....... L'entourage racontait même qu'il serait jaloux de ces hommes qui m'approchaient. Mon malheur commença un mercredi soir. Mon père, un mordu de tennis, allait chaque samedi matin et mercredi soir au Stade Charles de GAULLE de Porto-Novo où il était membre d'une équipe locale. Il sonnait dix-neuf heures quarante cinq minutes; après avoir pris part à une séance de travaux dirigés de dissertation, je rentrai à la maison, me débarrassai de mes affaires et allai vers la douche afin de me rafraîchir la peau qui était devenue crasseuse sous l'effet d'une chaleur canonique. J'y étais encore lorsque j'entendis des pas dans le salon. Sans difficulté aucune, je compris que c'était le propriétaire des lieux qui ne tarda pas à m'appeler.👉 Efira, Efira, où es tu?👉 Je prends un bain papa.
........Sans faire de bruit, je m'enfonçai dans la nuit noire. Notre localité était une petite campagne en marge des facteurs de développement. L'électricité n'y était pas encore et les rares maisons qui l'avaient, ont implanté leurs compteurs à des dizaines de kilomètres et l'énergie leur venait par la vulgaire et dangereuse méthode dite toile d'araignée. Il sonnait déjà vingt et une heures et les rues étaient désertes. Seule, j'étais sur la voie. Je ne fais plus attention au danger qui pourrait me guetter. Mes yeux s'étaient imbibés de larmes. Je pleurais, courais sans regarder derrière moi et sans savoir où aller. Le plus important pour moi, était de m'éloigner de cette maison; de ce père qui avait perdu toute sa raison, toute son éthique. Je marchais, courais, tomba
........ Une dame vint m'ouvrir et me sourit.👉 Où suis-je? Lui demandai-je. Elle me regarda fixement sans me répondre. Je fus obligée de lui réitérer ma question. Elle ne répondit toujours pas. Je m'étais dit qu'elle ne comprenait peut-être pas ma langue car je lui parlais en fon. Je changeais alors et répétai mes questions en Yoruba. Là, elle me sourit davantage et je sus m'avoir fait comprendre. Une réponse quand bien même incomplète ne se fit pas attendre.👉 On m'appelle Founmikè, mais tu peux m'appeler Founmi. Je suis la domestique de cette maison. N'aie pas peur. Rien ne t'arrivera.👉 D'accord Founmi; mais dis-moi au moins où je suis, ce qui m'est arrivé et qui m'a amené ici?👉 Je suis désolée mais je ne peux pas et je ne dois répondre à aucune
........ Toute confuse et les larmes aux yeux, Founmi se mit à me parler.👉 Ma petite, tu parles trop et tu dois vite arrêter cela si tu tiens à rester un peu en vie. Plus tu veux en savoir, et moins tu en comprendras. Je ne devrais te dire quoi que ce soit mais comme tu insistes, je vais en faire une exception. Depuis le jour où je t'ai vue, tu ne m'as rappelé que ma fille. Elle doit avoir ton âge. Son prénom est Falyla. Je ne sais plus si elle vit. Moi, je suis âgée de quarante six ans. Notre maître s'appelle Sunday Fèmi IBITAKOU. Il est très riche et très influent. Il a des bras et des oreilles un peu partout et nul ne peut l'attaquer et gagner. En plus du fait qu'il est l'un des barons de la drogue, il est un proxénète. Les hommes riches et avides de sensations fortes viennent à lui. Ainsi, dans le rang de ses clients, tu peux avoir certains membres du gouvernement
....... Il fut installé dans le salon principal de la maison, et en les servant, sans le vouloir, j'entendis tout de leur conversation.👉 Monsieur IBITAKOU, je connais votre réputation et celle de vos filles à donner satisfaction aux clients quelques soient leurs exigences. Mais moi, j'ai un problème sérieux qui m'empêche depuis deux ans déjà d'avoir des relations sexuelles avec une femme. J'avais hébergé chez moi mon gardien et sa femme qui était très belle. Usant de ma fortune et de mon rang social, j'ai commencé à entretenir et à avoir des relations sexuelles avec la femme de mon gardien. Ce dernier qui l'a su, ne pouvait rien me demander à cause de ma classe sociale. Un jour, alors que je prenais dans l'une de mes chambres isolées de ma maison sa femme, il nous surpris, ne dis rien et se retourna. Cela ne m'empêcha pas de terminer ce jour mon labour
....... Voilà monsieur IBITAKOU mon histoire et je suis sûr que vous êtes le seul qui puisse me trouver une femme qui me donnera satisfaction. Alors que Founmi me racontait sa vie, son visage s'assombrit et fut inondé de sueur. Je priais déjà pour ne jamais tomber sur cette vilaine créature. Des larmes s'échappèrent indéfiniment de son visage. Je ne l'interromps pas et laissai Founmi continuer.👉 Sans faire de bruit, j'écoutais toujours la conversation entre mon patron et ce client bizarre. Je plaignais déjà la fille qui pourrait être choisie car ce monsieur, avec les mesures qu'il a données, raflerait toutes les médailles devant un éléphant ou un cheval. J'entendis mon patron qui prit la parole et dit:👉 Avec tout ce que vous venez de me dire, vous devez comprendre que votre cas est particulier. Il
....... Alors, exécute et fais attention si tu tiens à rester en vie. Après ces révélations, je compris que mon existence dans cette maison ne serait qu'un enfer. Founmi m'avait presque tout dit mais a refusé de me révéler le nom de la localité ou du pays dans lequel nous étions. Mon patron m'avait prise en photos un peu genre X qu'ils avaient envoyées à ses clients potentiels, à ses complices et dans certains hôtels qu'il pourvoyait en ''marchandises''. Je servais par mois environ cinquante hommes de toutes tailles, de tous les âges, de toutes classes sociales et de toutes couleurs. Cela dura indéfiniment. Sans que je ne puisse en être certaine, cela a duré plusieurs années. J'obtins un peu de répit en restant sage, docile, obéissante et coopérative. Je n'étais pas contente de ma vie d
.......A force de m'asseoir sur cette chaise, j'ai mal aux fesses. Nelly se leva et prit la direction de la chambre. Tant le passé de sa mère l'intéressait et l'intriguait qu'elle payerait cher pour savoir la suite. Elle ne trouva pas vite la natte. Sa mère fatiguée, le menton entre ses deux paumes pour se soutenir sa tête, commença à dormir. Quelques minutes plus tard, Nelly revint, la natte sous les bras, l'étend, aida sa mère à s'y allonger et prit place à côté d'elle. Celle-ci, couchée sur le côté gauche, la main à la tempe, regardait dans le vide.👉 Ça y est maman, réponds maintenant à ma question. Comment as tu pu sortir de ce trou?👉 Je disais tantôt qu'il faisait sombre dans le trou et seuls les éclairs du tonnerre v