Il attrape mon poignet si brusquement que je sursaute et il me bascule presque contre lui. Mon cœur s'emballe et mon souffle se bloque dans ma gorge. Ses yeux... Ses yeux me dévorent et pendant un court instant, je sens son pouce effleurer ma peau, et une vague de souvenirs me traverser comme une décharge. Je me ressaisis violemment. D'un geste sec, je me dégage et lui crache, le regard noir : _ COMMENT OSES-TU ME TOUCHER ? JE T'INTERDIS de refaire ce que tu viens de faire, SINON... Je me stoppe net. Il me fixe d'un air impassible avant de faire quelques pas vers moi. _ Sinon quoi ? demande-t-il d'une voix basse, presque provocante. Je recule d'un pas sans même m'en rendre compte. Ma main tremble légèrement, mais je la cache derrière mon dos. Il avance encore, le regard cloué au mien, et lâche, moqueur : _ Tu vas me gifler ? Sa voix est douce, presque moqueuse, mais je perçois l’amertume qui suinte derrière. Il s'arrête juste devant moi, si près que je pourrais
~~~~~ Cassandra Hurber ~~~~~ _ Chéri ? Le petit déjeuner est servi !! Je lance à mon mari, Rick, qui se trouve encore dans la chambre en train de se préparer. J'entends le bruit des tiroirs qui s'ouvrent et se ferment, signe qu'il cherche désespérément quelque chose. _ D'accord, j'arrive !! M'a-t-il répondu. Je continue à préparer la table, disposant soigneusement les assiettes et les couverts. Le parfum du café fraîchement préparé emplit la pièce et je ne peux m'empêcher de sourire. Je prends ensuite mon petit bout de chou, Roy, et le place sur mes genoux en m'asseyant à la table. _ C'est qui le petit trésor de maman ? C'est qui ? Dis-moi qui c’est. Je lui fais des chatouilles et il rit aux éclats. C'est mon fils. Il s'appelle Roy, comme roi. C'est moi qui l'ai nommé comme ça, car je voulais qu'il sache qu'il est précieux et unique. Quand j'arrête de le chatouiller, il me murmure d'une voix douce : _ Maman... Gâteau... _ Gâteau ? Donc comme ça le petit coq
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Après avoir récupéré mon fils chez Cassie, j'ai pris le bus pour me rendre dans le Bronx pour voir ma mère. Je me sens un peu triste en ce moment. Ce n'est pas la première fois que je passe un entretien et que ça ne donne rien. Mais je me sens toujours très triste à chaque fois. Je me sens un peu perdu, comme si je tournais en rond dans un labyrinthe sans issue. Le bus cahote sur les routes du Bronx, et je serre Roy contre moi. Quand nous atteignons enfin le Bronx, je prends une grande inspiration avant de sortir du bus. Ensuite, je me dirige vers l’appartement de ma mère. Dès que j’ouvre la porte, l’atmosphère change. Ma mère est là, assise dans le canapé en train de tricoter un pull. _ Bonjour, maman, lui lancé-je en m'approche. _ Bonjour, mon petit Rick, le répond-elle. Je lui fais là bise et elle prend Roy dans ses bras avec une douceur infinie. _ Mon petit trésor. Mon petit Rick, chéri. Regarde comme tu as grandi. Tu es devenu un gran
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Quelques heures après qu'on soit rentrés, Roy, s'était affalé sur le canapé, son visage rouge et en sueur. Je m'approche de lui et je sens tout de suite qu'il a de la fièvre. L'angoisse me prend à la gorge ; je ne sais pas quoi faire. Dans un geste impulsif, j'attrape mon téléphone et compose le numéro de Cassie. Elle arrive à la maison presque immédiatement. Elle se met au travail sans perdre une seconde : elle prend la température de Roy, lui donne un antipyrétique et prépare des compresses froides pour essayer de faire baisser la fièvre. Je reste là, en retrait et observe ses gestes. Alors que je la regarde s'affairer autour de notre fils, elle se tourne vers moi avec une question qui me prend par surprise. _ Tu comptes aller à la fête ce soir ? Je balbutie, incapable de masquer ma confusion. _ Ce... Ce soir ? _ Oui, ce soir. À Manhattan. Devy m'a appelée, tu sais. J'aurais dû deviner. Devy. C'est la petite amie de Marc. Elle n'est p
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Je n'ai aucune envie d'organiser une soirée pour me présenter à tous et me faire des alliés. C'est une idée de Marcos, mon bras droit, qui pense que cela pourrait m'aider à gagner le respect des autres. Comme si un simple rassemblement pouvait effacer le fait que je suis l'héritière d'un empire, orpheline depuis quelques mois. Alors que je n'ai que vingt-quatre ans. Mes parents sont morts dans un crash d'avion, laissant derrière eux non seulement leur richesse incommensurable, mais aussi une pression écrasante. Ils étaient extrêmement riches, tellement riche qu'aucune entreprise dans tout les États-Unis ne pouvait rivaliser avec les entreprises White. Même pas le Walmart, des Walton. En entrant dans la salle de fête, je sens déjà les regards sur moi. Les chefs d'entreprise se pressent autour des buffets et échangent des sourires faux et des politesses superficielles. Je les salue un à un, reconnaissant leurs visages grâce aux longues séances de pré
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Je la regarde partir avec l'homme qui est venu la chercher. Veronica est étrange, c'est vrai, mais je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine excitation. J'ai saisi l'opportunité comme Cassie me l'a conseillé, et maintenant, j'ai un rendez-vous. C'est tout simplement parfait. J'espère juste qu'elle ne va pas m'envoyer balader demain. Je suis sur le point de me rasseoir, le cœur léger, lorsque mon téléphone vibre dans ma poche. Un appel de Cassandra. Le sourire aux lèvres, je décide d'y répondre pour lui parler du rendez-vous. Mais quand je décroche, ce sont des sanglots qui m'accueillent. _ Cassie, dis-je, paniqué. Qu'est-ce qu'il y a ? _ Rick... Rick, s'il te plaît, rejoins-moi... Rejoins-moi à l'hôpital. Mon cœur sursaute. Des pensées sombres me traversent l'esprit en un éclair, mais je les chasse rapidement. _ Qu'est-ce qui se passe, Cassie ? je demande en essayant de masquer mon anxiété. _ Rick... C'est notre fils... C'est Roy.
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Je suis vraiment agacée par le comportement de Marcos. C'est mon bras droit, c'est vrai, mais ça ne lui donne pas le droit de m'interrompre comme il l'a fait. Je passais un bon moment, moi. Et même si je viens de rencontrer Melrick, j'ai un bon pressentiment à son sujet. Une fois loin du grand salon où la soirée bat son plein, je lui lance avec colère : _ C'était quoi ça ? Pourquoi est-ce que tu ne peux pas me laisser respirer deux secondes ? _ Il fallait que je te parle, me répond-il, comme si cela justifiait tout. _ Il fallait attendre. _ Si c'était moi seul, j'aurais pu attendre. Je fronce les sourcils. Je ne sais pas ce qui lui prend. Qui se croit-il pour interrompre mes instants de légèreté ? _ Et qui d'autre veut me parler ? je demande, agacée. À cet instant, une voix résonne derrière Marcos : _ Moi. Il se dégage et je découvre l'avocat de mon père, maître Davila. Mon cœur se serre. Qu’est-ce qu’il fait ici ? _ Maî
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Le jour se lève doucement, mais pour moi, le temps semble figé. Je suis resté au chevet de mon fils toute la nuit. Cassie, à mes côtés, n'a pas fermé l'œil non plus. Nous avons passé des heures à nous regarder, à échanger des mots muets. Il dort profondément, mais son sommeil est troublé par les machines qui émettent des bips réguliers, comme un rappel cruel de la fragilité de sa vie. Le docteur est passé ce matin. Il nous a dit que le traitement et l'intervention chirurgicale coûtent des millions de dollars. Deux ans en arrière, cette somme aurait été une formalité pour moi. Mais aujourd'hui... Aujourd'hui, je n'ai même pas cent dollars en poche. Cassie a épuisé ses économies, et je me sens comme un naufragé sur une île déserte, sans moyen de rejoindre le rivage. Que faire ? Qui demander de l'aide ? Je ne peux pas laisser mon fils tomber entre les mains du destin. Pas lui. Pas maintenant. Je tourne mon regard vers Cassie. Ses yeux sont cernés et r
Il attrape mon poignet si brusquement que je sursaute et il me bascule presque contre lui. Mon cœur s'emballe et mon souffle se bloque dans ma gorge. Ses yeux... Ses yeux me dévorent et pendant un court instant, je sens son pouce effleurer ma peau, et une vague de souvenirs me traverser comme une décharge. Je me ressaisis violemment. D'un geste sec, je me dégage et lui crache, le regard noir : _ COMMENT OSES-TU ME TOUCHER ? JE T'INTERDIS de refaire ce que tu viens de faire, SINON... Je me stoppe net. Il me fixe d'un air impassible avant de faire quelques pas vers moi. _ Sinon quoi ? demande-t-il d'une voix basse, presque provocante. Je recule d'un pas sans même m'en rendre compte. Ma main tremble légèrement, mais je la cache derrière mon dos. Il avance encore, le regard cloué au mien, et lâche, moqueur : _ Tu vas me gifler ? Sa voix est douce, presque moqueuse, mais je perçois l’amertume qui suinte derrière. Il s'arrête juste devant moi, si près que je pourrais
~~~~~ Cassandra Hurber ~~~~~ Je suis en train de parler à une patiente et je lui donne des conseils pour améliorer sa santé alors qu'on marché dans le couloir de l'hôpital. Mon cœur s'est allégé depuis que je suis à Boston et que je n'ai pas eu de signe de Melrick ni de Veronica. J'ose croire que ce n'est pas le calme avant la tempête. Peut-être m'ont-ils réellement oubliée. Peut-être ont-ils repris le cours de leur vie, celui qu'ils menaient sans moi depuis six ans. Je retiens un soupir, puis laisse échapper un léger souffle, presque un soupir de soulagement, en esquissant un sourire chaleureux à ma patiente. _ À très bientôt, lui dis-je doucement. Prenez soin de vous. Elle me remercie avec un sourire sincère avant de quitter la pièce. Je m'apprête à regagner mon bureau, lorsque j'aperçois un silhouette familière. Je regarde bien et... Mon cœur rate un battement. C'est Melrick. Et je comprends immédiatement qu'il m'a vue aussi, car il se lève, brusquement et se d
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Je traverse les couloirs de White Jewelry avec un sourire que je ne cherche même plus à dissimuler. Tous ceux que je croise me saluent avec politesse, certains s’attardent, intrigués par cette joie qui irradie de moi comme un soleil au zénith. Et comment leur en vouloir ? Je suis tout simplement épanouie. Rick… Mon Rick. Il a été parfait. Plus qu’un amant, plus qu’un partenaire. Cette semaine, il m’a rappelé pourquoi je me bats pour lui. Pourquoi il est à moi et pourquoi il restera à moi. Il m’a couverte de cadeaux, de tendresse, de baisers et de gestes fous. Il n’a même pas attendu que je le supplie. Il m’a fait l'amour comme s’il avait attendu des années pour ça. Chaque nuit, chaque matin. Et entre-temps ? Des mots doux, des caresses, des rires, des surprises… Il m’a regardée comme une déesse, comme si j'étais la seule. Il m’a même dit qu’il avait été idiot d’imaginer qu’une femme comme Cassandra pouvait être la bonne. Il m’a demandé pardon et m
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Il me dit qu’il m’aime, que c'est moi et seulement moi qui gouverne son cœur. Il me dit que Cassandra est partie et qu’elle avait tourné la page. Il me dit qu'il regrette son comportement de ces derniers jours. Oh mon Dieu !! Dites-moi que ce n'est pas un rêve et que je ne vais pas me réveiller. Dites-moi que ce n'est pas une hallucination et que tout ça est vrai. Je jubile intérieurement alors qu'il me parle. Je me retiens de sourire trop fort, de crier victoire trop vite mais je veux savourer ce moment et l’enfermer dans un écrin. Mais je ne veux pas seulement des mots, je veux plus. Je veux son corpsw je veux l’acte qui confirme tout, celui qui efface Cassandra, Roy, Greg, Zurich, et toutes leurs conneries. Alors, je me lève lentement et m’approche de lui. Je m’assois sur ses genoux, sans le quitter des yeux. _ Si tu m’aimes vraiment, Rick… alors prouve-le-moi. Je dégrafe un bouton de sa chemise, doucement. Il ne dit rien et continue
Je pousse la porte du salon et, comme je le pensais, Veronica est là, assise dans son fauteuil préféré, une coupe de vin rouge à la main, l’air fièrement tranquille. Je pousse la porte du salon et, comme je le pensais, Veronica est là, assise dans son fauteuil préféré, une coupe de vin rouge à la main, l’air fièrement tranquille. Je prends une profonde inspiration et m’avance vers elle et je m’assois lentement face à ell. Puis je pose mes coudes sur mes genoux et j'incline la tête, comme si j’étais accablé de regrets. _ Veronica… je suis désolé. Elle m’observe sans rien dire, elle a l'air méfiante mais je poursuis, la voix cassée volontairement. _ J’ai eu des nouvelles de Cassandra. Elle… elle a quitté le pays. Elles est à Zurich avec Roy et Greg. J’ai tout eu ce matin. Elle est partie sans même se retourner. Veronica cligne lentement des yeux. Elle tente de cacher sa réaction, mais je la vois se détendre légèrement. Je continue, posant ma main sur la sienne. _
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Je redémarre la voiture en trombe. Mon cœur tambourine contre ma poitrine, pas à cause de la colère, mais du mélange explosif d’humiliation et de trahison. On a voulu me faire passer pour un idiot. On a menti sur Cassandra. Sur Greg. Et peut-être sur Roy. Je ne peux pas laisser passer ça. Je m’arrête net devant l’immeuble miteux où le détective m’avait donné rendez-vous quelques jours plus tôt. Il est seul, dans ce bureau sans charme, avec ses dossiers empilés comme les mensonges qu’il me sert depuis le début. Je claque la porte derrière moi et j'entre sans frapper. Il sursaute en me voyant. _ Monsieur Hart ? Je m’avance lentement, les yeux braqués sur lui. Il essaie de masquer sa nervosité, mais son regard fuyant le trahit. _ Vous m’avez menti, lancé-je. Ma voix est posée, mais froide et tranchante. _ Pardon ? Je ne comprends pas. Je balance le dossier qu’il m’a remis sur son bureau. _ Zurich ? Greg ? Des conneries. Cassandra
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Il est déjà neuf heures. Je suis dans mon bureau, penché sur les dossiers que je tente de lire depuis une heure, mais rien ne rentre. L’image de Cassandra s’impose dans mon esprit. Et Roy... ce gamin, mon fils, que je n’ai pas vu grandir. Mes poings se serrent. J’ai raté tant d’années. Puis j'entends un léger coup à la porte. Marcy n’est plus là, évidemment. C’est moi qui ai viré mon assistante. C’est Félix, l’un des agents de sécurité, qui entre en silence. _ Il y a un homme pour vous. Il dit que c’est... personnel. Je sais déjà de qui il s’agit. Je lui fais signe de le faire entrer. Le détective privé, Oscar Menley, entre dans le bureau. Il semble hésiter, presque gêné. _ J’ai du nouveau, Monsieur Hart. Je me lève, l'air impatient. _ Parlez. Il sort un dossier qu’il pose sur mon bureau. _ La femme que vous cherchiez, Cassandra Hurber, a quitté Newark peu après votre passage à l’hôtel Eden Park. _ Où est-elle allée ? je demande c
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Je ne sais plus exactement à quel moment je perds le contrôle. Peut-être quand ses doigts glissent sur ma peau avec cette précision cruelle que seuls les souvenirs savent ranimer. Peut-être quand elle murmure ces mots, ses mots d’autrefois. Ceux qu’elle prononçait les nuits où je croyais encore qu’on avait un avenir. _ Tu me voulais chaque nuit… Oui. Je l’ai voulue... follement, passionnément. J’ai cru que je l’aimais et j'ai cru qu’elle m’aimait. Mais aujourd’hui, ce n’est plus ça. Ce qu’on partage là, maintenant, c’est une erreur. Une échappatoire. Et pourtant… Son corps contre le mien, sa voix qui me supplie, sa peau qui brûle la mienne… Tout me ramène à ce passé que j’essaie d’enterrer depuis trop longtemps. Et moi, comme un idiot, je me noie dedans. Je m’accroche à cette illusion, à cette chaleur qui ne guérit rien mais qui masque tout, l’espace d’un instant. Je la prends avec rage, avec besoin, avec une frustration que je n’avais mê
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Je suis réveillée depuis l’aube. Il m'est impossible de dormir, même après la scène d’hier, même après ce qu’il ait dit qu'il va rester... ce n’est pas suffisant. Ce n’est jamais suffisant avec lui. Parce que je le sens : il n’est pas vraiment ici. Son corps peut bien être dans ce lit, mais son esprit et son cœur sont ailleurs. Peut-être même chez elle. Je sors du lit à pas comptés. Il dort encore, et je l’observe une seconde, mais je n’éprouve aucune tendresse. Juste ce besoin insupportable de contrôler ce que je ne peux plus. Mon téléphone vibre et je reçois un message. Enfin. « Appelle-moi. J’ai trouvé des infos sur Grégory Smith. » Je m’enferme dans le dressing et compose rapidement le numéro. _ Alors ? dis-je d’un ton sec. _ Greg Smith n’est pas le père des jumelles, annonce-t-il sans préambule. Je reste figée. Mes ongles s’enfoncent dans ma paume. _ Tu en es sûr ? _ Positif. Il a rencontré Cassandra pour la premièr