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Chapitre 5

Penulis: D'or
last update Terakhir Diperbarui: 2025-03-12 20:48:55

Lorsqu’il arriva au manoir, la grande bâtisse se dressa devant lui, imposante, sombre, presque menaçante sous la lueur blafarde de la lune. La grille en fer forgé s’ouvrit lentement dans un grincement sinistre, comme si même le manoir hésitait à le laisser entrer.

Il coupa le moteur et resta assis un instant, observant la façade du domaine. Les fenêtres aux volets clos lui renvoyaient un regard vide, froid, presque indifférent. Ce lieu avait autrefois été rempli de vie, illuminé par la présence d’Elena.

Aujourd’hui, il n’y avait plus qu’un silence assourdissant.

Il ouvrit lentement la portière, la pluie fine venant instantanément fouetter son visage. Il ne chercha pas à se protéger. La sensation du froid et de l’humidité sur sa peau était la seule chose réelle dans ce cauchemar éveillé.

Il avança lentement vers la porte d’entrée, chaque pas résonnant dans la nuit comme un glas funèbre. En franchissant le seuil, une odeur familière l’assaillit – un mélange subtil de bois ciré, de fleurs fanées et d’un parfum presque imperceptible…

Le parfum d’Elena.

Il s’arrêta net. Son cœur, qu’il croyait mort, sembla rater un battement.

Non… C’était impossible.

Il ferma les yeux un instant, inspira profondément et expira lentement. Lorsqu’il les rouvrit, l’illusion avait disparu. Ce manoir n’était plus qu’un tombeau.

Et il en était le dernier occupant.

À peine avait-il franchi la porte que des bruits de pas précipités résonnèrent derrière lui, troublant le silence pesant du manoir.

— "Alexander !"

Il ferma brièvement les yeux, crispant la mâchoire, comme s’il espérait que ce simple geste suffirait à repousser la réalité. Mais il savait déjà à qui appartenait cette voix, empreinte d’émotion et de reproche.

Lentement, il se retourna.

Isabella et Martha.

Sa jeune sœur se tenait là, haletante, son souffle court trahissant la course qu’elle venait de faire pour le rattraper. Ses longs cheveux défaits par le vent encadraient son visage aux traits tirés, marqués par l’inquiétude et la fatigue. Pourtant, malgré cette apparence vulnérable, une lueur de détermination farouche brillait dans ses yeux.

Martha, quant à elle, se tenait légèrement en retrait, droite et digne comme toujours, mais son regard trahissait une tristesse maternelle qu’elle ne tentait même plus de cacher.

Alexander les fixa un instant, le regard vide. Il n’avait ni la force ni l’envie de parler, mais Isabella brisa le silence avant qu’il ne puisse s’enfoncer davantage dans son mutisme.

— "Tu ne peux pas rester seul ici."

Sa voix était douce, presque suppliante, mais ferme.

Un léger rictus déforma les lèvres d’Alexander, plus cynique que moqueur.

— "Depuis quand as-tu ton mot à dire sur ma vie ?" demanda-t-il, sa voix calme, mais tranchante comme une lame.

Isabella ne recula pas. Elle le connaissait trop bien.

— "Depuis que tu es en train de te détruire, Alex !" s’écria-t-elle, sa voix tremblante sous l’émotion. Ses yeux s’embuèrent de larmes, mais elle refusa de les laisser couler.

Il la fixa longuement.

Se détruire ?

C’était un euphémisme.

Il était déjà mort à l’intérieur.

Un souffle tremblant s’échappa de ses lèvres, mais il ne répondit pas. Il n’en voyait pas l’intérêt.

Martha, toujours silencieuse, s’approcha alors lentement et posa une main chaude et réconfortante sur son bras. Il sentit cette douceur familière, ce même geste qu’elle faisait lorsqu’il était enfant, pour apaiser ses peurs et ses colères.

— "Tu es un homme fort, mais même les plus forts ont besoin d’un peu de soutien." murmura-t-elle, avec cette tendresse qui lui était propre.

Un frisson imperceptible parcourut Alexander. Soutien ?

Il ne voulait pas de leur soutien. Il voulait Elena.

Il retira brusquement son bras, rejetant ce contact comme s’il le brûlait, et leur tourna le dos, son regard braqué sur les escaliers menant aux ténèbres de l’étage supérieur.

— "Faites comme vous voulez." finit-il par lâcher, la voix froide et sans émotion.

Puis, sans un mot de plus, il gravit les marches avec une lenteur calculée, disparaissant dans l’ombre.

Elles avaient gagné. Elles resteraient.

Mais cela ne changerait rien.

Dans sa chambre, Alexander s’assit au bord du lit, les coudes appuyés sur ses genoux, les mains jointes devant lui. Son regard fixe se perdit dans la nuit, à travers la grande baie vitrée.

Dehors, la pluie tombait en rideau, fine et persistante, créant une mélodie hypnotisante en s’écrasant contre la vitre. Les gouttes glissaient lentement sur le verre, traçant des chemins incertains avant de disparaître, comme si elles étaient absorbées par l’obscurité.

Elena adorait la pluie.

Elle disait toujours que c’était le son du renouveau, que chaque goutte effaçait un peu du passé pour offrir une nouvelle chance au futur.

— "Écoute ça, Alex. Tu entends ? C’est comme une berceuse de la nature. La pluie, c’est la vie qui recommence."

Sa voix résonna dans sa tête, claire, vibrante, emplie de cette douceur qu’elle seule savait insuffler dans les choses les plus banales.

Il ferma les yeux un instant, mais cela ne fit qu’amplifier le poids du vide en lui.

Mensonge.

La pluie n’effaçait rien.

Elle ne ramènerait pas Elena.

Il inspira profondément, mais l’air semblait peser dans sa poitrine, oppressant, étouffant. Tout ici lui rappelait Elena.

Les oreillers encore légèrement parfumés de son shampoing.

Le fauteuil près de la cheminée où elle s’asseyait pour lire pendant des heures.

Le petit vase en cristal sur la commode, où elle mettait toujours une fleur fraîchement cueillie.

Son absence était une présence insupportable.

Il passa une main tremblante sur son visage, puis sur son torse, là où une douleur sourde, invisible, mais dévorante, s’était logée depuis le jour où on lui avait annoncé sa mort.

Le monde entier semblait avoir perdu ses couleurs. Tout était terne, froid, figé dans une éternité insensée.

Il baissa la tête et son regard tomba sur son alliance.

Le simple éclat argenté du métal lui arracha un frisson.

Un souvenir lui revint brutalement.

Leur mariage.

Elena riait sous un ciel radieux, ses yeux pétillants de bonheur alors qu’elle lui passait l’anneau au doigt.

— "C’est pour la vie, Alexander Carter. Tu es coincé avec moi !"

Il revoyait son sourire, ses fossettes adorables, l’éclat malicieux dans ses yeux noisette. Il se souvenait de la chaleur de ses mains lorsqu’elle l’avait embrassé sous un tonnerre d’applaudissements.

Il se souvenait du frisson délicieux qui avait parcouru son échine quand elle avait murmuré contre ses lèvres :

— "Ne me laisse jamais partir."

Un hoquet silencieux lui échappa.

Il serra le poing autour de son alliance, les jointures blanchies sous la pression.

Il l’avait laissée partir.

Non…

On l’avait arrachée à lui.

Son regard se durcit alors qu’il fixait la pluie qui continuait de marteler la vitre.

Les heures défilèrent, mais le sommeil ne vint jamais.

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