Regards insistants

L'heure de sciences fut particulièrement chaotique, entre les regards de mes camarades et mes pensées qui partaient dans tous les sens, je crois bien que la journée va être longue. On sort de la salle avec Céline et Jon nous attend, un grand sourire sur le visage.

Je le regarde et lui demande :

-Comment savais-tu où j'étais ? 

-J'ai ton emploi du temps depuis le mois de septembre. Me dit-il avec un petit sourire en coin.

Je le regarde stupéfaite.

-Quoi?

-Je t'ai dit que je veux être avec toi depuis plus d'un an, donc j'ai fait en sorte de savoir un maximum de choses sur toi, et ton emploi du temps en fait partie.

-Il va vraiment falloir qu'on parle.

-Avec plaisir, et il me rapproche de lui pour me donner un bisou sur la tempe.

-Tu as quel cours après ? Je lui demande.

-Musique et comme nos salles sont à côté, c'est pour ça que je suis venu te chercher.

-Donc je vais avoir une escorte maintenant, je lui dis en rigolant.

-Oui, je veux que l'école sache que nous sommes ensemble.

-Je crois qu'ils le savent depuis la récréation.

-Heureusement car je veux que les autres gars sachent que tu es avec moi.

-Tu n'as rien à craindre, tu le sais.

-Je préfère prévenir que guérir.

On s'arrête lorsqu'on entend Céline éclater de rire. Elle se paie notre tête, littéralement.

-Euhhhhh vraiment ?

-Non mais vous êtes trop mignons, et j'avoue que je ne peux pas m'empêcher de remarquer que Jon est complètement sous le charme.

-Mouais...

-Tu en doutes? Il me demande avec une moue toute mignonne.

-Un peu mais je pense que tu sais pourquoi.

-J'avoue que je comprends son scepticisme, confesse Céline

-Merci pour votre confiance les filles. Nous dit-il avec une moue encore plus renfrognée.

Je me rapproche et lui fait un bisou sur la joue pour me faire pardonner, ce qui le surprend car il me regarde comme si j'étais la plus  belle chose qu'il n'ait jamais vu.

-On y est, je lui dis.

-À tout à l'heure, et essaie de te concentrer, répond-il en me faisant un clin d'œil.

Je rentre dans ma salle d'art et je vois Séréna me fusiller du regard et me détailler comme si j'étais une chose horrible.

Je pense que je vais avoir des problèmes à cause de cette peste si je ne suis pas vigilante.

Je m'assois à côté de Céline et Romain qui d'habitude ne s'assoit pas avec nous , nous rejoint.

-Salut, tu vas bien Claire? Me dit-il avec un petit sourire.

-Bien et toi ? 

-Mieux maintenant.

Céline éclate de rire en entendant cela et je lui mets un coup de pied pour la faire taire.

-Je suis contente que tout aille bien alors.

-A vrai dire, ça va mieux maintenant que je te vois Claire.

-Quoi?! Alors là, j'ai bien failli tomber de ma chaise.

Céline le regarde stupéfaite, et dit:

-Attends, attends Romain, c'est quoi cette réflexion ?

-Rien juste que je suis heureux de voir Claire, je ne l'avais pas encore vu aujourd'hui.

-D'habitude, tu n'es pas si enthousiaste de me voir, je réplique.

-D'habitude, je suis un idiot.

Je crois que ma mâchoire est sur le point de tomber. Il se passe quoi aujourd'hui, les garçons deviennent fous ou il y a eu un virus et ils viennent de voir que j'existe au-delà de ma présence habituelle ? J'avoue que je ne comprends pas ce qui se passe.

Le cours commence et notre prof nous dit de faire des groupes, de 3 à 4 personnes. Et là, encore une fois Romain me surprend en ce mettant avec nous pour le projet.

Je le regarde, comme s'il avait une deuxième tête car vraiment d'habitude, il se met avec ses potes et il ne voit pas que nous dans la même classe.

Mais que se passe -t-il? Je suis dans la 3eme dimension ? 

Céline est aussi surprise que moi, et Séréna a de la fumée qui lui sort des oreilles.

Nous restons donc à nos places, vu que nous sommes déjà ensemble et commençons à examiner le projet que Mme Lumi souhaite que nous réalisions.

Elle veut que nous fassions une maquette de notre maison si nous vivions en colocation. Elle nous explique que les détails sont importants et que l'avis de chacun également car c'est une colocation et que chaque personne qui y vit a son mot à dire sur l'environnement qui l'entoure.

J'adore ce genre de projet et Céline et moi avons pour objectif de nous mettre justement en colocation dès que nous commencerons nos études supérieures soit dans 3 ans environ, donc on se regarde et on se fait un tchèque.

Romain, nous surprend en nous disant :

-Une colocation avec 2 jolies filles, j'avoue que c'est un rêve qui devient réalité.

Nous rougissons toutes les deux et le remercions pour le compliment. Ce qui le fait se rapprocher de mon oreille, pour me dire :

-Claire, j'aimerai beaucoup que ce projet devienne réalité, je pense qu'une colocation avec toi serait un rêve.

Et là, je deviens écarlate. Ce qui fait pouffer Céline et Mme Lumi arrive du coup vers notre table.

-Mr Dumont, cessez de déranger Melle Pausé, elle va faire de la combustion spontanée si vous continuez ainsi.

Je suis encore plus mal à l'aise par son commentaire. Et Romain me fait un clin d'œil pour me faire comprendre qu'il est fier de lui.

ô Seigneur, cette matinée va me tuer.

Le reste du cours, Céline nous observe comme si elle faisait une recherche sur une nouvelle espèce et que j'étais un spécimen rare. Et je crois qu'elle n'a pas tort car aujourd'hui c'est vraiment bizarre.

Nous mettons nos idées par écrit afin de pouvoir ensuite faire une liste du matériel qu'il nous faudra pour la maquette. Heureusement que le coup dure 2 heures car vu le projet, il est important de faire le maximum de choses maintenant pour que lorsque nous nous verrons pour la concevoir, on puisse ne pas perdre trop de temps.

-Alors maintenant que tout est en place, quand est-ce qu'on se voit pour la conception? demande Romain.

On se regarde avec Céline car on pensait qu'il essaierait de nous laisser ce travail.

-Ce week-end tu es disponible ? Je lui demande.

-Oui, dimanche toute la journée, si c'est bon pour vous.

- à partir de 11h30? Je lui dis 

-Parfait ainsi je pourrai dormir un peu plus.

- Génial! On répond avec Céline en se regardant.