Il esquisse un sourire.
— Je connais votre type de femme, ajouté-je.
— Vraiment ? s’enquiert-il en se penchant plus près. Continuez, s’il vous plaît, cette analyse est fascinante.
Je ris tandis qu’une petite voix dans mon subconscient me crie : Arrête de boire, sombre idiote !
— Je suppose que vous vivez à New York.
— C’est exact.
— Dans un appartement.
— Affirmatif.
— Vous travaillez probablement dans une entreprise chicos.
Il paraît beaucoup aimer ce jeu.
— Peut-être.
— Vous avez une petite amie ou…, poursuis-je avant de jeter un coup d’œil à son annulaire. Vous ne portez pas d’alliance… alors peut-être que vous trompez votre femme quand vous voyagez pour le travail ?
Il s’esclaffe.
— Vous devriez vraiment en faire votre métier. Je suis stupéfait par la précision de votre analyse.
Je commence à beaucoup apprécier ce jeu, moi aussi.
— À votre tour, qu’est-ce que vous pensez de moi ? Quelle a été votre première impression lorsque je suis entrée dans cet avion ?
— Eh bien, commence-t-il en levant un sourcil interrogateur. Voulez-vous la version politiquement correcte ?
— Non. Je veux la vérité.
— D’accord… Alors dans ce cas, j’ai remarqué vos longues jambes et la courbe de votre cou. La fossette de votre menton. Vous êtes la femme la plus attirante que j’aie vue depuis longtemps, et quand vous avez souri, je me suis levé sans réfléchir.
Je laisse un doux sourire fleurir sur mes lèvres alors que l’atmosphère semble tourbillonner autour de nous.
— Et puis vous avez parlé… et vous avez tout gâché.
— Quoi ? éclaté-je de rire. J’ai tout gâché ? Comment ai-je tout gâché ?
— Vous êtes autoritaire, avec un ton sarcastique.
— En quoi est-ce un problème ? m’exclamé-je avec indignation.
— Eh bien, je suis autoritaire et sarcastique, dit-il en haussant les épaules.
— Et ?
— Et je ne veux décemment pas sortir avec moi-même. J’aime les femmes douces et discrètes, celles qui font ce que je leur demande.
— Pff, ne puis-je m’empêcher de réagir tout en levant les yeux au ciel. Celles qui font le ménage et l’amour le samedi soir ?
— Précisément.
Je ris et lève mon verre pour le faire tinter avec le sien.
— Vous n’êtes pas si mal pour un vieux type ennuyeux avec des chaussures bizarres.
Son rire éclate à nouveau.
— Et vous n’êtes pas si mal pour une jeune fille intelligente et sexy.
— Ça vous dit de regarder Magic Mike XXL avec moi ?
— Pourquoi pas ? Mais je dois vous prévenir que… je suis un ancien strip-teaseur, donc ce n’est pas nouveau pour moi.
— Vraiment ? dis-je en essayant de cacher mon sourire alors que je suis hilare. Vous êtes doué avec une barre ?
Ses yeux s’arriment aux miens.
— Je suis le meilleur du pays en ce qui concerne la maîtrise de la barre.
L’air crépite entre nous, et je dois me concentrer pour empêcher ma bouche alcoolisée de dire quelque chose de dévergondé. Il tapote sur l’écran et navigue jusqu’à Magic Mike XXL… et mes lèvres s’étirent en un large sourire.
Cet homme est tellement imprévisible ! La classe affaires est sans aucun doute la meilleure manière de voyager.
SIX HEURES PLUS TARD
— OK, question suivante. L’endroit le plus bizarre où tu as eu des relations sexuelles ? chuchote-t-il.
— Tu ne peux pas me demander ça, dis-je avec un sourire en coin.
— Si, je peux. Je viens de le faire.
— C’est malpoli.
— Selon qui ? s’offusque-t-il en regardant autour de lui. C’est juste une question, et personne n’écoute, en plus.
Jim et moi avons discuté et ri pendant toute la durée du vol.
— Hmm… C’est une question difficile.
— Pourquoi ?
— Je traverse un peu une période de disette en ce moment. Si bien que je ne me souviens presque plus de ma dernière relation sexuelle.
— Combien de temps ? demande-t-il avec étonnement.
— Oh ! fais-je alors que je regarde le plafond en réfléchissant. Je n’ai pas fait l’amour depuis… dix-huit mois.
Son visage se décompose d’effroi.
— Sérieusement ?
— Assez nul, hein ? grimacé-je.
— Très. Tu dois améliorer ça. Ce sont de très mauvaises statistiques, en effet.
— Je sais.
Je ricane. Bon sang… nous sommes tellement éméchés à l’heure qu’il est !
— Pourquoi je te dis tout ça ? chuchoté-je. Tu n’es qu’un inconnu que je viens de rencontrer par hasard dans un avion.
— Qui se trouve être très intéressé par le sujet.
— Et pourquoi, d’ailleurs ?
Il se penche et me susurre à l’oreille pour que les hôtesses de l’air ne puissent pas nous entendre.
— J’ai du mal à comprendre qu’une femme aussi sexy que toi ne se fasse pas baiser trois fois par jour.
Je le fixe, et une sensation de picotement me parcourt des orteils jusqu’à la racine des cheveux. Arrête. Ce type est trop vieux pour moi et il n’est pas du tout mon genre. Ses yeux glissent dangereusement vers mes lèvres et l’atmosphère devient encore plus électrique entre nous.
— Combien de temps restes-tu à New York ?
CHAPITRE 1— Bougez-vous un peu, grogne une voix derrière moi.Surprise, je me tourne vers l’homme qui me suit dans la file d’attente.— Excusez-moi ? dis-je un peu déconcertée. Vous vouliez passer, peut-être ?— Ce que je veux, c’est que ces putains d’idiots du comptoir se magnent. Je vais finir par rater mon foutu avion !Il ricane avec mépris et je sens l’odeur de l’alcool dans son souffle.— Ça me rend dingue.Je lui tourne à nouveau le dos en soufflant intérieurement. Super, un ivrogne. Il ne manquait plus que ça. C’est le branle-bas de combat à l’aéroport d’Heathrow. Le mauvais temps a retardé la plupart des vols et, pour être honnête, j’aimerais bien que le mien le soit aussi. Ça me permettrait de faire demi-tour, rentrer à l’hôtel et dormir le temps d’une semaine. Je ne suis vraiment pas d’humeur pour toute cette merde.J’entends l’homme qui continue de se plaindre aux personnes qui se trouvent derrière lui et je lève les yeux au ciel. Comment les gens peuvent-ils être si odie
— Vous seriez surprise de voir ce qu’il peut se passer ici au quotidien, soupire-t-il.Je ne peux m’empêcher de sourire. J’aime bien ce type, il est sympa.— Je vous ai surclassée.— Sérieusement ?— Classe affaires, en guise d’excuse pour le traitement infligé à votre valise.Mes yeux s’écarquillent car je ne m’attendais certainement pas à une telle faveur.— Oh ! Ce n’est pas nécessaire… vraiment, bafouillé-je.Pour couper court, il me tend les billets avec un air radieux.— Je vous souhaite un bon voyage, mademoiselle.— Merci beaucoup, finis-je par dire, ravie de ce retournement de situation.Il m’offre un clin d’œil complice, et l’envie de le serrer dans mes bras me traverse l’esprit. Mais bien sûr, je me retiens, préférant adopter une attitude cool, comme si de telles situations se présentaient à moi tous les jours.— Merci encore, alors, dis-je, reconnaissante.— Avec ce billet, vous avez accès au salon VIP, il est situé au niveau 1 de la zone d’embarquement. Le déjeuner et les
L’avion commence doucement à rouler sur la piste et mon regard alterne entre les écouteurs et l’accoudoir. Où est-ce qu’on branche ces machins, au juste ? Ils ont l’air ultra high-tech, ces trucs, du genre que les YouTubers pourraient utiliser. Ils n’ont même pas de cordon. Je jette un coup d’œil autour de moi.C’est vraiment stupide ou c’est moi ? Comment est-ce qu’on branche ces machins, bon sang ?— Ils sont Bluetooth, dit Jim en m’interrompant dans mes pensées.— Oh !…Je marmonne, me sentant complètement idiote. Bien sûr qu’ils le sont.— Évidemment.— Vous n’avez jamais voyagé en classe affaires ? demande-t-il soudain.— Non, j’ai été surclassée. Un ivrogne a balancé ma valise à travers le hall de l’aéroport. Je crois que le type du comptoir d’enregistrement a eu pitié de moi, lâché-je avec un sourire en coin.Un mouvement de ses lèvres montre que ça a l’air de l’amuser, puis il prend une nouvelle gorgée de son champagne. Pourtant, cette fois, ses yeux s’attardent sur mon visage
— Moi aussi. C’est pour ça que j’aime les histoires d’amour. L’amour, c’est authentique.Il éclate de rire, alors que je lui lance un regard sévère.— Il n’y a rien qui puisse être plus éloigné de la réalité que les comédies romantiques. Je parie que vous êtes aussi du genre à lire ces romans mièvres à l’eau de rose, n’est-ce pas ?Mes yeux le fusillent intensément. C’est officiel, je déteste cet homme.— Je le suis, en effet… et si vous voulez savoir, je vais même me faire Magic Mike XXL après ça, juste pour le plaisir de mater des hommes magnifiques qui se déshabillent.Je bois une gorgée de mon champagne avec agacement avant d’enchaîner :— Et puis, je m’amuserai certainement pendant toute la durée du film, sans me soucier une seconde de votre jugement prétentieux.Il éclate de rire à nouveau, un rire profond et sonore qui me titille le bas-ventre. Je remets mes écouteurs et fais mine de me concentrer sur mon écran. Mais c’est peine perdue, car je prends conscience que je viens de
Il esquisse un sourire.— Je connais votre type de femme, ajouté-je.— Vraiment ? s’enquiert-il en se penchant plus près. Continuez, s’il vous plaît, cette analyse est fascinante.Je ris tandis qu’une petite voix dans mon subconscient me crie : Arrête de boire, sombre idiote !— Je suppose que vous vivez à New York.— C’est exact.— Dans un appartement.— Affirmatif.— Vous travaillez probablement dans une entreprise chicos.Il paraît beaucoup aimer ce jeu.— Peut-être.— Vous avez une petite amie ou…, poursuis-je avant de jeter un coup d’œil à son annulaire. Vous ne portez pas d’alliance… alors peut-être que vous trompez votre femme quand vous voyagez pour le travail ?Il s’esclaffe.— Vous devriez vraiment en faire votre métier. Je suis stupéfait par la précision de votre analyse.Je commence à beaucoup apprécier ce jeu, moi aussi.— À votre tour, qu’est-ce que vous pensez de moi ? Quelle a été votre première impression lorsque je suis entrée dans cet avion ?— Eh bien, commence-t-i
— Moi aussi. C’est pour ça que j’aime les histoires d’amour. L’amour, c’est authentique.Il éclate de rire, alors que je lui lance un regard sévère.— Il n’y a rien qui puisse être plus éloigné de la réalité que les comédies romantiques. Je parie que vous êtes aussi du genre à lire ces romans mièvres à l’eau de rose, n’est-ce pas ?Mes yeux le fusillent intensément. C’est officiel, je déteste cet homme.— Je le suis, en effet… et si vous voulez savoir, je vais même me faire Magic Mike XXL après ça, juste pour le plaisir de mater des hommes magnifiques qui se déshabillent.Je bois une gorgée de mon champagne avec agacement avant d’enchaîner :— Et puis, je m’amuserai certainement pendant toute la durée du film, sans me soucier une seconde de votre jugement prétentieux.Il éclate de rire à nouveau, un rire profond et sonore qui me titille le bas-ventre. Je remets mes écouteurs et fais mine de me concentrer sur mon écran. Mais c’est peine perdue, car je prends conscience que je viens de
L’avion commence doucement à rouler sur la piste et mon regard alterne entre les écouteurs et l’accoudoir. Où est-ce qu’on branche ces machins, au juste ? Ils ont l’air ultra high-tech, ces trucs, du genre que les YouTubers pourraient utiliser. Ils n’ont même pas de cordon. Je jette un coup d’œil autour de moi.C’est vraiment stupide ou c’est moi ? Comment est-ce qu’on branche ces machins, bon sang ?— Ils sont Bluetooth, dit Jim en m’interrompant dans mes pensées.— Oh !…Je marmonne, me sentant complètement idiote. Bien sûr qu’ils le sont.— Évidemment.— Vous n’avez jamais voyagé en classe affaires ? demande-t-il soudain.— Non, j’ai été surclassée. Un ivrogne a balancé ma valise à travers le hall de l’aéroport. Je crois que le type du comptoir d’enregistrement a eu pitié de moi, lâché-je avec un sourire en coin.Un mouvement de ses lèvres montre que ça a l’air de l’amuser, puis il prend une nouvelle gorgée de son champagne. Pourtant, cette fois, ses yeux s’attardent sur mon visage
— Vous seriez surprise de voir ce qu’il peut se passer ici au quotidien, soupire-t-il.Je ne peux m’empêcher de sourire. J’aime bien ce type, il est sympa.— Je vous ai surclassée.— Sérieusement ?— Classe affaires, en guise d’excuse pour le traitement infligé à votre valise.Mes yeux s’écarquillent car je ne m’attendais certainement pas à une telle faveur.— Oh ! Ce n’est pas nécessaire… vraiment, bafouillé-je.Pour couper court, il me tend les billets avec un air radieux.— Je vous souhaite un bon voyage, mademoiselle.— Merci beaucoup, finis-je par dire, ravie de ce retournement de situation.Il m’offre un clin d’œil complice, et l’envie de le serrer dans mes bras me traverse l’esprit. Mais bien sûr, je me retiens, préférant adopter une attitude cool, comme si de telles situations se présentaient à moi tous les jours.— Merci encore, alors, dis-je, reconnaissante.— Avec ce billet, vous avez accès au salon VIP, il est situé au niveau 1 de la zone d’embarquement. Le déjeuner et les
CHAPITRE 1— Bougez-vous un peu, grogne une voix derrière moi.Surprise, je me tourne vers l’homme qui me suit dans la file d’attente.— Excusez-moi ? dis-je un peu déconcertée. Vous vouliez passer, peut-être ?— Ce que je veux, c’est que ces putains d’idiots du comptoir se magnent. Je vais finir par rater mon foutu avion !Il ricane avec mépris et je sens l’odeur de l’alcool dans son souffle.— Ça me rend dingue.Je lui tourne à nouveau le dos en soufflant intérieurement. Super, un ivrogne. Il ne manquait plus que ça. C’est le branle-bas de combat à l’aéroport d’Heathrow. Le mauvais temps a retardé la plupart des vols et, pour être honnête, j’aimerais bien que le mien le soit aussi. Ça me permettrait de faire demi-tour, rentrer à l’hôtel et dormir le temps d’une semaine. Je ne suis vraiment pas d’humeur pour toute cette merde.J’entends l’homme qui continue de se plaindre aux personnes qui se trouvent derrière lui et je lève les yeux au ciel. Comment les gens peuvent-ils être si odie