La louve voulait surgir. Elle était là, juste sous la peau, tapie comme une tempête retenue par un fil. Chaque battement du cœur de Soléna résonnait comme un tambour de guerre, éveillant la bête en elle. Luna, l’éclat primal, la voix ancienne, grondait dans les tréfonds de son esprit, prête à prendre le dessus, à arracher les rênes. Mais Soléna ne céda pas. Ses ongles s’enfoncèrent dans ses paumes fermées, le goût métallique de sa propre volonté sur sa langue.Elle respirait vite. L’air semblait lourd, chargé de poussière et de tension, comme avant un orage. Autour d’elle, la foule retenait son souffle, hypnotisée par le combat. La lumière blafarde de la lune faisait luire les flaques de sang comme des joyaux maudits sur le sol de pierre. Elle pouvait sentir la peur, la haine, l’excitation collective vibrer comme une onde sous ses pieds."Non, Luna. Pas encore. Laisse-les se battre."Sa voix intérieure était ferme, mais son corps tremblait. Chaque fibre d’elle-même hurlait de douleur,
Maximus haletait. Chaque respiration semblait lui arracher une part de son âme, comme si l'air même était devenu poison. Le sang continuait de couler, chaud et épais, imbibant le sol sous lui. Mais ses yeux restaient ouverts, plantés dans ceux de Soléna. Un regard noir, intense, traversé de douleur, de honte, mais aussi… de gratitude muette.Il essaya de parler. Sa bouche s'ouvrit, trembla, mais aucun son n'en sortit. Il se contenta de poser une main sur sa plaie, le geste lent, fébrile. Il ne demandait pas de l'aide. Il constatait. Il était en vie. Par miracle. Ou grâce à elle.Soléna avanca d'un pas, ses jambes vacillantes, ses tempes battant comme des tambours de guerre. Luna grondait toujours, mais à bas bruit, comme un orage qui s'éloigne. À cet instant, le monde s'était figé. Le public retenant son souffle, les ennemis stupéfaits, les alliés absents. Elle était seule. Lui aussi.Elle se pencha vers lui, d'une voix basse, qui semblait être arrachée à ses tripes.— Tu dois te rele
Elle s’approcha, ses cheveux tombant sur son visage.— Je ne suis pas là pour te trahir, Maximus. J’pourrais. Luna veut Elias. Elle veut que tu paies pour tes ancêtres. Mais moi… je te vois, toi. Pas juste la brute. Pas juste l’Alpha. Et je veux pas que tu tombes. Pas encore.Il grogna. Moins fort. Moins sûr.— T’es naïfe… ou t’es folle. Il détourna les yeux. Mais t’as du cran. T’étais pas censée voir ça… moi, à terre. Faible.Elle posa une main sur son torse.— Tu n’es pas faible. Tu es vivant. Et ça compte.Il tourna la tête vers elle. Il n’y avait pas de colère dans ses yeux. Juste une lueur brute. Curiosité ? Reconnaissance ? Sa main se posa sur la sienne. Un contact simple. Mais puissant.Luna murmura : “Il est en train de changer.”Solèna s’élança vers lui, ignorant les regards et les murmures. Elle s’agenouilla à ses côtés, déchirant un morceau de son tee short qui se trouvait sous sa veste de jogging, pour le presser contre la plaie béante, ses mains tremblantes tachées de san
La chambre était plongée dans une pénombre pesante, la lumière du matin filtrant à peine à travers les rideaux déchirés. Maximus gisait sur le lit, torse nu, son flanc bandé. Le bout de tissu de la veille avait été remplacé par une vraie bande et des gazes que Soléna avait réclamées au domestique. Elle l’avait soigné pendant qu’il était dans le coma, elle avait appelé le médecin et tout fait pour que l’Alpha s’en sorte. Le médecin l’avait recousu, et pourtant, sa bande était encore humide de sang. Sa respiration était rauque, ses yeux dorés mi-clos, vacillant entre douleur et épuisement.Soléna, agenouillée à ses côtés, essuyait ses mains sur un chiffon, ses gestes précis mais fatigués alors qu’elle ajustait le bandage. Une odeur de fer et de sueur flottait dans l’air, entêtante, presque suffocante. Chaque mouvement qu’elle faisait était guidé par un mélange d’instinct et de détermination. Il ne devait pas mourir. Pas maintenant. Pas comme ça.— Tiens-toi tranquille, murmura-t-elle, s
Solèna se tenait dans l’ombre de la vieille bâtisse où Alpha Maximus lui avait demandé de le retrouver. Elle ne se sentait pas fière. La peur la nouait, et elle savait que Maximus la sentirait dès qu’il apparaîtrait. Chaque fibre de son être lui criait de fuir, mais elle était là, prisonnière de ses propres choix.Elle regrettait déjà d’avoir accepté ce rendez-vous clandestin. Si ses parents l’apprenaient, les conséquences seraient terribles. Sa vie pourrait prendre un tournant définitif, et pas celui qu’elle espérait.Alpha Maximus...Il était le leader de la meute rivale, les cerbères , celle qui avait toujours été l’ennemie de la sienne. Les deux clans n’avaient jamais su coexister, depuis des générations. Une guerre tacite s’était installée entre eux, et Luna en était une victime involontaire.Plusieurs alliance avaient été tenté dans des mariages arranges, mais cela n’avait jamais abouti vraiment .Solèna était une fille d’Alpha, mais née bêta a cause d’une lune rouge mal orienté,
– Comme si tu ne savais pas ce que j’allais te dire ?Luna resta froide, refusant de céder à la tension. Il s’avança, s’installa confortablement sur le canapé, une attitude décontractée qui contrastait avec l’emprise qu’il semblait avoir sur la pièce. Il croit qu’il peut tout contrôler ici, pensa-t-elle, mais elle ne laisserait rien transparaître.– Non, je ne sais pas, mais dépêche-toi, mes parents vont s’inquiéter !Elle ne savait pas pourquoi elle insistait encore sur ce point, espérant qu’il aurait un minimum de scrupules, mais au fond, elle savait bien que ça ne marcherait pas.Alpha Maximus se leva soudainement, avec une rapidité surprenante. Il se rapprocha d’elle, l’obligeant à se reculer, jusqu’à ce que ses épaules heurtent le mur derrière elle.– À qui demandes-tu de se dépêcher ? Pas à moi, j’espère, petite idiote !Son souffle se coucha dans sa gorge. Il est beaucoup trop près. Elle tenta de garder son calme, de ne pas laisser sa peur se lire sur son visage.– Pardon, je n
Soléna plissa les yeux, serrant les poings inconsciemment, tandis qu’il collait son visage contre ses joues, plongeant son nez dans ses cheveux et la humant une nouvelle fois, avec une sensualité effrayante. Elle pouvait sentir la chaleur de sa peau contre la sienne, une pression presque insupportable.– Tu seras totalement à moi, et rien qu’à moi. Ma chose, si j’ai envie...Des larmes coulèrent sur le visage de Soléna, mais elle ne fit rien pour les retenir. Lorsqu’il lui lécha la joue, une vague de nausée monta en elle. Elle ferma les yeux, essayant de repousser cette sensation dégoûtante qui envahissait ses sens.– Tu es déjà à moi !Ces mots résonnèrent comme un coup de tonnerre dans son esprit. Elle n’eut même pas le temps de réagir avant qu’il ne s’éloigne un peu. Une partie d’elle voulait fuir, se libérer de cette emprise, mais son corps restait figé. Une part de sa volonté résista, mais une autre, plus profonde, commençait à se poser des questions. Elle se haïssait pour cela.
Solèna arriva chez elle vers 21 heures. Son cœur battait un peu trop vite, et elle avait l’impression que son sang bouillonnait dans ses veines, une sensation qu’elle n’avait jamais ressentie jusqu’à ce soir-là. Quelque chose en elle semblait s’éveiller, mais elle n’arrivait pas à mettre un nom dessus.Comme tous les mardis soir, son père, Alpha Marcus, aurait dû être à son club de tarot avec les membres de la communauté. Barkerville était leur fief, le lieu où leur clan avait établi son campement depuis des décennies. Mais quand elle gara sa petite Ford près de la maison, elle aperçut la voiture de son père dans l’allée du garage. Ça ne sentait pas bon. Et si Alpha Maximus avait dit la vérité ? Si son père avait vraiment consenti à cette union insensée ?Elle coupa le moteur et descendit, ses pas lourds sur le gravier. L’air était humide et chaud en ce début août ; l’été caniculaire collait sa chemise à sa peau moite. Elle rêvait d’une douche fraîche pour se débarrasser de cette sensa
La chambre était plongée dans une pénombre pesante, la lumière du matin filtrant à peine à travers les rideaux déchirés. Maximus gisait sur le lit, torse nu, son flanc bandé. Le bout de tissu de la veille avait été remplacé par une vraie bande et des gazes que Soléna avait réclamées au domestique. Elle l’avait soigné pendant qu’il était dans le coma, elle avait appelé le médecin et tout fait pour que l’Alpha s’en sorte. Le médecin l’avait recousu, et pourtant, sa bande était encore humide de sang. Sa respiration était rauque, ses yeux dorés mi-clos, vacillant entre douleur et épuisement.Soléna, agenouillée à ses côtés, essuyait ses mains sur un chiffon, ses gestes précis mais fatigués alors qu’elle ajustait le bandage. Une odeur de fer et de sueur flottait dans l’air, entêtante, presque suffocante. Chaque mouvement qu’elle faisait était guidé par un mélange d’instinct et de détermination. Il ne devait pas mourir. Pas maintenant. Pas comme ça.— Tiens-toi tranquille, murmura-t-elle, s
Elle s’approcha, ses cheveux tombant sur son visage.— Je ne suis pas là pour te trahir, Maximus. J’pourrais. Luna veut Elias. Elle veut que tu paies pour tes ancêtres. Mais moi… je te vois, toi. Pas juste la brute. Pas juste l’Alpha. Et je veux pas que tu tombes. Pas encore.Il grogna. Moins fort. Moins sûr.— T’es naïfe… ou t’es folle. Il détourna les yeux. Mais t’as du cran. T’étais pas censée voir ça… moi, à terre. Faible.Elle posa une main sur son torse.— Tu n’es pas faible. Tu es vivant. Et ça compte.Il tourna la tête vers elle. Il n’y avait pas de colère dans ses yeux. Juste une lueur brute. Curiosité ? Reconnaissance ? Sa main se posa sur la sienne. Un contact simple. Mais puissant.Luna murmura : “Il est en train de changer.”Solèna s’élança vers lui, ignorant les regards et les murmures. Elle s’agenouilla à ses côtés, déchirant un morceau de son tee short qui se trouvait sous sa veste de jogging, pour le presser contre la plaie béante, ses mains tremblantes tachées de san
Maximus haletait. Chaque respiration semblait lui arracher une part de son âme, comme si l'air même était devenu poison. Le sang continuait de couler, chaud et épais, imbibant le sol sous lui. Mais ses yeux restaient ouverts, plantés dans ceux de Soléna. Un regard noir, intense, traversé de douleur, de honte, mais aussi… de gratitude muette.Il essaya de parler. Sa bouche s'ouvrit, trembla, mais aucun son n'en sortit. Il se contenta de poser une main sur sa plaie, le geste lent, fébrile. Il ne demandait pas de l'aide. Il constatait. Il était en vie. Par miracle. Ou grâce à elle.Soléna avanca d'un pas, ses jambes vacillantes, ses tempes battant comme des tambours de guerre. Luna grondait toujours, mais à bas bruit, comme un orage qui s'éloigne. À cet instant, le monde s'était figé. Le public retenant son souffle, les ennemis stupéfaits, les alliés absents. Elle était seule. Lui aussi.Elle se pencha vers lui, d'une voix basse, qui semblait être arrachée à ses tripes.— Tu dois te rele
La louve voulait surgir. Elle était là, juste sous la peau, tapie comme une tempête retenue par un fil. Chaque battement du cœur de Soléna résonnait comme un tambour de guerre, éveillant la bête en elle. Luna, l’éclat primal, la voix ancienne, grondait dans les tréfonds de son esprit, prête à prendre le dessus, à arracher les rênes. Mais Soléna ne céda pas. Ses ongles s’enfoncèrent dans ses paumes fermées, le goût métallique de sa propre volonté sur sa langue.Elle respirait vite. L’air semblait lourd, chargé de poussière et de tension, comme avant un orage. Autour d’elle, la foule retenait son souffle, hypnotisée par le combat. La lumière blafarde de la lune faisait luire les flaques de sang comme des joyaux maudits sur le sol de pierre. Elle pouvait sentir la peur, la haine, l’excitation collective vibrer comme une onde sous ses pieds."Non, Luna. Pas encore. Laisse-les se battre."Sa voix intérieure était ferme, mais son corps tremblait. Chaque fibre d’elle-même hurlait de douleur,
Soléna, le souffle court, sentit une larme couler sur sa joue, chaude contre sa peau glacée. Elle ne savait pas d’où venait cette larme – de la peur qui lui nouait les entrailles, de la colère qui bouillonnait en elle face à ce carnage, ou de cette étrange fascination qui la retenait, incapable de détourner les yeux. Elle était là, spectatrice d’un affrontement qui dépassait la simple rivalité, un combat où chaque coup portait le poids d’un passé qu’elle ne comprenait pas encore. Était-ce le destin de Maximus, de Cerbère, ou le sien propre qui se jouait sous ses yeux ? Luna grondait toujours, son cri résonnant dans l’esprit de Soléna, mais il y avait autre chose dans ce hurlement – une douleur, une perte, comme si sa louve pleurait quelque chose qu’elle-même ne pouvait nommer.Le vent sifflait dans la cour, portant avec lui l’odeur métallique du sang et la sueur âcre des combattants. Les torches crépitaient, leurs flammes dansant dans l’obscurité, jetant des ombres mouvantes sur les m
Soléna, tapie dans l’ombre, sentait son cœur marteler sa poitrine, chaque battement résonnant dans ses os comme un tambour de guerre. Le son semblait s’amplifier, vibrer à l’unisson avec le rugissement de la foule, un écho primal qui menaçait de l’engloutir. Chaque pulsation cognait contre sa cage thoracique, une onde de choc qui se propageait dans ses bras, jusque dans ses doigts crispés. Luna, sa louve intérieure, hurlait en elle, un cri sauvage qui lui lacérait l’âme. C’était un mélange de loyauté brisée et d’instinct brut, une tempête qui grondait dans son être, menaçant de la faire basculer.Il est là ! Mon Cerbère !La voix de Luna était un torrent furieux, un appel viscéral qui secouait Soléna jusqu’au plus profond de son essence. Un cri plus ancien que le langage, plus fort que la raison. Mais elle luttait pour ne pas se laisser emporter, ses doigts crispés sur le mur de pierre froide derrière elle, les aspérités mordant sa peau comme pour la ramener à la réalité, à son corps,
La nuit était tombée sur Cerberes, une lune rouge suspendue dans un ciel d’encre, projetant une lueur sinistre sur la cour du château. Son éclat baignait les pierres usées d’une teinte sanglante, transformant chaque ombre en menace. L’air était lourd, chargé d’une tension primal, comme si la terre elle-même retenait son souffle. Soléna, malgré l’ordre d’Alpha Maximus de rester cloîtrée dans leur chambre, n’avait pu obéir. Une force plus grande qu’elle – Luna, sa louve intérieure, grondante et sauvage – l’avait arrachée au lit, poussant son corps à agir avant que son esprit ne puisse protester. Elle avait enfilé à la hâte un jogging noir et des baskets usées, ses doigts tremblants luttant avec les lacets. Puis elle avait couru, ses pas résonnant dans les couloirs froids du château, chaque écho amplifiant l’urgence qui lui tordait les entrailles.Elle déboula dans la cour juste à temps, son souffle court formant des volutes dans l’air glacial. Une foule s’était rassemblée, un cercle hurl
Allongée dans le lit, Soléna fixait le plafond, les ombres des poutres dansant dans la lumière pâle comme des spectres moqueurs. Le silence qui avait suivi le départ d’Alpha Maximus était plus oppressant encore que sa présence, un vide saturé de l’écho de ses derniers mots : Pas un mot. Pas un geste. Chaque syllabe résonnait dans son esprit, une chaîne invisible qui la maintenait clouée sur place. Les draps, froids contre sa peau nue, semblaient l’enserrer, amplifiant la sensation de vulnérabilité qui la rongeait. Son souffle, toujours irrégulier, emplissait la pièce, un son faible mais qui semblait assourdissant dans ce calme morbide.Elle serrait les poings sous les couvertures, ses ongles s’enfonçant dans ses paumes jusqu’à ce qu’une douleur sourde la ramène à elle. Un, deux, trois… Elle compta encore, un réflexe futile pour ancrer son esprit, pour empêcher ses pensées de sombrer dans le chaos. Mais chaque chiffre semblait amplifier l’angoisse qui montait en elle, une marée inexora
Soléna resta figée, les mots d’Alpha Maximus résonnant dans son esprit comme un écho implacable. Mets-toi nue, couche-toi, et attends mon retour. L’ordre, prononcé avec une froideur calculée, pesait sur elle comme une chaîne invisible, resserrant son emprise à chaque seconde. Ses yeux, toujours rivés sur les siens, semblaient fouiller son âme, cherchant la moindre trace de rébellion, le moindre signe de faiblesse. Elle voulait parler, protester, comprendre, mais la lueur dangereuse dans son regard l’en dissuada. La pièce, déjà oppressante, semblait se refermer sur elle, l’air devenant plus lourd, plus difficile à respirer.Elle détourna enfin les yeux, incapable de soutenir plus longtemps l’intensité de ce regard. Ses mains, tremblantes, saisirent l’ourlet de sa robe, et elle sentit une vague de honte l’envahir à l’idée de ce qu’elle s’apprêtait à faire. Gênée, elle lui tourna le dos, un geste instinctif pour préserver un semblant de dignité, bien que futile. Le tissu glissa lentement