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Penulis: RS WILD
last update Terakhir Diperbarui: 2025-03-24 04:40:10

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Je m’assieds sur le bord de la table, les bras croisés sur ma poitrine comme une barrière, une armure improvisée pour tenir mes émotions à distance. Parce que sinon, je ne sais pas ce que je pourrais faire. Lui dire la vérité ? Lui balancer que je me souviens d’elle, de chaque détail, de ses éclats de rire qui perçaient le silence oppressant de cet endroit maudit, de ses pleurs étouffés quand elle ratait un tir au foot et qu’elle pensait que ça faisait d’elle une ratée ? Ou peut-être lui avouer que, quand Amadeus m’a emporté ce jour-là, avec ses promesses de richesse et de pouvoir, j’ai eu l’impression de la trahir, elle plus que n’importe qui d’autre ? Cette gamine qui devait se hisser sur la pointe des pieds pour atteindre mon épaule, qui me regardait avec des yeux pleins d’espoir comme si j’étais son héros.

Mais je ne dis rien de tout ça. Pas encore. Je suis Alexander Knight, pas un gamin paumé qui pleurniche sur ses souvenirs. J’ai bâti un empire sur le contrôle, sur la c
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  • Destins brisés, cœurs retrouvés   44

    AlexanderOn arrive dans le hall du Mandarin Oriental, et je lui donne rendez-vous pour 20h au restaurant de l’hôtel, un automatisme qui me permet de reprendre le contrôle. Elle acquiesce, ses lèvres esquissant un sourire hésitant, puis elle s’éloigne vers sa chambre, ses pas légers résonnant sur le marbre. Je reste là, planté comme un idiot, les mains enfoncées dans les poches, à regarder son ombre disparaître derrière les portes de l’ascenseur. Le hall est un ballet de luxe discret – le murmure des réceptionnistes, le tintement des verres au bar, le parfum entêtant des lys dans un vase gigantesque. Mais tout ça passe au second plan. Mon esprit est ailleurs, coincé entre deux mondes : celui que j’ai construit et celui que j’ai laissé derrière.Laurie. Maman Laurie. Putain, ça fait quoi, vingt ans ? Vingt ans que j’ai enfoui cet orphelinat au fond de ma tête, avec ses murs gris, ses cris, ses odeurs de soupe froide et de décontamination bon marché. Et elle, avec ses cheveux en bataill

    Terakhir Diperbarui : 2025-03-25
  • Destins brisés, cœurs retrouvés   45

    AlexanderLe dîner est terminé, et l’addition est réglée – une formalité que je gère d’un geste mécanique, glissant ma carte noire au serveur sans même regarder le montant. Le restaurant du Mandarin Oriental est presque vide à cette heure, les chandelles vacillent faiblement sur les tables, et le murmure des derniers clients s’efface dans l’ombre des boiseries sombres. Laurie est assise en face de moi, ses doigts triturant la serviette qu’elle a pliée et dépliée une bonne dizaine de fois. Elle n’a presque pas touché son dessert, une mousse au chocolat qui fond lentement dans son assiette. Moi, j’ai fini mon verre de Bordeaux, et la brûlure du vin me réchauffe la gorge, mais pas assez pour chasser ce malaise qui s’est installé entre nous depuis que j’ai mis les choses au clair.« Le passé, c’est fini. On peut pas le laisser foutre en l’air ce qu’on a maintenant. » Mes propres mots résonnent dans ma tête, tranchants, définitifs. Je les ai dits pour couper court à cette tension, pour rem

    Terakhir Diperbarui : 2025-03-26
  • Destins brisés, cœurs retrouvés   46

    ALEXANDERElle ouvre la bouche pour répondre, mais je lève une main, coupant net son élan. Je suis lancé, maintenant, et je vais pas m’arrêter.— Tu me parles de trahison, mais t’as aucune idée de ce que j’ai traversé après ça. Tu crois que c’était facile ? Que j’ai juste mis un costard et que tout s’est arrangé comme par magie ? J’ai bossé, Laurie. J’ai trimé, j’ai encaissé, j’ai appris à survivre dans un monde qui pardonne rien. Et toi, tu étais là, dans ma tête, ouais, mais qu’est-ce que j’étais censé faire ? Revenir te chercher ? J’étais un gosse, pas un héros.Ma voix monte, plus dure, plus tranchante, et je vois ses yeux s’écarquiller, ses lèvres trembler. Mais je m’en fous. Elle a ouvert la boîte, et maintenant, elle va tout prendre.— Et toi, alors ? continué-je, pointant un doigt vers elle. Tu me reproches quoi, au juste ? De m’en être sorti ? De pas t’avoir traînée avec moi ? Tu sais quoi, Laurie, t’as survécu aussi. T’es là, devant moi, avec un diplôme, un job, une vie que

    Terakhir Diperbarui : 2025-03-27
  • Destins brisés, cœurs retrouvés   47

    LaurieLa porte claque derrière moi, un bruit sec qui résonne dans la chambre comme un point final. Je reste là, figée, la main encore crispée sur la poignée, le souffle court. Les murs du Mandarin Oriental, avec leur élégance feutrée et leur odeur de luxe, semblent se refermer sur moi, étouffants, malgré la vue spectaculaire sur Central Park qui s’étale derrière la baie vitrée. Je lâche la poignée, mes doigts tremblants, et je sens mes jambes vaciller. Je m’effondre sur le bord du lit, les mains sur les genoux, et je fixe le sol, ce tapis beige immaculé qui n’a rien à voir avec les planchers usés de l’orphelinat. Mais c’est là que je suis, dans ma tête. Pas ici, pas à New York, pas dans cette chambre hors de prix. Je suis là-bas, dans ce couloir gris, à regarder Alexander partir sans un mot.« T’es plus une gamine abandonnée, et je suis plus un gosse qui te doit des comptes. » Ses mots tournent en boucle dans ma tête, tranchants comme des lames, et chaque syllabe me coupe un peu plus

    Terakhir Diperbarui : 2025-03-28
  • Destins brisés, cœurs retrouvés   48

    LaurieJe me laisse tomber dans le fauteuil près de la fenêtre, les jambes repliées sous moi, et je ferme les yeux. Les souvenirs viennent, malgré moi, comme une vague que je peux pas arrêter. L’orphelinat. Ces murs froids, ces lits en ferraille qui grinçaient à chaque mouvement, cette odeur de soupe aux légumes qu’on nous servait tous les jours. Et lui, Alexander – Alex, à l’époque. Ce gamin maigre avec ses cheveux noirs en bataille et ses yeux qui brillaient d’une lueur sauvage, comme s’il savait déjà qu’il s’en sortirait, quoi qu’il arrive. On jouait dans la cour, on courait entre les flaques, on faisait semblant d’être des chevaliers ou des explorateurs. Il me disait toujours : « T’inquiète, Laurie, un jour, on aura tout ce qu’on veut. » Et moi, je le croyais. Parce qu’il avait cette force, cette assurance, même à huit ans, même dans cet endroit pourri.Et puis il y avait Carter, notre ombre, toujours à nous coller, à rire avec nous. Mais c’était Alex et moi, le vrai duo. On parta

    Terakhir Diperbarui : 2025-03-29
  • Destins brisés, cœurs retrouvés   49

    laurieJe retourne dans la chambre, attrape la robe noire qu’il m’a fait livrer – un cadeau qui me semblait gentil avant, mais qui maintenant a un goût de condescendance – et je la jette sur une chaise. Demain, je mettrai mon tailleur, celui que j’ai choisi moi-même, celui qui me va comme un gant. Pas ses cadeaux, pas son luxe. Moi. On rentre à Paris, on boucle ce contrat, et je vais faire mon boulot, mieux que jamais. Mais je vais pas oublier. Je vais pas lui pardonner, pas encore. Peut-être jamais.Je m’allonge sur le lit, les yeux fixés au plafond, et je laisse la nuit m’engloutir. Les lumières de New York clignotent dehors, mais dans ma tête, c’est l’orphelinat qui gagne – ses murs gris, son silence, et l’ombre d’Alexander qui s’éloigne. Il a peut-être raison : je suis plus une gamine abandonnée. Mais lui, il est plus l’Alex que j’aimais. Et ça, ça fait plus mal que tout le reste.....................................Plus tard.........................................Le jet privé d

    Terakhir Diperbarui : 2025-03-30
  • Destins brisés, cœurs retrouvés   50

    LAURIEOn descend du jet, l’air frais de la campagne française me frappant le visage comme une gifle bienvenue. Une voiture noire nous attend, la même berline rutilante qu’à l’aller, et je m’installe à l’arrière sans un mot. Alexander monte à côté de moi, et le chauffeur démarre, direction Paris. La route est longue, presque une heure, et le silence entre nous s’épaissit, lourd comme une couverture de plomb. Je fixe la vitre, les champs qui défilent sous un ciel gris, et je me force à penser au boulot. Hargrove doit signer aujourd’hui, dans l’après-midi. C’est tout ce qui compte. Le reste – lui, moi, l’orphelinat – c’est du bruit, comme il l’a dit.Mais alors qu’on approche de La Défense, il brise le silence, sa voix grave résonnant dans l’habitacle.— On a rendez-vous avec Hargrove à 14h, dit-il, sans me regarder, les yeux fixés sur son téléphone. Tout est prêt de ton côté ?Je hoche la tête, crispée, et réponds d’un ton neutre.— Oui. Les projections budgétaires sont à jour, les sli

    Terakhir Diperbarui : 2025-03-31
  • Destins brisés, cœurs retrouvés   51

    laurieJe quitte la tour une heure plus tard, après avoir mis mes notes au propre. Dehors, Paris est gris, humide, un vent frais balayant les rues de La Défense. Les gratte-ciels se dressent autour de moi, leurs façades de verre reflétant le ciel morose. Je marche d'un pas décidé jusqu'à un banc près d'une fontaine, m'assieds, et sors mon téléphone pour appeler Carter. Il décroche presque tout de suite, sa voix enjouée me tirant un sourire malgré moi.— Alors, princesse de New York, t’es rentrée ? dit-il, taquin.— Ouais, soupiré-je. Contrat signé, mission accomplie.— Et avec ton cher Alex ? Toujours en guerre froide ?Je ris, un son amer, et passe une main dans mes cheveux. Le vent les ébouriffe légèrement, et je resserre mon écharpe autour de mon cou.— On va dire ça. Il m’a félicitée, quand même. Mais ça change rien. Il est toujours… lui. Froid, distant, comme si hier avait jamais eu lieu.— Et toi, t’es toujours toi, Laurie, réplique Carter. Têtue, forte, et bien trop gentille pou

    Terakhir Diperbarui : 2025-03-31

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  • Destins brisés, cœurs retrouvés   75

    De retour au bureau après Londres, je me noie dans le travail pour fuir les souvenirs. Alexander, son bras autour de moi, sa voix rauque disant « T’es pas seule ». Ces mots me hantent, me déchirent. Je ne peux pas craquer, pas pour lui, pas après ses accusations, ses doutes. Alors je l’évite, me cache derrière mon tailleur gris, mes lunettes, mes dossiers. Mais la photo me poursuit, implacable.Cette femme. Son regard glacial, son lien avec l’orphelinat. J’ai passé la nuit à fouiller des archives en ligne, et un nom a surgi : Elena Kessler. Assistante d’Amadeus, disparue dans les années 90 après un scandale. Rien de solide, mais assez pour me convaincre qu’elle est au cœur de tout – peut-être liée à Stahl, peut-être à moi. Je veux en parler à Alexander, mais Londres m’a laissée à vif. Sa chaleur, son souffle – c’est trop risqué. Alors je creuse seule, un secret comme une forteresse.Ce midi, je m’enferme aux archives, un sous-sol où la poussière étouffe tout. Je fouille des boîtes, ch

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   74

    Je prends mon téléphone, hésite. Je devrais appeler Marc, lui parler d’Elena, mais mes doigts tremblent. Alexander. Je revois ses yeux, sa colère, sa chaleur. Il sait quelque chose, lui aussi, mais il ne me fait pas confiance. Et moi, est-ce que je peux lui faire confiance ? Pas après ce baiser, pas après cette trahison.Je repose le téléphone, me lève, et retourne aux archives. Seule. Si Elena est la clé, je la trouverai, avec ou sans lui. Mais au fond, je sais que ce n’est pas juste Elena qui me pousse. C’est l’orphelinat. C’est moi. Et quelque part, dans ce chaos, Alexander est devenu une partie de l’équation, que je le veuille ou nonLe ciel de Paris est un linceul gris, un miroir de la tempête qui fait rage en moi. De retour au bureau après Londres, je me noie dans le travail pour fuir les souvenirs de cette nuit. Alexander, son bras autour de moi, sa voix murmurant « T’es pas seule ». Ces mots me hantent, me terrifient. Je ne peux pas me permettre de craquer, pas pour lui, pas a

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   73

    LAURIEParis s’étend sous un ciel gris, un voile de plomb qui reflète le chaos dans ma tête. De retour au bureau après Londres, je me noie dans le travail pour échapper aux souvenirs de cette nuit. Alexander, sa chaleur, sa voix rauque murmurant « T’es pas seule ». Ces mots tournent en boucle, me terrifient. Je ne peux pas craquer, pas pour lui, pas après ses accusations, ses regards qui me dissèquent. Alors je l’évite, me barricade derrière mon tailleur gris, mes lunettes, mes dossiers. Knight Enterprises est mon armure, mais elle craque sous le poids de la photo.Cette femme. Son regard froid, ses traits gravés dans ma mémoire. Elena Kessler. J’ai passé des heures sur Internet, fouillant des archives poussiéreuses en ligne. Assistante d’Amadeus dans les années 90, disparue après un scandale financier. Un fantôme, mais un fantôme lié à l’orphelinat, à Stahl, peut-être à moi. Je veux en parler à Alexander, mais Londres m’a brûlée. Sa proximité, son souffle contre ma peau – c’est trop.

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   72

    AlexanderL’adresse que Marc avait envoyée était à une heure de route, un entrepôt désaffecté à la périphérie de la ville. Laurie et moi roulions en silence, la tension entre nous presque palpable. Les phares de la voiture perçaient l’obscurité, mais ils ne pouvaient pas éclairer les ombres dans nos esprits. Je jetais des coups d’œil dans le rétroviseur, guettant des signes de poursuite. Marc avait raison – nous étions suivis. Je le sentais, un instinct primal qui me hurlait de rester sur mes gardes.Laurie, à côté de moi, serrait ses mains sur ses genoux, ses yeux fixés sur la route. Elle avait enfilé un pull sombre et attaché ses cheveux, mais je voyais encore la fragilité de tout à l’heure, cachée sous cette armure qu’elle s’était forgée. Je voulais lui dire quelque chose, n’importe quoi pour briser ce silence, mais les mots me manquaient. Qu’est-ce qu’on dit à quelqu’un qui pourrait être à la fois ton alliée et ton ennemie ?— Tu as déjà tué quelqu’un ? demanda-t-elle soudain, sa

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   71

    AlexanderLe silence entre nous était lourd, chargé d’une tension que ni elle ni moi n’osions nommer. Laurie restait blottie contre moi, sa respiration encore irrégulière, comme si elle luttait pour chasser les fantômes de son cauchemar. Je sentais la chaleur de son corps, la fragilité de ce moment, et pourtant, mon esprit tournait à plein régime. La photo. L’orphelinat. Stahl. Chaque mot qu’elle avait lâché ouvrait une porte sur un passé que je n’étais pas sûr de vouloir affronter.— Parle-moi, dis-je enfin, ma voix plus douce que je ne l’aurais voulu. Cette femme… qui est-elle pour toi ?Laurie se redressa légèrement, s’écartant juste assez pour que je sente le vide là où elle était. Elle passa une main dans ses cheveux, évitant mon regard.— Je ne sais pas, avoua-t-elle, la voix basse. Pas vraiment. Mais quand j’ai vu la photo, quelque chose… quelque chose a cliqué. Comme un souvenir que je ne peux pas attraper.Elle se leva, marcha vers la fenêtre, ses bras croisés contre sa poitr

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   70

    Partie 1 : La confrontation (800 mots)Les portes de l’ascenseur se refermèrent avec un chuintement, m’isolant dans un silence oppressant. Laurie. Son nom pulsait dans ma tête, syncopé avec le battement de mon cœur. Hier, je l’avais surprise, penchée sur ce dossier, ses doigts tremblants effleurant une photo qu’elle avait glissée dans sa poche comme un voleur. Elle croyait que je n’avais rien vu. Elle se trompait. Kessler – un nom que Marc avait lâché au téléphone – ne signifiait rien pour moi, mais Amadeus, ce spectre insaisissable, était le fil rouge de cette tempête. J’avais promis à Marc de creuser, mais Laurie était ma première piste. Elle savait quelque chose, et je n’allais pas attendre qu’elle daigne parler.Le dîner était une mascarade. Le restaurant, avec ses lustres en cristal et ses serveurs en gants blancs, ne masquait pas la tension qui nous enchaînait. Laurie triturait son risotto, ses yeux fuyants, perdus quelque part où je n’avais pas accès. Moi, je faisais semblant d

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   69

    Alexander)Londres est un brouillard gris ce matin, une bruine collante qui s’infiltre sous mon col et me met les nerfs à vif. Je suis dans une salle de conférence vitrée, au dernier étage d’un gratte-ciel qui surplombe la Tamise, face à Hargrove et ses investisseurs – une bande de vautours en costard qui dissèquent chaque mot, chaque chiffre. Le contrat est sur la table, des millions en jeu, et je devrais être à fond, mon masque de PDG bien en place, chaque réponse calibrée pour les écraser. Mais je suis ailleurs. Mes yeux glissent sans cesse vers Laurie, assise à l’autre bout de la table, son tailleur gris impeccable, ses lunettes perchées sur son nez, tapant des notes avec une précision qui frôle l’obsession. Elle est là, vivante, intacte, mais je peux pas m’empêcher de revoir cette moto, ce flingue, son visage blême quand je l’ai relevée dans la cour.Je me force à me concentrer, réponds à une question sur les délais – « Quatre mois, garanti, avec une équipe renforcée » – et Hargro

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   68

    laurieJe repense à notre confrontation, à la manière dont il s’est approché, trop près, son parfum – bois et épices – envahissant mes sens. Je veux juste te garder en vie. Ces mots, sincères, me hantent, parce qu’ils révèlent une vérité que je refuse d’accepter : il tient à moi, d’une façon ou d’une autre, et ça complique tout. Je veux le détester pour son paternalisme, pour cette protection qui ressemble à une cage, mais une part de moi – celle que je maudis – veut croire qu’il y a plus, qu’il y a encore quelque chose du garçon que j’ai connu, celui qui partageait mes silences dans un orphelinat froid.Carter a rouvert cette plaie, avec ses mots sur cette soirée, sur Alexander demandant de mes nouvelles. Il n’a pas oublié. Pourquoi faut-il que ça fasse mal ? Pourquoi faut-il que ça me donne envie de creuser, pas seulement dans l’affaire, mais dans lui, dans ce qu’il cache derrière ses murs ? Je secoue la tête, agacée par ma propre faiblesse. Ce n’est pas le moment de m’égarer, pas av

  • Destins brisés, cœurs retrouvés   67

    L’appartement est plongé dans l’obscurité, le silence seulement brisé par le bourdonnement lointain du frigo. Assise sur mon lit, je fixe la photo, posée comme une accusation sur la couette. La femme me regarde, son sourire énigmatique me défiant de trouver des réponses là où il n’y a que des questions. Mes doigts tremblent légèrement, et je repose le papier, le glissant sous mon oreiller comme si ça pouvait contenir le chaos qu’il représente. Mais il est trop tard – Stahl, Amadeus, Alexander, tout se mélange dans ma tête, un tourbillon qui refuse de me laisser en paix.Je me lève, fais les cent pas, mes pas étouffés par le tapis usé. L’absence de mes colocs rend l’appartement étrangement vide, presque hostile. D’habitude, leurs rires, leurs disputes, me distraient, me ramènent à une normalité dont j’ai désespérément besoin. Mais ce soir, je suis seule avec mes pensées, et elles sont plus dangereuses que n’importe quelle balle. Je repense à la réunion, à la voix d’Alexander, à ce mome

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