites mains maladroites faisaient voler de la farine partout. — Liam, fais attention ! Tu vas en mettre partout ! s’est écriée Clara en riant, alors qu’un nuage blanc atterris
Chapitre 25: adorable petit LE POINT DE VUE D'Espoir Dès que mon regard s’est posé sur le petit Liam, j’ai su que cet enfant aurait une place particulière dans ma vie. Il était là, tenant timidement la main de Nina, avec son petit sac à dos, et un sourire éclatant qui trahissait son excitation malgré sa timidité. Sans réfléchir, je me suis avancé vers lui. — « Salut, jeune homme ! »dis-je en le soulevant avec facilité. Il éclata de rire, surpris mais visiblement ravi. — « Je m’appelle Liam ! » répondit-il avec assurance, ses grands yeux fixant les miens. — « Liam, hein ? Un très joli prénom. Ta maman m’a beaucoup parlé de toi. Elle est très fière de son petit garçon. »Il baissa légèrement la tête, rouge de plaisir, tandis que je le posais doucement sur le sol. Pendant ce temps, derrière nous, j’entendais Clara chuchoter à Nina : — « Mais pourquoi tu ne m’as pas dit qu’il était si beau, ton Espoir ? Franchement, Nina, tu exagères ! » Je fis mine de ne rien entendre, mais un
Chapitre 24: Liam chez Espoir Moretie LE POINT DE VUE DE Nina Je m'étais rendue chez Clara, encore troublée par la proposition d’Espoir. J'avais besoin de lui parler, de mettre de l'ordre dans mes pensées. Assise dans son petit salon, je lui exposai la situation avec une voix hésitante : — « Espoir veut que j’amène Liam vivre avec moi... chez lui. Il veut qu’on habite ensemble. »Clara, qui était en train de replier une couverture, s’arrêta net. Ses yeux s’illuminèrent, et un large sourire éclata sur son visage. — « Quoi ?! Mais c’est génial, Nina ! Tu te rends compte ? Toi et Liam dans ce grand palais, entourés de luxe, protégés par le puissant Espoir Moretti ? C’est un rêve ! » Elle se mit à sautiller sur place, ses mains battant légèrement l’air comme si elle venait de recevoir la meilleure nouvelle de sa vie. J’étais pétrifiée par son enthousiasme. — « Clara… pourquoi tu es si excitée ? » demandai-je en fronçant les sourcils. Elle s’arrêta, posant ses mains sur ses han
Chapitre 23: Visite d’Hector LE POINT DE VUE d’Espoir Assis dans mon salon, je feuilletais un dossier tout en sirotant un café noir. La journée avait été longue, et les responsabilités ne faisaient que s’accumuler. Mais dans ce monde, on ne peut jamais se permettre de relâcher la pression, pas quand on dirige un empire comme le mien. Alors que je plongeais dans les chiffres, la porte s’ouvrit. Hector entra, comme à son habitude, avec cette prestance naturelle qui lui est propre. Toujours impeccablement habillé, toujours sûr de lui. Il portait un costume bleu nuit parfaitement ajusté, assorti d’une cravate sobre mais élégante. Un vrai modèle pour les magazines de mode. — « Alors, le roi de la mafia, on bosse dur ? » lança-t-il avec un sourire en coin. Je relevai les yeux, un sourire amusé naissant sur mes lèvres. — « Toujours, petit frère. »Je me levai pour l’accueillir. On se serra la main, une poignée ferme, suivie d’une accolade rapide. Une tape sur son épaule, un geste q
Chapitre 22: le réveil de Nina LE POINT DE VUE D'Espoir Lorsque j'entrai dans ma chambre, un spectacle inattendu m'accueillit. Nina était là, étendue sur mon lit, profondément endormie. La lumière tamisée de la pièce caressait délicatement son visage, révélant chaque contour de sa beauté. Elle avait l’air paisible, comme si aucun souci du monde ne pouvait la troubler. Je m’approchai lentement, évitant tout bruit qui pourrait la réveiller. Ses cheveux s’éparpillaient sur l’oreiller, et sa respiration régulière ajoutait une certaine sérénité à l’atmosphère. Je m’adossai contre la porte pendant un instant, mes yeux rivés sur elle. Une chaleur étrange montait en moi, un mélange de tendresse et d’envie. Je m’approchai davantage, me permettant de m’imprégner de chaque détail : la courbe de ses lèvres, la façon dont sa poitrine se soulevait légèrement à chaque souffle, l’éclat de sa peau sous la lumière. "Comment une femme peut-elle être aussi belle sans le moindre effort ?", pensai-