Lena serre les mâchoires alors qu’elle s’éloigne du conseil, son cœur battant à tout rompre. La décision qui vient de tomber est un coup de poing dans son âme. Ils veulent la forcer à appartenir à un Alpha qu’elle ne connaît même pas. Un nom, un titre, un héritage qu’elle n’a jamais choisi.
Elle serre les poings, ses ongles s'enfonçant dans la paume. La colère gronde en elle, une rage qui refuse de s’éteindre. Elle ne peut pas et ne veut pas accepter ça. Pas cette vie de soumission. Pas cette cage dorée. Mais une pensée l’effleure : ils sont des siècles d’histoire, des traditions bien ancrées. Rien n’a jamais résisté à l’autorité d’un Alpha. Mais elle ne fait pas partie de ce "rien", elle ne se soumettra pas si facilement.
Les voix du village résonnent dans son esprit comme un écho. Les regards curieux la suivent alors qu’elle marche d'un pas ferme, mais la plupart d’entre eux ne voient pas l’océan de feu qu'elle cache sous sa peau. La solitude, la détermination, la certitude que son choix est le seul qui vaille.
Les murmures l’atteignent, légers, comme une brise sifflant dans les arbres, mais leur froideur l’agace profondément.
— Elle croit pouvoir refuser ? chuchote une louve plus âgée à son amie, les yeux pleins de dédain.
— Une fois que Ryker sera là, elle comprendra qui est le maître.
Lena ignore ces voix. Elles ne sont que des ombres et des mensonges dans son esprit. Le destin des autres ne l’intéresse pas. Son seul objectif est d'être libre. Libre de ses choix, libre de son corps, libre de son cœur. Elle a déjà été l’ombre d’une tradition trop longtemps. Il est temps qu’elle s’affirme.
Sa marche se fait plus rapide, plus déterminée. Elle se dirige vers l’endroit où elle trouve son unique échappatoire : la forêt. Là où le vent se mêle aux cimes des arbres, là où ses pensées peuvent vagabonder sans être jugées. Un endroit où elle peut être elle-même, sans les attentes du clan, sans les chaînes de son nom.
Lena pénètre dans l'ombre des grands arbres, son souffle court, et l’odeur de la terre humide et du bois la réconforte. Elle ferme les yeux un instant, sentant l’odeur du sous-bois envahir ses narines. Elle inspire profondément, se concentrant sur l'énergie qui crépite dans ses veines. C’est là qu’elle se sent le plus vivante : dans la nature, dans le mouvement. Dans la lutte.
Elle se dévêtit rapidement, ses vêtements tombant au sol sans bruit. Son corps est tendu, prêt à se déployer dans l’air frais de la forêt. Elle ferme les yeux, se concentrant sur le lien avec sa meute intérieure. Le loup en elle, l’animal sauvage, l’instinct primaire. Une liberté crue. Et alors, elle se laisse aller à la transformation.
Le cri de la douleur de la première métamorphose est loin derrière elle. Aujourd’hui, elle s’élance avec fluidité, comme une flèche tirée dans la nuit, ses muscles se tendant et se relâchant sous sa peau de fourrure. Elle est à la fois une créature d’ombre et de lumière. Elle ne craint ni la forêt ni la chasse. Elle est l’un des prédateurs les plus dangereux, et personne ne pourra jamais l’effacer.
Elle court, traverse les clairières, frôle les arbres, sent la terre vibrer sous ses pattes. Chaque battement de son cœur résonne comme un défi contre les règles imposées. Contre le destin qu’on veut lui imposer.
Il y a une profondeur dans cet acte. L’entraînement. Pas celui des combats physiques seulement, mais celui des sentiments. Celui où elle apprend à se connaître encore plus, à s’accepter dans toute sa révolte. Et elle sent qu’elle a la force d’affronter la tempête qui se prépare.
Elle court, sans but précis, sans direction. Elle s'entraîne jusqu'à l’épuisement, jusqu'à ce que ses muscles la supplient de s'arrêter. Mais elle ne veut pas de répit. Pas avant d’être prête à se défendre contre ce qui vient. Pas avant de montrer à tous qu’elle est plus qu’une simple héritière.
Le soleil commence à se coucher, teignant le ciel d’orange, et elle ralentit enfin, s’arrêtant dans une clairière où la lumière d’un dernier rayon filtre à travers les branches. Elle reprend son souffle, le regard fixé sur l’horizon, l’esprit plus clair. Cette colère, ce feu qu’elle porte en elle, elle les utilisera. Elle transformera cette énergie en puissance. Un jour, elle se battra pour sa liberté. Et elle gagnera.
Elle sait que la bataille ne fait que commencer.
La nuit est tombée quand Lena atteint son sanctuaire secret, un lieu qu’elle a soigneusement choisi pour sa solitude et sa tranquillité. C’est ici, loin des regards curieux et des attentes de la meute, qu’elle peut vraiment respirer, loin de l’oppression qui règne sur elle.
Un vieux hangar, abandonné depuis des années, se dresse devant elle, enfoui dans l’ombre des arbres. Le bois est vieilli, les fenêtres couvertes de poussière, mais pour Lena, cet endroit est sacré. C’est un lieu où personne ne viendra la chercher, où ses secrets sont à l’abri. Personne n’ose s’aventurer aussi loin dans la forêt, et c’est ce qui fait la beauté de cet endroit. Ici, elle peut être elle-même.
Elle pousse la porte métallique qui émet un grincement sourd, un bruit familier qu’elle accueille sans y prêter attention. L’intérieur est sombre, mais les failles dans le toit permettent à la lumière de la lune de percer, dessinant des motifs argentés sur le sol poussiéreux. Elle inspire profondément l’air frais, un parfum de bois, de terre et de renouveau.
Ce hangar est son refuge, son antre. Ici, personne ne lui dicte sa vie. Ici, elle n’est plus la fille de l’Alpha. Elle n’est plus promise à Ryker. Elle est juste Lena.
Sans attendre, elle se débarrasse de sa veste et la laisse tomber au sol, ses mouvements précis, sûrs. Elle se met immédiatement à s’échauffer, ses muscles s’étirant sous sa peau tendue. Elle bouge avec une agilité féline, sa concentration totale. Ses doigts glissent sur ses bras, effectuant des rotations, des mouvements fluides pour réveiller chaque fibre de son corps.
Quand son échauffement est terminé, elle se dirige vers le mannequin d’entraînement, une silhouette d’osier que la brise a parfois déplacée. Il est grossier, mais c’est suffisant. Elle se positionne devant lui, les pieds légèrement écartés, son regard rivé sur l’objectif. Puis elle commence à frapper.
Ses poings frappent avec une précision redoutable, la violence de chaque coup résonnant dans l’air lourd du hangar. Le bruit du bois se plie sous la force de ses frappes, mais elle ne s'arrête pas. Son corps est une machine de guerre, une machine qu’elle a forgée dans l’ombre, loin de l’entraînement rigide de la meute.
Les coups s’enchaînent avec rapidité et détermination. Ses poings s’écrasent contre la silhouette d’osier, mais il n’est jamais assez rapide, jamais assez solide pour capter toute la rage qu’elle libère. Chaque frappe est une expression de sa frustration, de son refus d’accepter la soumission. Chaque coup est un acte de rébellion silencieuse.
Son souffle est lourd, maîtrisé, mais il tremble d’une énergie brute qui veut s’échapper. Elle sent chaque fibre de son corps vibrer sous l’effort, mais elle continue, sans relâche. La sueur perle sur son front, coule le long de son cou, mais elle ne fait que l’essuyer d’un geste sec avant de se concentrer à nouveau.
Elle frappe encore et encore, sa détermination grandissant à chaque coup, sa volonté de se prouver qu’elle est plus qu’une simple compagne renforcée à chaque mouvement. Elle veut être plus forte, plus indépendante. Elle veut que ceux qui la regardent, ceux qui croient la connaître, la voient pour ce qu’elle est réellement : une combattante, une guerrière.
Elle se souvient des jours passés à observer les guerriers de la meute, ses yeux enregistrant chaque mouvement, chaque technique. Elle n’avait pas eu le droit d’être formée par eux, mais cela ne l’avait pas empêchée de chercher à apprendre par elle-même. Elle s’était cachée dans l’ombre, observant leurs moindres gestes, imitant leurs mouvements avec une précision presque effrayante. Au fil du temps, elle avait appris à anticiper, à comprendre le rythme des combats. Elle avait volé leurs techniques, les avait absorbées et adaptées à sa propre nature.
Les années de discrétion avaient fait d’elle une combattante astucieuse, capable de se défendre sans l’aide des autres, sans l’approbation de quiconque.
Et maintenant, alors que la lune s’élève haut dans le ciel et que ses coups deviennent de plus en plus féroces, Lena se sent invincible. Elle sent que son corps est enfin prêt, que ses efforts ont payé. Elle a travaillé en silence, mais la puissance qu’elle déploie dans cet instant est le fruit de toute une vie de préparation secrète. Chaque geste, chaque mouvement a été forgé dans l’ombre.
Après un dernier coup brutal, elle se laisse tomber en arrière, les jambes tremblantes sous l’effort, la respiration haletante. Elle ferme les yeux, savourant la chaleur qui s’épanouit dans ses muscles, la satisfaction d’un travail bien fait.
La lueur de la lune semble lui sourire à travers les fenêtres brisées, comme si elle approuvait sa détermination.
Lena se relève, un sourire imperceptible aux lèvres. Elle a gagné un peu plus de liberté ce soir. Un pas de plus vers ce qu’elle veut devenir. Une combattante. Pas une simple compagne.
Lena se fige, ses muscles encore tendus, son corps épuisé par l’intensité du combat précédent. La voix familière d’Eli, grave et sûre, résonne dans l’air lourd du hangar. Elle reconnaît immédiatement l’intonation, ce mélange de calme et d’autorité qu’il porte toujours avec lui, même dans les moments les plus tendus.— Eli ? Sa voix est presque un souffle, surprise mais aussi remplie de soulagement. Elle n’avait pas vu qu’il était là.Un éclair de mouvement dans l’ombre, et Eli émerge, grand et imposant. Ses cheveux bruns, attachés en une queue de cheval lâche, flottent légèrement sous l’effet de la brise. Son regard perçant se fixe sur elle, comme s’il était en train de l’évaluer, et elle se sent presque nue sous son regard.Il s’appuie contre un mur, les bras croisés, une posture décontractée mais pleine de l’assurance qu’il dégage toujours. Lena, malgré la familiarité qu’elle a avec lui, sent un frisson la parcourir. Eli n’est pas un homme à sous-estimer, et il le sait.— Je savais
Le silence est lourd, presque suffocant. Lena ressent l’intensité de la présence de Ryker, qui se tient maintenant si près d’elle que son souffle chaud effleure presque sa peau. Elle reste immobile, mais à l’intérieur, son cœur bat avec une rapidité sauvage. Elle sait ce qu’il attend, elle sait ce qu’il veut. Il veut la soumettre. Mais elle ne cèdera pas.Les murmures dans la foule se transforment en murmures nerveux, certains semblant hésiter, d’autres échangeant des regards incrédules. Les yeux de tous les membres de la meute sont fixés sur eux, captifs du duel silencieux qui se joue entre eux deux. La tension est palpable, une brume invisible qui enveloppe l’air.Ryker se tient droit devant elle, son regard perçant ancrée dans le sien, comme une bête prête à bondir. Il la mesure, pesant ses mots avec une lenteur calculée, avant de les laisser s’échapper de ses lèvres comme une condamnation.— Lena Storm, dit-il de sa voix basse et autoritaire, les mots résonnant avec une force inou
Le bruit sourd du corps de Lena percutant le sol résonne dans l’arène, une note aiguë de douleur qui contraste avec la fierté qu’elle ressentait quelques instants plus tôt. Chaque muscle de son corps hurle sous l'impact, mais son esprit reste clair. Elle n’a pas l’intention de céder, pas maintenant, pas après avoir pris un tel risque.La main de Ryker serre son cou avec une force inouïe, ses doigts tels des griffes métalliques, mais Lena reste calme, son regard défiant plongé dans celui de l'Alpha. Son souffle est court, mais elle refuse de montrer la moindre faiblesse.— Lâche-moi, rugit-elle, sa voix rauque de frustration, mais plus encore de rage.Il ne répond pas immédiatement. Il laisse ses doigts s’enfoncer un peu plus dans sa peau, et la sensation de sa domination est presque palpable, une pression suffocante. Les murmures de la meute se font plus forts, mais personne n’ose intervenir.— Tu penses vraiment que tu peux m'arrêter, petite louve ? répète Ryker, sa voix grave résonn
La salle du conseil est baignée d’une lumière tamisée, créée par les flammes dans l’énorme cheminée qui gronde à l'arrière. Le bois rugueux et la poussière des anciens sièges semblent respirer une vieille histoire, une histoire de pouvoir, de lignées et de traditions inaltérables. Les murs sont tapissés de trophées de chasse et de peau de bêtes, symboles de la grandeur passée de la meute Storm.Les anciens sont là, un à un, assis autour de la grande table en bois massif. L'âge et l'expérience marquent leurs visages ; leurs mains tremblent parfois, mais leurs regards sont aiguisés comme des lames. Ils ont tous l’air d’avoir vu le monde changer, mais aucun n’est prêt à le voir changer encore plus. Ils défendent les anciennes règles avec une ferveur qui défie les années.Magnus Storm, Alpha actuel de la meute et père de Lena, se tient droit au centre de la pièce, son regard perçant balayant chaque recoin. Une présence imposante. Il porte les marques de l’âge avec une dignité implacable,
Le bruit sourd du corps de Lena percutant le sol résonne dans l’arène, une note aiguë de douleur qui contraste avec la fierté qu’elle ressentait quelques instants plus tôt. Chaque muscle de son corps hurle sous l'impact, mais son esprit reste clair. Elle n’a pas l’intention de céder, pas maintenant, pas après avoir pris un tel risque.La main de Ryker serre son cou avec une force inouïe, ses doigts tels des griffes métalliques, mais Lena reste calme, son regard défiant plongé dans celui de l'Alpha. Son souffle est court, mais elle refuse de montrer la moindre faiblesse.— Lâche-moi, rugit-elle, sa voix rauque de frustration, mais plus encore de rage.Il ne répond pas immédiatement. Il laisse ses doigts s’enfoncer un peu plus dans sa peau, et la sensation de sa domination est presque palpable, une pression suffocante. Les murmures de la meute se font plus forts, mais personne n’ose intervenir.— Tu penses vraiment que tu peux m'arrêter, petite louve ? répète Ryker, sa voix grave résonn
Le silence est lourd, presque suffocant. Lena ressent l’intensité de la présence de Ryker, qui se tient maintenant si près d’elle que son souffle chaud effleure presque sa peau. Elle reste immobile, mais à l’intérieur, son cœur bat avec une rapidité sauvage. Elle sait ce qu’il attend, elle sait ce qu’il veut. Il veut la soumettre. Mais elle ne cèdera pas.Les murmures dans la foule se transforment en murmures nerveux, certains semblant hésiter, d’autres échangeant des regards incrédules. Les yeux de tous les membres de la meute sont fixés sur eux, captifs du duel silencieux qui se joue entre eux deux. La tension est palpable, une brume invisible qui enveloppe l’air.Ryker se tient droit devant elle, son regard perçant ancrée dans le sien, comme une bête prête à bondir. Il la mesure, pesant ses mots avec une lenteur calculée, avant de les laisser s’échapper de ses lèvres comme une condamnation.— Lena Storm, dit-il de sa voix basse et autoritaire, les mots résonnant avec une force inou
Lena se fige, ses muscles encore tendus, son corps épuisé par l’intensité du combat précédent. La voix familière d’Eli, grave et sûre, résonne dans l’air lourd du hangar. Elle reconnaît immédiatement l’intonation, ce mélange de calme et d’autorité qu’il porte toujours avec lui, même dans les moments les plus tendus.— Eli ? Sa voix est presque un souffle, surprise mais aussi remplie de soulagement. Elle n’avait pas vu qu’il était là.Un éclair de mouvement dans l’ombre, et Eli émerge, grand et imposant. Ses cheveux bruns, attachés en une queue de cheval lâche, flottent légèrement sous l’effet de la brise. Son regard perçant se fixe sur elle, comme s’il était en train de l’évaluer, et elle se sent presque nue sous son regard.Il s’appuie contre un mur, les bras croisés, une posture décontractée mais pleine de l’assurance qu’il dégage toujours. Lena, malgré la familiarité qu’elle a avec lui, sent un frisson la parcourir. Eli n’est pas un homme à sous-estimer, et il le sait.— Je savais
Lena serre les mâchoires alors qu’elle s’éloigne du conseil, son cœur battant à tout rompre. La décision qui vient de tomber est un coup de poing dans son âme. Ils veulent la forcer à appartenir à un Alpha qu’elle ne connaît même pas. Un nom, un titre, un héritage qu’elle n’a jamais choisi.Elle serre les poings, ses ongles s'enfonçant dans la paume. La colère gronde en elle, une rage qui refuse de s’éteindre. Elle ne peut pas et ne veut pas accepter ça. Pas cette vie de soumission. Pas cette cage dorée. Mais une pensée l’effleure : ils sont des siècles d’histoire, des traditions bien ancrées. Rien n’a jamais résisté à l’autorité d’un Alpha. Mais elle ne fait pas partie de ce "rien", elle ne se soumettra pas si facilement.Les voix du village résonnent dans son esprit comme un écho. Les regards curieux la suivent alors qu’elle marche d'un pas ferme, mais la plupart d’entre eux ne voient pas l’océan de feu qu'elle cache sous sa peau. La solitude, la détermination, la certitude que son
La salle du conseil est baignée d’une lumière tamisée, créée par les flammes dans l’énorme cheminée qui gronde à l'arrière. Le bois rugueux et la poussière des anciens sièges semblent respirer une vieille histoire, une histoire de pouvoir, de lignées et de traditions inaltérables. Les murs sont tapissés de trophées de chasse et de peau de bêtes, symboles de la grandeur passée de la meute Storm.Les anciens sont là, un à un, assis autour de la grande table en bois massif. L'âge et l'expérience marquent leurs visages ; leurs mains tremblent parfois, mais leurs regards sont aiguisés comme des lames. Ils ont tous l’air d’avoir vu le monde changer, mais aucun n’est prêt à le voir changer encore plus. Ils défendent les anciennes règles avec une ferveur qui défie les années.Magnus Storm, Alpha actuel de la meute et père de Lena, se tient droit au centre de la pièce, son regard perçant balayant chaque recoin. Une présence imposante. Il porte les marques de l’âge avec une dignité implacable,