~~~~~ Veronica White ~~~~~
Je n'ai aucune envie d'organiser une soirée pour me présenter à tous et me faire des alliés. C'est une idée de Marcos, mon bras droit, qui pense que cela pourrait m'aider à gagner le respect des autres. Comme si un simple rassemblement pouvait effacer le fait que je suis l'héritière d'un empire, orpheline depuis quelques mois. Alors que je n'ai que vingt-quatre ans.
Mes parents sont morts dans un crash d'avion, laissant derrière eux non seulement leur richesse incommensurable, mais aussi une pression écrasante. Ils étaient extrêmement riches, tellement riche qu'aucune entreprise dans tout les États-Unis ne pouvait rivaliser avec les entreprises White. Même pas le Walmart, des Walton.
En entrant dans la salle de fête, je sens déjà les regards sur moi. Les chefs d'entreprise se pressent autour des buffets et échangent des sourires faux et des politesses superficielles. Je les salue un à un, reconnaissant leurs visages grâce aux longues séances de préparation avec Marcos. Il m'a appris à connaître chacun d'eux, à sourire au bon moment et à prononcer les phrases qu'ils veulent entendre. Mais tout cela me semble si artificiel. Ce n'est pas moi, ça.
Alors que je fais semblant de m'intéresser aux banalités que l'on me sert, mon regard est attiré par un homme assis seul à une table dans un coin. Étrangement, il n'a pas été mentionné par Marcos. Je n'ai pas vu de photos de lui. Qui était-il ? Je l'observe discrètement pendant qu'il prend un appel. Il est beau, captivant même, le plus séduisant que j’aie croisé depuis mon retour à New York.
Il raccroche et glisse son téléphone dans la poche intérieure de sa veste. Une veste qui me rappelle quelque chose… Oui !! Je voulais offrir la même à mon père il y a deux ans. Je ne sais pas pourquoi mais il dégage une sorte d'aura intrigante.
Je me détourne de l'homme ennuyeux avec qui je parlais et m'approche de lui. Pourquoi suis-je si attirée par cet inconnu ? À mesure que je me rapproche, je remarque la chevalière sur son doigt. J'adore les hommes qui savent porter des bijoux ; cela leur donne une élégance indéniable. En plus, ses doigts sont longs et délicats, presque artistiques.
Une fois assez près de lui pour qu'il puisse m'entendre, je lance sans réfléchir :
_ Beau costume !!
C'est tout ce que j'ai trouvé à dire ? Mon cœur se mit à battre alors qu'il tournait le regard vers moi. Ses yeux marrons se mette à me fixer, scrutant chaque détail de mon corps. Je ne sais pas quoi dire. Son silence autant que son regard me déstabilise.
Maintenant que je suis assez proche, je peux le confirmer : c'est le plus bel homme que j'ai jamais rencontré. Sa coiffure aux ondulations parfaites, ses sourcils naturellement dessinés, ses lèvres qui semblent sculptées... Et ses doigts qui jouent avec le verre dans ses mains, tout cela me fait ressentir des palpitations que je n'ai jamais connues auparavant. Gênée, je décide de briser la glace :
_ Laissez-moi deviner. Collection automne Coco Chanel, il y a deux ans ? Je le voulais pour mon père. Je l'ai commandé mais ils m'ont dit que c'était déjà vendu.
Il émet un petit sourire en coin qui me fait chavirer. Waouh ! Mais qu'est-ce qu'il est séduisant ! Avec ce charisme dans son regard, j'ai l'impression de me perdre totalement.
_ Alors j'ai eu de la chance, répond-il simplement.
Sa voix... Oh mon Dieu ! J'ai l'impression que je pourrais mourir là, tout de suite. Elle est si douce et envoûtante que je pourrais l'écouter pendant des heures.
_ Quelle impolie !! dis-je. Je ne me suis pas présentée. Je suis Veronica White.
Je m'attendais à ce qu'il fasse une fixation sur mon nom mais il me prend simplement la main que je lui tends en disant :
_ Je suis Melrick, Melrick Hart.
_ Ravie de vous rencontrer, Melrick, enchaîné-je.
_ Le plaisir est partagé.
Sans lui demander et sans attendre qu'il me le demande, je prends place à côté de lui. C'était plus fort que moi. J'avais besoin de le connaître.
_ Vous êtes la reine de la soirée, me dit-il. Pourquoi choisissez-vous de vous asseoir près de moi ?
Encore une fois, sa voix...
_ Parce que c'est le seul endroit où je me sens actuellement bien, je lui réponds. Parlez-moi de vous.
Je suis audacieuse, je le sais. Mais il me plaît.
_ Qu'est-ce que vous voulez savoir ? me demande-t-il.
_ Quelque chose que vous aimeriez me dire, je réponds.
_ Je suis à la recherche d'un emploi, me lance-t-il.
Mon cœur rate un battement. En lui demandant de me parler de lui, je pensais qu'il parlerait d'autres choses... Je sais pas trop... Sa situation matrimoniale, par exemple.
_ Quoi !? je m'exclame.
_ Je suis à la recherche d'un boulot, répète-t-il.
Il est sérieux là ? Il porte un costume qui ne coûte pas moins de un million de dollars, une chevalière probablement en or et une montre Rolex. Comment peut-il prétendre être à la recherche d'un travail ?
_ Vous bluffez, n'est-ce pas ?
J'essaie d'esquisser un sourire.
_ Non, pas du tout, me répond-il. C'est pour ça que je suis ici. Pour voir si l'un des chefs d'entreprise présents m'offrirait un travail ou même un rendez-vous.
Je reste interdite.
_ Mais votre costume...
_ Je me le suis offert il y a deux ans, lorsque j'étais encore le PDG de reality.
Reality ? L'entreprise qui a fait faillite il y a près de deux ans ? C'est lui qui le dirigeait ? Si c'est vrai alors c'est possible qu'il ne travaille toujours pas. Ce n'est pas facile d'avoir un boulot en étant ex PDG d'une entreprise qui a fait faillite. C'est même presqu' impossible.
Pourquoi ne pas en profiter ? S'il a besoin d'un travail, pourquoi ne pas lui en donner ? Sans hésiter, je lui demande :
_ Et si on allait danser ?
Il arque un sourcil, et je ne peux m'empêcher de remarquer à quel point il est beau. Mon cœur s'emballe à cette pensée. J'ai envie de l'embrasser… mais je sais que je ne devrais pas. Il semble hésiter alors j'insiste :
_ Comme ça, vous en profiterez pour me parler de vos compétences.
Il se lève, et je suis éblouie par sa stature imposante. Je peux voir ses muscles se dessiner à travers sa chemise ajustée malgré la veste qu'il porte. Un parfait gentleman, il me tend la main avec une élégance qui me fait sourire.
_ M'accorderiez-vous cette danse ? demande-t-il.
_ Certainement, lui réponds-je en prenant sa main.
Je me lève alors et, ensemble, nous nous glissons sur la piste de danse. La musique enveloppe nos corps alors qu'il commence à me parler de ses compétences et de ses expériences. Mais en réalité, je n'écoute rien. Mes pensées sont ailleurs. Je suis distraite par son parfum enivrant qui chatouille mes sens et m'emmène dans un tourbillon de sensations.
Ma main repose sur son torse, et je sens son rythme cardiaque battre sous mes doigts. Mon cœur palpite à chaque mouvement que nous faisons ensemble.
Nous dansons pendant quelques minutes avant que Marcos ne vienne me chercher.
_ Veronica, il faut que je te parle, me lance-t-il en interrompant notre danse.
Je lève les yeux au ciel, agacée par son intervention.
_ Bon timing, Marcos, dis-je avec un ton sarcastique, espérant qu'il comprenne que j'apprécie peu cette interruption.
_ Veronica, j'ai besoin qu'on discute, répète-t-il avec une insistance qui frôle l'impertinence.
_ Je suis occupée, rétorque-je, irritée.
_ Arrête de faire tes caprices, c'est important, insiste-t-il.
Mon cœur se serre légèrement. Qu'est-ce qui peut bien être si urgent ? Je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi il veut à tout prix. Ne voit-il pas que je suis occupée ?
_ Ça va devoir attendre, dis-je fermement.
Je me tourne alors vers Melrick, qui semble un peu confus.
_ Veronica, tu vas devoir venir, me lance à nouveau Marcos avec un sérieux qui me déstabilise.
Je soupire profondément. Ce n'est pas le moment pour des urgences.
_ D'accord, je viens avec toi, lui dis-je finalement. Mais je t'interdis de m'interrompre une prochaine fois. Donne-moi une carte.
Il acquiesce sans discuter et me tend une carte avec un air résigné. Je me tourne vers Melrick et lui tends la carte en disant :
_ Appelez-moi demain à neuf heures. Passez une merveilleuse nuit.
_ Merci, me répond-il avec un sourire sincère. Vous aussi.
J'éprouve un léger pincement au cœur en quittant cette danse inachevée avec lui. Mais je suis Marcos maintenant, un sourire aux lèvres. La soirée n'a pas été le gâchis que j'avais imaginé ; au contraire, elle a pris une tournure inattendue. J'ai fait une rencontre incroyable.
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Je la regarde partir avec l'homme qui est venu la chercher. Veronica est étrange, c'est vrai, mais je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine excitation. J'ai saisi l'opportunité comme Cassie me l'a conseillé, et maintenant, j'ai un rendez-vous. C'est tout simplement parfait. J'espère juste qu'elle ne va pas m'envoyer balader demain. Je suis sur le point de me rasseoir, le cœur léger, lorsque mon téléphone vibre dans ma poche. Un appel de Cassandra. Le sourire aux lèvres, je décide d'y répondre pour lui parler du rendez-vous. Mais quand je décroche, ce sont des sanglots qui m'accueillent. _ Cassie, dis-je, paniqué. Qu'est-ce qu'il y a ? _ Rick... Rick, s'il te plaît, rejoins-moi... Rejoins-moi à l'hôpital. Mon cœur sursaute. Des pensées sombres me traversent l'esprit en un éclair, mais je les chasse rapidement. _ Qu'est-ce qui se passe, Cassie ? je demande en essayant de masquer mon anxiété. _ Rick... C'est notre fils... C'est Roy.
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Je suis vraiment agacée par le comportement de Marcos. C'est mon bras droit, c'est vrai, mais ça ne lui donne pas le droit de m'interrompre comme il l'a fait. Je passais un bon moment, moi. Et même si je viens de rencontrer Melrick, j'ai un bon pressentiment à son sujet. Une fois loin du grand salon où la soirée bat son plein, je lui lance avec colère : _ C'était quoi ça ? Pourquoi est-ce que tu ne peux pas me laisser respirer deux secondes ? _ Il fallait que je te parle, me répond-il, comme si cela justifiait tout. _ Il fallait attendre. _ Si c'était moi seul, j'aurais pu attendre. Je fronce les sourcils. Je ne sais pas ce qui lui prend. Qui se croit-il pour interrompre mes instants de légèreté ? _ Et qui d'autre veut me parler ? je demande, agacée. À cet instant, une voix résonne derrière Marcos : _ Moi. Il se dégage et je découvre l'avocat de mon père, maître Davila. Mon cœur se serre. Qu’est-ce qu’il fait ici ? _ Maî
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Le jour se lève doucement, mais pour moi, le temps semble figé. Je suis resté au chevet de mon fils toute la nuit. Cassie, à mes côtés, n'a pas fermé l'œil non plus. Nous avons passé des heures à nous regarder, à échanger des mots muets. Il dort profondément, mais son sommeil est troublé par les machines qui émettent des bips réguliers, comme un rappel cruel de la fragilité de sa vie. Le docteur est passé ce matin. Il nous a dit que le traitement et l'intervention chirurgicale coûtent des millions de dollars. Deux ans en arrière, cette somme aurait été une formalité pour moi. Mais aujourd'hui... Aujourd'hui, je n'ai même pas cent dollars en poche. Cassie a épuisé ses économies, et je me sens comme un naufragé sur une île déserte, sans moyen de rejoindre le rivage. Que faire ? Qui demander de l'aide ? Je ne peux pas laisser mon fils tomber entre les mains du destin. Pas lui. Pas maintenant. Je tourne mon regard vers Cassie. Ses yeux sont cernés et r
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Je suis sur le point de prendre mon petit déjeuner lorsque mon téléphone se met à vibrer doucement sur la table. Je regarde l'heure et je crois que c'est Melrick. J'en suis même certaine. Mon cœur s'emballe. Je prends le téléphone et je décroche. Nous avons commencé à parler. Mon Dieu !! Sa voix !! Elle est encore plus sexy au téléphone. Je lui propose de nous rencontrer dans dix petites minutes. Il doit penser que c'est une simple offre d'emploi, et en un sens, il ne se trompe pas. Mais au fond, mon désir va bien au-delà de cela. Je veux Melrick à mes côtés, pas seulement en tant qu’employé, mais en tant qu’homme dans ma vie. Je décide de préparer l’environnement parfait pour notre rencontre. Je me tourne vers la gouvernante, une femme que je juge souvent trop standard, et lui ordonne : _ Déplacez le petit déjeuner à la piscine et assurez-vous que tout soit impeccable dans les cinq prochaines minutes. _ Tout de suite, mademoiselle, rép
~~~~~ Cassandra Hurber ~~~~~ Je suis assise sur cette chaise inconfortable, les yeux rivés sur mon fils, allongé et inconscient, entouré de machines qui bipent. Je me sens tellement impuissante. Je suis sa mère, et pourtant, je n'ai pas pu le protéger. À peine un an et demi, il est déjà en train de se battre pour sa survie à cause de cette putain de maladie Cela fait maintenant deux heures que Rick est parti. J'espère qu'il a pu obtenir un rendez-vous après avoir parlé à cette personne avec qui il a échangé une carte. Je sais à quel point il souffre de ne rien faire, de se sentir inutile. Je lui souhaite tant de trouver un travail qui lui redonnera un sens à sa vie. Je suis perdue dans mes pensées lorsque ma belle-mère entre dans la chambre. Sans même me jeter un regard, elle se dirige vers mon fils et caresse doucement ses cheveux. Je vois des larmes perler dans ses yeux, et cela me touche malgré tout. _ Mon petit Rick, murmure-t-elle d'une voix tremblante. Mais qu'est-ce
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Le petit-déjeuner s’étire dans une atmosphère tendue. Je me tiens droit, mangeant avec élégance, même si je ne parle qu’en réponse aux questions de Veronica. Je me sens très gêné ; c’est la première fois que je me retrouve à un entretien d’embauche, déjeunant avec le propriétaire de l’entreprise. Tout au long du repas, je sens son regard sur moi. Elle ne détourne les yeux que deux secondes pour prendre quelque chose dans son assiette, puis me fixe à nouveau. C’est extrêmement gênant de manger devant quelqu’un qui ne cesse de me dévisager, et je fais semblant de ne rien voir. Après le petit-déjeuner, elle m’emmène dans son bureau. Elle s’installe et me demande de prendre place sur la chaise des invités. Je m’exécute sans hésiter. _ Désolé, Mademoiselle White, mais je n’ai pas apporté mon CV, lui dis-je d’un ton décontracté. _ Ne vous excusez pas, je ne voulais pas que vous l’apportiez de toute façon. _ Oui, mais c’est extrêmement gênant d’arri
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Cela fait maintenant deux semaines depuis cet entretien d'embauche avec Veronica. Un certain soulagement s’est installé à l’idée d’avoir un emploi stable. Je suis devenu son chauffeur et son bras droit, un rôle qui, bien que nouveau, m’a apporté une certaine fierté. Roy va assez bien, malgré les médicaments qu'il doit prendre. Chaque jour est une lutte pour réunir suffisamment d’argent pour son traitement et l'intervention chirurgicale qui l'attend. Je suis inquiet pour lui, mais je garde espoir. Il est fort, plus fort que je ne l’étais à son âge. Quant à ma mère, il m'est difficile de trouver les mots justes pour décrire la douleur que j'éprouve. Après avoir appris ce qu'elle a osé dire à Cassandra à l'hôpital, j’ai décidé de couper les ponts. Même si elle est ma mère et que mon cœur déborde d'amour pour elle, il y a des limites qui ne devraient jamais être franchies. Cassandra ne m'a rien dit à mon retour, mais une infirmière a eu la délicatesse de
~~~~~ Cassandra Hurber ~~~~~ Assise à la table en bois de la pâtisserie où Lenny et moi travaillons, je prends une profonde inspiration avant de lui expliquer la situation tout en buvant une tasse de café. _ Chaque soir, il rentre avec des cadeaux, dis-je en grattant la surface de ma tasse avec mes doigts. Des parfums, des bijoux… tout cela vient de cette femme avec qui il travaille. Lenny lève les yeux. _ Cette Veronica White ? J’ai entendu parler d'elle. Les gens disent qu’elle est magnifique, presque comme une déesse. Elle marque une pause, puis ajoute : _ Et elle est immensément riche… Le simple fait d’entendre son nom me fait serrer les dents. _ Oui, c’est exactement ça, lâche-je avec frustration. Elle a tout ce qu’elle veut. Comment puis-je rivaliser avec une femme comme ça ? Je me demande si elle ne lui offre pas plus que des cadeaux… Lenny secoue la tête, l'air compatissante. _ Écoute, Cassandra. Je sais que cela doit être difficile à gérer, mais
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Je traverse les couloirs de White Jewelry avec un sourire que je ne cherche même plus à dissimuler. Tous ceux que je croise me saluent avec politesse, certains s’attardent, intrigués par cette joie qui irradie de moi comme un soleil au zénith. Et comment leur en vouloir ? Je suis tout simplement épanouie. Rick… Mon Rick. Il a été parfait. Plus qu’un amant, plus qu’un partenaire. Cette semaine, il m’a rappelé pourquoi je me bats pour lui. Pourquoi il est à moi et pourquoi il restera à moi. Il m’a couverte de cadeaux, de tendresse, de baisers et de gestes fous. Il n’a même pas attendu que je le supplie. Il m’a fait l'amour comme s’il avait attendu des années pour ça. Chaque nuit, chaque matin. Et entre-temps ? Des mots doux, des caresses, des rires, des surprises… Il m’a regardée comme une déesse, comme si j'étais la seule. Il m’a même dit qu’il avait été idiot d’imaginer qu’une femme comme Cassandra pouvait être la bonne. Il m’a demandé pardon et m
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Il me dit qu’il m’aime, que c'est moi et seulement moi qui gouverne son cœur. Il me dit que Cassandra est partie et qu’elle avait tourné la page. Il me dit qu'il regrette son comportement de ces derniers jours. Oh mon Dieu !! Dites-moi que ce n'est pas un rêve et que je ne vais pas me réveiller. Dites-moi que ce n'est pas une hallucination et que tout ça est vrai. Je jubile intérieurement alors qu'il me parle. Je me retiens de sourire trop fort, de crier victoire trop vite mais je veux savourer ce moment et l’enfermer dans un écrin. Mais je ne veux pas seulement des mots, je veux plus. Je veux son corpsw je veux l’acte qui confirme tout, celui qui efface Cassandra, Roy, Greg, Zurich, et toutes leurs conneries. Alors, je me lève lentement et m’approche de lui. Je m’assois sur ses genoux, sans le quitter des yeux. _ Si tu m’aimes vraiment, Rick… alors prouve-le-moi. Je dégrafe un bouton de sa chemise, doucement. Il ne dit rien et continue
Je pousse la porte du salon et, comme je le pensais, Veronica est là, assise dans son fauteuil préféré, une coupe de vin rouge à la main, l’air fièrement tranquille. Je pousse la porte du salon et, comme je le pensais, Veronica est là, assise dans son fauteuil préféré, une coupe de vin rouge à la main, l’air fièrement tranquille. Je prends une profonde inspiration et m’avance vers elle et je m’assois lentement face à ell. Puis je pose mes coudes sur mes genoux et j'incline la tête, comme si j’étais accablé de regrets. _ Veronica… je suis désolé. Elle m’observe sans rien dire, elle a l'air méfiante mais je poursuis, la voix cassée volontairement. _ J’ai eu des nouvelles de Cassandra. Elle… elle a quitté le pays. Elles est à Zurich avec Roy et Greg. J’ai tout eu ce matin. Elle est partie sans même se retourner. Veronica cligne lentement des yeux. Elle tente de cacher sa réaction, mais je la vois se détendre légèrement. Je continue, posant ma main sur la sienne. _
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Je redémarre la voiture en trombe. Mon cœur tambourine contre ma poitrine, pas à cause de la colère, mais du mélange explosif d’humiliation et de trahison. On a voulu me faire passer pour un idiot. On a menti sur Cassandra. Sur Greg. Et peut-être sur Roy. Je ne peux pas laisser passer ça. Je m’arrête net devant l’immeuble miteux où le détective m’avait donné rendez-vous quelques jours plus tôt. Il est seul, dans ce bureau sans charme, avec ses dossiers empilés comme les mensonges qu’il me sert depuis le début. Je claque la porte derrière moi et j'entre sans frapper. Il sursaute en me voyant. _ Monsieur Hart ? Je m’avance lentement, les yeux braqués sur lui. Il essaie de masquer sa nervosité, mais son regard fuyant le trahit. _ Vous m’avez menti, lancé-je. Ma voix est posée, mais froide et tranchante. _ Pardon ? Je ne comprends pas. Je balance le dossier qu’il m’a remis sur son bureau. _ Zurich ? Greg ? Des conneries. Cassandra
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Il est déjà neuf heures. Je suis dans mon bureau, penché sur les dossiers que je tente de lire depuis une heure, mais rien ne rentre. L’image de Cassandra s’impose dans mon esprit. Et Roy... ce gamin, mon fils, que je n’ai pas vu grandir. Mes poings se serrent. J’ai raté tant d’années. Puis j'entends un léger coup à la porte. Marcy n’est plus là, évidemment. C’est moi qui ai viré mon assistante. C’est Félix, l’un des agents de sécurité, qui entre en silence. _ Il y a un homme pour vous. Il dit que c’est... personnel. Je sais déjà de qui il s’agit. Je lui fais signe de le faire entrer. Le détective privé, Oscar Menley, entre dans le bureau. Il semble hésiter, presque gêné. _ J’ai du nouveau, Monsieur Hart. Je me lève, l'air impatient. _ Parlez. Il sort un dossier qu’il pose sur mon bureau. _ La femme que vous cherchiez, Cassandra Hurber, a quitté Newark peu après votre passage à l’hôtel Eden Park. _ Où est-elle allée ? je demande c
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Je ne sais plus exactement à quel moment je perds le contrôle. Peut-être quand ses doigts glissent sur ma peau avec cette précision cruelle que seuls les souvenirs savent ranimer. Peut-être quand elle murmure ces mots, ses mots d’autrefois. Ceux qu’elle prononçait les nuits où je croyais encore qu’on avait un avenir. _ Tu me voulais chaque nuit… Oui. Je l’ai voulue... follement, passionnément. J’ai cru que je l’aimais et j'ai cru qu’elle m’aimait. Mais aujourd’hui, ce n’est plus ça. Ce qu’on partage là, maintenant, c’est une erreur. Une échappatoire. Et pourtant… Son corps contre le mien, sa voix qui me supplie, sa peau qui brûle la mienne… Tout me ramène à ce passé que j’essaie d’enterrer depuis trop longtemps. Et moi, comme un idiot, je me noie dedans. Je m’accroche à cette illusion, à cette chaleur qui ne guérit rien mais qui masque tout, l’espace d’un instant. Je la prends avec rage, avec besoin, avec une frustration que je n’avais mê
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Je suis réveillée depuis l’aube. Il m'est impossible de dormir, même après la scène d’hier, même après ce qu’il ait dit qu'il va rester... ce n’est pas suffisant. Ce n’est jamais suffisant avec lui. Parce que je le sens : il n’est pas vraiment ici. Son corps peut bien être dans ce lit, mais son esprit et son cœur sont ailleurs. Peut-être même chez elle. Je sors du lit à pas comptés. Il dort encore, et je l’observe une seconde, mais je n’éprouve aucune tendresse. Juste ce besoin insupportable de contrôler ce que je ne peux plus. Mon téléphone vibre et je reçois un message. Enfin. « Appelle-moi. J’ai trouvé des infos sur Grégory Smith. » Je m’enferme dans le dressing et compose rapidement le numéro. _ Alors ? dis-je d’un ton sec. _ Greg Smith n’est pas le père des jumelles, annonce-t-il sans préambule. Je reste figée. Mes ongles s’enfoncent dans ma paume. _ Tu en es sûr ? _ Positif. Il a rencontré Cassandra pour la premièr
Je franchis la porte du manoir, le souffle court. J’ai l’impression d’étouffer, de devoir fuir avant que quelque chose n’éclate à nouveau. Mais à peine ai-je mis un pied dehors que j’entends un hurlement. _ RICK, NE PARS PAS !! Je me retourne brusquement et je vois Veronica dans l’encadrement de la porte. Ses yeux sont rouges, sa robe froissée, ses cheveux en bataille. Mais c’est le couteau dans sa main qui me fait tressaillir. _ Qu’est-ce que tu fais ? je souffle, horrifié. _ Si tu franchis cette porte, Rick, je me tue. Tu entends ? Je me coupe les veines ici, devant toi, je jure que je le ferai. Elle lève le couteau vers son poignet. Ma gorge se serre. Je repose mon sac à terre et m’approche lentement, les mains en avant. _ Veronica. Pose ce couteau. S’il te plaît. Ce n’est pas la solution. _ Tu veux partir ? Tu veux me laisser, comme ça ? Alors regarde-moi bien, Rick. Parce que je vais le faire et tu auras la mort sur ta conscience. _ Veronica... Tu vas t
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Il est presque deux heures du matin quand je pousse enfin la porte du manoir. Je suis crevé. J’ai l’impression d’avoir traversé un champ de mines ces dernières vingt-quatre heures. La discussion avec Marc m’a laissé songeur, amer. Et surtout, ce que j’ai appris à Newark ne cesse de tourner en boucle dans ma tête. Je n’arrive pas à assembler les pièces. Je n’arrive pas à respirer normalement. J’ai besoin de silence et de solitude. Mais à peine ai-je posé les clés sur la console que je la vois, Veronica. Elle est assise dans le salon, en robe de soie rouge, les bras croisés, les yeux noirs de colère. _ Tu rentres tard, Rick, murmure-t-elle. Très tard. Je me passe une main sur le visage. J’ai pas la force de me disputer avec elle. _ J’ai eu une longue journée. _ Une journée, ou une nuit ? Tu crois que je suis idiote ? Tu crois que je ne vois pas ce que tu fais, comment tu agis ? TU DISPARAIS, TU REVIENS À PAS D’HEURE, TU N’AS MÊME PAS L’AMA