Avec tout ce qui s’est passé je n’ai pas eu de temps pour penser à lui. Je décrochais donc le téléphone.
- Allô, bonsoir Raphaël
- Ma fleur… Comment tu vas ?
- Je vais bien et ...
- Je ne t’ai pas aperçu aujourd’hui pourquoi ? me coupa t’il
- Parce que je ne suis pas allée à l’école simplement
- Pourquoi n’y es-tu pas allée ?
- Ma mère est tombée gravement malade et j’ai dû rester à la maison.
- Je suis désolé ma fleur… Qu’a t’elle ?
- Les médecins on parlé d’une intoxication alimentaire. Elle doit rentrer bientôt. Lui dis-je.
- Je me suis inquiété toute la soirée. Je me suis dit qu’il t’était arrivé quelque chose de grave…
J’avais un sourire qui s’étirait jusqu’aux oreilles. Je trouvais cela incroyablement mignon que quelqu’un d’autre que ma famille s’inquiète pour moi.
- Je suis désolée lui dis-je simplement. Je ne voulais pas que tu te fasses du souci pour moi...
- Toutes façons que tu le veuilles ou pas je me ferai toujours du souci pour toi. J’aurais juste aimé que tu me préviennes j’aurais pu t’aider.
- Pour dire vrai je n’y avais pas pensé. On se débrouille toujours seuls à la maison en plus je ne voulais pas te déranger avec mes soucis…
- Ma fleur que tu me parles de tes soucis pour moi ça veut dire que tu me fais confiance, et c’est tout ce dont j’ai besoin. Je veux que tu me fasses assez confiance pour venir me voir quand tu auras des soucis.
- D’accord promis.
- Merci souffle t’il.
- Comment était ta journée ?
Il lâche un soupir avant de me répondre
- Épuisante ! J’ai dû gérer la fac et le travail en même temps. Et puis je ne t’ai pas vu alors je suis assez irritable.
- Ça t’énerve tant que ça de pas m’avoir vu ?
- Oui. Kimberly ( c’était la première fois qu’il m’appelait par mon prénom) ça me contrarie vraiment.
- Je suis désolée
- C’est pas de ta faute dit-il en souriant. Mais un tout petit peu quand même. Tu me manques tu sais ? J’ai besoin de voir ton visage, respirer ton odeur…
Je ne sais quoi dire, d’ailleurs que répondre à ça ? Je m’apprête à bafouiller quand tout à coup une voiture s’arrête dehors je dis à Raphaël que maman est venue et qu’il faut que j’y aille. Il me fait promettre qu’on se verra demain à ma sortie des cours. Je dépose mon téléphone et cours vers la voiture, effectivement c’est la voiture de tonton Roger qui est venu déposer ma mère. Je me dirige vers elle, mais tonton Roger me demande de prendre plutôt les sacs derrière. Je vais donc prendre les sacs et je les suit à l’intérieur.
- Le docteur a dit que tu dois bien prendre tes médicaments lui dit tonton Roger. Ne saute pas de jours, sinon ça pourrait s’aggraver.
Maman secoue la tête en signe d’acquiescement.
- Kim ? Me dit-il
- Oui tonton ?
- Veuilles bien sur ta mère au moindre problème tu m’appelles.
- D’accord tonton.
Il se dirige vers la sortie avec un dernier regard rempli d’inquiétude pour maman je le regarde et lui sourit pour lui signifier que tout ira bien. Je me tourne vers maman, elle est très pâle et fatiguée. Je lui sers un verre d’eau qu’elle refuse et me dit juste qu’elle veut dormir. Elle me demande si on a eu à manger, je lui demande de ne pas s’inquiéter que nous avons très bien mangé. Je repositionne les garçons faut dire que dormir avec ces trois là ce n’est pas facile. Puis je m’assois et les regarde dormir. Je regarde ma mère, elle a l’air tellement fatiguée, je pleure. Personne ne veut de ça pour sa famille, ma mère ne mérite pas autant de souffrance, c’est une mère de famille aimante, une personne tellement humble et gentille penser qu’elle aussi aurait pu partir à cause d’une intoxication alimentaire me retourne le cœur.
Pour me changer les idées, je décide de tremper les habits et les draps ramenés de l’hôpital. J’ouvre le sac et y fait sortir les habits un par un au moment de faire sortir le drap ma main entre en contact avec une substance visqueuse je la retire surprise quand je la regarde elle est imbibée de sang, je me saisi du drap et le regarde, le drap est complètement trempé de sang je prends peur. Qui a bien pu perdre autant de sang ? Je regarde ma mère paniquée, elle est tellement pâle, est-ce pour cette raison ? Ce sang est-il le sien ? Ce drap est le sien en tout cas. J’ai envie de lui poser la question mais elle est endormie. Mon estomac est noué ni je suis inquiète pour ma mère, une intoxication alimentaire ne provoque pas de saignements si ? Non, je ne pense pas. Alors pourquoi tout ce sang ? Je me saisis des vêtements et les fais tremper en les séparant du drap. Une fois cela fait je me lave les mains, j’étale ma natte et me couche j’envoie un dernier message à Raphaël pour lui dire bonne nuit. Il me répond
- Bonne nuit ma fleur.
Le lendemain matin, je profite d’un moment seule avec ma mère pour lui demander pourquoi son drap est imbibé de sang. Elle se met dans une colère noire.
- Pourquoi tu as fouillé dans mes affaires ? De quel droit ? Me hurle t’elle
- Mamoune… Je voulais seulement aider. Ça n’a jamais posé de problème avant que je fouille dans tes affaires.
Je me mets à pleurer et à hurler aussi
- Je vois bien que tu as changé maman, tu es tout le temps triste et à chaque fois que j’essaye de te parler tu me dis que ça va. Ils t’ont interné pour une intoxication alimentaire et quand tu rentres ton drap est trempé de sang. Une intoxication alimentaire fait-elle saigner ainsi ? Ou fait saigner tout court ?
- Ce ne sont pas tes affaires. Occupes toi de ce qui te concerne.
Je la regarde, j’aimerai lui répondre lui dire que c’est ma mère et que ce qui lui arrive me concerne aussi qu’elle le veuille ou non on est liée mais ça pourrait passer pour un manque de respect alors je me tais. Les garçons entrent et nous trouvent dans cet état mais ne disent rien. Nous finissons de nous préparer et nous allons à l’école ils disent aurevoir à maman et moi je me contente juste de sortir les attendre dehors. Puis nous allons à l’école on croise Lorie au portail elle me fait un câlin, elle veut me parler mais on sonne le début des cours nous entrons et elle me dit qu’elle rentrera avec son père et que par conséquent nous ne pourrons pas rentrer ensemble, je suis un peu soulagée car ce soir je dois rencontrer Raphaël et je ne veux pas que Lorie sache pour nous deux. La journée se passe sans encombre, il nous est demandé de déjà nous apprêter pour le sport de l’examen car c’est bientôt. J’entends mes camarades s’extasier, ils préparent déjà des sorties pour cet effet, les filles se font des commentaires sur ce qu’elles mettront et où elles sortiront manger après les gars parlent de faire une quête pour qu’on puisse tous sortir ensemble cette idée les enthousiasme tous. Sauf moi. Je me contente d’écouter d’une oreille discrète mes camarades citer les endroits où ils aimeraient bien aller en ville. Puis on s’adresse à moi
- Nous sommes tous en train d’établir un programme de sortie et madame la première de la classe ne dis rien la sainte qui ne sort pas, ne bois pas et ne fume pas.
Lorie prend ma défense
- Laissez-la un peu tranquille, c'est forcé ?
- Tu es toujours là à la défendre. On veut juste l’inclure au groupe mais elle est toujours là à part comme si elle était différente de nous. Tu es la seule à la supporter Lo.
- Et alors ? Demande t’elle. Si ça vous pose problème, on s'en va.
Les gars se taisent parce que Lorie est un peu comme leur cheffe ce qu’elle dit ils le font donc elle peut tout se permettre. Nous nous séparons, Lorie retrouve son papa devant le portail. Avant nous rentrions ensemble mais depuis que sa mère ne nous apprécie plus on évite de la mettre en colère et du coup je rentre seule. Je dis au revoir à Lorie et je me dirige vers le portail du lycée. Je marche et je ralentis une fois arrivée à l’endroit où se trouve souvent Raphaël.
Je regarde de tous les côtés et je ne le vois pas. Je suis un peu déçue, je m'apprête à continuer ma route quand une voiture se gare près de moi.
- Mademoiselle, je vous dépose quelque part ?
Je souris, il est là. Plus beau que jamais, il me sourit, creusant ainsi ses magnifiques fossettes.
- Viens me dit-il
Je regarde tout autour de moi pour vérifier que personne ne me reconnaît et que je monte. Il me sourit et démarre. Je me sens bien, nous ne nous parlons pas mais il n y’a rien besoin de dire. On n'a pas besoin de se parler. Il prend ma main et y dépose un baiser, je le regarde et souris.
- Tu as passé une bonne journée ? Je lui demande.
- Mouais… Mais je suis juste fatigué. Les affaires avancent bien et à l'école je m’en sors plutôt bien.
- Et bien c’est super.
Il se gare dans un endroit isolé et se tourne vers moi. Pose son bras sur ma joue et me demande
- Comment va ta maman ?
Mon visage s'assombrit, il le constate et me demande ce qui ne va pas. J’hésite un instant puis je décide de tout, lui raconter son hospitalisation, son retour et le drap rempli de sang. Il me répond
- Attends juste qu’elle soit prête à te dire ce qui s’est passé ce n’est peut-être pas grave après tout.
- Pas grave ? Tu aurais dû voir tout ce sang Raphaël j’ai eu tellement peur.
- Écoute c’est ta mère tu ne peux pas entrer en conflit avec elle. Moi, la mienne est décédée et crois moi je donnerai tout pour qu’elle puisse encore me crier dessus. Rien que ça.
Je le regarde, c’est la première fois qu’il me parle de ses parents.
- Mon père s’est remarié à une autre femme, elle a une fille que je considère aussi comme ma sœur Reine.
- Quel âge avais-tu quand ta mère est décédée ?
- Douze ans. Je n’aime pas trop en parler tu comprends.
Oui je ne le comprends que trop bien moi aussi je déteste parler du décès de mon père, nous avons ça en commun. Nous sommes des orphelins tous les deux.
Nous restons silencieux un moment, avec rien que nos yeux pour parler et pour transmettre tout l’amour que nous éprouvons l’un pour l’autre.- À quand le sport de votre examen ?- Dans deux semaines lui dis-je- Humm d’accord et que vas-tu faire ensuite ?- Je comptais rentrer chez moi.Il s’étonne et me dis- Sérieusement ? Je sais qu’à cette période les élèves planifient souvent des activités vous ne l’avez pas fait avec tes camarades ?- &nb
Après ma dernière conversation avec Lorie nous ne nous sommes plus parlées chacune avance de son côté, sans rien demander à l’autre. Le jour du sport approche à grands pas, mes camarades continuent de préparer leur sortie. Lorie et moi nous évitons quand je finis mes cours je rentre directement à la maison, ou alors Raphaël et moi nous rencontrons on a même trouvé un petit coin à nous où nous isoler de temps en temps. Il est tout simplement parfait, aux petits soins pour moi. Il est drôle, aimant et me motive à fond dans ce que je fais. Il me pousse même à entreprendre avec le secteur de l’emploi qui est très fermé au pays. Je pouvais tout partager avec lui pour la première fois de ma vie je me disais que le bonheur frappait à ma porte.
Une semaine s’est écoulée depuis le sport. Une autre commence. Je n’ai plus de nouvelles de Raphaël. Quand je suis rentrée ce jour, j’ai essayé de cacher ma peine mais je n’ai pas pu. Ma mère l’a bien remarqué mais elle a respecté mon envie de ne pas en parler. J’ai bloqué son numéro pour qu’il ne puisse plus me joindre. Il me manque. Discuter avec lui me manque, rire, ses conseils, son parfum… J’ai décidé de changer de chemin pour aller et rentrer de l’école. C’est deux fois plus loin mais au moins comme ça je suis sûre de ne pas avoir à le croiser.Ce soir-là, je rentre de l’école lessivée et je finis de faire la cuisine. Comme depuis maintenant une semaine et demie, je finis de servir la nourriture
Ma vie de jeune se résume en deux points : école et ensuite je vais au marché aider ma grand-mère la mère de mon père les vendredis soir.Je suis Kimberly Ngassa jeune camerounaise originaire du MBAM et KIM âgée de 17 ans je suis en classe de terminale une première pour ma famille. Faut savoir ma mère a arrêté l’école à 15 ans elle est tombée enceinte de moi en troisième et a du arrêté les études pour se consacrer à sa nouvelle vie de femme au foyer. Je suis l'aînée d’une famille de 4 enfants j’ai donc trois frères à savoir Aurélien,Alexis et Charles vous l’aurez compris je suis la seule fille. Notre père est décédé quand nous étions très petits, il est tombé du haut d’une maison en chantier où il travaillait. Depuis lo
Comme l’autre fois il me sourit. Mon Dieu ces fossettes... Je le regarde médusée. - Ça va ? Me demande t’il - …Il hausse un sourcil interrogateur. - Tu es muette c’est ça ? Il se met à faire des gestes dont je suis sûre que même un muet ne comprendrait pas le moins du monde.J’éclate de rire. Il s’arrête, lâche mon bras et continue à me regarder et moi je continues de me tordre de rire. - Putain même ton rire est sexy… il a dit cela tellement bas que j’ai cru rêver mais non il l’a vraiment dit.J’arrête de rire et le regarde dans les yeux. - Raphaël me dit-il. Et toi comment tu t’appelles ?- Kimberly…- On t’a déjà dis que tu avais un t
Je le regarde interloquée, il me veut moi je ne sais quoi dire.- Je ne sais pas ce que tu m’as fais mais je n’ai de cesse de penser à toi…La montre suspendue au mur attire soudain mon attention, 20h. Bordel, j’ai pas vu le temps passer.- Faut que je rentre lui dis-jeIl me regarde perdu et me demande si j’ai entendu ce qu'il vient de me dire.- Oui je t’ai entendu mais là faut vraiment que je rentre, il se fait tard et ma mère va s’énerver- D’accord, je te raccompagne - Non je prendrai un taxi- Hors de question je t’ai demandé de venir jusqu’ici alors je te raccompagne. Il se lève donc va régler l’addition et nous sortons.
- Raphaël: Bonsoir ma fleur.Je décide de ne pas y répondre, même si j’en meurs d’envie. Non mais pour qui se prend-il après un dîner magnifique durant lequel il m’a assuré vouloir de moi il fait des jours sans prendre de mes nouvelles, quand quelqu’un vous plaît vous êtes pas censé la harceler H24 ? Du moins je c’est ce que je ferai si jamais ça m’arrivait. Il ne peut juste pas disparaître comme ça et revenir quand l’envie lui prend. Non non c’est trop facile. Soudain mon téléphone se met à sonner c’st toujours lui, je souris pour moi même heureuse de voir qu’il insiste. Je sais que je vais lui répondre, du moins un jour mais pour le moment je lui en veux beaucoup trop pour lui parler. Alors je décide d’ignorer son appel. Le téléphone arrête
Tonton Roger était le papa de Lorie, si il avait été contraint d’amener maman à l’hôpital ça veut dire que cela était sérieux. Je me précipitai donc chez Lorie pour savoir où son père avait conduit s' il leur avait donné des nouvelles. Je trouvais Lorie au salon avec sa maman- Bonsoir maman lui dis-je - Je peux être ta mère ? Me répondit- elle.La maman de Lorie ne nous appréciait pas. Vraiment pas du tout elle passait son temps à nous rabaisser ou à nous montrer comment sa famille était supérieure à la nôtre. Nous le savions déjà, elle n’avait pas besoin de le faire voir. Pour une obscure raison qu’elle seule connaissait cette femme nous détestait. Pourtant ça n’