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CHAPITRE 55

Author: Guillaume Coquery
last update Last Updated: 2024-10-29 19:42:56
Sur la route, à soixante kilomètres de St Gaudens

– C’est encore loin ?

– Décidément, tu es comme les gosses... Ma sœur a une gamine comme toi. Elle n’a pas le cul dans une bagnole depuis cinq minutes qu’elle demande avec une voix traînante : « c’est quand qu’on arrive » ? Mais elle n’a que six ans ! ajouta  Sandrine, gratifiant son jeune collègue d’un clin d’œil appuyé. 

Tiens, regarde le panneau, jeune padawan impatient... Auch, trois kilomètres : tu as ta réponse.

Quelques minutes plus tard, aux alentours de sept heures quarante-cinq, le groupe approcha lentement de la caravane. Damien avait dirigé le briefing. S’ils profitaient de l’effet de surprise, il y avait peu de chance qu’il réagisse.

Ils avaient roulé toute la nuit, deux voitures pour trois chauffeurs. Pas vraiment de quoi pouvoir se reposer. Pichery n’avait voulu prendre aucun risque. Le GIPN allait se charger de l’arrestation. Damien avait dû obtempérer
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    Un mois avant la mort d’IrinaIrina reposa son stylo, pour relire la lettre qu’elle venait d’écrire à Anka ... son Aksora adorée.Elle se grattait l’avant-bras. La plaque rêche fourmillait. La chair verdâtre, craquelée, devenait plus dure à mesure que l’on s’approchait du centre. Par moment, la démangeaison était telle qu’elle avait besoin d’y aller au cutter, d’arracher les lambeaux, de tailler dans le vif. Ses stigmates allaient être bientôt effacés. Elle avait vu un médecin dermatologue. Il envisageait une greffe de peau sur les quatre parties nécrosées. Le principe était d’une simplicité enfantine. On allait lui prélever de l’épiderme et du derme sain plus bas dans la cuisse, avec une sorte de couteau à kebab. Le greffonserait ensuite réimplanté sur la zone préparée et, après deux ou trois opérations, les parties mortes auraient pour ainsi dire disparu, du moins le lui avait-on assuré. Peut-être même pourrait-elle remettre un maillot de bain, d’ici trois o

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    Besançon2010Le commandant Jarier inspira. Il devait se calmer, retrouver le contrôle et composer son numéro. Il allait encore se prendre une réflexion cinglante, c’était certain.–Allo ! Monsieur le préfet, c’est Jarier.L’homme ne répondit pas de suite, il l’entendit soupirer, et ce n’était pas de l’admiration.–Oui qu’y a-t-il ? Je vous ai dit de ne pas m’appeler, vous êtes con ou quoi ?Le commandant se mit à bredouiller, c’était la première fois que le préfet Bergeron le traitait de con ! Imbécile, idiot, abruti, ça, il y avait eu droit, mais con, c’était inédit !Le policier esquissa un sourire. Ce qu’il avait à lui dire était de nature à ébranler cet homme charismatique. Il allait se le prendre dans la gueule… Il savoura l’instant.–Nous avons un problème.Il s’en voulut immédiatement. Ce n’était pas la phrase qu’il avait préparée! Il se mordit la lèvre. Il aurait dû lui dire: « VOUS

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