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last update Dernière mise à jour: 2024-12-11 01:13:15

— Moi aussi. C’est pour ça que j’aime les histoires d’amour. L’amour, c’est authentique.

Il éclate de rire, alors que je lui lance un regard sévère.

— Il n’y a rien qui puisse être plus éloigné de la réalité que les comédies romantiques. Je parie que vous êtes aussi du genre à lire ces romans mièvres à l’eau de rose, n’est-ce pas ?

Mes yeux le fusillent intensément. C’est officiel, je déteste cet homme.

— Je le suis, en effet… et si vous voulez savoir, je vais même me faire Magic Mike XXL après ça, juste pour le plaisir de mater des hommes magnifiques qui se déshabillent.

Je bois une gorgée de mon champagne avec agacement avant d’enchaîner :

— Et puis, je m’amuserai certainement pendant toute la durée du film, sans me soucier une seconde de votre jugement prétentieux.

Il éclate de rire à nouveau, un rire profond et sonore qui me titille le bas-ventre. Je remets mes écouteurs et fais mine de me concentrer sur mon écran. Mais c’est peine perdue, car je prends conscience que je viens de me ridiculiser complètement et je sens la chaleur de l’embarras envahir mes joues.

Arrête de parler, sérieusement.

Deux heures plus tard, je suis assise, le regard perdu au-delà du hublot. Mon film s’est terminé, mais le parfum de mon voisin persiste, m’enveloppant et me poussant à des pensées que je ne devrais pas avoir.

Comment se fait-il qu’il sente si agréablement bon ?

Ne sachant pas trop comment m’y prendre sans paraître maladroite, je décide de m’octroyer une petite sieste. Un repos bien mérité pour les prochaines heures, mais avant cela, une visite aux toilettes s’impose. Je commence à me lever.

— Excusez-moi.

Il remue légèrement les jambes, mais pas suffisamment pour que je puisse passer à l’aise, ce qui me contraint à me pencher sur lui pour me frayer un passage. Soudain je trébuche, tombe, et ma main atterrit sur sa cuisse ; elle est ferme et musclée sous mon toucher.

— Je suis vraiment désolée, bafouillé-je, gênée.

— Pas de problème, tout va bien, me rassure-t-il avec un sourire en coin. Tout ce que j’attendais, en fait.

Il attendait que je lui tombe dessus ? Je l’observe un instant.

— Je ne peux pas m’empêcher de penser stratégique.

Je plisse les sourcils. Qu’est-ce que ça signifie ? Je m’extirpe de devant lui et me dirige vers les toilettes, puis je me promène un peu pour me dégourdir les jambes tout en réfléchissant à cette déclaration énigmatique. Je suis perplexe, je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il a pu vouloir dire.

— Qu’est-ce que vous entendiez par stratégique ? demandé-je en retombant sur mon siège à mon retour.

— Oh ! Rien.

— M’auriez-vous donné le siège côté hublot dans le seul but que je me retrouve à vous enjamber ?

Il penche la tête sur le côté.

— Non, je vous l’ai donné parce que vous le vouliez. Que vous vous retrouviez à me grimper dessus n’était qu’un bonus.

J’ai beau le dévisager intensément, j’ai du mal à voir clair dans son jeu. Est-ce que je me fais des idées ? Les hommes ne me parlent pas de cette manière, d’habitude… ou pas du tout, d’ailleurs.

— Êtes-vous en train de flirter avec moi, Jim ?

D’un air séducteur, il souffle avant de répondre.

— Je ne sais pas. C’est ce que vous pensez ?

— C’est moi qui ai posé la question la première, et ne répondez pas à ma question par une question.

Il esquisse un sourire tout en reportant son attention sur son écran.

— C’est peut-être à ce moment-là que vous devriez envisager de flirter à votre tour, Emily.

Je sens mes joues s’empourprer alors que j’essaie de dissimuler l’air niais qui apparaît sur mon visage.

— Je ne flirte pas, désolée. Soit je veux un homme, soit je ne le veux pas, annoncé-je.

— Vraiment ? murmure-t-il, comme fasciné alors que l’hôtesse passe devant nous. Et combien de temps vous faut-il pour prendre cette décision après avoir rencontré quelqu’un ?

— C’est instantané.

C’est faux, mais je fais semblant. Simuler la confiance en moi est mon super-pouvoir.

— Excusez-moi, pourriez-vous nous apporter deux champagnes supplémentaires, s’il vous plaît ? demande-t-il à l’hôtesse.

— Bien sûr, monsieur.

Ses yeux reviennent à la rencontre des miens.

— Dites-moi. Quelle a été votre première impression sur moi ?

— Vous allez peut-être avoir besoin de boire quelque chose de plus fort pour entendre ça, Jim, dis-je en feignant de chercher Jessica. Vous n’allez pas aimer.

Il éclate de rire et je me surprends à sourire largement en l’observant.

— Qu’y a-t-il de si drôle ?

— Vous.

— En quoi ? demandé-je, perplexe.

— Cette autorité naturelle que vous avez.

— Oh ! Comme si ce n’était pas également votre cas… Monsieur « Je prendrai deux champagnes ».

Nos boissons arrivent et il sourit à nouveau en me passant la mienne. Son regard s’attarde un peu plus longuement sur mon visage lorsqu’il boit une gorgée.

— Qu’est-ce que vous faisiez à Londres, déjà ?

— Pff, commencé-je en levant les yeux au ciel. J’ai pris l’avion pour le mariage d’une amie, et pour être honnête, j’aurais préféré ne pas y aller.

— Pourquoi ?

— Mon ex était présent, accompagné de sa nouvelle compagne, et il se montrait excessivement démonstratif avec elle, dans le but évident de me contrarier.

— Ce qui a fonctionné, manifestement, conclut-il en inclinant son verre vers moi.

— Hmm.

Je sirote ma boisson avec une mine de dégoût.

— Juste un peu.

— À quoi ressemblait-elle ?

— De longs cheveux blonds décolorés, d’énormes lèvres en silicone, des seins et des cils tout aussi faux, du bronzage artificiel et, plus ou moins, tout ce que je ne suis pas.

— Hmm.

Il écoute avec une grande attention.

— Une vraie Barbie de banquette arrière sous crack, ajouté-je.

— Tout le monde aime les Barbie de banquette arrière, s’esclaffe-t-il.

— C’est probablement le moment où vous auriez dû me dire que tous les hommes détestent les Barbie de banquette arrière, Jim. Vous ne connaissez donc rien aux règles de conversation en avion ?

— De toute évidence, non, réplique-t-il, encore perplexe face à ma remarque. Pourquoi aurais-je dû dire ça, au juste ?

Mes yeux s’écarquillent exagérément comme pour accentuer mon propos.

— Pour être gentil !

— Oh ! Bien sûr, commence-t-il avant de froncer les sourcils comme s’il se préparait à mentir. Emily… tous les hommes trouvent les Barbie de banquette arrière vraiment repoussantes.

J’affiche un air réjoui en lui présentant mon verre pour trinquer.

— Merci, Jim.

— Quoique… si elles sucent bien…

J’ai dû mal entendre !

Je m’étouffe avec mon champagne. C’est la dernière chose que je m’attendais à entendre sortir de sa bouche.

— Jim, bafouillé-je alors que le champagne me gicle au visage.

Il rit, en saisissant des serviettes avant de me les tendre pour que j’essuie le liquide qui coule de mon menton.

— Les hommes dans votre genre ne sont pas censés parler de ça, réussis-je à dire, non sans tousser.

— Pourquoi pas ? demande-t-il, incrédule. Et qu’est-ce que vous voulez dire par « les hommes dans mon genre » ?

— Sérieux, et tout le toutim.

Il m’observe une minute d’un air impassible.

— Définissez « tout le toutim ».

— Vous savez, plus matures, riches et autoritaires.

— Et qu’est-ce qui vous donne l’impression que je suis riche et autoritaire ? demande-t-il, les yeux pétillant de malice.

Je soupire avec emphase.

— Premièrement, ça se voit, que vous êtes riche.

— Comment ça ?

— Votre montre de luxe. La coupe de votre tee-shirt…, énuméré-je avant de jeter un coup d’œil à ses pieds. Et je n’ai jamais vu de telles chaussures. Où les avez-vous trouvées ?

— Dans un magasin, Emily, se moque-t-il avant de regarder son poignet. Quant à cette montre, c’est le cadeau d’une amie.

Je lève les yeux au ciel.

— Je parie que c’est une végane férue de yoga.

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