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CHAPITRE 56

last update Last Updated: 2021-11-15 15:35:33
Besançon

Boris Karpof entra dans la C5 noire de son ami. Comme à son habitude, Paul, le chauffeur infirmier, les laissa seuls. Le préfet le rappela. Il lui demanda de s’approcher et lui glissa un mot à l’oreille. Paul acquiesça avec une légère moue de surprise.

Georges Bergeron avait la mine pire que jamais. Son teint blafard tirait vers le crayon gris, terne comme un ciel de pluie. Le temps avait enfin décidé d’arrêter sa grisaille coutumière. Oh, ce n’était pas le grand bleu, mais au moins ne pleuvait-il plus, c’était déjà ça. Paul s’éloignait en allumant une cigarette, seul vice que lui connaissait son employeur. Le commissaire ne levait pas la tête. Ce fut lui qui lança les hostilités.

– C’est fini Georges. Je suis désolé.

– Tu m’avais promis, Boris. Tu nous as trahis !

– Je n’ai rien pu faire. Je ne sais pas quoi te dire de plus.

– Comment ont-ils su ? 

– Youri… Il est mort hier soir !

Le pr
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    Un mois avant la mort d’IrinaIrina reposa son stylo, pour relire la lettre qu’elle venait d’écrire à Anka ... son Aksora adorée.Elle se grattait l’avant-bras. La plaque rêche fourmillait. La chair verdâtre, craquelée, devenait plus dure à mesure que l’on s’approchait du centre. Par moment, la démangeaison était telle qu’elle avait besoin d’y aller au cutter, d’arracher les lambeaux, de tailler dans le vif. Ses stigmates allaient être bientôt effacés. Elle avait vu un médecin dermatologue. Il envisageait une greffe de peau sur les quatre parties nécrosées. Le principe était d’une simplicité enfantine. On allait lui prélever de l’épiderme et du derme sain plus bas dans la cuisse, avec une sorte de couteau à kebab. Le greffonserait ensuite réimplanté sur la zone préparée et, après deux ou trois opérations, les parties mortes auraient pour ainsi dire disparu, du moins le lui avait-on assuré. Peut-être même pourrait-elle remettre un maillot de bain, d’ici trois o

    Last Updated : 2021-11-15
  • Oskal   CHAPITRE 59

    BesançonL’arrestation d’Anka Kolienko s’était déroulée sans histoire, à six heures du matin. Ce fut la BRI14 de Besançon qui s’en chargea. Dans la foulée, une perquisition en règle avait été opérée. Le petit juge Kambert était venu en personne pour la superviser. Il espérait sans doute la présence de la presse, même à cette heure matinale ? Coup de chance, les journalistes étaient là. Qui avait bien pu vendre la mèche ? « Je jure de trouver la source qui nuit à la sérénité de l’enquête », avait-il déclamé sur un ton outré. Anka, quant à elle, resta mutique. Elle ne pipa mot durant toute la perquisition, ni après son transfert au commissariat central. Karpof était en retrait, trop d’affects avec la jeune femme. On le laissa seul quelques minutes avec elle. Il essaya bien de la raisonner, mais rien n’y fit.Dans le même temps, la BAC de Pau avait fait une descente dans la caravane d’Alexis Vasseur. Le procureur Séverac du TGI de Saint-Gaudens avait assez d’éléments p

    Last Updated : 2021-11-15
  • Oskal   ÉPILOGUE + Remerciements

    BesançonFrédo semblait septique, et Sandrine aussi.–Quoi ? Demanda le capitaine.Il les regardait alternativement. La brune secouait la tête, dubitative. Elle entama une longue tirage:–J’imagine… Anka arrive dans la caravane, Irina a déjà commencé à fêter la soirée avec son cocktail, vodka-médicament. Sa sœur entre, ou alors Bergeron, ou les deux, peu importe ! Elle est dans les vapes, elle a donc droit à son injection de Xyla machin. Elle pousse son dernier soupir ! Alexis vient à ce moment, Il la trouve inconsciente. Même s’il ne sait pas qu’elle est morte, c’est la bonne occase pour lui de piquer son blé. Alors, pourquoi lui tirer une balle ? Pour la tuer ? Il n’en a pas besoin... conclut-elle avant de continuer : il n’y a que les psychopathes qui tuent sans raison. Et pour l’affaire d’Irina, on peut écarter Anthony... Tout accable Alexis, les empreintes et maintenant, le mobile.Frédo en ajouta une couche.–

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  • Oskal   PROLOGUE

    Besançon2010Le commandant Jarier inspira. Il devait se calmer, retrouver le contrôle et composer son numéro. Il allait encore se prendre une réflexion cinglante, c’était certain.–Allo ! Monsieur le préfet, c’est Jarier.L’homme ne répondit pas de suite, il l’entendit soupirer, et ce n’était pas de l’admiration.–Oui qu’y a-t-il ? Je vous ai dit de ne pas m’appeler, vous êtes con ou quoi ?Le commandant se mit à bredouiller, c’était la première fois que le préfet Bergeron le traitait de con ! Imbécile, idiot, abruti, ça, il y avait eu droit, mais con, c’était inédit !Le policier esquissa un sourire. Ce qu’il avait à lui dire était de nature à ébranler cet homme charismatique. Il allait se le prendre dans la gueule… Il savoura l’instant.–Nous avons un problème.Il s’en voulut immédiatement. Ce n’était pas la phrase qu’il avait préparée! Il se mordit la lèvre. Il aurait dû lui dire: « VOUS

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    1ère PartieL'enquête à St GaudensSt Gaudens Haute-Garonne février 2018Tom est surexcité, plus d’un mois qu’il attend ça ! Tom a quatre ans et à son âge, le temps est une donnée abstraite, élastique. Depuis que son papa lui en a fait la promesse, depuis qu’il sait qu’il va aller voir les jongleurs, les clowns, les animaux, tous les soirs au moment du coucher, il demande inlassablement:–Papa, c’est après ce dodo qu’on va au cirque ?–Non Tom, encore 25dodos...........–Papa, c’est après ce dodo qu’on va au cirque ?–Non Tom, encore 7dodos.Enfin, le jour tant désiré arriva. Un après-midi complet au cirque, avec papa ! Depuis leur départ, il est intarissable.–Et les clowns, on va les voir les clowns ? Et les tigres, il y en a des tigres, hein, papa ? Moi j’aime les tigres, ils me font même pas peur les tigres. Moi, ce que je préfère, c’est les zequilibr

    Last Updated : 2021-11-15
  • Oskal   CHAPITRE 2

    Besançon novembre 1995Youri Kolienko serrait sa petite Anka contre lui dans la salle d’attente de l’hôpital public. Il était inquiet, le bébé allait arriver avant le matin. Le prénom était choisi depuis le début de la grossesse.–On l’appellera Irina, comme maman ! avait déclaré Youri, en riant.–Non ! Décréta Aksana, ce sera Sergei, comme papa. Je ne vais pas te faire une nouvelle fille, mon Youri, ce sera un beau garçon, le descendant des Kolienko que tu attends. Il sera beau et fort, comme toi.À la troisième échographie, ils durent renoncer à Sergei. Les derniers mois d’aménorrhée furent très compliqués et pénibles. Les contractions avaient commencé dès le sixième mois. Le terme était quasiment atteint. Demain matin, cet épisode douloureux ne serait qu’un mauvais souvenir. Sauf que…La veille, Youri et Aksana Kolienko étaient arrivés à l’hôpital avec leur fille Anka, aux alentours de sept heures trente. La poche des eaux venait de se

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  • Oskal   CHAPITRE 3

    St Gaudens2018Damien Sergent était en poste à Saint-Gaudens depuis un peu plus de quatreans. Il n’avait aucune mémoire pour les noms des rues et des lieux. Il avait entré l’adresse dans le GPS, et le suivait sans réfléchir davantage. En s’approchant du but, il eut une drôle de sensation, il n’y avait plus grand-chose dans cette direction, à part le cirque. Surprenante coïncidence tout de même…–Capitaine Sergent, OPJ. Je viens pour un décès.Le gendarme le regarda avec étonnement ; la voix grave de tout à l’heure, au téléphone, lui avait fourni l’idée d’un homme mûr, solide. Le son contrastait avec l’image. Tudieu pensa que, d’après son grade, le capitaine avait au minimum trenteans. Il ne lui en donnait pas plus que vingt cinq, châtain clair, presque blond. Les traits fins (d’aucuns auraient pu dire féminins), le tout offrant bizarrement une impression de force rassurante. Un contraste étrange ! Le plus frappant venait de son regard, très

    Last Updated : 2021-11-15

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  • Oskal   CHAPITRE 55

    Sur la route, à soixante kilomètres de St Gaudens–C’est encore loin ?–Décidément, tu es comme les gosses... Ma sœur a une gamine comme toi. Elle n’a pas le cul dans une bagnole depuis cinqminutes qu’elle demande avec une voix traînante: « c’est quand qu’on arrive » ? Mais elle n’a que six ans ! ajouta Sandrine, gratifiant son jeune collègue d’un clin d’œil appuyé.Tiens, regarde le panneau, jeune padawan impatient... Auch, trois kilomètres: tu as ta réponse.Quelques minutes plus tard, aux alentours de sept heures quarante-cinq, le groupe approcha lentement de la caravane. Damien avait dirigé le briefing. S’ils profitaient de l’effet de surprise, il y avait peu de chance qu’il réagisse.Ils avaient roulé toute la nuit, deux voitures pour trois chauffeurs. Pas vraiment de quoi pouvoir se reposer. Pichery n’avait voulu prendre aucun risque. Le GIPN allait se charger de l’arrestation. Damien avait dû obtempérer

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    BesançonLe capitaine Sergent attendait qu’on le fasse entrer dans le bureau du juge Kambert. Un petit juge qui ne faisait pas l’unanimité! Il en faisait trop d’après radio SPP... Dans tous les prétoires, il y avait ces bruissements de couloir, ces échanges de rumeurs. Le lieu des petits et grands règlements de compte, radio SPP: radio Salle des Pas Perdus. Il n’y avait pas que les pas qui se perdaient, les mots aussi s’envolaient. Parfois, ils ne s’égaraient pas tout à fait, et allaient se nicher au creux d’une oreille attentive. Damien les avait recueillies, ces petites bribes lâchées en l’air, juste avant que l’huissier ne l’annonce dans le saint des saints. Une petite confidence faite par un flic du coin, un habitué de Kambert ! Il lui avait expliqué à mots couverts que le petit juge avait parfois la langue bien pendue avec la presse… et qu’il pouvait lâcher des infos si ça pouvait lui apporter un peu de lumière. Damien ne savait pas encore ce qu’il allait en fai

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    BesançonLes deux flics s’apprêtaient à frapper à la porte.–Cette fois s’il me prend pour une demeurée, je lui refais le portrait et je le jette par la fenêtre !–OK, et moi je te filme et je balance ça sur le net, répliqua le jeune geek en cognant à la porte.La porte s’entrebâilla. La puanteur qu’ils avaient oubliée leur sauta à la gorge.–C’est tôt, putain. Vous voulez réveiller l’immeuble ou quoi ?–Police, tu nous remets ? Ouvre !–Et pourquoi je le fera ?–Attention à toi, que je lui donne une raison pour qu’il le fera… lança le flic à l’attention de sa collègue.Il se mit en porte-à-faux arrière pour prendre de l’élan, et lança le plat du piedprès de la poignée. La chaînette capitula sans insister. La porte s’ouvrit en grand. Le nez de Kevin n’eut pas la présence d’esprit de l’entrebâilleur. Il éclata comme une cerise gorgée de soleil. Le pauvre idiot se retrou

  • Oskal   CHAPITRE 52

    BesançonUne dame encore jolie et bien mise vint ouvrir aux deux policiers. Bien sûr, elle fut étonnée par l’heure matinale, il n’était même pas huit heures. « Bien heureuse que j’aie mon cours, sinon ils me trouvaient en peignoir » telles étaient les pensées profondes que lui inspiraient cette visite inattendue.–Oui, bonjour, que puis-je pour vous ?Les deux policiers présentèrent leurs cartes de service.–Bonjour, madame Allard ?–Non il n’y a pas de madame Allard, enfin je l’espère… ajouta-t-elle avec un petit rire. Mon compagnon s’appelle Pierre Allard, mais nous ne sommes pas mariés.–OPJ Sandrine Martin, et mon collègue, Yannis Amraoui. Pouvons-nous lui parler ?–Oui je vous l’appelle, mais moi je ne reste pas. J’ai Tai-chi-chuan!Pierre ! On te demande. Sur ce, au revoir, messieurs dame.Au moment de partir, elle se ravisa et s’enquit soudain avec un brin d

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