chapitre 4

Lorsque nous nous étions échangés nos alliances, je m’étais promis de tout faire pour que notre mariage réussisse. Je voulais tout faire pour que mon mari finisse par tomber amoureux de moi comme je l’étais déjà presque de lui.

Juste après le mariage, nous avions emménagé dans la maison que nous avaient offert nos pères respectifs en tant que cadeaux de mariage. Les premières années de mon mariage avaient été un véritable fiasco, mon mari ne me regardait pas, il ne prêtait pas attention à moi. Nous faisions chambre à part et il n’était jamais venu dans ma chambre. Et lorsque j’essayais de me rapprocher de lui, il me rabrouait brutalement. Il sortait très tôt le matin, revenait très tard le soir et ne mangeait pas mes repas. J’étais complètement déboussolée, je ne savais plus quoi faire.

Mon père m’avait laissé la gestion totale de l'entreprise, j'étais désormais la PDG. Depuis mon mariage, il était très épanoui. Il semblait aussi me faire beaucoup plus confiance. Au moins le fait de savoir que mon père était fier de moi me donnait parfois le sourire. Cependant, lorsque je pensais au fait que j’allais rentrer chez moi et me retrouver face à un mur de glace, je sentais mon enthousiasme fondre comme neige au soleil.

Il était tellement froid et distant que je ne savais même plus comment m’approcher de lui, cette atmosphère qui régnait dans mon domicile conjugal était juste intenable. Au bout d’un certain temps, je n’en pouvais plus alors un dimanche je suis allé voir mon père :

--- Bonjour ma chérie comment vas-tu ?

--- Honnêtement ça ne vas pas papa.

---Qu’est ce qu’il y a ?

---Papa je n’en peux plus… ça fait plus d’un an que je vis avec cet homme que tout le monde appelle « mon mari » mais nous sommes comme de parfaits étrangers, nous ne nous parlons pas, il ne me regarde même pas comme si j’étais une femme, il ne mange pas mes repas. Je ne sais plus quoi faire.

--- Est ce que tu as déjà essayé d’aller vers lui ?

--- Oui quelques fois mais il m’a farouchement repoussé.

--- Et tu as abandonné ?

---Que veux-tu que je fasse papa ?

--- Est ce que tu ressens quelque chose pour lui ?

---Je… je crois bien que oui papa… mais lui il me regarde à peine et j’en souffre vraiment.

--- Eh bien séduit le !

--- Mais papa il…

--- Quoi ? Vous allez passer le restant de votre vie ensemble et aucun d’entre vous n’as pas le droit d’aller voir ailleurs au risque de tout perdre. Donc il vaudrait mieux que vous trouviez un moyen de vous entendre.

--- Comment papa ?

--- Tu es une femme et une très belle femme en plus ! Use de tes charmes pour le convaincre.

N’oublie surtout pas « l’homme c’est le ventre et le bas ventre. » Si tu vois ce que je veux dire.

--- Ahahah oui je comprends papa.

--- Ok tant mieux use de tout tes atouts pour le séduire tu verras il deviendra plus gentil. Tu es une belle femme aucun homme ne peut te résister crois moi.

J’avais écouté les conseils de mon père et j’avais décidé de les mettre en pratique « séduire son mari » cette phrase était un peu bizarre mais vue le contexte elle avait bien sa place. Ce soirlà, lorsque j’ai entendu le vrombissement de sa voiture, je me suis dépêchée d’aller me mettre une petite robe toute sexy et je suis allée l’attendre sur le seuil de la porte. Dès qu’il est entré, il a d’abord sursauté lorsqu’il m’a vu avant de se reprendre et de dire :

--- Tu m’as fait peur qu’est-ce que tu fais là toi ?

--- Eh bien je suis venu t’accueillir.

--- Pourquoi ?

--- Comment ça pourquoi ? N’est-ce donc pas ce que font toutes les femmes au retour de leur mari ?

---Hum…

--- Allez donne-moi ta veste… ça été ton dîner avec les amis ?

J’avais dit cela en me rapprochant de lui pour lui enlever sa veste, mais avant même que je ne puisse poser la main sur lui, il m’a brutalement repoussé en disant :

--- Mais qu’est-ce que tu fais ? Tu es devenu folle ?

--- Écoute chéri… tu dois être fatigué après avoir passé toute la journée dehors alors laissemoi t’aider à te débarrasser de tes vêtements encombrant.

--- La femme si semble être sérieuse hein ! Depuis quand je suis ton « chéri » ? Tu perds la tête ou quoi ?

— Je suis ta femme et…

--- Non madame tu n’es pas ma femme et tu ne le seras jamais ! Je suis marié avec toi juste parce que mon père m'a forcé la main je ne t’aime pas et tu le sais.

--- Je sais que notre mariage n’a pas été des plus conventionnels. Mais nous pouvons au moins essayer de…

--- Essayer quoi mouff ? Dégage de ma vue saleté.

Il m’a poussé tellement brutalement que je me suis retrouvée assise sur le sol, il ne m’avait même pas accordé un regard et était allé s’enfermer dans sa chambre. Malgré sa brutalité, je n’avais pas baissé les bras je voulais faire encore plus d’effort. Alors, durant une semaine j’ai peaufiné ma stratégie, je comptais lui faire une surprise tellement grande qu’il serait obligé de reconsidérer son opinion au sujet de notre mariage.

J’avais téléphoné à la maman d’Alex pour qu’elle me renseigne au sujet du plat préféré de son fils, elle avait semblé un peu surprise qu’après plus d’un an de mariage je ne connaisse toujours pas les goûts de mon mari. Mais j’avais pu lui sortir une parade pour qu’elle me donne la réponse que j’attendais.

Le week-end venus, j’avais tout préparé, j’avais fait son plat préféré et j’avais parsemé sa chambre de pétales de roses et de bougies parfumées. Lorsque je l’ai entendu rentrer, je me suis dépêchée de servir le repas. Lorsqu’il est entré je lui ai adressé un bref coup d’œil, il a enlevé ses chaussures et lorsqu’il se dirigeait vers sa chambre j’ai dit :

--- J’ai fait du Ndolé, accompagné de plantain vapeur. Tu peux bien refuser de me parler mais tu peux quand même manger…

Je l’ai vu hésiter quelques minutes avant de déposer sa veste sur le sofa et d'aller dans la cuisine pour se laver les mains avant de venir s’asseoir à table. J’ai pris un plat, je lui ai servi et je le lui ai remis avec un petit sourire de victoire. Nous avons mangé en silence pendant quelques temps avant que je ne décide d’essayer d’ouvrir la conversation :

--- Alors dis-moi comment était ta journée ?

--- Plus ou moins bien et de ton côté ?

--- Super.

--- ok.

--- Et à l’entreprise est ce que tout va bien ?

--- Hermione pourquoi tu fais ça ?

--- De quoi tu parles ?

--- Tout ça ! Pourquoi tu essayes toujours de faire comme si toi et moi étions un couple normal ?

--- D’après toi qu’est-ce qu’un « couple normal ». Pour moi un couple est composé de deux personnes et dans notre cas nous sommes légalement mariés donc d’après moi nous représentons ce que l’on peut appeler un « couple normal ».

--- Tu es bien bornée je ne veux pas discuter avec toi. Pour une fois que je mange dans cette maison je te prierais de ne pas troubler mon appétit

--- Ok tu as raison excuse-moi.

Je m’étais levée de la table et je m’étais discrètement introduite dans sa chambre ou je me suis vêtue de la petite nuisette que j’avais achetée pour l’occasion. Je me suis regardée dans le miroir et je me suis trouvée magnifique. je savais que cette fois il ne pourrait pas me résister.

Toute confiante, je me suis assise sur le lit et je l’ai attendu. J’avais pris le soin d’éteindre la lumière, la chambre n’était éclairée que par la lueur que renvoyaient les bougies parfumées.

Lorsqu’il a franchi le seuil de la chambre, il pousser un cri de surprise avant de dire :

--- Mais c’est quoi ce bordel ?

Voyant qu’il cherchait l’interrupteur de la main, Je me suis levée en vitesse et je me suis rapprocher de lui.

--- Non chéri pas la peine d’allumer la lumière c’est moi.

--- Que… quoi ?

Il a allumé la lumière et m’as regardé avec étonnement :

--- Qu’est-ce que tu fais ici ? Et c’est quoi cette tenue ? Je me suis bien dis que ce repas devait me réserver quelque chose qui n’allait surtout pas me plaire.

--- Ne t’énerve pas chéri… j’ai juste voulue te faire une surprise… j’ai voulu te faire plaisir.

Je me suis rapprochée de lui et j’ai caressé son torse avant de dire :

--- Tu sais, nous sommes mariés depuis bientôt deux ans et tu ne m’as jamais touché pourtant je suis bel et bien ta femme. Tu as tous les droits ! je pourrais être entièrement à toi si tu le souhaites.

Il ne disait rien, il me regardait et dans ses yeux je pouvais distinguer une étincelle particulière. Intérieurement Je me suis dit qu’il commençait à me désirer alors j’ai pris sa main pour la poser autour de mes hanches, je me suis hissée sur la pointe des pieds pour poser mes lèvres sur les siennes, presque immédiatement il a pris possession de mes lèvres et j’ai senti des deux bras se refermer solidement autour de ma taille. Je bouillonnais de joie à l’intérieur car je me disais que je venais de remporter toutes les batailles. Mais au moment où je m’y attendais le moins, il m’a violemment repoussé et m'a donné une violente gifle. Je me suis retrouvée assise à même le sol :

--- Ne fait plus jamais ça tu m’as compris ?

La gifle avait été tellement violente que mes oreilles sifflaient. Je ne n’avais même pas pu répondre ce qu’il venait de dire tellement j’étais choquée, en un clin d’œil, il me tirait déjà par les cheveux pour me jeter hors de sa chambre.

--- Alex arrête s’il te plait tu me fais mal.

--- C’est tout ce que tu mérites espèce de traînée ! tu pensais qu’il suffisait que tu me mettes devant moi en petite tenue pour que je cède ? Désolée mais je ne suis pas esclave de mes pulsions comme tu sembles l’être.

--- Pourquoi me traites-tu ainsi ? Ne vois-tu pas que je t’aime ?

--- Eh ! Ferme-la ! Que sais-tu de l’amour ? Rien ! Tu ne sais absolument rien de l’amour.

Ouvre bien ton crâne et tu insères bien ceci : je ne t’aime pas et je ne pourrais jamais t’aimer c’est compris ? Je vis avec toi dans cette maison juste parce que mon père m’a contraint, nous ferons chambre appart jusqu’à ce que je trouve le moyen de me séparer définitivement de toi et de ce contrat qui nous lie maintenant disparaît de ma vue !

Toute honteuse je me suis levée je suis allée me réfugier dans ma chambre pour verser toute les larmes de mon corps. Je me sentais tellement stupide, jamais je n’avais été aussi humiliée de toute ma vie.

Depuis ce jour, je m’étais retirée dans ma coquille, je n’avais plus fait aucun geste pour me rapprocher d’Alex et cela semblait le satisfaire. Nous avons repris notre rythme de vie. Durant les soirées et les cocktails nous étions le couple le plus envié et admiré par tous, mais une fois de retour chez nous, nous étions de parfaits inconnus l’un pour l’autre.

C’était cela ma vie, depuis 3 ans je vivais le même cauchemar sans pouvoir en parler à quelqu'un, je me suis donc plongée dans le travail qui était désormais mon meilleur et unique allié.