Share

5

Auteur: RS WILD
last update Dernière mise à jour: 2025-03-06 01:32:36

Sa mère esquissa un sourire, un peu triste, un peu résigné.

— Nous avons été honnêtes avec Alpha Maximus. On ne voulait pas qu’il se venge sur nous, ou pire, qu’il raconte à tout le monde qu’on était des menteurs et des tricheurs. Tu devrais être bien avec ton nouveau clan. Et puis, tu pourras venir nous voir de temps en temps.

Solèna secoua la tête, ses cheveux bruns balayant ses épaules. Elle avait l’impression qu’on lui arrachait le peu qu’elle avait.

— Je peux pas… Je peux pas me sacrifier pour…

— Tais-toi, Solèna ! coupa son père, son ton tranchant comme une lame. C’est pas comme si tu avais vraiment le choix. Tu veux avoir la mort de ta mère, la mienne, et celle de tout le clan sur la conscience ? Si tu refuses, même si tu fuis, il nous tuera tous et te traquera pour te ramener chez lui. C’est fini, tu comprends ?

Elle sentit ses jambes trembler sous elle, mais elle resta droite, les poings serrés. Sa mère détourna le regard, comme si elle ne pouvait pas supporter de voir la détresse dans les yeux de sa fille. Son père, lui, la fixait sans ciller, implacable.

— Alors c’est ça ? reprit-elle, la voix brisée. Tu me vends comme un morceau de viande pour sauver les autres ?

— Je sauve ce qui peut l’être, répondit-il froidement. Tu es une bêta, Solèna. Tu n’as jamais eu de vraie place ici. Lui, il te donne un rôle. Prends-le, et arrête de pleurnicher.

Un silence lourd s’installa. Elle sentait encore cette chaleur étrange dans ses veines, ce bouillonnement qu’elle ne comprenait pas. Était-ce de la rage ? De la peur ? Ou autre chose, quelque chose de plus profond, lié à ce qu’elle était… ou à ce qu’elle n’avait jamais pu devenir ? Elle baissa les yeux, incapable de répondre. Mais au fond d’elle, une petite voix criait encore, refusant de se taire complètement.

— Tu as faim ? demanda sa mère, brisant le silence d’une voix douce mais hésitante.

Solèna réalisa soudain que son assiette n’était pas sur la table. Il n’y avait que les couverts de son père et de sa mère, alignés sur la nappe usée. Sa sœur Lia ne vivait plus ici ; elle passait déjà le plus clair de son temps chez son compagnon, Caius. Depuis quelques semaines, elle s’était installée dans son garage, un petit espace qu’ils avaient aménagé ensemble. Lia s’occupait de sa comptabilité et jouait les secrétaires pour lui. Tout avait commencé quand Caius avait compris, sous la lumière d’une pleine lune, que la Déesse Lune les avait réunis pour une raison unique : il était l’âme sœur de Lia, son compagnon destiné.

Solèna sentit une pointe d’amertume lui serrer la gorge. Lia avait trouvé sa place, son bonheur, alors qu’elle, elle restait là, coincée, vendue à un inconnu. Elle releva les yeux vers sa mère, qui évitait son regard, triturant nerveusement une serviette entre ses doigts.

— Non, j’ai pas faim, murmura-t-elle, la voix rauque.

Son père grogna, repoussant son assiette à moitié pleine.

— Tant mieux. De toute façon, t’as plus grand-chose à faire ici. Prépare tes affaires, Solèna. Maximus viendra te chercher demain. Je vais l’appeler après le repas, et tu iras t’installer chez lui.

Solèna ferma les yeux pour tenter de retenir ses larmes, mais elles coulèrent quand même, traçant des sillons brûlants sur ses joues. Elle tourna la tête vers sa mère, qui continuait de manger son repas comme si de rien n’était, piquant distraitement dans son assiette avec sa fourchette. Pas un regard, pas un mot pour elle.

Jamais ses parents ne l’avaient vraiment acceptée. Pour eux, elle aurait dû mourir à sa naissance, un bébé trop faible, marqué par une lune rouge qui avait scellé son destin. Mais contre toute attente, elle avait survécu, défiant leurs espoirs morbides. Et puis, à l’âge où elle aurait dû se transformer pour la première fois, comme tous les autres de son clan, rien ne s’était passé. Elle avait attendu, tremblante sous la lumière argentée, pendant que les autres hurlaient leur nouvelle nature. Mais son corps était resté silencieux, humain, incapable de répondre à l’appel de la bête. Depuis ce jour, elle était devenue une honte, une bêta inutile dans une lignée d’alphas.

Le souffle court, elle fixa son père. Il l’ignorait déjà, replongé dans son repas comme si tout était réglé.

Elle se rappelait comment le départ de sa soeur avait perturbé l’équilibre de la famille, alors que son départ a elle ne semblait pas vraiment perturber quoi que ce soit.

Tel un automate, elle se leva et se rendit dans sa chambre. Sur le lit, ses parents avaient déjà déposé une valise, ouverte, prête à être remplie. Le message était clair, tranchant comme une lame : tout était décidé.

Tout était dit. Elle ne pouvait pas se permettre de faire machine arrière. Elle allait devenir la compagne de Maximus, pire encore, sa soumise. Il savait qu’elle n’avait jamais réussi à se transformer, qu’à l’âge où les autres du clan découvraient leur loup, elle était restée désespérément humaine, un échec cuisant sous les regards déçus. Et pourtant, il la voulait quand même. Pourquoi ? Était-ce pour l’humilier davantage ? Pour faire d’elle une ombre docile à ses côtés, une bêta brisée sous la loi d’un alpha impitoyable ? Elle fixa la valise, le cœur lourd, et sentit cette chaleur étrange dans ses veines remonter, comme un défi qu’elle ne comprenait pas encore.

Related chapter

  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   6

    Le lendemain matin, Solèna se réveilla avec une lourdeur inhabituelle dans le cœur. Elle se préparait à partir pour son travail, une routine qui lui était familière depuis des années. Chaque matin, elle suivait les mêmes gestes mécaniques : se lever, se doucher, s’habiller, et avaler un petit-déjeuner rapide avant de quitter la maison. Mais aujourd’hui, chaque mouvement semblait peser plus lourdement sur ses épaules, comme si un poids invisible l’accablait. Déjà elle n'avait pas faim, tout appétit était partit la veille devant les révélations de son pere.Elle n'avait qu'une envie , aller travailler.Elle travaillait à la mairie, un poste qu’elle avait toujours apprécié. Elle aimait l’idée de contribuer au bien-être de sa communauté, de faire une différence, même minime, dans la vie des gens. Mais ces derniers temps, cette satisfaction s’était estompée, remplacée par une angoisse sourde qui ne la quittait plus. Comme un présentiment qui s'avérait réel . L'annonce que quelques chose de

    Dernière mise à jour : 2025-03-06
  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   7

    Elle sursauta. Alpha Maximus était là, entre elle et la voiture. Il était apparu en un instant, d’une rapidité déconcertante. Était-il possible qu’en prenant forme humaine, il puisse se déplacer aussi vite ? Il la regardait de toute sa hauteur, un léger sourire étirant ses lèvres. Un sourire qui lui glaça le sang.– Alors, Luna, ton père, l’alpha Marcus, t’a parlé de notre accord.– Solèna, corrige a-t-elle d’une voix ferme, bien qu’un peu tremblante. Je suis Solèna, et oui, il m’a dit que tu avais menacé de tuer tout le monde...– Où est ta valise ? l’interrompit il brusquement, sans la laisser terminer sa phrase.Je n’ai pas encore pris ma décision, répliqua-t-elle, se redressant pour lui tenir tête. Mais, en voyant son visage se durcir, un frisson d’appréhension parcourut son corps et elle perdit un peu de son assurance. Il fit un pas vers elle, menacant.– Tu n’as pas a prendr de decision, nous l’avons prit pour toi, femelle béta, alors où est ta valise ? Je te ramène dans ma meute

    Dernière mise à jour : 2025-03-06
  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   8

    Pendant qu’elle attrapait sa valise dans l’entrée, Soléna s’arrêta un instant, les doigts crispés sur la poignée usée. Un frisson d’hésitation la traversa. Elle tourna la tête et jeta un dernier regard vers le salon. Là, dans la pénombre, ses parents étaient assis, immobiles comme des statues. Sa mère tricotait mécaniquement, ses aiguilles cliquetant dans un rythme monotone, les yeux fixés sur son ouvrage sans jamais se lever. Son père, avachi dans son fauteuil, feuilletait un journal jauni, le visage fermé, indifférent au monde autour de lui. Les ombres s’étiraient sur le parquet, et la lumière pâle qui filtrait par la fenêtre donnait à la pièce une teinte froide, presque irréelle. Pas un mot, pas un regard. Juste ce silence lourd, suffocant, qui pesait sur elle comme une condamnation.Son cœur se serra, une douleur aiguë lui vrillant la poitrine. Elle aurait voulu courir vers eux, tomber à leurs pieds, les supplier de la retenir, de lui dire qu’elle n’avait pas à partir. Elle aurait

    Dernière mise à jour : 2025-03-06
  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   9

    Soléna roulait à bonne distance de la moto d’Alpha Maximus. Elle se dirigeait vers sa nouvelle vie comme si elle avançait dans le couloir de la mort, chaque kilomètre renforçant cette sensation oppressante qui lui serrait la poitrine.Elle jeta un coup d’œil à sa montre. C’était bon, tout le clan devait être au courant de son départ. En général, lorsqu’elle était en retard, son chef l’appelait, sa voix trahissant une inquiétude qu’il masquait mal derrière son ton autoritaire.Mais là, aucun coup de fil. Rien. Le silence pesait comme une menace invisible.Elle roula une cinquantaine de kilomètres jusqu’à la ville voisine, la ville de Cerbère, nommée d’après le clan d’Alpha Maximus, un nom qui résonnait comme un grondement sourd dans les légendes anciennes.Cette ville existait depuis la nuit des temps. La famille d’Alpha Maximus avait toujours régné sur Cerbère, vivant dans un château sombre qui se dressait comme un gardien silencieux au sommet d’une colline escarpée. Ses murailles de

    Dernière mise à jour : 2025-03-07
  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   10

    Le hall d’entrée s’ouvrit devant eux, immense et oppressant. Des tentures élimées pendaient aux murs, leurs motifs délavés évoquant des scènes de chasse anciennes. Des chandelles crépitaient dans des candélabres de fer, jetant des ombres mouvantes sur les dalles usées. Alpha Maximus avançait d’un pas assuré, désignant les lieux avec une autorité froide.— Ici, la salle des banquets, marmonna-t-il en pointant une arche massive. Là, les quartiers des meutes. Tu peux y aller, si tu veux mendier leur pitié.Il gravit un escalier en colimaçon, ses bottes claquant sur la pierre. Soléna le suivait, les muscles tendus, observant les portes closes qu’il ne mentionnait pas. Il s’arrêta devant une double porte bardée de fer, ornée de gravures représentant des loups hurlants.— Ça, c’est interdit, dit-il sans se retourner. Les archives du clan. Si tu y mets un pied, tu le regretteras.— Pourquoi ? insista-t-elle, sa voix tremblant légèrement mais chargée de défi. Qu’est-ce que tu caches là-dedans

    Dernière mise à jour : 2025-03-08
  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   11

    Alpha Maximus s’éloigna de quelques pas, ses bottes claquant doucement sur le sol de pierre polie, laissant Soléna seule au centre de la vaste salle. Son souffle était encore court, irrégulier, comme si l’air lui-même s’était raréfié sous le poids de ses paroles. « Tu es mienne, que tu le veuilles ou non » résonnait dans son esprit, un écho persistant, entêtant, qui s’enroulait autour de ses pensées comme une chaîne invisible, à la fois pesante et insaisissable. Elle voulut riposter, lui jeter au visage une réplique cinglante, un défi qui prouverait qu’elle n’était pas une proie docile. Mais quelque chose dans la façon dont il avait prononcé ces mots – cette assurance brute mêlée d’une étrange tendresse – l’avait désarçonnée. Elle détestait cette sensation, ce frémissement de faiblesse qui s’insinuait en elle comme une traîtresse, ce doute qu’elle refusait de nommer et encore moins d’accepter.Il s’arrêta près de la porte massive, ses larges épaules se découpant dans l’encadrement de

    Dernière mise à jour : 2025-03-09
  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   12

    — Parce que tu dois comprendre, dit-il enfin, brisant le silence. Ses doigts glissèrent lentement le long de son bras, traçant un chemin paresseux jusqu’à son épaule, chaque mouvement délibéré, presque hypnotique. La Déesse ne m’a pas seulement montré ton visage, Soléna. Elle m’a fait sentir ton feu, ta force – cette chaleur qui brûle en toi, même quand tu essaies de la cacher. Elle m’a dit que tu étais liée à moi, pas juste par le destin, pas juste par un caprice du hasard, mais par quelque chose de plus profond, quelque chose que ni toi ni moi ne pouvons ignorer.Ces mots la frappèrent comme une lame, s’enfonçant dans son esprit avec une précision cruelle. Elle sentit son souffle se couper, ses pensées s’emballer. Une image floue surgit alors, un souvenir qu’elle avait relégué au rang de cauchemar, une vision qu’elle avait chassée au réveil en se convainquant que ce n’était rien. Trois nuits plus tôt, elle avait rêvé – un ciel rouge sang, saturé de nuages lourds comme des menaces, u

    Dernière mise à jour : 2025-03-10
  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   1

    Solèna se tenait dans l’ombre de la vieille bâtisse où Alpha Maximus lui avait demandé de le retrouver. Elle ne se sentait pas fière. La peur la nouait, et elle savait que Maximus la sentirait dès qu’il apparaîtrait. Chaque fibre de son être lui criait de fuir, mais elle était là, prisonnière de ses propres choix.Elle regrettait déjà d’avoir accepté ce rendez-vous clandestin. Si ses parents l’apprenaient, les conséquences seraient terribles. Sa vie pourrait prendre un tournant définitif, et pas celui qu’elle espérait.Alpha Maximus...Il était le leader de la meute rivale, les cerbères , celle qui avait toujours été l’ennemie de la sienne. Les deux clans n’avaient jamais su coexister, depuis des générations. Une guerre tacite s’était installée entre eux, et Luna en était une victime involontaire.Plusieurs alliance avaient été tenté dans des mariages arranges, mais cela n’avait jamais abouti vraiment .Solèna était une fille d’Alpha, mais née bêta a cause d’une lune rouge mal orienté

    Dernière mise à jour : 2025-03-05

Latest chapter

  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   12

    — Parce que tu dois comprendre, dit-il enfin, brisant le silence. Ses doigts glissèrent lentement le long de son bras, traçant un chemin paresseux jusqu’à son épaule, chaque mouvement délibéré, presque hypnotique. La Déesse ne m’a pas seulement montré ton visage, Soléna. Elle m’a fait sentir ton feu, ta force – cette chaleur qui brûle en toi, même quand tu essaies de la cacher. Elle m’a dit que tu étais liée à moi, pas juste par le destin, pas juste par un caprice du hasard, mais par quelque chose de plus profond, quelque chose que ni toi ni moi ne pouvons ignorer.Ces mots la frappèrent comme une lame, s’enfonçant dans son esprit avec une précision cruelle. Elle sentit son souffle se couper, ses pensées s’emballer. Une image floue surgit alors, un souvenir qu’elle avait relégué au rang de cauchemar, une vision qu’elle avait chassée au réveil en se convainquant que ce n’était rien. Trois nuits plus tôt, elle avait rêvé – un ciel rouge sang, saturé de nuages lourds comme des menaces, u

  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   11

    Alpha Maximus s’éloigna de quelques pas, ses bottes claquant doucement sur le sol de pierre polie, laissant Soléna seule au centre de la vaste salle. Son souffle était encore court, irrégulier, comme si l’air lui-même s’était raréfié sous le poids de ses paroles. « Tu es mienne, que tu le veuilles ou non » résonnait dans son esprit, un écho persistant, entêtant, qui s’enroulait autour de ses pensées comme une chaîne invisible, à la fois pesante et insaisissable. Elle voulut riposter, lui jeter au visage une réplique cinglante, un défi qui prouverait qu’elle n’était pas une proie docile. Mais quelque chose dans la façon dont il avait prononcé ces mots – cette assurance brute mêlée d’une étrange tendresse – l’avait désarçonnée. Elle détestait cette sensation, ce frémissement de faiblesse qui s’insinuait en elle comme une traîtresse, ce doute qu’elle refusait de nommer et encore moins d’accepter.Il s’arrêta près de la porte massive, ses larges épaules se découpant dans l’encadrement de

  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   10

    Le hall d’entrée s’ouvrit devant eux, immense et oppressant. Des tentures élimées pendaient aux murs, leurs motifs délavés évoquant des scènes de chasse anciennes. Des chandelles crépitaient dans des candélabres de fer, jetant des ombres mouvantes sur les dalles usées. Alpha Maximus avançait d’un pas assuré, désignant les lieux avec une autorité froide.— Ici, la salle des banquets, marmonna-t-il en pointant une arche massive. Là, les quartiers des meutes. Tu peux y aller, si tu veux mendier leur pitié.Il gravit un escalier en colimaçon, ses bottes claquant sur la pierre. Soléna le suivait, les muscles tendus, observant les portes closes qu’il ne mentionnait pas. Il s’arrêta devant une double porte bardée de fer, ornée de gravures représentant des loups hurlants.— Ça, c’est interdit, dit-il sans se retourner. Les archives du clan. Si tu y mets un pied, tu le regretteras.— Pourquoi ? insista-t-elle, sa voix tremblant légèrement mais chargée de défi. Qu’est-ce que tu caches là-dedans

  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   9

    Soléna roulait à bonne distance de la moto d’Alpha Maximus. Elle se dirigeait vers sa nouvelle vie comme si elle avançait dans le couloir de la mort, chaque kilomètre renforçant cette sensation oppressante qui lui serrait la poitrine.Elle jeta un coup d’œil à sa montre. C’était bon, tout le clan devait être au courant de son départ. En général, lorsqu’elle était en retard, son chef l’appelait, sa voix trahissant une inquiétude qu’il masquait mal derrière son ton autoritaire.Mais là, aucun coup de fil. Rien. Le silence pesait comme une menace invisible.Elle roula une cinquantaine de kilomètres jusqu’à la ville voisine, la ville de Cerbère, nommée d’après le clan d’Alpha Maximus, un nom qui résonnait comme un grondement sourd dans les légendes anciennes.Cette ville existait depuis la nuit des temps. La famille d’Alpha Maximus avait toujours régné sur Cerbère, vivant dans un château sombre qui se dressait comme un gardien silencieux au sommet d’une colline escarpée. Ses murailles de

  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   8

    Pendant qu’elle attrapait sa valise dans l’entrée, Soléna s’arrêta un instant, les doigts crispés sur la poignée usée. Un frisson d’hésitation la traversa. Elle tourna la tête et jeta un dernier regard vers le salon. Là, dans la pénombre, ses parents étaient assis, immobiles comme des statues. Sa mère tricotait mécaniquement, ses aiguilles cliquetant dans un rythme monotone, les yeux fixés sur son ouvrage sans jamais se lever. Son père, avachi dans son fauteuil, feuilletait un journal jauni, le visage fermé, indifférent au monde autour de lui. Les ombres s’étiraient sur le parquet, et la lumière pâle qui filtrait par la fenêtre donnait à la pièce une teinte froide, presque irréelle. Pas un mot, pas un regard. Juste ce silence lourd, suffocant, qui pesait sur elle comme une condamnation.Son cœur se serra, une douleur aiguë lui vrillant la poitrine. Elle aurait voulu courir vers eux, tomber à leurs pieds, les supplier de la retenir, de lui dire qu’elle n’avait pas à partir. Elle aurait

  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   7

    Elle sursauta. Alpha Maximus était là, entre elle et la voiture. Il était apparu en un instant, d’une rapidité déconcertante. Était-il possible qu’en prenant forme humaine, il puisse se déplacer aussi vite ? Il la regardait de toute sa hauteur, un léger sourire étirant ses lèvres. Un sourire qui lui glaça le sang.– Alors, Luna, ton père, l’alpha Marcus, t’a parlé de notre accord.– Solèna, corrige a-t-elle d’une voix ferme, bien qu’un peu tremblante. Je suis Solèna, et oui, il m’a dit que tu avais menacé de tuer tout le monde...– Où est ta valise ? l’interrompit il brusquement, sans la laisser terminer sa phrase.Je n’ai pas encore pris ma décision, répliqua-t-elle, se redressant pour lui tenir tête. Mais, en voyant son visage se durcir, un frisson d’appréhension parcourut son corps et elle perdit un peu de son assurance. Il fit un pas vers elle, menacant.– Tu n’as pas a prendr de decision, nous l’avons prit pour toi, femelle béta, alors où est ta valise ? Je te ramène dans ma meute

  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   6

    Le lendemain matin, Solèna se réveilla avec une lourdeur inhabituelle dans le cœur. Elle se préparait à partir pour son travail, une routine qui lui était familière depuis des années. Chaque matin, elle suivait les mêmes gestes mécaniques : se lever, se doucher, s’habiller, et avaler un petit-déjeuner rapide avant de quitter la maison. Mais aujourd’hui, chaque mouvement semblait peser plus lourdement sur ses épaules, comme si un poids invisible l’accablait. Déjà elle n'avait pas faim, tout appétit était partit la veille devant les révélations de son pere.Elle n'avait qu'une envie , aller travailler.Elle travaillait à la mairie, un poste qu’elle avait toujours apprécié. Elle aimait l’idée de contribuer au bien-être de sa communauté, de faire une différence, même minime, dans la vie des gens. Mais ces derniers temps, cette satisfaction s’était estompée, remplacée par une angoisse sourde qui ne la quittait plus. Comme un présentiment qui s'avérait réel . L'annonce que quelques chose de

  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   5

    Sa mère esquissa un sourire, un peu triste, un peu résigné.— Nous avons été honnêtes avec Alpha Maximus. On ne voulait pas qu’il se venge sur nous, ou pire, qu’il raconte à tout le monde qu’on était des menteurs et des tricheurs. Tu devrais être bien avec ton nouveau clan. Et puis, tu pourras venir nous voir de temps en temps.Solèna secoua la tête, ses cheveux bruns balayant ses épaules. Elle avait l’impression qu’on lui arrachait le peu qu’elle avait.— Je peux pas… Je peux pas me sacrifier pour…— Tais-toi, Solèna ! coupa son père, son ton tranchant comme une lame. C’est pas comme si tu avais vraiment le choix. Tu veux avoir la mort de ta mère, la mienne, et celle de tout le clan sur la conscience ? Si tu refuses, même si tu fuis, il nous tuera tous et te traquera pour te ramener chez lui. C’est fini, tu comprends ?Elle sentit ses jambes trembler sous elle, mais elle resta droite, les poings serrés. Sa mère détourna le regard, comme si elle ne pouvait pas supporter de voir la dét

  • Sous la Loi d'Alpha Maximus   4

    Solèna arriva chez elle vers 21 heures. Son cœur battait un peu trop vite, et elle avait l’impression que son sang bouillonnait dans ses veines, une sensation qu’elle n’avait jamais ressentie jusqu’à ce soir-là. Quelque chose en elle semblait s’éveiller, mais elle n’arrivait pas à mettre un nom dessus.Comme tous les mardis soir, son père, Alpha Marcus, aurait dû être à son club de tarot avec les membres de la communauté. Barkerville était leur fief, le lieu où leur clan avait établi son campement depuis des décennies. Mais quand elle gara sa petite Ford près de la maison, elle aperçut la voiture de son père dans l’allée du garage. Ça ne sentait pas bon. Et si Alpha Maximus avait dit la vérité ? Si son père avait vraiment consenti à cette union insensée ?Elle coupa le moteur et descendit, ses pas lourds sur le gravier. L’air était humide et chaud en ce début août ; l’été caniculaire collait sa chemise à sa peau moite. Elle rêvait d’une douche fraîche pour se débarrasser de cette sens

Scanner le code pour lire sur l'application
DMCA.com Protection Status