— Parce que tu dois comprendre, dit-il enfin, brisant le silence. Ses doigts glissèrent lentement le long de son bras, traçant un chemin paresseux jusqu’à son épaule, chaque mouvement délibéré, presque hypnotique. La Déesse ne m’a pas seulement montré ton visage, Soléna. Elle m’a fait sentir ton feu, ta force – cette chaleur qui brûle en toi, même quand tu essaies de la cacher. Elle m’a dit que tu étais liée à moi, pas juste par le destin, pas juste par un caprice du hasard, mais par quelque chose de plus profond, quelque chose que ni toi ni moi ne pouvons ignorer.Ces mots la frappèrent comme une lame, s’enfonçant dans son esprit avec une précision cruelle. Elle sentit son souffle se couper, ses pensées s’emballer. Une image floue surgit alors, un souvenir qu’elle avait relégué au rang de cauchemar, une vision qu’elle avait chassée au réveil en se convainquant que ce n’était rien. Trois nuits plus tôt, elle avait rêvé – un ciel rouge sang, saturé de nuages lourds comme des menaces, u
Solèna se tenait dans l’ombre de la vieille bâtisse où Alpha Maximus lui avait demandé de le retrouver. Elle ne se sentait pas fière. La peur la nouait, et elle savait que Maximus la sentirait dès qu’il apparaîtrait. Chaque fibre de son être lui criait de fuir, mais elle était là, prisonnière de ses propres choix.Elle regrettait déjà d’avoir accepté ce rendez-vous clandestin. Si ses parents l’apprenaient, les conséquences seraient terribles. Sa vie pourrait prendre un tournant définitif, et pas celui qu’elle espérait.Alpha Maximus...Il était le leader de la meute rivale, les cerbères , celle qui avait toujours été l’ennemie de la sienne. Les deux clans n’avaient jamais su coexister, depuis des générations. Une guerre tacite s’était installée entre eux, et Luna en était une victime involontaire.Plusieurs alliance avaient été tenté dans des mariages arranges, mais cela n’avait jamais abouti vraiment .Solèna était une fille d’Alpha, mais née bêta a cause d’une lune rouge mal orienté
– Comme si tu ne savais pas ce que j’allais te dire ?Luna resta froide, refusant de céder à la tension. Il s’avança, s’installa confortablement sur le canapé, une attitude décontractée qui contrastait avec l’emprise qu’il semblait avoir sur la pièce. Il croit qu’il peut tout contrôler ici, pensa-t-elle, mais elle ne laisserait rien transparaître.– Non, je ne sais pas, mais dépêche-toi, mes parents vont s’inquiéter !Elle ne savait pas pourquoi elle insistait encore sur ce point, espérant qu’il aurait un minimum de scrupules, mais au fond, elle savait bien que ça ne marcherait pas.Alpha Maximus se leva soudainement, avec une rapidité surprenante. Il se rapprocha d’elle, l’obligeant à se reculer, jusqu’à ce que ses épaules heurtent le mur derrière elle.– À qui demandes-tu de se dépêcher ? Pas à moi, j’espère, petite idiote !Son souffle se coucha dans sa gorge. Il est beaucoup trop près. Elle tenta de garder son calme, de ne pas laisser sa peur se lire sur son visage.– Pardon, je n
Soléna plissa les yeux, serrant les poings inconsciemment, tandis qu’il collait son visage contre ses joues, plongeant son nez dans ses cheveux et la humant une nouvelle fois, avec une sensualité effrayante. Elle pouvait sentir la chaleur de sa peau contre la sienne, une pression presque insupportable.– Tu seras totalement à moi, et rien qu’à moi. Ma chose, si j’ai envie...Des larmes coulèrent sur le visage de Soléna, mais elle ne fit rien pour les retenir. Lorsqu’il lui lécha la joue, une vague de nausée monta en elle. Elle ferma les yeux, essayant de repousser cette sensation dégoûtante qui envahissait ses sens.– Tu es déjà à moi !Ces mots résonnèrent comme un coup de tonnerre dans son esprit. Elle n’eut même pas le temps de réagir avant qu’il ne s’éloigne un peu. Une partie d’elle voulait fuir, se libérer de cette emprise, mais son corps restait figé. Une part de sa volonté résista, mais une autre, plus profonde, commençait à se poser des questions. Elle se haïssait pour cela.
Solèna arriva chez elle vers 21 heures. Son cœur battait un peu trop vite, et elle avait l’impression que son sang bouillonnait dans ses veines, une sensation qu’elle n’avait jamais ressentie jusqu’à ce soir-là. Quelque chose en elle semblait s’éveiller, mais elle n’arrivait pas à mettre un nom dessus.Comme tous les mardis soir, son père, Alpha Marcus, aurait dû être à son club de tarot avec les membres de la communauté. Barkerville était leur fief, le lieu où leur clan avait établi son campement depuis des décennies. Mais quand elle gara sa petite Ford près de la maison, elle aperçut la voiture de son père dans l’allée du garage. Ça ne sentait pas bon. Et si Alpha Maximus avait dit la vérité ? Si son père avait vraiment consenti à cette union insensée ?Elle coupa le moteur et descendit, ses pas lourds sur le gravier. L’air était humide et chaud en ce début août ; l’été caniculaire collait sa chemise à sa peau moite. Elle rêvait d’une douche fraîche pour se débarrasser de cette sens
Sa mère esquissa un sourire, un peu triste, un peu résigné.— Nous avons été honnêtes avec Alpha Maximus. On ne voulait pas qu’il se venge sur nous, ou pire, qu’il raconte à tout le monde qu’on était des menteurs et des tricheurs. Tu devrais être bien avec ton nouveau clan. Et puis, tu pourras venir nous voir de temps en temps.Solèna secoua la tête, ses cheveux bruns balayant ses épaules. Elle avait l’impression qu’on lui arrachait le peu qu’elle avait.— Je peux pas… Je peux pas me sacrifier pour…— Tais-toi, Solèna ! coupa son père, son ton tranchant comme une lame. C’est pas comme si tu avais vraiment le choix. Tu veux avoir la mort de ta mère, la mienne, et celle de tout le clan sur la conscience ? Si tu refuses, même si tu fuis, il nous tuera tous et te traquera pour te ramener chez lui. C’est fini, tu comprends ?Elle sentit ses jambes trembler sous elle, mais elle resta droite, les poings serrés. Sa mère détourna le regard, comme si elle ne pouvait pas supporter de voir la dét
Le lendemain matin, Solèna se réveilla avec une lourdeur inhabituelle dans le cœur. Elle se préparait à partir pour son travail, une routine qui lui était familière depuis des années. Chaque matin, elle suivait les mêmes gestes mécaniques : se lever, se doucher, s’habiller, et avaler un petit-déjeuner rapide avant de quitter la maison. Mais aujourd’hui, chaque mouvement semblait peser plus lourdement sur ses épaules, comme si un poids invisible l’accablait. Déjà elle n'avait pas faim, tout appétit était partit la veille devant les révélations de son pere.Elle n'avait qu'une envie , aller travailler.Elle travaillait à la mairie, un poste qu’elle avait toujours apprécié. Elle aimait l’idée de contribuer au bien-être de sa communauté, de faire une différence, même minime, dans la vie des gens. Mais ces derniers temps, cette satisfaction s’était estompée, remplacée par une angoisse sourde qui ne la quittait plus. Comme un présentiment qui s'avérait réel . L'annonce que quelques chose de
Elle sursauta. Alpha Maximus était là, entre elle et la voiture. Il était apparu en un instant, d’une rapidité déconcertante. Était-il possible qu’en prenant forme humaine, il puisse se déplacer aussi vite ? Il la regardait de toute sa hauteur, un léger sourire étirant ses lèvres. Un sourire qui lui glaça le sang.– Alors, Luna, ton père, l’alpha Marcus, t’a parlé de notre accord.– Solèna, corrige a-t-elle d’une voix ferme, bien qu’un peu tremblante. Je suis Solèna, et oui, il m’a dit que tu avais menacé de tuer tout le monde...– Où est ta valise ? l’interrompit il brusquement, sans la laisser terminer sa phrase.Je n’ai pas encore pris ma décision, répliqua-t-elle, se redressant pour lui tenir tête. Mais, en voyant son visage se durcir, un frisson d’appréhension parcourut son corps et elle perdit un peu de son assurance. Il fit un pas vers elle, menacant.– Tu n’as pas a prendr de decision, nous l’avons prit pour toi, femelle béta, alors où est ta valise ? Je te ramène dans ma meute
— Parce que tu dois comprendre, dit-il enfin, brisant le silence. Ses doigts glissèrent lentement le long de son bras, traçant un chemin paresseux jusqu’à son épaule, chaque mouvement délibéré, presque hypnotique. La Déesse ne m’a pas seulement montré ton visage, Soléna. Elle m’a fait sentir ton feu, ta force – cette chaleur qui brûle en toi, même quand tu essaies de la cacher. Elle m’a dit que tu étais liée à moi, pas juste par le destin, pas juste par un caprice du hasard, mais par quelque chose de plus profond, quelque chose que ni toi ni moi ne pouvons ignorer.Ces mots la frappèrent comme une lame, s’enfonçant dans son esprit avec une précision cruelle. Elle sentit son souffle se couper, ses pensées s’emballer. Une image floue surgit alors, un souvenir qu’elle avait relégué au rang de cauchemar, une vision qu’elle avait chassée au réveil en se convainquant que ce n’était rien. Trois nuits plus tôt, elle avait rêvé – un ciel rouge sang, saturé de nuages lourds comme des menaces, u
Alpha Maximus s’éloigna de quelques pas, ses bottes claquant doucement sur le sol de pierre polie, laissant Soléna seule au centre de la vaste salle. Son souffle était encore court, irrégulier, comme si l’air lui-même s’était raréfié sous le poids de ses paroles. « Tu es mienne, que tu le veuilles ou non » résonnait dans son esprit, un écho persistant, entêtant, qui s’enroulait autour de ses pensées comme une chaîne invisible, à la fois pesante et insaisissable. Elle voulut riposter, lui jeter au visage une réplique cinglante, un défi qui prouverait qu’elle n’était pas une proie docile. Mais quelque chose dans la façon dont il avait prononcé ces mots – cette assurance brute mêlée d’une étrange tendresse – l’avait désarçonnée. Elle détestait cette sensation, ce frémissement de faiblesse qui s’insinuait en elle comme une traîtresse, ce doute qu’elle refusait de nommer et encore moins d’accepter.Il s’arrêta près de la porte massive, ses larges épaules se découpant dans l’encadrement de
Le hall d’entrée s’ouvrit devant eux, immense et oppressant. Des tentures élimées pendaient aux murs, leurs motifs délavés évoquant des scènes de chasse anciennes. Des chandelles crépitaient dans des candélabres de fer, jetant des ombres mouvantes sur les dalles usées. Alpha Maximus avançait d’un pas assuré, désignant les lieux avec une autorité froide.— Ici, la salle des banquets, marmonna-t-il en pointant une arche massive. Là, les quartiers des meutes. Tu peux y aller, si tu veux mendier leur pitié.Il gravit un escalier en colimaçon, ses bottes claquant sur la pierre. Soléna le suivait, les muscles tendus, observant les portes closes qu’il ne mentionnait pas. Il s’arrêta devant une double porte bardée de fer, ornée de gravures représentant des loups hurlants.— Ça, c’est interdit, dit-il sans se retourner. Les archives du clan. Si tu y mets un pied, tu le regretteras.— Pourquoi ? insista-t-elle, sa voix tremblant légèrement mais chargée de défi. Qu’est-ce que tu caches là-dedans
Soléna roulait à bonne distance de la moto d’Alpha Maximus. Elle se dirigeait vers sa nouvelle vie comme si elle avançait dans le couloir de la mort, chaque kilomètre renforçant cette sensation oppressante qui lui serrait la poitrine.Elle jeta un coup d’œil à sa montre. C’était bon, tout le clan devait être au courant de son départ. En général, lorsqu’elle était en retard, son chef l’appelait, sa voix trahissant une inquiétude qu’il masquait mal derrière son ton autoritaire.Mais là, aucun coup de fil. Rien. Le silence pesait comme une menace invisible.Elle roula une cinquantaine de kilomètres jusqu’à la ville voisine, la ville de Cerbère, nommée d’après le clan d’Alpha Maximus, un nom qui résonnait comme un grondement sourd dans les légendes anciennes.Cette ville existait depuis la nuit des temps. La famille d’Alpha Maximus avait toujours régné sur Cerbère, vivant dans un château sombre qui se dressait comme un gardien silencieux au sommet d’une colline escarpée. Ses murailles de
Pendant qu’elle attrapait sa valise dans l’entrée, Soléna s’arrêta un instant, les doigts crispés sur la poignée usée. Un frisson d’hésitation la traversa. Elle tourna la tête et jeta un dernier regard vers le salon. Là, dans la pénombre, ses parents étaient assis, immobiles comme des statues. Sa mère tricotait mécaniquement, ses aiguilles cliquetant dans un rythme monotone, les yeux fixés sur son ouvrage sans jamais se lever. Son père, avachi dans son fauteuil, feuilletait un journal jauni, le visage fermé, indifférent au monde autour de lui. Les ombres s’étiraient sur le parquet, et la lumière pâle qui filtrait par la fenêtre donnait à la pièce une teinte froide, presque irréelle. Pas un mot, pas un regard. Juste ce silence lourd, suffocant, qui pesait sur elle comme une condamnation.Son cœur se serra, une douleur aiguë lui vrillant la poitrine. Elle aurait voulu courir vers eux, tomber à leurs pieds, les supplier de la retenir, de lui dire qu’elle n’avait pas à partir. Elle aurait
Elle sursauta. Alpha Maximus était là, entre elle et la voiture. Il était apparu en un instant, d’une rapidité déconcertante. Était-il possible qu’en prenant forme humaine, il puisse se déplacer aussi vite ? Il la regardait de toute sa hauteur, un léger sourire étirant ses lèvres. Un sourire qui lui glaça le sang.– Alors, Luna, ton père, l’alpha Marcus, t’a parlé de notre accord.– Solèna, corrige a-t-elle d’une voix ferme, bien qu’un peu tremblante. Je suis Solèna, et oui, il m’a dit que tu avais menacé de tuer tout le monde...– Où est ta valise ? l’interrompit il brusquement, sans la laisser terminer sa phrase.Je n’ai pas encore pris ma décision, répliqua-t-elle, se redressant pour lui tenir tête. Mais, en voyant son visage se durcir, un frisson d’appréhension parcourut son corps et elle perdit un peu de son assurance. Il fit un pas vers elle, menacant.– Tu n’as pas a prendr de decision, nous l’avons prit pour toi, femelle béta, alors où est ta valise ? Je te ramène dans ma meute
Le lendemain matin, Solèna se réveilla avec une lourdeur inhabituelle dans le cœur. Elle se préparait à partir pour son travail, une routine qui lui était familière depuis des années. Chaque matin, elle suivait les mêmes gestes mécaniques : se lever, se doucher, s’habiller, et avaler un petit-déjeuner rapide avant de quitter la maison. Mais aujourd’hui, chaque mouvement semblait peser plus lourdement sur ses épaules, comme si un poids invisible l’accablait. Déjà elle n'avait pas faim, tout appétit était partit la veille devant les révélations de son pere.Elle n'avait qu'une envie , aller travailler.Elle travaillait à la mairie, un poste qu’elle avait toujours apprécié. Elle aimait l’idée de contribuer au bien-être de sa communauté, de faire une différence, même minime, dans la vie des gens. Mais ces derniers temps, cette satisfaction s’était estompée, remplacée par une angoisse sourde qui ne la quittait plus. Comme un présentiment qui s'avérait réel . L'annonce que quelques chose de
Sa mère esquissa un sourire, un peu triste, un peu résigné.— Nous avons été honnêtes avec Alpha Maximus. On ne voulait pas qu’il se venge sur nous, ou pire, qu’il raconte à tout le monde qu’on était des menteurs et des tricheurs. Tu devrais être bien avec ton nouveau clan. Et puis, tu pourras venir nous voir de temps en temps.Solèna secoua la tête, ses cheveux bruns balayant ses épaules. Elle avait l’impression qu’on lui arrachait le peu qu’elle avait.— Je peux pas… Je peux pas me sacrifier pour…— Tais-toi, Solèna ! coupa son père, son ton tranchant comme une lame. C’est pas comme si tu avais vraiment le choix. Tu veux avoir la mort de ta mère, la mienne, et celle de tout le clan sur la conscience ? Si tu refuses, même si tu fuis, il nous tuera tous et te traquera pour te ramener chez lui. C’est fini, tu comprends ?Elle sentit ses jambes trembler sous elle, mais elle resta droite, les poings serrés. Sa mère détourna le regard, comme si elle ne pouvait pas supporter de voir la dét
Solèna arriva chez elle vers 21 heures. Son cœur battait un peu trop vite, et elle avait l’impression que son sang bouillonnait dans ses veines, une sensation qu’elle n’avait jamais ressentie jusqu’à ce soir-là. Quelque chose en elle semblait s’éveiller, mais elle n’arrivait pas à mettre un nom dessus.Comme tous les mardis soir, son père, Alpha Marcus, aurait dû être à son club de tarot avec les membres de la communauté. Barkerville était leur fief, le lieu où leur clan avait établi son campement depuis des décennies. Mais quand elle gara sa petite Ford près de la maison, elle aperçut la voiture de son père dans l’allée du garage. Ça ne sentait pas bon. Et si Alpha Maximus avait dit la vérité ? Si son père avait vraiment consenti à cette union insensée ?Elle coupa le moteur et descendit, ses pas lourds sur le gravier. L’air était humide et chaud en ce début août ; l’été caniculaire collait sa chemise à sa peau moite. Elle rêvait d’une douche fraîche pour se débarrasser de cette sens