CONDAMNATION
Les dires d’Amé ont un effet fort adoucissant sur le cœur de Mawugnon. Il a besoin en ce moment, de tels propos même s'ils devaient être plutôt de la femme qu'il aime. Aussi, d'une épaule sur laquelle poser sa tête si lourde. Et pour ça, il ne pouvait avoir mieux qu'Amé ; elle qui parvenait toujours depuis à le dompter, à lui faire oublier ses soucis par un simple geste. Une parole. Un regard. Un sourire. Et une fois encore, elle est là pour lui ; Amé est une providence. Il la regarde, puis, soupire de soulagement et la serre dans ses bras un instant avant de la relâcher.
-Merci beaucoup, Amé pour tout sacrifice.
-C'est avec joie que je le fais, mon chéri. Tu sais, j'ai été chez ton Amour avant hier et je l'ai encore appelée hier nuit. Biova va trop mal, Fo Mawugnon. Et à toi seul
LE DERNIER SOUPIRAgréable surprise pour Biova. Elle tombe sur sa «belle-mère» à sa sortie au salon avec Mawugnon. Elle y est, avec sa maman et une femme âgée qu'elle ne connaît pas. Et c'est de stupéfaction, qu'elle s'écrie pour l'appeler. Très enthousiaste, elle va se jeter à son cou, lâchant le petit ami. Senam lui rend chaleureusement l'affection dans ses bras en l'appelant à son tour : «ma fille!»-Tu es donc là aussi, n'da ? Merci beaucoup d'être venue.-Oui, je suis là, chérie. Nous sommes plutôt là!Mawugnon debout les regarde tout souriant, ainsi que Mawumebiõ, heureuse, de revoir sa fille sourire de nouveau après toute une résignation pénible, de pleurs et du refus de manger.Senam regarde sa future bel
LE PETIT SENYONMawugnon s'agite. Tout anxieux est-il dans le hall avec sa maman, celle de Biova ainsi qu'Amé. Que se passe-t-il à l'intérieur ? Pourquoi personne ne sort dire un seul mot ? Pourquoi ça dure tant ? Et pourtant ils sont là, il y a à peine une quinzaine de minutes. Une minute lui passe comme une éternité. Son cœur veut s'arrêter. Sa maman essaie de le rassurer et le calmer en vain. Mawumebiõ y compris. Même Amé n'y arrive pas cette fois-ci. Si seulement il pouvait pénétrer cette fichue pièce ! Il a la rage de savoir ce qui se passe là-dedans, d'entendre quelque chose.Enfin, il aperçoit le docteur qui met son nez au dehors et les approche. Il se précipite sur lui, excité de savoir. «Félicitations, monsieur, votre femme a accouché d'un si joli garçon&ra
Le temps est vraiment beau sous un soleil doux ce matin dans le village d'Agbélouvé. Il sonne neuf heures environ. Une pauvre dame : Senam, communément appelée, maman Mawugnon, est à ses petits soins ménagers lorsqu’elle voit son fils Mawugnon revenir de l'école. Étonnée, elle le bombarde de questions à la fois :-Mon fils, il y a quoi ? Pourquoi es-tu revenu sitôt de l'école ce matin ? Vous n'avez pas classe ? Aujourd'hui n'est pas un jour férié à ce que je sache ?-N'da (mère), mes camarades sont en classe en train de travailler, et moi, je suis une fois de plus mis dehors, répond à sa mère, Mawugnon, dans un air plutôt sévère.Senam devient plus sérieuse. Elle enchaîne d'autres questions à son fils.-Évinyé (mon enfant), que s'est-il passé ? As-tu commis une
Senam rentre chez elle. Elle voit son fils Mawugnon assis devant ses cahiers dans la chambre en train d'apprendre à la lueur de leur lampion. L'enfant est tout ravi de son retour enfin.-Bonne arrivée, n'da ! Tu as trop tardé et je me faisais de soucis pour toi.-Excuse-moi pour tout le retard accusé avant de rentrer, mon fils.-Tu n'as pas à t'excuser, nõ nyé. L'essentiel est que tu sois là maintenant, et j'en suis satisfait.-Merci, mon fils ! Tu apprends tes cours ?-Oui. Je suis parti retirer les cours que j'ai ratés aujourd'hui chez mon amie Akofa. J'ai fini de les recopier. Maintenant, j'apprends les cours de demain.-Merci beaucoup, mon fils ! Quand je te vois ainsi, tu n'imagines pas quelle est cette joie qui m'anime du plus profond de moi. Tu es ma fierté, chéri !-Toi aussi, quand je te vois, ñ'da. Je t'aime tellement. Mais dis, d'où viens-tu avec t
Dans la journée, pendant que Mawugnon est à l'école, Senam va aussi chercher de l'eau. Sur son chemin, elle rencontre un homme âgé qu'elle salue poliment. Après qu'ils se sont dépassés, l'homme se retourne puis l'appelle : « Madame ! »Elle se retourne aussi, demandant si c'était elle. L'homme lui donne son affirmation par « oui. » Elle revient sur ses pas, puis, d'une voix calme et respectueuse :-Me voici papa, que puis-je pour vous ?-Quel est ton nom, Madame ?-Mon nom est Senam. Mais, on m'appelle communément maman Mawugnon, papa.-Ah ! Ton enfant s'appelle donc Mawugnon ?-Exactement !-Moi, c'est Mawuéna (Dieu Donné). Mais tu peux m'appeler papa Mawuéna. Comme ça, moi aussi je t'appelle comme les autres :"maman Mawugnon."-Akpé, papa !-Maman Mawugnon, tu es dans les parages, je ne t'ai jamais vue par ici
Après une petite invocation aux Dieux et une libation à lui, faite par son père à base de vin de palme et de l'eau pour que les portes du succès lui soient infailliblement ouvertes, Senyon quitte ses parents pour revenir à Lomé afin de débuter sa vie d'homme. Il se sert de l'argent pour ouvrir sa petite activité de fabrication de jus de fruit et de reconditionnement des fruits de champ en conservation pour les ménages ; ce qui devient une grande entreprise, l'une des plus importantes du pays en un bout de temps. Évidemment que les bénédictions de ses parents ne se font pas prier et sont immanquables à toute épreuve. Sa petite amie Senam aussi est là pour l'épauler, le revigorer en toute chose avec un amour sublimé.C'est alors il entame les démarches pour se marier enfin avec la femme de sa vie ; laquelle l'a épaulé et l'épaul
L'EUPHORIELe temps passe et la grossesse se fait remarquer. Senam va à sa consultation prénatale.-Madame, comme toujours, le bébé se porte bien. Mais, il y a un petit dérangement à votre niveau qui pourrait avoir de répercussions lors de l'accouchement, dit le docteur après ses examens.Senam s'affole, devient anxieuse, soudain.-De quoi parlez-vous, docteur ?-Ne vous mettez pas dans cet état quand même ! lui redit posément pour l'apaiser, le docteur, avant de poursuivre ; vous ne vous donnez pas du repos, ce qui affecte votre organisme dans votre état actuel. Il vous faut donc éviter certains travaux. Surtout la lessive, port d'objets un peu pesants...-Mais docteur, je me sens parfaitement bien, sans me lasser de ses petits travaux que je suis censée faire !-Madame, oui, apparemment, vous allez bien. Vous n'avez rien. Mais ce n'est pas le cas. P
Le jour du rendez-vous de la signature du prestigieux contrat arrive. Ce jour lugubre. Ce vendredi sinistre pour Senyon et sa famille, où les sujets des abîmes ont œuvré sans pitié dans leur vie.Senyon, prêt pour le rendez-vous ce matin après être passé à table pour le petit déjeuner, embrasse sa femme, fait du bisou à son enfant et s'en va.Environ une heure de temps plus tard, Senam est dans le salon avec Mimi, toutes les deux très joviales. Elles rient aux éclats, jouant avec l'enfant Mawugnon qui apprend à marcher. Le portable de Senam se mettant à sonner sur la table centrale, Mimi court vite le lui apporter. Elle décroche, et reçoit l'appel. Elle pousse un grand cri de détresse, laisse tomber le portable et s'écroule par terre, évanouie. Mimi se donne toutes les peines pour la réveiller. Elle la tapote de la joue, l'ap